Prénom : Rune
Date de naissance : 16 mai 1993 (39 ans)
Nationalité & origine : Origine norvégienne, nationalité néerlandaise et norvégienne
Sexualité : Hétéro.
Groupe : OWL.
Rang : Orion
Travail: Psychiatre
Zone de résidence : Centre-ville, territoire Maaeiers
Son cabinet de psychiatre est situé au centre-ville du territoire Maaiers, dans un building
Caractère
Rune est ce qu’on appelait en 2024 un “bobo vegan”. Il écoute de la musique alternative que seuls deux individus sur cette planète apprécient, et aime répondre aux personnes à qui il fait découvrir cette dite musique “pardon ? Tu ne connais pas ?!”
Il est végétarien depuis son intégration à OWL, vegan depuis un an. Ce régime alimentaire est un choix pour sa santé, et non pour défendre la cause animale ou planétaire. En revanche, tout comme pour la musique, il aime lever un sourcil dédaigneux dans les restaurants lorsque son voisin de table commande un steak et souffler un “inconscient…”
Son végétarisme, puis son véganisme, l’ont contraint à se mettre sérieusement à la cuisine afin de pouvoir varier ses plats. Rune est un excellent cuisinier. Ses repas ne sont pas composés de soja, chou-fleur, sauce thaï et coriandre mais de protéïnes, lipides et glucides. Il ne voit pas l’aliment mais plutôt le carburant qui lui permettra de tenir la journée.
Voici ce qui compte vraiment pour Rune. C’est une routine à laquelle il attache une importante magistrale, elle lui permet de s’ancrer dans la réalité.
En effet, Rune a la sensation de vivre plusieurs journées en une, d’être plusieurs fragments de son identité sans jamais être complet.
Rune c’est d’abord le psychiatre. Installé depuis sept ans à New Amsterdam. Droit, professionnel, sérieux. Qui travaille d’arrache-pieds, qui aime les dîners mondains, qui présente un calme olympien même face aux patients les plus colériques. Le psychiatre c’est son identité de couverture à New Amsterdam, son moyen de revenus. C'est en tant que psychiatre de la Haute que Rune peut se permettre de fréquenter les Maaeirs et leur clientèle. Il est obligé d’aimer les coupes de champagne hors de prix. Evidemment, Rune a prit goût au luxe aujourd’hui et ne retournerait jamais en arrière. Ne lui proposez pas de la sous-marque, il pourrait se vexer.
Rune c’est aussi Orion, l’agent de OWL. Orion est similaire au psychiatre. Pas surprenant puisque, dans les deux cas, c'est son activité publique. Il est dévoué à son travail, qu’il prend très au sérieux. Il est loyal aux règles de l’organisation, qu’il n’a jamais enfreint. Il s’adapte à son environnement et, tout comme lorsqu’il porte sa blouse de psychiatre, Orion présente un tempérament serein. Face à une situation de crise, Orion prendra le temps d’accuser les évènements et réfléchira avant d’agir.
Mais Rune c’est aussi le Vrai Prophète. Le hacker. Et qui dit hacking, dit isolement. Le Vrai Prophète n’a pas besoin d’être en public pour s’exercer à son activité. Au final, c’est dans ces moments-là que Rune se sent le plus à l’aise. Il se vêtit de ses pyjamas dinosaures, rit devant des mêmes absurdes, en imprime pour décorer ses toilettes, et se plonge dans le noir face à son ordinateur. Rune reste un grand enfant, qui n’a plus de temps de s’amuser à cause de ses fonctions. Lorsqu’il est le Vrai Prophète, il se sent libre, il peut se lâcher.
Avec tout ce travail, Rune a très peu de temps pour lui. Et ça lui convient. Il est dévoué corps et âme à OWL. C’est à la fois son travail, son hobby et son quotidien.
