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Juul

Fiche de personnage : fiche personnage Espace personnel : espace personnel Âge : 22 ans Groupe : Civil
Juul Étudiant.e en odontologie

Étudiant.e en odontologie
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Juul Boersma
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Nom : Boersma
Prénom : Juul (deadname : Johannes ; nom de scène : Kraai)
Date de naissance : 22 ans (né⸱e le 02/01/2011)
Nationalité & origine : Néerlandais⸱e
Genre : Non-binaire (il, elle, iel, qu’importe)
Sexualité : Aromantique bisexuel⸱le hypersexuel⸱le
Groupe : Civils
Travail :  Étudiant⸱e en médecine dentaire et bassiste/chanteur⸱se dans un groupe
Zone de résidence : Wanhoop

Caractère

“Petit con. Associable. Danger public. Bizarre. Connasse. ” Voilà bien des pseudos étranges qui m’ont souvent été associés. Des étiquettes que les autres aiment donner. A croire que c’est rassurant de pouvoir faire rentrer des gens dans des cases. Comme ça, c’est ordonné. Et lorsque l’on a perdu ses repères, on sait où on a rangé nos proches. “Tiens, c’est vrai, j’avais laissé Anieke dans gentille mais un peu conne”. Et là, bam ! Anieke devient ingénieure en aéronautique. Et d’un coup, le petit monde bien propre et rangé s’effondre. Et on rature l’étiquette pour la corriger, et lorsqu’il n’y a plus de place on en colle une autre au-dessus. Et d’un coup, sans même s’en rendre compte, Anieke devient un amas d'autocollants, à tel point qu’on sait même plus à quoi elle ressemble.
En fait, on n'a pas le droit d’évoluer. Changer, c’est bizarre.

Bref. Je sais même pas qui c’est Anieke. C’était juste un exemple. Elle était bien utile, cette meuf gentille un peu conne. Ingénieure en aéronautique. En vrai, je comprends leur raisonnement, aux gens. On dirait qu’on a mis des mots au hasard et bam, ça fait une personne.
Je crois que c’est la phrase qui me ressemble le plus. Je pense que Dieu, quand il m’a créé, il a rempli un sac avec tous les trucs possibles et inimaginables, il a plongé sa main dedans et il a dit :”Ca, ce sera Johannes”.
Désolé de te décevoir mec, mais c’est Juul. En fait, double déception, c’est Kraai. Eh ouais, je change plus que n’importe qui dans ce monde.

Pour être honnête, je crois que ce qui perturbe les gens chez moi c’est à quel point je parle quasiment pas. Beaucoup ne savent pas trop comment m’aborder, surtout que la plupart du temps je préfère les ignorer. Je suis pas fermé⸱e aux rencontres, ni même aux amitiés. Mais si on m’accorde pas quelques heures quotidiennes d’introversion, je peux devenir maboule je crois. Je préfère gratter des cordes, parler à la musique et charbonner sur du papier. Si de temps en temps je lâche des musicalités vocales, c’est pour exprimer mes paroles écrites sur un coup de tête. Je crois que pour beaucoup, la muse c’est genre une personne, un proche. Pour moi c’est un peu tout. Prenons Anieke, par exemple. Cette meuf, elle vient de moi. Je sais pas qui c’est, mais elle a l’air sympa. Elle a pas eu une vie simple, vu que tout le monde la trouvait un peu conne. Mais d’un coup, elle a pris sa revanche et ils ont tous été sur le cul.

En parlant de cul, je crois que je suis la personne la plus addict au sexe que je connaisse. Pathologique, paraît-il. J’ai été diag hypersexuel⸱le. Le nombre de sex friends que j’ai eu, je les compte même plus. Pour ça, Tinder et Grindr ça gère. Fruitz, c’est hyper pratique. Hé, promis, c’étaient que des rapports consentis.

