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Kassie Orange Nassau

Fiche de personnage : fiche personnage Espace personnel : espace personnel Âge : 20 ans Groupe : Civil
Kassie Orange Nassau Actrice en herbe

Actrice en herbe
[Des dés ont été tirés pour réaliser ce one-shot, notamment quant à la façon dont est accueillie Kassie, et aussi quant au positionnement du Roi quant à la requête de Kassie. Bisous  [OS] Qu'ils aillent tous se faire foutre 3672045805 ]

Qu'ils aillent tous
se faire foutre


Kassie ferma la porte des toilettes et s'assit sur ces derniers, épuisée émotionnellement. Ce repas de famille serait difficile, elle le savait d'avance. Elle n'avait rien mangé la veille, et s'était enfermée dans sa chambre. Elle avait essayé de se changer les idées en s'abrutissant devant les réseaux sociaux. Mais rien n'avait chassé la pierre lourde qu'elle avait dans l'estomac.
Et là, assise sur la cuvette des toilettes, après trois heures passées avec sa famille paternelle, Kassie n'avait toujours pas digérer cette pierre. Celle-ci s'était sûrement transformée en rocher depuis, parce que c'était tout son système digestif qui lui pesait désormais.

C'était sa famille pourtant, ils avaient le même sang. Mais personne ne lui avait adressé la parole. Pas même ses cousines avec qui elle s'entendait bien lorsqu'elle était enfant. Cette maison, pardon ce palace, était trop grand pour l'actrice. Rien que ces toilettes faisaient la taille de son bateau.
Kassie avait passé son repas à fixer chacun des individus présents, inquiète au début. Nerveuse ensuite. Puis haineuse. Elle les détestait de ne pas avoir pris soin de son père. De l'avoir rejeté au premier faux pas. Elle les détestait de l'avoir inclus dans la chute de son père. Elle était vue comme le vilain petit canard. Elle avait mis sa plus jolie robe, avait passé la nuit à se préparer. Et pourtant autant, elle avait l'air d'une sans-abri à côté des membres de sa famille.
Trois heures à être ignorée, ce n'était pas simple à vivre. Surtout au vue de ses peurs.

Elle poussa un soupir, et laissa l'arrière de son crâne reposer contre la faïence derrière elle. Elle ferma les yeux pour refaire le point. Elle était là pour voir son oncle. Pour demander sa protection, et celle de Psyché surtout. Ce qu'elle endurait, ce n'était rien par rapport à la demande qu'elle voulait formuler.
Elle se passa les mains sur son visage, épuisée. Elle avait envie de tout casser. Elle voulait donner des coups dans la porcelaine, jeter les bouteilles contre les fenêtres. Elle voulait leur crier dessus au lieu de sourire comme une bécasse. Elle n'était pas elle-même, elle ne le supportait pas.

Ca faisait un moment qu'elle s'était enfermée, elle ferait mieux de sortir si elle voulait éviter des remarques. Et en même temps, ce serait mieux que rien du tout. Kassie avait l'habitude d'être remarquée, en bien comme en mal. Ca lui faisait un trou dans le cœur de n'être personne. Elle se rendit compte à quelle point sa petite bulle sociale, aussi chaotique était-elle, avait le mérite de la considérer. Il y avait une autre réalité, celle dans ce palace, où elle n'était personne.
Que penserait son père de sa démarche ?

- Kassandra ?

Kassie se redressa aussitôt. C'était la voix de son oncle. Elle se racla la gorge.

- Oui, oui je sors.

Elle tira la chasse d'eau, sans trop savoir pourquoi. Elle se lava les mains aussi, comme pour toujours faire semblant. Pour retarder le moment où elle discuterait avec son oncle. C'était elle qui l'avait appelé, c'était elle qui lui avait demandé à venir. Il avait concédé sa présence à un repas de famille pendant les fêtes. C'était ce qu'il acceptait de lui offrir. C'était généreux de sa part, supposa Kassie.
Elle prit une profonde inspiration. Elle repensa à l'arme de la maire pointée sur elle. Vit soudain celle de Psyché. Elle secoua la tête. Elle devait se protéger de Katrijn De Jonckeer. Elle devait protéger Psyché de son lourd secret, elle devait l'extraire de la mafia comme Kassie s'en était extraite.
Kassie se détacha du lavabo, lança un regard déterminé à son reflet.

