OWL
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Filomena De Schepper
https://zupimages.net/up/23/24/m2g6.pngen vrac
Nom :
De Schepper, composé de deux mots qui signifient respectivement "le" et "inventeur" en néerlandais.
Prénom :
Filomena, un joyeux sobriquet remontant à la Grèce antique.
Date de naissance :
Elle s'en souvient encore; c'est un 12 août en 1999 qu'elle aurait vu le jour - elle a donc tout juste 33 ans.
Nationalité & origine :
Néerlandaise de bout en bout, née aux Pays-Bas. Elle a toutefois des origines russes par sa génitrice.
Sexualité :
Demisexuelle : ce qui signifie qu'elle ne peut ressentir que de l'attraction (sexuelle ou romantique, dans son cas) pour des gens qui lui sont proches.
Groupe :
Pour l'instant, elle sert principalement de garde du corps ou videuse pour les Maaiers. Sinon, elle aide parfois à la boutique de son propriétaire.
Zone de résidence :
Un petit appartement à mi-chemin entre le centre-ville et la banlieue, au-dessus d'une boutique, qu'elle loue à un commerçant.

Caractère

Filomena est violence.

Elle est palpable dans chacun de ses gestes, chacun de ses mots, dans sa façon même de faire claquer son briquet lorsqu'elle le ferme après avoir allumé son cigare. On l'aperçoit dans toutes ses expressions, dans le plissement le plus infime de ses traits, lorsque chacun de ses muscles se tendent.

New Amsterdam l'a façonnée à son image. Les chiens ne font pas des chats, dirait-on.

La colère ne lui est pas étrangère. Elle s'accroche à son âme, empoisonne ses pensées, réintinialise son cerveau. La rage est le l'incendie qui succède à l'étincelle. Parfois silencieuse, plus corrosive, mais trop souvent parfaitement ostensible. Son irascibilité n'a rien de mauvais, se convainc-t-elle; c'est le même feu qui permet la vie. Sans cette colère, ce sentiment de brûler de l'intérieur, cette preuve qu'elle tient encore debout, elle n'est rien.

Le désespoir de survivre tempère ses pulsions, à un certain degré. Elle sait mieux que personne quand ployer le genou et courber le dos — mais ce serait irresponsable de confondre loyauté et simple obéissance. Ou, au lieu de tempérer, les amplifier; elle se sait capable d'obtempérer aux ordres les plus sadiques et à user des méthodes les plus extrêmes sous le simple prétexte que si ce n'est pas eux, c'est elle qui devra subir. Alors elle obéit.

Malgré tout, Filomena est humaine.

Sous ses aspects de brute épaisse, elle connaît les affres et les bénédictions de l'amour. Elle connaît l'amitié, la camaraderie. Il lui arrive, comme à tout le monde, de rire avec des connaissances autour d'une bonne bouteille d'alcool. Tout au contraire, la solitude ne l'a jamais réussie, et ce serait mentir que de prétendre le contraire. Comme tous les autres, elle cherche le contact humain, rendu difficile par son rapport à ses propres émotions.

Filomena donne l'impression de confiance en soi, et c'est peut-être le plus séduisant chez elle. Certainement, elle a confiance en ses capacités que des années d'expériences ont affinés, elle a confiance en son corps, elle a confiance en son instinct, elle a confiance en sa fureur.

Filomena est avant tout elle-même, aussi subjective cette notion puisse-t-elle paraître.

Physique

Il n'y a pas mille façons de le dire; la femme est jolie, sans avoir un faciès renversant. Son visage est harmonieux, son nez droit, ses lèvres souvent teintés d'un rouge à lèvres foncé sont fines et ses yeux viennent parfaitement embeillir tout le reste, sans pour omettre quelques plissures persistantes au coin de ces ceux-ci qui rappellent son âge de pair avec le point de beauté à gauche sous son œil. Au sommet de tout ça, il y a sa chevelure — elle est longue, trop longue et trop épaisse : la queue de cheval dans laquelle Filomena tente de la discipliner n'arrange jamais rien.

Puis, il y a son corps. De larges épaules, un physique particulièrement musclé, une poitrine généreuse, une taille marquée mais sans plus, de longues et impressionantes jambes et de longs doigts. Ces traits lui prodiguent une stature massive, qui ne fait que renforcer l'impression d'animosité qu'elle dégage, qui se traduit aussi dans sa manie à constamment croiser les bras. Filomena a toujours eu la mauvaise habitude de paraître plus grande qu'elle ne l'est vraiment.