J’repense à Anieke, mais hé en vrai de vrai je crois que c’est vraiment moi. Parce que comme je parle pas, et que je m’en tape des cours, les gens pensent que je suis un “petit con”. Bon, pour être honnête, ils ont pas tout à fait tort si on regarde via leur spectre. Mais quand je sors des examens dans les premiers, ça troue le cul de toute la petite secte dans ma classe qui se demande ce que je fous là. En vrai, j'ai le cheatcode bonne mémoire et logique donc ça passe assez bien en sciences. Je suis pas ce qu'on appelle “un maître de la réflexion”. J'aime pas réfléchir. Ayez pas d’attente envers moi, je tiens pas à révolutionner le monde. Je veux juste vivre simplement et avec la thune. Enfin, suffisamment pour sortir de mon trou paumé. Avoir un appart, du temps pour griffonner et basta. Je cherche pas à laisser mon empreinte. Même mes représentations musicales ont pas le but de percer. Je veux pas de la célébrité, je veux juste partager mes émotions. Et si ça fait kiffer les gens, c’est tout gagné.
Vu que je suis du genre débrouillard.e, ça va de pair avec ma créativité. Ca fait une sorte de mix un peu chelou d'autodidactisme, d'autonomie, d'inventivité et bam ! Ca fait pas des Chocapics, ça fait juste Kraai. De toute façon, vu ma condition financière, si t'es pas un minimum débrouillard t'es doublement dans la merde. Genre, ma chasse d'eau, la fois dernière elle était bloquée. Bah j'avais pas les outils nécessaires, mais avec une fourchette, un bout de ficelle et un peu d'huile de coude, on peut tout faire. Est-ce qu'elle a re-pété trois jours après ? Bien sûr que oui. Mais bon, on réessaie, on abandonne pas, et on finit bien par réussir.

En vrai, j’ai un peu menti. Enfin, surtout à moi-même. C’est compliqué d’être clairvoyant sur sa propre personnalité, donc quand on essaie de se décrire c’est tout de suite un calvaire.
J’aime bien les gens. J’aime juste plus la solitude. Je suis du genre à réceptionner les messages mais pas appuyer sur la notif parce que j’ai pas la force mentale de lire ni même de répondre.
Mais je veux pas être un loup solitaire qui se contente de sa propre personne comme si seul un miroir avait le luxe d’être à mes côtés. C’est anti artistique de se couper du monde et des gens. Et comme je suis de nature anxieux⸱se, imaginez ce que ça fait que de passer son temps tout seul avec ses pensées ? En mode :”Ohlala la merde que je suis c’est horrible”.
Pas que je suis une merde. J’ai assez confiance en moi, c’était pour l’exemple. Je sais pas si je suis clair⸱e ? C’est que dans ma tête, ça fuse dans tous les sens, c’est vite le bordel.

De toute façon, avec mon identité de genre, il vaut mieux que je m'assume à 100%. Ce serait trop bizarre que je sois hyper timide en mode :"Ouais bah en fait euuuh...". Tellement pas moi. Je suis ce que je suis, si ça plaît pas bah, faudra aller se faire foutre. Et si ça choque les gens, bah tant mieux en vrai. S'ils sont à ce point coincés, c'est pas plus mal d'être la personne qui leur montre que d'autres choses existent. Et par choses, j'entends moi.

Attends, je reviens sur ce que je disais avant mais : c’est vrai ça, je fous quoi en chirurgie dentaire ?
Je sais pas. J’aime bien les dents. Je saurais pas trop expliquer pourquoi. C’est pas une vocation, ou quoi. Juste j’aime bien. C’est le seul truc qui disparaît pas quand tu crames un corps.
Hum… D’où le “bizarre”, hein ?
C’est vrai, j’ai pas peur du sang. Mais c’est pas pour autant que je kiffe charcuter les gens. Je suis comme tout le monde, je suis fasciné⸱e par les tueurs en série.

Vous croyez qu’Anieke elle regarde les documentaires sur les tueurs en série ? Franchement, ça me choquerait même pas. Elle doit se faire les ongles en matant ça pour se détendre. Normal, en vrai, je fais pareil.
Ma petite soeur, Freya, elle me dit que je suis TDA. Sans le H, parce que je peux pioncer 16h d’affilée. Je vous jure, mon cerveau fonctionne trop bien. Dès que je capte un truc, je reste fixé⸱e dessus pendant des siècles. Puis après, j’oublie.

J’ai un oiseau qui s’appelle Uys. Il est tout jaune, c’est une perruche. Trop mimi.