Mais il a besoin de sa routine, ça lui donne l’impression de bénéficier de temps de libre. Préparer ses repas avec minutie lui octroie la sensation de contrôler quelque chose dans sa journée, d’avoir la mainmise sur qui il est.
Il ne dérogera jamais à sa routine, qu’il a écrit avec délicatesse sur une ardoise, elle-même accrochée à côté de son frigo.
Rune est un grand sportif. Il aime courir le matin et les exercices de musculation.
Malgré ça, il est très mauvais avec les femmes. N'en ayant peu fréquenté dans sa vie, il est rapidement mis mal à l'aise par les sujets féminins.
Rune c’est donc plusieurs morceaux d’homme, mais qui s’avèrent avoir des points communs tels que la patience, la rigueur, et la loyauté.
Mais c’est aussi une âme d’enfant enfermée d’un corps d’adulte qui a peur de vieillir. Il peut s’avérer immature, naïf et il ne comprend rien à l’humour. Il n’y a que les mêmes qui le font rire.
C’est un cas d’étude pour les sociologues.
Voici Rune,
Il est beau, non ?
C’est pas le gars avec une beauté habituelle, qu’on croise dans les magazines. Le charisme de Rune a été trop travaillé et étudié par celui-ci pour qu’il ait un physique conventionnel. Il est né avec les joues creusées, le visage trop allongé et le nez pointu. Il a dû arranger son faciès pour que l’œil d’autrui se focalise sur les avantages de son physique, comme la rondeur de ses yeux, sa musculature, le mouvement dans ses cheveux.
Rune est complexé par les traits creux de son visage, d'où ce besoin d'attirer l'attention d'autrui sur ses qualités physiques.
Il est né avec ces cheveux blonds. Dans son enfance, ils étaient si clairs qu’on les voyait blancs. Aujourd’hui ils sont d’une blondeur éclatante, aux reflets dorés. Rune les coiffe avec une précision chirurgicale, qu’il soit sous sa forme d’agent ou avec sa blouse de psychiatre. Il apprécie l’ordre et sa chevelure est souvent retenue en arrière.
De plus, avec l’âge, ses tempes tendent à grisonner. Rune se coiffe toujours de façon à le dissimuler.
Ses yeux sont verts, évidemment. Ils ont la couleur de la pairie en plein été. Un vert profond, lumineux, qu’une paire de lunettes vient cacher parfois dissimuler. Le bougre est astigmate.
Rune est assez grand, mesurant 1m87. Il a les épaules carrées, des mains larges et un torse musclé. Rune travaille tous les jours à avoir un tel corps : il mange sainement, ayant peu d’écart et se rend à la salle trois fois par semaine - le lundi à 17h, le mercredi à 7h30 et le samedi à 20h. En tant qu’agent de terrain, Rune se contraint à suivre à la lettre un quotidien sain pour se maintenir en forme. La peur de la quarantaine le guettant, il exagère ces derniers temps ce comportement compulsif, comme pour essayer de se rajeunir et d’être dans le déni des quarante ans.
De plus, à force d’avoir enchaîné les régimes depuis son plus jeune âge, Rune a cassé son métabolisme. Il a conscience que le moindre écart peut ruiner ses efforts.
Mais Rune, tu as beau effectuer tes séances de musculation et manger des carottes tous les jours, tu ne pourras rien faire contre les rides qui se forment dans le coin de tes yeux et les poils blancs qui viennent se fondre dans ta barbe blonde que tu rases minutieusement.
Rune est un homme élégant, au charisme dépotant. Un charisme d’autorité. Il est constamment vêtu de chemises et de pantalon chino, souvent dans les tons clairs. Sobriété rime avec élégance pour cet homme qui a toujours le sens du détail : une ceinture, une montre, des chaussettes à la bonne hauteur.
Toutefois, Rune cache dans ses placards des vêtements plaisirs coupables. Il a des pulls à l’effigie de dinosaures, un pyjama-combinaison en forme de diplodocus et quelques costumes assez loufoques. Lorsqu’il se met le soir devant son ordinateur, il aime être dans des vêtements à l’opposé de l’image qu’il est en permanence en public.