Ce qui explique en partie pourquoi elle arbore en permanence sa gigantesque veste sur ses épaules, mais qui n'y reste jamais totalement bien longtemps car elle glisse facilement. En général son style vestimentaire est très pro : une veste de costume bordeau et un tailleur moins serré qu'il n'y paraît qui s'arrête mi-cuisse de la même couleur, avec des collants sombres qui ne cachent rien de ses jambes et des talons noirs. Elle toutefois plus adepte des vêtements de sports, pas parce qu'ils sont pratiques; pour la simple et bonne raison qu'elle raffole des matières douces comme le coton - se battre en jupe ne l'a jamais effrayée.

À la fin, il y a ses cicatrices, qui sont impossibles à louper. Une trace de brûlure prend la moitié de son visage, et d'autres sont visibles sur son cou, sa nuque et sur sa poitrine; ce que son décolleté laisse apercevoir de peau. Elles s'arrêtent pas évidemment à ce qu'il est possible de voir, et continue sous ses vêtements, sur son épaule droite.
Il n'y a pas à dire, ça rajoute de la prestance. Ça, et le cigare.

Histoire

Comme tous les bébés, Filomena gueule lorsqu'elle glisse sur le lit d'hôpital maculé de sang. Les sages femmes n'arrivent pas à la calmer, et lorsque ces dernières la donnent à la maman comme si c'était bombe, elle continue d'audiblement protester. Ce n'est que quelques heures plus tard que le nouveau-né va enfin s'apaiser, calmant en même temps des heures d'inquiétudes et de frustration. Filomena vient de naître et c'est déjà une brailleuse — ce sera plus tard le genre d'anecdote qu'on ne se lassera pas de lui répéter.

Filomena a quatre ans.
Pas plus haute que trois pommes, elle se voit déjà dirigeante du monde entier; monde qui se résume à la cour de récré. Vraie tyrante du bac à sable, ses pauvres petits camarades subissent désormais son courroux. C'est à plusieurs reprises que ses parents seront convoqués et que le maître leur proposera des solutions pour canaliser la boule d'énergie qu'est leur fille. Et parmi ces solutions, du sport (notamment de combat) en guise d'activité scolaire, quelque chose d'abordable mais complet. Aart et Tatiana de Schepper ne roulent pas exactement sur l'or, loin de là. Le premier est fraîchement diplômé et gagne juste un peu plus que le salaire minimum, alors que la deuxième est une expatriée russe qui peine à apprendre le néerlandais.
Néanmoins, ils sont heureux — dans leur petit appartement où le papier peint moisi, où il y a toujours des problèmes avec l'interrupteur du salon ou le robinet de l'évier de la cuisine. On lui raconte des histoires dans les deux langues natales de ses parents et lorsque Tania se moque de l'accent russe d'Aart, celui-ci est toujours sûr de la taquiner quand elle oublie un mot en néerlandais. On a déjà conté à la petite fois au moins trois fois comment ils se sont rencontrés alors que son père avait fait un stage à Moscou, et elle, elle ne fait que écouter encore et encore, des étoiles plein les yeux.

Filomena a treize ans.
Lorsque Amsterdam se fait recouvrir par les flots, ses parents sont les premiers à succomber en essayant de la sauver. Assurément, elle survit. Mais l'inondation n'est pas le pire; c'est ce qui vient après. L'errance, la faim, la soif. Les aides peu nombreuses sont souvent insuffisantes, et aucun travail pour une gamine de son âge. Alors pour survivre, elle vole, elle frappe, elle apprend à écouter à son instinct.
Quelques années plus tard, lorsqu'elle est réveillée par une bouffée de fumée, tout change. Face à face avec une femme avec un gros cigare à la bouche, la jeune fille montre les crocs comme un animal acculé.

« T'es la chiarde d'Aart De Schepper ? »

Oui, elle répond, peut-être. L'inconnue lui attrape le poignet, et un autre vie commence.