En vrai, pour faire simple : je suis chelou, j’aime la musique, le dessin (vive le charbon) et la tranquillité. Et Uys. Et ma petite sœur. Mais surtout, je suis aléatoire. Si je pouvais être une marque de fringue, je serais Desigual.

Physique

Je suis hyper androgyne. Quand j’étais enfant, les gens n’arrivaient jamais à savoir ce que j’étais. Ça énervait mes vieux, qui m'habillaient tout le temps en bleu et avec des joggings. Purée, qu’est-ce que je détestais ça. Un jour, pour les énerver, je suis allé⸱e à une de mes rentrées dans leurs habits choisis tout moches là et j’avais planqué dans mon sac une jupe. En vrai, je conseille pas si vous êtes pas à l’aise dans votre genre parce qu’on m’a appelé “elle” toute ma scolarité pour se “moquer”. Ça m'énervait parce que pour eux, c’était se moquer alors qu’en vrai je m’en foutais. J’étais hyper à l’aise avec “elle”. Alors que l’égo fragile de mes parents les titillait quand je leur racontais ça, en mode c’est scandaleux qu’on me prenne pour une fille. J’ai fait remarquer à ma mère que c’était une gonzesse, elle aussi, mais elle m’a dit que j’avais un pénis donc c’était différent.
Je crois qu’elle a pas bien saisi.

Bref, tout ça pour dire que j’ai pas de style vestimentaire genré. Je peux aller en cours en jupe comme je peux y aller en chemise ouverte, tee shirt et jogging. Par contre, toujours avec le style de la communauté queer. Je crois qu’il y en a pas un de la communauté qui n’a pas le sens du style. Tantôt je suis en jupe simili cuir qui atteint les genoux, chemise blanche ouverte sur un débardeur moulant noir, Doc Martens - comme tout queer qui se respecte -, chaussettes hautes, chaînes autour du cou, chignon désorganisé et chaine autour de la taille. Des bagues, aussi. J’en ai des tas, des bagues.
Et un jour, je peux être en jean baggy, sweat oversize, Buffalos aux pieds, écarteurs… Je peux carrément venir maquillé⸱e aussi, hyper féminin⸱e avec des crop top, des ondulations dans les cheveux…
Si j’ai vraiment un style vestimentaire, c’est comme mon cerveau : le bordel. Mais surtout le layering, mélange de texture… J’aurais tellement pu aller en mode. Mais j’aime pas la mode qu’on apprend. La haute couture c’est chiant. Ca fait genre de jouer avec les codes pour l’art alors que, que dalle. Y’a que dans le Drag que ça fait couture artistique. Je suis hyper fan de Vivaldi, par exemple. Son drag est lé-gen-daire. Et en plus, iel est non binaire. Ma star.

En vrai, on a le droit de pas aimer son corps ? Vraie question. J’aime pas mon corps. Ma tête, ça va. J’accepte. De toute façon, j’ai appris à la voir tous les jours dans le miroir. Mais j’ai pas un miroir dans la douche, donc difficile de s’habituer à sa bonne vieille carcasse de chair. Je sais pas, j’ai du mal. Déjà voir une bite tous les jours c’est compliqué. C’est pas que je l’aime pas, mais c’est pas moi. Et en même temps, ça me ferait tellement bizarre de m’en séparer… Parce que c’est aussi moi. Je sais pas si ça fait sens, genre ?
Pareil : mon torse. Genre c’est littéralement un plat. J’ai pas de muscle, j’ai pas de bourrelets, on se fait chier quoi. C’est le ventre comme on se l’imagine mais il a pas de personnalité. Heureusement que les piercings existent pour ça parce que j’ai bien vite fait un trou dans le nombril. Je pouvais plus voir mon torse. Pareil pour les tatouages : bordel quelle invention quand même. Je préfère les faire noirs que colorés. C’est plus dans ma personnalité. Hé, ça va peut-être vous surprendre, mais j’ai tatoué une bouche qui montre sa dentition mais genre rock. C’est sur mon pec, aussi inexistant soit-il. Et sur ma clavicule, j’ai fait tatouer 47. Y’a pas de raisons particulières, j’aime juste bien l’association des chiffres.