I. RUNE ET LEON
Si on vous montrait une photo de Rune dans son enfance, vous auriez du mal à imaginer qu’il est devenu l’homme soigné d’aujourd’hui.
Rune, sur les clichés, est rondouillet. Son ventre est protubérant dans ses costumes de dinosaure. Il porte déjà des lunettes, des circulaires comme des roues de vélo, qui viennent ajouter encore des rondeurs à sa silhouette. Il a des tâches de rousseur sur tout le visage, ça descend jusqu’à ses épaules. La disposition de ses dents est désorganisée.
Sur les photos d’enfance de la famille Folland, on voit souvent Rune à côté d’un enfant. Un autre blond. Celui-ci, qui s’appelle Léon, a des traits similaires à ceux de Rune. Pas surprenant, puisque les deux blondinets sont des jumeaux. Sauf que Léon il est élancé, il a une dentition alignée, et il porte des tee-shirts bleus avec des dessins animés dessus comme n’importe quel enfant de son âge. Ils n’ont pas la même aura, mais on perçoit, sur chacun des clichés, une réelle complicité entre eux.
Rune et Léon sont donc nés en Norvège, à Drammen plus précisément. Ils sont nés le 16 mai 1993, alors que la date d’accouchement prévue était le 25 juin. Rune était déjà plus épais que son frère, qui a plus souffert de la prématurité que son jumeau. L’accouchement de Léon fut complexe, celui-ci ayant eu le cordon ombilical enroulé autour du cou.
La prise en charge fut efficiente, car deux semaines plus tard, les voilà déjà rentré au bercail.
Leurs parents étaient de parfaits Monsieur et Madame ToutleMonde. Ludwig Folland était instituteur (et deviendrait directeur de l’école primaire du quartier), tandis que Thessa Folland était secrétaire médicale. L’enfance des jumeaux était douce. Rune était déjà un énergumène, un excentrique, le centre de l’attention. Léon était tout aussi solaire, mais plus conforme à la norme que son jumeau. Il avait beaucoup d’imagination, Léon. Il disait toujours voir un ange le suivre, lui parler le soir, lui demander de tricher à l’école. Drôle d’ami imaginaire, se disait l’entourage.
Rune et Léon étaient fusionnels. Ils avaient inventé le jeu des guirlandes, qui était une bête histoire de mémorisation. L’un disait “ma guirlande est d’abord rouge”. Le suivant devait répéter “ma guirlande est d’abord rouge, puis jaune à pois”, jusqu’à ce que le perdant fasse une erreur de mémoire. Ils l’avaient inventé à Noël.
Ca faisait rire leurs parents de les entendre parler en code, de répéter les mêmes jeux que seuls eux comprenaient. Ils étaient le socle de l'un et de l’autre.
Thessa Folland s’ennuyait souvent à son travail. Elle était une femme pétillante, de qui Rune tirait son caractère. Elle s’amusait souvent à créer des jeux très simples sur son ordinateur, pendant le travail, pour Rune. Il adorait venir voir sa mère casser des lignes de codes, en coller d’autres ensemble, pour faire émerger une fenêtre sur l’écran.
Rune a vite porté des lunettes, à force d’être collé à l’ordinateur de sa mère.
C’était tout naturellement que, une fois adolescent, il eut son propre ordinateur. Il se passionna de code, puis très rapidement d’hacking. Ca avait commencé sobrement. Dans l’obscurité, en kigourimi diplodocus, avec ses lunettes sales, il avait su infiltrer le site de son école. Il s’était amusé à changer les noms des professeurs en nom de dinosaure. Monsieur Tricératops, le directeur, n’avait pas apprécié.