Il se trouve que, cette drôle de femme, une prostituée des Maaiers, n'était nulle autre que sa tante, la soeur de son père. Filomena savait qu'elle existait, mais ne l'avait jamais vue. Selon ses dires, celle-ci serait venue la voir quand elle n'était encore qu'un bébé, et aurait régulièrement (entendre une fois tous les ans) pris de ses nouvelles. C'est une nouvelle figure parentale bien différente de ses défunts géniteurs : grossière, colérique, autoritaire; et cette dernière caractéristique fait que le courant passe au début extrêmement mal entre Margreet et sa nièce, qui avait la fâcheuse tendance à farouchement refuser toute forme d'autorité. Et dans tout ce merdier, il y a ses collègues, qui n'étaient pas vraiment enchantées d'avoir une autre bouche à nourrir.
Mais le temps passe, et avec, les choses se font naturellement. C'est ironiquement grâce au tempérament explosif de Filomena qu'elle arrive à se faire apprécier, protégée le plus possible par sa tante. On verra quand tu seras majeure, comme le mot lui semble lointain.

Filomena a dix-sept ans.
Lorsqu'elle fait pour la première fois couler le sang de quelqu'un, elle ne s'est jamais sentie aussi vivante. En ces temps difficiles, leurs seules sources de revenus étaient quelques riches qui s'étaient énamourées de quelques unes des employées des Maaiers. Et bien évidemment, la situation précaire permettait à ces heureux élus quelques écarts de comportement, et ce qu'il leur était permis de demander. Il n'est pas sage de mordre la main qui nourrit, après tout.
Sa tante était l'une de ces chanceuses, portant l'avenir de la famille sur ses épaules. Pour ça, on ravale sa fierté, on accepte de plus en plus de choses. L'emprise qu'a la prostitué n'a aucune importance, quand la capitale des Pays-Bas est sous l'eau - ils ont toujours besoin de son argent pour reconstruire. C'était ce genre de millionaire imbu de sa personne, convaincu que l'or pouvait tout régler, et surtout habitué à être obéit.
Filomena le voit souvent, un peu trop souvent à son humble goût. Elle repère ses yeux qui s'attarde sur son corps, ses sourires dégoûtants en coin. Elle se demande où est passé l'esprit combatif de Margreet, s'attend à une réplique tranchante de sa part, mais rien ne vient. La jeune fille se tait à cause des regards plaintifs que lui lancent cette dernière, mais n'en pense pas moins pour autant.
C'était un soir. Elle se rendait au salon; et sur son chemin, le voilà, non loin de sa tante. Ils se parlent des mêmes choses, disent les mêmes choses. Il fait les mêmes commentaires, les mêmes remarques qui donnent envie de s'arracher les cheveux. Sa main a le malheur de trop s'éloigner, de vagabonder sur ses fesses. Son rire fait sonner ses oreilles.
Et avant qu'elle ne le sache, son poing est déjà lancé. Les os de son nez produisent un bruit presque thérapeuthique, et Filomena ne le laisse pas se remettre du coup. Un deuxième suit. Un troisième. Il se débat sûrement, la frappe également, mais c'est trop tard, elle a déjà l'avantage. Cet abruti n'a pas pensé à faire appel à ses gardes - pourquoi aurait-il dû ? Avec deux femmes qui dépendaient entièrement de lui, il n'aurait jamais à s'en soucier.
Elle espérait qu'il regrette amèrement, désormais.

Les conséquences furent désastreuses. Après tout, une des protégées des Maaiers venaient de tabasser l'une de leur principale source de revenus. Et si le reste d'entre eux fuyaient la queue entre les jambes ? C'est l'une des rares fois où elle aura l'occasion de voir la matriarche, Heleentje. Si elle pensait que sa tante en jetait, ce n'était rien comparé à la présence quasiment écrasante de celle qui gérait le plus gros commerce de prostitution et films pornographiques de la ville.
Elle s'en sorti finalement à bon compte, considérant que l'une des options possibles avait été la mort. Heureusement que Margreet et la matriarche se connaissaient depuis longtemps; c'était sûrement la seule chose qui avait joué en sa faveur. Pas en celle de Margreet toutefois, qui pour l'avoir recueillie, fut promptement bannie. Une chose est sûre pour Filomena : jamais elle ne sera prostituée, ou du moins pas pour la famille mafieuse qui l'avait accueillie pendant tant d'années. Également, il faut qu'elles décampent. Sur le champ.
Sa tante ne l'a pas gardée vraiment plus longtemps après ces évènements. Elle ne se souvient pas si sa tante lui a fait personnellement des remontrances - elle ne se souvient même pas de si elle a tenté de l'arrêter -, mais seulement de son regard penseur. Toujours ces mêmes yeux qui se perdent dans le lointain, qui la fixent sans pourtant sembler l'apercevoir. C'est ce que Filomena abhorre le plus chez elle. Heureusement pour elle, lorsqu'elle voit pour la dernière fois Margreet, c'est de dos.