Hé par contre les frérots j’ai des mollets qui sont hyper beaux. Oui c’est random, mais c’est réel. Je pourrais être mannequin mollet sans aucun problème. Mais juste mollets parce qu’avec mon mètre soixante-et-onze, je peux juste participer aux concours féminins. Je dis ça comme si mon attribut masculin n’allait pas être un obstacle…
J’ai un giga beau sourire aussi, et bordel j’adore la couleur de ma peau. Je connais pas mes origines, et pour être honnête je m’en branle. Mais une belle peau caramel là, avec des cheveux aussi noirs : mes parents ont géré. Ils sont juste hyper épais, mais vraiment lourds. Je suis obligé⸱e de les raser sur les côtés. Enfin, en vrai c’est pas pour me déplaire : ça claque.
J’ai des sourcils hyper épais aussi. J’ai eu pendant longtemps un mariage entre mes deux sourcils, même si maintenant j’épile au laser. En vrai je regrette un peu, j’aurais pu lancer une mode du mono sourcil.
Ah oui, et j’ai un bout d’oreille qui me manque. Mais vraiment un tout petit. Quand j’étais petit⸱e, je me suis pris je-sais-plus trop quoi et ça m’a légèrement sectionné l’oreille droite, le haut genre. Mais ça va, j’ai juste du cartilage en moins.

Vous savez ce qui est boring chez moi aussi ? Mes yeux. Ils sont marrons. Mais même pas marrons beaux, ils sont marrons chiants. Banals.

Je suis souvent hyper constipé⸱e aussi, mais ça c’est parce que je déteste les légumes. Je suis team sucre à 200%. Les fruits, ça va, ça passe. Surtout les fraises. mais ça reste rare que j’en mange.
Je cherche un peu en vrai.
Mon record, c’était de pas faire un popo pendant 3 semaines. Heureusement que je mange pas beaucoup, mais j’ai du aller à l’hôpital parce que ça me faisait trop mal au bide. Maintenant, c’est rare que je dépasse trois jours. Mais je prends des médocs pour. C’est pas bien, mais je préfère ça à bouffer ces trucs verts.

Ah oui ! Et j'ai les yeux un peu en amande. Enfin un truc qui rajoute du charme. Un peu. Juste un peu.

Histoire

Je suis ce qu’on appelle le cadet. J’ai une grande sœur, mais je l’ai jamais connue parce qu’elle est morte vraiment le jour de sa naissance. Étranglée par le cordon ombilical.
En vrai on s’en fout un peu, c’était juste pour info. Mais j’ai une petite sœur que j’ai connue pour le coup et qui a cinq ans de moins que moi. On aurait pu être une fratrie de trois, mais on est juste deux. Et franchement, vu le deuxième spécimen sorti du ventre de ma mère, c’est comme si elle avait accouché de sextuplés.

J’ai pas à me plaindre, j’ai eu une bonne enfance. Le seul excès qui trainait dans la maison c’était la clope. J’ai dû me taper pas mal de tabagisme passif dans mon enfance, et c’est probablement ça qui a enclenché mon tabagisme actif mais j’y serais forcément passé⸱e je pense. Bref, j’ai des bons parents. Ils m’ont logé, nourri, blanchi. Ils m’ont juste mal compris. Ma mère capte pas mon délire de non binarité, elle dit que je me prends la tête pour rien. Mais depuis jeune je suis comme ça. J’ai jamais aimé qu’on me colle des gros tanks dans les mains automatiquement. Je voulais une Barbie moi, la surfeuse. Je vous jure que quand j’ai eu mes premiers sous, je me suis vengé⸱e et je l’ai achetée. Je joue pas à la poupée, mais j’aime bien la voir dans mon placard. C’est un peu un trophée, finalement.