Dans la chambre à côté de la sienne, au même âge, Léon ne fermait pas l’œil de la nuit. Mais parce que lui, il avait son ange qui n’avait toujours pas disparu. Il était là, la nuit. Au bout de son lit. Il avait le teint cireux, moins éclatant que dans l’enfance. Il disait à Léon que les technologies étaient corrompues. Puis le mois suivant, alors que Léon pensait que l’ange avait disparu, ce dernier revenait lui dire que les voix de l’élection des délégués était truquées, qu’on voulait sa déchéance.
Léon parlait à Rune de l’ange. Lui, il le trouvait juste parano. Alors Léon, pour se rassurer, venait passer ses nuits dans la chambre de son frère, malgré la lumière criarde de l’écran qui éclatait la rétine de Rune. La lumière, aussi agressive était-elle, rassurait Léon et faisait taire l’ange. Ou alors c’était la présence de Rune.
Avec de pareils hobbys, Rune n’avait pas vraiment d’amis. Déjà, à l’école, il était en décalage. Il n’aimait pas ce que les ados de son âge appréciait. Il trouvait que la tektonik c’était ringard et proposait plutôt une musique venue du fond du Japon. Une musique si obscure que même les otakus n’arrivaient pas à l’apprécier.
Mais bon, Rune s’en fichait des autres : il avait Léon. Léon était plutôt populaire et apprécié. Ca permettait à Rune de partager son même groupe d’amis, et de ne jamais être seul à midi.
Plus ils grandissaient, plus l’écart entre Léon et Rune se formait. Léon était excellent en termes de notes. Pour faire taire l’ange, il travaillait d’arrache-pied. Rune, quant à lui, était tout aussi intelligent mais préférait la mettre au profit d’autre chose. Comme le hacking. Il se rendit vite compte que les pare-feus des sites n’étaient pas si efficaces que ça…
Il entrait dans les données des sites de ventes de vêtements, mais n’en faisait rien. Il avait juste la satisfaction d’avoir réussi.
Et à 18 ans, alors que Rune avait réussi à embrasser enfin la fille du lycée d’à côté qu’il convoitait depuis trois ans - son appareil dentaire avait éraflé sa lèvre à sa copine -, il rencontra un drame. Ses parents n’étaient pas à la maison.
Parce que Léon avait été retrouvé dans la baignoire. L’eau était rouge.
Rune n’a jamais eu aussi peur de sa vie.
Son frère s’en tira, mais il subit deux années d’errance médicale. Il sentait que psychologiquement, quelque chose le blessait. Il expliquait que tout le monde voulait sa mort, d’où son geste. Mais Rune ne comprenait pas : tout le monde adorait Léon.
Rune avait fouillé les réseaux sociaux de tout le monde, trouvé les mots de passe, cherché des conversations, ayant l’envie folle de tuer ceux qui avaient harcelé son jumeau. Sauf que rien. Personne ne voulait la mort de Léon.
Les jumeaux avaient vingt ans quand le diagnostic de Léon fut enfin posé : il souffrait d’une schizophrénie paranoïde.
A l’époque, Rune faisait des études de psychologie. Il souhaitait percer les mystères du cerveau de son frère jumeau. En apprenant sa schizophrénie, sûrement liée à l’absence d’air qu’il eut reçu à sa naissance, Rune était persuadé d’une chose : il serait psychiatre.
En parallèle, Rune restait un être solitaire malgré lui. Il essayait de se faire des amis à la fac, mais il se retrouvait souvent jugé comme l’énergumène du fond de la classe. Sa copine, Pia, était la seule à le tolérer … Ou du moins le crut-il car il la découvrit, en revenant d’un séjour dans la capitale norvégienne, dans le lit d’un autre.
A 26 ans, Rune n’avait aucune copine à amener au mariage de son jumeau. Ca ne l'empêcha pas d’apprécier la soirée. Mais à voir son frère danser avec la belle-soeur, il eut un pincement au cœur.