Filomena a dix-huit ans, et depuis quelques mois, elle ne peut plus compter que sur elle-même. Margreet lui a quand même laissé un sac, ses affaires et quelques billets.
Heureusement, ou malheureusement, il ne lui faut pas longtemps pour donner du sens à sa vie d'adulte. Après quelques mois d'errance plutôt mouvementés qui lui ont valu un bleu sur la joue, elle entend des acclamations s'élever d'une ruelle en plein coeur des banlieues, où une autre famille mafieuse essaye de s'imposer, les Wanhoop. Enfin, essayer - de ce qu'elle a entendu, ils arrivent très bien, en pleine rixe avec les gangs qui se sont formés après les inondations.
Ce qui se passe ce jour-là, c'est l'oeuvre d'un des rares groupes qui sont passés pour l'instant sous le radar. Sous ses yeux, une vingtaine de gens qui forment un cercle, et au milieu de celui-ci, deux hommes qui se battent sous ses yeux ébahis. Ça hurle autour d'eux, toute la foule en délire semble elle-même faire partie du combat. Elle ne remarque seulement que l'affrontement s'est terminé lorsque quelqu'un lui agite des billets sous le nez et lui demande ce qu'elle veut parier pour le prochain round.
Filomena y revient une fois, puis deux. Deux se transforment en trois, quatre, et enfin, elle s'y rend tous les jours. Elle ne peut pas faire grand chose d'autre : n'ayant ni travail ni logement digne de ce nom.
Un jour, on lui propose d'entrer sur le ring, et même si c'est en partie une blague, la blonde fonce tête baissé, à son habitude. Ça n'a rien à voir avec le snob qu'elle avait tabassé - là, c'est elle qui goûte à la puissance de chacun des coups. Si elle réussit à frapper quelque fois, c'est aussitôt que son adversaire réplique. Il est plus grand, plus fort, plus endurant, plus agile. Elle finit sur le sol, les poings et le nez en sang. L'homme qui vient de lui foutre une raclée lui propose sa main pour la relever, pas mal, gamine.
Lorsque Filomena revient le lendemain, c'est pour le supplier de l'entraîner. Et grâce à beaucoup de persévérance, Gerolt accepte. Il jure toutefois de la tuer si elle lui fait perdre son temps, et la jeune femme n'est pas sûre que ce soit une blague.

Filomena a vingt-trois ans.
En cinq ans, elle n'a pas chômé. Elle est devenue une petite célébrité locale grâce à ses poings, plus dans une ruelle insalubre cette fois-ci, mais dans un parking que Gerolt a acheté pour un morceau de pain, il y a quelques années. Leurs combats ont pris bien plus d'ampleur, et il fallait bien des endroits où ranger les paris.
L'homme qui lui avait autrefois pété la gueule n'a pas que fait lui apprendre à se battre; il lui a offert sa première cigarette, son premier joint, et l'a laissé conduire sa moto au prix de quelques égratinures sur la carrosserie. C'est un poivrot qui parle peu, garde du corps qui s'est fait viré après les inondations, sans lui avoir pourtant dire pourquoi. Son métier fait qu'il connaît les mêmes personnalités dont la jeune femme avait l'habitude d'entendre parler chez les Maaiers - pas tous, mais assez pour qu'il puisse lui raconter des anecdotes sur les hommes d'affaires et autres personnes friqués qu'il protégeait.
La paix ne dure pas. Quand Amsterdam fête sa reconstruction, nommée désormais New Amsterdam, le soleil se lève sur l'aube de trois familles qui veulent le contrôle complet de la ville. La bande qui organise ces bagarres de rue est devenue un peu trop connue, et les Wanhoop ne peuvent plus se permettre de faire la sourde oreille si ils veulent une autorité inconstée et incontestable.
Lorsqu'un incendie se déclare dans la salle où sont rangés argent et objets précieux, la famille de mafieux de ces quartiers est donc le premier suspect. Filomena est inévitablement la première à se lancer dans les flammes et essayer de sauver ce qu'elle peut; rien, en somme. La fumée remplit ses poumons, sa vision se trouble alors que le feu ronge sa peau.
Puisqu'elle se réveille dans une salle qui lui est familière, elle suppose que c'est Gerolt qui l'a tiré d'ici et l'a amené à son docteur habituel, où elle à l'habitude de faire soigner ses plaies après chaque combat. Mais c'est différent - elle a des bandages sur quasiment tout le corps, et ils recouvrent même une partie de son visage. Chacun de ses mouvements lui font gémir de douleur, et sa gorge est terriblement sèche. Respirer même est douloureux. À coup de morphine, elle se rendort.
C'est entre deux pertes de conscience qu'elle surprend une discussion téléphonique avec une voix qu'elle reconnaît comme celle de Gerolt. C'est surprenant de sa part, de parler à quelqu'un avec un ton aussi solennel. Quelqu'un qui il appelle chef, utilise des formules de politesse, dit que tout s'est déroulé sans accroc...
Ah, il l'a trahi.
C'est un drôle de mot, trahison. Qu'a-t-il trahi ? Véritablement, rien ne l'obligeait à quoi que ce soit. Ils n'avaient pas de contrat, pas d'attaches. Et pourtant, avant de replonger dans un sommeil sans rêves, Filomena pense à la meilleure façon de briser sa mâchoire.