Je me suis toujours bien entendu⸱e avec ma petite soeur Freya, elle m’a toujours soutenu⸱e dans mon identité de genre. Dans notre enfance, j’étais déjà son aîné⸱e et je prenais mon rôle très à coeur. Je l’ai toujours aidée dès que je le pouvais, et même quand elle me le demandait pas. Comme on  a cinq ans d’écart, on pourrait croire que notre relation est cordiale, mais elle est vraiment fusionnelle. Il nous arrive, même encore aujourd’hui, de dormir dans la chambre de l’autre lorsque l’un de nous a le moral au plus bas. C’est pas tous les jours, ni toutes les semaines, mais ça arrive.
Pour revenir à mon enfance, on est clairement pas cette petite famille blanche qui vit dans un manoir où le fils s’appelle Jean-Bernard et la fille s’appelle Prune. Déjà, on roule pas sur l’or. C’est à peine si on roule, déjà. Mon père est le seul avec le permis, et il l’utilise pour se rendre au travail et y rentrer. C’était à l’usine, je sais plus laquelle ni ce qu’il y faisait, mais un trajet lui prenait une heure et demie de son temps. Quand il rentrait, la bouffe l’attendait dans le frigo, il se douchait et hop, directement le lit pour dodo. Je le soupçonnais, quand j’avais 9 ans, d’avoir une maîtresse mais j’ai jamais eu le fin mot de l’histoire. Du coup, présumé innocent j’imagine ?

C’est clair que ma mère a senti les années passer, surtout avec la clope dans le bec et les poumons, mais c’était une belle femme dans ses jeunes années. Faut dire qu’élever deux marmots avec un deuil sur le dos, c’est pas facile facile. Mais on s’y fait, je pense.

J’ai très honnêtement pas à me plaindre. On vivait à la campagne, à quatre heures de la capitale. Notre premier voisin habitait à 250 mètres de chez nous. On avait le luxe d’avoir un jardin gigantesque et une très grande maison. C’était pas très cher vu la ville, mais ça a fait notre bonheur. Notre mère, d’ailleurs, avait réussi à retrouver du travail après dix ans de vide. Ça a tout de suite aidé la famille. On arrêtait enfin de suffoquer à cause de l’argent. Je crois qu’elle travaillait dans l’accueil, je sais plus trop. J’utilise clairement pas ma mémoire pour ce genre de trucs.

J’ai un peu subi du harcèlement à l’école mais bon, à la campagne, peau basanée et genre clairement en dehors des normes ça fait pas bon ménage. Mais très sincèrement c’était pas très grave. J’étais ami⸱e avec le grassouillet de service qui se faisait pas mal taper dessus à l’époque. J’essayais de le défendre en retour, mais faut dire que je suis pas la fourche la plus piquante de la ferme. Et c’est encore le cas aujourd’hui. Mais bon, au moins ça défoulait. On s’est pas mal fait engueuler par rapport à ça mais franchement, c’était la rançon de la gloire. C’est-à-dire : nous foutre la paix. Bon, certains gamins continuaient à casser les pieds mais c’était rien par rapport à avant. J’ai pu dessiner dans mon coin et écrire ma première chanson. Quand t’as douze ans, t’as pas trop d’expériences donc c’est généralement des chansons d’amour. Sauf que moi, ben… Déjà à l’époque j’avais jamais ressenti quoi que ce soit. “Mais si, des papillons dans le ventre. T’as chaud partout, et la personne te manque constamment !”. Ah ouais… Ah ouais ? Alors ou j’ai pas encore rencontré la personne qui me fait sentir comme ça, ou alors je suis bien aromantique. J’aimerais bien dire que c’est à cause de mes parents parce qu’ils s’engueulaient toujours à la maison, ou une autre excuse à la con. Mais comme ils se parlaient à peine, ben impossible de savoir s’ils s’entendaient bien. En vrai, quand on allait dans la capitale, c’était de belles vacances. Même si c’était qu’un seul week-end. Et nos parents étaient hyper souriants. Comme si la ville leur donnait un second souffle de jeunesse.