Il s’était installé sur les marches du perron de la mairie, buvant une bière et jouant pensivement avec les bords de sa cravate dinosaure. Certes, il était le meilleur de sa promo, son stage en pédopsychiatrie était positif, il avait des bonnes relations familiales mais … Qu’en était-il du reste ? Sa seule copine l’avait trompé. Il avait la sensation de vivre au travers de Léon, de se comparer à lui de façon inconsciente.
Le hacking, ça le faisait vibrer. Comme d’habitude, le soir il aimait s’introduire dans des grands sites sans toucher à rien. Juste observer. Jouir de sa victoire.
Et aller se coucher.
Dommage que le seul truc qui le faisait sentir vivant, doive être vécu caché.
Puis une nuit chaude d’été de l’année 2019, à l’aube de ses 26 ans, une fenêtre pop-up apparut sur l’écran de Rune. Il mit ses lunettes, des nouvelles aux branches transparentes, et observa cet étrange logo de chouette. Il n’y avait rien d’autre que ce logo. Et impossible de quitter le logiciel. Rune passa la nuit à essayer de faire disparaître cette stupide chouette. Ce ne fut seulement qu'à 5H46, heure précise du lever de soleil, qu’un message s’écrivit enfin :
Nous viendrons te chercher,
Zeus
Et qu’importe qui était ce Zeus, il tint parole.
II. ORION
Le lendemain, alors qu’il allait à son stage, Rune fut arrêté sur le bas côté par une voiture noire. L’arme à travers la fenêtre, pointée dans sa direction, le motiva à monter dans le véhicule.
Et ainsi démarra la rencontre entre Rune et OWL. Ce fut Hermès, un correspondant Norvégien haut placé qui vint à sa rencontre. Le but d’Hermès était de faire comme d’habitude : torture et chantage pour inciter l’autre à devenir un agent de OWL.
Sauf qu’à peine Hermès expliquait que OWL avait repéré les capacités de hacking de Rune, et qu’ils étaient intéressés par lui, que Rune se montrait attentif.
Hermès exposa à Rune les conséquences d’être un agent de OWL. Rune pensa à sa famille, regarda à travers la fenêtre… Son frère venait de se marier et sa pathologie était stable. Ses parents vieillissaient mais se portaient bien. Le brillant Léon était là pour eux. Il n’avait pas de copine, pas d’amis. Ce constat, et son immaturité, lui fit accepter la proposition. Il ne se rendait pas vraiment compte de ce dans quoi il mettait les pieds.
S’ensuivit une année d’entraînement à laquelle, dès le premier jour, Rune regretta d’avoir accepté. Donner son identité, son corps, sa vie, pour une organisation, aussi justicière était-elle, c’était plus coûteux que ce qu’il imaginait. Les interdits posés commençaient à sérieusement lui faire reconsidérer l’offre.
Sauf que dès qu’il hésitait, il subissait un épisode de torture. Comme si Hermès, son mentor, percevait ses moments de doute. Chaque soir, après sa journée d’étude, Rune vivait les entraînements. On le conditionnait, on le modelait. Les méthodes d’endoctrinement étaient telles qu’en l’espace de six mois, Rune était devenu loyal à OWL. Il y voyait des côtés positifs. Il était autorisé à hacker, il avait perdu son ventre et gagné en muscles. Les filles le regardaient. Et le salaire qui allait s’ensuivre était satisfaisant.
A 28 ans, Rune devint Orion, un agent norvégien. Il fut délocalisé à Oslo, la Capitale. L’activité criminelle n’était pas élevée, c’était pas mal pour démarrer. Hermès lui fit apprendre le néerlandais, en lui expliquant qu’un jour viendrait où un poste à New Amsterdam lui serait attribué. Ca gênait Rune qui ne voulait pas trop s’éloigner de sa famille. Et puis New Amsterdam, c’était la ville inondée, non ? Pas idéal comme lieu de séjour.
Rune s’installa en tant que psychiatre à Oslo, et le soir il retrouvait Hermès.