Après son réveil, c'est Gerolt qui vient lui apporter les nouvelles. À sa grande surprise, elle ne lui attrape pas le col dès qu'elle le voit - en partie à cause de la douleur toujours rémanente, mais moins prononcée. Il lui annonce que le groupe n'est plus, ce qui signifie aussi plus de combats, et d'autres broutilles comme quoi elle aurait dû l'écouter et ne pas se jeter dans le feu, qu'elle aurait pu mourir, qu'elle s'en sortait à bon compte.
C'est ta faute ? La blonde n'a jamais été douée pour les longs discours. Il s'arrête dans sa tirade, triture ses mains, soupire.
C'était ça ou pire. Véridique. Juste brûler quelques billets ? Non, les Wanhoop étaient connus pour faire couler du sang, surtout quand on marchait sur leurs plates-bandes.
Puis, à son habitude, Filomena frappe. Comme à leur rencontre, elle finit sur le sol, terrassée par la douleur, alors que le traître s'en va, sans une égratinure.

Filomena a vingt-neuf ans.
La vie continue, et elle passe à autre chose. Avec ses nouvelles compétences, le champ des possibles est plus grand. Heureusement pour elle, les gens sont moins pointilleux sur les diplômes et les qualifications, désireux de retrouver une vie normale après dix ans de souffrance. Elle enchaîne petits boulots sur petits boulots, nécessitant souvent des poings ou des muscles, grâce à d'anciennes connaissances. Elle sert de déménageuse, de videuse, de vigile, mais souvent payée au black. Filomena ne reste jamais longtemps au même endroit en ville, pour cause : elle a un réel talent pour s'attirer les ennuis. Malgré tout, la vie est tranquille; survivre a toujours été son principal objectif. La femme préfère ça à la routine. Toujours des nouvelles personnes, sans jamais rien qui les lie. S'attacher a toujours été fatiguant.
Jusqu'à ce que son caractère ne la rattrape. Une bagarre dans un bar, rien de bien étonnant; or cette fois-ci, c'est le mauvais gars qu'elle a frappé. Un qui a les boules de revenir la trouver, avec tous ses copains (les boules, mais pas trop non plus), et en profite pour prendre sa revanche. Même si la balafrée n'a rien perdu de ses muscles et de ses réflexes, il y a des choses qui restent impossibles pour un humain. Elle perd, et ils repartent, tout content. Ce n'est rien d'étonnant, à New Amsterdam - et ce n'est certainement pas la première fois que ça arrive. Au moins, il pleut. Ça lavera un peu le sang, elle pense. Plutôt, il pleuvait. Quand elle ouvre les yeux, elle voit un visage familier, et un parapluie.

« Filomena ? »

Sientje, Filomena se souvient d'elle. Elle devait être plus vieille d'un ou deux ans. Elle avait été ce qui pouvait le plus se rapprocher d'une amie lorsqu'elle vivait avec sa tante. Sûrement en l'honneur de leur amitié passée, Sientje la ramène chez sa propre maison, dans le centre-ville - rien que ça. La plus jeune suppose qu'elle a bien réussi au sein de la famille mafieuse.
Là, elles se parlent de leur vie respective. Filomena apprend plus en détail la situation des Maaiers, et notamment de la nouvelle matriarche, la fille d'Heleentje, Katrijn. Ça foutait un sacré coup de vieux.
Elles convenèrent qu'elle restera le temps de se rétablir, et qu'ensuite elles repartiraient chacune de leur côté.
Les mots étaient si facilement dits, et on perdait facilement la notion du temps.
Un an plus tard, lorsqu'elles s'embrassent pour la première fois, elles savent qu'il n'y a plus de retour en arrière possible.