C’est au lycée que j’ai commencé à cloper et que j’ai eu ma première relation amoureuse. Enfin, une nana m’a dit avoir des sentiments et pour tester j’ai dit oui. Ça a étrangement duré trèèèès longtemps. Surtout parce que je savais pas comment rompre, et puis ça a déclenché pas mal de trucs en moi… Physiquement parlant. On était très, très actifs. Un peu par ma faute. Parfois j’étais trop pressant⸱e et elle disait oui pour me faire plaisir, et comme j’étais un⸱e petit⸱e con⸱ne à l’époque je voyais pas le problème. Bah le problème, c’est que c’est pas du consentement en fait. Je me dégoûte un peu, là-dessus. Ça m'a pris plusieurs années pour le comprendre.
Bref, on a duré bien 8 mois. Une sacrée prouesse pour une personne pas amoureuse. Et après ça, j’ai juste été en boite dès que j’avais assez d’argent et j’occupais les toilettes pour faire mes affaires. Je vais pas mentir, j’ai choppé quelques maladies pas fun mais bon, fallait que jeunesse se fasse.
J’ai dit que Freya m’avait engueulé par rapport à la clope ? Elle voulait pas que je finisse comme les vieux, à prendre trois paquets par jour et tousser dès qu’une inspiration était prise. Le problème, c’est qu’une addiction, tu l’effaces pas comme ça de ta vie quoi…

Pour mes études, je voulais partir de la campagne. C’était bien les vaches quand j’avais 5 ans, mais j’avais besoin d’un air plus pollué et d’une population moins raciste. Déjà que je me tape un grand père raciste à chaque repas de famille, alors si je pouvais éviter de me taper des sales regards à chaque fois que je passe le pas de la porte…

Et grâce aux petits boulots que j’ai enchaînés - et un coup de pouce des vieux, j’ai pu m’installer dans un minuscule appartement à New Amsterdam. Vraiment, juste de quoi poser un lit, une armoire et des chiottes. C’était pas le grand luxe, et ça changeait clairement de la grande baraque que j’ai connu quand j’étais petit⸱e, mais j’étais dans la capitale. Le problème ? La thune. Et les fréquentations. Et bordel je m’attendais pas à trouver de la mafia aussi active, aussi. Je crois que ce sont les Wanhoop dans mon quartier, et vu l’odeur fleurie qui émane des rues je crois deviner ce qu’ils trafiquent. Ouais, j’ai eu le malheur de commencer ça aussi… Mais ça détend… Mon esprit voyage, aussi. Mon monde est trop petit, et si je m’agrippe à ce rêve impossible de faire le tour du monde alors que j’ai pas un rond… Bah ouais je dois bien m’extraire de la réalité autrement.
Par contre, je m’attendais pas à trouver des prostituées, et surtout si peu chères. Bon, je finis souvent seul⸱e le taff parce qu’elles sont trop shootées mais ça fait du bien de temps en temps.

C’est pendant ma première année de fac que j’ai rencontré un gars qui voulait se débarrasser de sa basse. J’ai pris l’opportunité, carrément. Un truc gratuit, je prends direct. Bon, j’ai vite compris pourquoi il en voulait plus, mais j’ai découvert une nouvelle passion. Déjà que depuis que je suis gosse je fais que chanter - et je suis pas dégueu je crois, me filer une basse c’était finito. J’ai fait que ça pendant une semaine. J’en avais oublié de manger et de chier.
J’ai pu rencontrer dans des soirées aussi des gens qui montaient leur groupe de rock un peu style Nirvana. On a pas de nom encore, ça change toutes les semaines, mais c’est clairement devenu mes meilleurs potes. Ils sont de New Amsterdam, donc ils ont pu me raconter les inondations. J’avais vu des images à la télé mais je comprenais rien. Bah bordel, ils en ont vécu des choses. Notre village était trop loin pour subir des dégâts, mais je me rappelle de mes parents qui étaient choqués.

Là j’entame ma quatrième année de médecine dentaire. Heureusement que j’ai des bourses, sinon je pourrais jamais terminer mes études. L’odontologie, c’est un sacré délire, et faut pas se mentir faut s’accrocher pour garder sa place, mais ça se fait. Je dormais déjà pas avec mes délires artistiques et le bruit de mon quartier, alors pour les cours c’était une aubaine. C’est vrai, faut que je dorme. Mais si j’arrive à bout de tout ça, à moi le salaire de fou furieux et l’appart de rêve pour Uys.

Franchement, je sais pas où la vie va me mener. Mais je saute les deux pieds joints dedans.

Rowan Feys

Jeu 15 Aoû - 23:16
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