- Allez, t'as rien à perdre avec eux, se dit-elle à elle-même pour s'encourager.

Elle quitta les toilettes. Son oncle l'attendait.

- Tu vas bien ?
- Mh, problème de filles, inventa-t-elle. Merci de t'en soucier.

Elle amorça un mouvement vers la salle à manger, mais son oncle ne bougeait pas. Il restait adossé au mur du couloir, les bras croisés. Ses sourcils broussailleux se rejoignaient sur front, tant ils étaient froncés.

- J'ai repensé à ton histoire de protection, Kassandra.

Elle déglutit. La sentence allait tomber. Elle se sentait comme une condamnée à mort face à son bourreau. Allait-il abattre son hache ?

- Ca va être compliqué. Je ne te dis pas non, mais Kassandra je ne peux chercher à te protéger d'un danger dont tu n'arrives pas à me parler. Et ta ... "copine", dit-il en dessinant des guillemets dans l'air - ce qui eut le mérite de faire monter en flèche la colère de Kassie -, je veux bien mais... J'aurai au moins besoin de connaître son identité. Je ne peux pas mettre sous ma protection quelqu'un dont j'ignore tout. Je dois faire des recherches approfondies sur elle.

Kassie serra les dents. Il avait raison. Outre sa gestuelle homophobe, il avait putain de raison. Sauf que Kassie, évidemment, ne savait rien sur Psyché. Elle savait sa date de naissance, si un tant soit peu elle était réelle. Elle connaissait vaguement son histoire.
Kassie vint s'adosser près de son oncle. Elle baissa la tête. Elle régressait inconsciemment. Elle avait l'attitude d'une enfant face à son père trop strict. Elle jouait nerveusement avec ses doigts. Ce roc dans son ventre prenait de l'espace, et de l'espace. Il était en train de la faire couler.

- Il y a ces mafias, et la femme qui me veut du mal semble être à la tête de l'une d'entre elle et-

Kassie se tut. Le Roi venait de lever la main pour la couper.

- Je connais les rumeurs sur Katrijn de Jonckeer. Si elles étaient vraies, elle ne serait pas Maire de ma Capitale aujourd'hui. N'invente rien Kassandra.
- Mais je-, voulut-elle protester.
- J'ai demandé à enquêter sur toi Kassandra.

S'il redisait Kassandra encore une seule fois, elle allait cogner dans le mur.

- Et on m'a rapporté plusieurs choses. Tu ne sers pas beaucoup le pays avec ta petite comédie pour la télé. Tu n'as pas de vrai travail, pas franchement de diplôme. Ton colocataire est un policier, c'est un avantage. Mais on t'as vu boire aussi.
- C'était occasionnel, je-
- Les chiens ne font pas des chats, Kassandra. Bref, donne moi l'identité de ton amie, ainsi qu'une menace concrète. Suite à cela, je me repencherai dessus. Tu restes de la famille, après tout.

Kassie ne comprenait rien. Devait-elle être reconnaissante ? Devait-elle être énervée ? Elle voulait partir, mais si elle voulait montrer qu'elle méritait d'être une Orange-Nassau, alors elle devait faire bonne figure.
Elle restera à table encore deux heures. Sans que personne ne lui adresse la parole.
On lui paya un taxi.
Quand Kassie sortit du véhicule, posa un pied sur le bitume, elle explosa. Au milieu de la rue, sans attendre le départ du taxi, elle se mit à jurer, à taper du pied, du poing contre un abri de bus. Elle tambourina encore et encore contre le mur de plexiglas. Personne n'en valait la peine dans cette putain de ville malade. Les mafieux, les flics corrompus, les baiseurs dans les toilettes des boîtes de nuit, ses connards d'exs, les riches, les ploucs, sa famille de merde. Et elle, qui avait pris la mauvaise décision en voulant vivre avec son putain d'alcoolique de père. Qu'ils aillent tous se faire foutre, putain.

Pando

Edelweiss Wintenberger et Klein

Sam 10 Aoû - 23:19
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