Leur relation n'a rien d'idéal. Passé la flamme du début, la routine que Filomena redoutait tellement s'installe. Le métier de Sientje n'arrange rien, qui elle lui reproche son manque de stabilité financière.
Mais au lit, elles trouvent vite un accord commun. Ce ne serait pas extrapôler dire que malgré tous ces problèmes, elle sont heureuses. Et puis, les choses pourraient être pires. Filomena fait de son mieux pour arranger les choses, trouver un vrai job - ce qui n'est franchement pas gagné; mais elle ne veut pas la quitter, ou se faire quitter. Sientje est son ancre. Sans elle, elle dérive infiniment. Elle a trouvé quelque chose qu'elle pensait ne jamais avoir besoin. Son amour est aussi intense que sa colère, au final. Sans aucune demi-mesure, sans aucun compromis. Et puis, lorsque Sientje sourit, elle a l'impression que le monde entier s'arrête, juste pour la contempler. Elle n'y fait pas exception.
Elles trouvent rapidement une solution : les Maaiers ont besoin de bras, et les prostituées d'une couche supplémentaire de sécurité - impossible d'en être une, vu ses cicatrices. Sientje la recommande. Et bientôt, après quelques essais fructueux, on la rappelle souvent. Les connaissances aident, et sûrement le fait qu'elle soit de sexe féminin aussi. Sa vie n'aura été qu'un cercle, la voilà de retour au début, pleine d'espoir. Lorsqu'elle voit Sientje entraîner un homme dans ses bras, elle détourne le regard. C'est la favorite, c'est son travail, se répète-t-elle.
C'est aussi un moyen de survivre.

Filomena a trente-trois ans.
En février 2032, le parrain de la famille des Eindhoven n'est pas le seul à disparaître. En rentrant au loft qu'elles partageaient, elle ne voit que "OWL" écrit en rouge sur le mur, et un talon resté là sur le sol. Quelque chose se fissure dans son esprit, sans qu'elle puisse comprendre quoi.
Le naturel revient au galop.
Son poing frappe le mur jusqu'à ce qu'elle ne le sente plus.

Depuis, la femme a déménagé. N'étant pas mariée avec Sientje, il ne lui était pas permis de garder le loft. C'est mieux comme ça. Les souvenirs sont encore trop frais, trop douloureux. L'arrangement actuel lui convient à merveille; elle ne paye pas le loyer trop cher grâce à l'aide qu'elle apporte à son propriétaire. Elle continue de travailler avec les Maaiers, mais plus par amour pour Sientje.
Il serait idiot de lâcher prise sur la seule piste qu'elle a pour retrouver ceux qui s'appellent "OWL".




Dernière édition par Filomena De Schepper le Sam 8 Juil - 0:02, édité 1 fois
Jeu 15 Juin - 20:27
Ethan Holmes

Fiche de personnage : fiche personnage Espace personnel : espace personnel Âge : 25 ans Groupe : Civil
Ethan Holmes Lieutenant de police

Lieutenant de police
BIENVENUUUUUUUUUUE ! 「 light it up, baby 」 4146386395 「 light it up, baby 」 4146386395 「 light it up, baby 」 4146386395
Ven 7 Juil - 22:22
Anonymous

Invité
Invité
MERCI 「 light it up, baby 」 3628086942 「 light it up, baby 」 3628086942 「 light it up, baby 」 3628086942 「 light it up, baby 」 3628086942
Sam 8 Juil - 0:03
La Maire

Fiche de personnage : fiche personnage Espace personnel : espace personnel Âge : 29 ans Groupe : Civil
La Maire La Maire

La Maire
「 light it up, baby 」 9dp4Fiche validée

Félicitations, ta fiche a été validée par les membres du staff ! C’est à partir de maintenant que ton aventure commence au sein de OWL.
Tu es ainsi un Garde du corps parmi les Maaiers.
Si ce n'est pas fait, n'hésite pas à aller signer le règlement du forum !
Tu retrouveras tous les liens dont tu peux avoir besoin pour t’ancrer dans l’univers du forum juste en dessous. En espérant que tu t’amuseras avec nous !

Sam 8 Juil - 0:09


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