Même si les crimes étaient faibles, et que la posture d’Orion ne lui demandait pas d’aller fréquemment sur le terrain, il n’en fut pas moins bouleversé lorsqu’il fut confronté à son premier meurtre. Dès cet instant où il acheva un homme, il comprit que sa vie ne lui appartenait plus.
En regardant le violeur qu’il avait assassiné perdre lentement la vie, Rune compris qu’il ne pourrait plus jamais faire marche arrière.
Pendant quatre ans, Oslo fut son terrain d’entraînement. Il touchait à tout, Hermès voulait s’assurer du bon conditionnement de son élève et du déroulé de ses apprentissages. Il avait repéré son intelligence, ses excellentes capacités d’adaptation et de réaction, et sa loyauté. Ca chauffait à New Amsterdam, on soupçonnait trois grandes familles mafieuses. Les habiletés technologiques d’Orion y seraient utiles.
III. LE VRAI PROPHETE
C’est ainsi qu’à ses 32 ans, en 2027, Orion intégra New Amsterdam. Il apprécia toute de même la ville, car striée par l’eau, elle était similaire à Drammen.
Etre déraciné, ça n’avait pas plu à Orion. Mais il n’avait pas eu le choix. Il avait expliquait à son frère - qui attendait un enfant, tsss -, qu’il avait eu une belle opportunité d’emploi. Qu’il avait envie de voyager. Léon, habitué aux extravagances de son jumeau, l’avait accepté. Et de toute façon, depuis, ils s’appellent toujours une fois par jour. Même lorsque Léon eut sa fille, Aria (dont Orion était le parrain).
OWL avait préparé le terrain : il n’eut qu’à poser ses affaires dans le cabinet, situé en plein centre-ville, au milieu du territoire Maaeirs. C’était bien situé, il avait un Starbucks en bas et un Christian Dior en face.
Son cabinet de psychiatrie était un plus : une façon de se rapprocher des Maaeirs. D’étudier la clientèle. Pratique quand une prostituée venait se confier auprès de lui. C'était sa couverture.
Mais sa mission principale reste tout de même celle du Vrai Prophète.
Le Vrai Prophète est son pseudo sur le Dark Web, où Orion avait pour mission de se créer un réseau. L’objectif ? Identifier les mafieux. Les trafics Eindhoven. Localiser les passes des Maaeirs. Identifier le réseau Wanhoop. La moindre info utile.
Orion adore cette facette de son travail d’agent. Il peut se permettre d’être lui-même à la fois derrière l’écran, et dans son pseudonyme. Le Vrai Prophète est aujourd’hui le gourou de Faackers, apprécié et respecté par un ensemble d’anonymes du Dark Web. Dès qu’il a une information sur les activités de la mafia, il les publie - comme la mort du patriarche Wanhoop, ou la disparition de Negen. Le public s’en délecte. Cela lui permet d’avoir des contacts, des codes, des mots de passe.
Et honnêtement, cette reconnaissance et cette popularité dans le seul milieu qui le fait vibrer, pourtant sensé être interdit, c'est ce qui le motive tous les jours à se lever.
Aujourd’hui, Rune est globalement satisfait de sa vie. Il s’habille en Gucci, a le dernier Iphone, et peut se permettre pour autant de publier des mêmes à foison sur le Dark Web tout en étant respecté. Il regrette de ne pas voir sa nièce grandir, de ne pas être proche de ses parents alors que la vieillesse les use. Il regrette les interdits posés par OWL, tout comme il leur est reconnaissant de lui avoir attribué une telle importance. Il a tant été conditionné qu’il est convaincu qu’OWL agit pour le bien et il les défendra corps et âme.
Il aspire à grimper dans la hiérarchie.
Son objectif est de démanteler la mafia et de faire tomber les têtes de leurs rois et reines.
Il donnera sa vie pour le réussir, s’il le faut.
Ethan Holmes et Letha