Quand elle était petite, peu après le divorce de ses parents, Kassie avait une “boîte à trésors”, qui était en vérité une excuse pour y ranger tout et n’importe quoi. Kassie, suite au divorce, a toujours ressenti un besoin de garder des choses, aussi minimes étaient-elles. Matérialiste, elle a encore aujourd’hui dans sa boîte à trésors un flacon vide du parfum de sa mère, un micro à piles sans piles, un coquillage qu’elle prit avec son père, etc.
Elle accumule des babioles qu’elle range dans des tiroirs, des boîtes à chaussures ou des sachets. Le bateau sur lequel elle vit avec son père est en désordre, évidemment.
Assez solitaire, du moins pour une comédienne de comédies musicales en devenir, Kassie a confiance en elle. Ou plutôt, elle ne croit qu’en elle, ce qu’elle voit, ce qu’elle entend, ce qu’elle sait. Elle écoute alors son instinct, son corps. Si elle a mal au ventre, elle ne mettra pas de côté  la douleur et se reposera. De ce fait, il peut lui arriver parfois de ne pas exécuter certaines tâches parce qu’elle “s’écoute”. Il est vrai qu’elle peut s’avérer fainéante sur les bords si elle est peu motivée…

Mais lorsqu’elle a un objectif, rien ne pourra l’empêcher de tout faire pour l’accomplir. Et si elle le rate, elle ne regrettera pas d’avoir essayé. Ambitieuse, elle foule les planches des théâtres depuis son plus jeune âge. Elle rêve de devenir chanteuse de comédies musicales. Son nom de scène - quand cette dernière lui est accessible - est Zelda, en hommage à Zelda Fitzgerald qu’elle considère comme une icône féministe.
Kassie chante et danse très régulièrement d’ailleurs, ce qui, avouons-le, est pénible pour les autres.
Dynamique, elle est inarrêtable sur les sujets qui la passionnent.

Ayant une mémoire auditive plutôt que visuelle, elle est du genre à être silencieuse pendant ses cours de psycho, ou même durant les conversations pour prêter oreille à ce qui se dit. Pas franchement réservée, plutôt du genre à s’exprimer sans gaspiller sa salive inutilement, Kassie n’est pas du genre à jacasser sur tout et sur rien - mais elle raffole des ragots sur les people.

Elle a une grande peur de l’abandon, ce qui la pousse certainement à être parfois collante envers les autres, possessive et un poil jalouse. Par ailleurs, d'un point de vue social, Kassie n'est pas le genre de personne à vivre en grande collectivité. Elle se contente facilement d'un ou deux amis - notamment Barbera, qu'elle connaît du lycée, qui peut s'apparenter à une BFF. Elle s'entend facilement avec les autres mais ne s'attarde pas pour créer des grandes amitiés.
En amour, c'est différent. Elle est impulsive, et s'amourache facilement des gars fauchés et pas fréquentables - Daddy Issues ? Besoin d'aller à l'encontre de la royauté ? Crise identitaire ?. Etonnement, sa seule longue relation - qu'elle a saboté sans le vouloir - était avec un gars vraiment bien.

Elle ne parle pas de son sang bleu et de ses origines. Elle a bien conscience que si elle avait pu, elle aurait pu se faire accepter par sa famille paternelle. Mais elle a tant été dégoûtée par le rejet envers son père qu’elle a renié cette partie-là de sa vie.

Partons des bases et énumérons-les : Kassie mesure un neutre mètre soixante-neuf, qu’elle porte solidement avec un bon soixante-kilos (soixante-trois l’hiver).
Son blond platine et le bleu céruléen de ses yeux auraient interpellé la masse humaine dans un autre pays. Mais dans les contrées du Nord, Kassie correspond aux critères de beauté classiques. Elle ne se démarque pas de par sa taille, son poids, sa chevelure ou ses yeux. Elle est d’une beauté standard, qu’elle rend brillante lorsqu’elle est sur scène mais qui passe partout quand elle marche dans la rue dans ses joggings.
Restons dans l’énumération et cherchons ce qui peut permettre de distinguer Kassie des têtes blondes de New Amsterdam. Si elle relève ses cheveux - ce qu’elle ne fait que lorsqu’elle se déconcentre - on peut alors apercevoir le décollement de ses oreilles. Elle adore les détester car, soyons honnête, si elle avait réellement voulu se débarrasser de ce fléau physique, elle se serait faite opérer depuis bien longtemps.
Elle a, sur son poignet la moitié d’un cœur tatoué. En vérité c’est un matching tattoo avec un ex qu’elle regrette amèrement.

Ainsi est Kassie, une blonde parmi des blonds, dont le bleu des yeux brille lorsqu’une émotion la saisit. Elle sourit peu mais, ironiquement, la moindre émotion ressentie picote sa peau blanche d’une pigmentation vive et se lit à travers les tressaillements de son visage. Une peau de rousse, comme certains peuvent dire, qui réagit au moindre changement de température ou d’émotion. Quelques plaques d’eczéma, notamment sur ses poignets, n’hésitent pas à lui rappeler ses périodes de stress.

Rondouillette des hanches et de la poitrine, elle couvre ses formes naissantes dans des sweat trop larges qu’elle pique à son père, ou aux quelques copains qu’elle a pu avoir. Elle est la plupart du temps en jogging, qu’elle juge pratique - et surtout parce que c’est malheureusement tout ce qu’elle a dans sa maigre garde-robe. Kassie cherche à se fondre dans la masse, à se cacher. Elle marche les mains dans les poches de ses joggings, les épaules affaissées.
Elle a toujours, même l'été, un vieux bonnet d'enfant sur la tête, cadeau d'un ami précieux.

Mais, étonnement, sous ses capuches, elle aime se maquiller. Avec les rouge à lèvres de sa mère et son mascara, elle n’oublie jamais de retoucher ses traits fatigués le matin. Elle soigne l’aspect sauvage de sa chevelure. Elle aime que cette dernière ait l’air en pétard et gonflée, dans un faux naturel dont elle aura prit le temps de faire des retouches.

Enfin, lorsqu’elle est sur scène, elle revêt un tout autre style. Zelda est dans la fantaisie, l’extravagance, le moulant. Paillettes sur les pommettes, cheveux attachés avec complexité et regard ouvert, Zelda est pétillante, ambitieuse, et fougueuse. Dommage que jusqu’ici, Zelda n’ait pas eu de rôle lui permettant d’être sous la lumière des spots.

Le début de la vie, Kassie, ou plutôt le préquel à sa naissance est un vrai cours d’histoire.

Remontons le moins loin possible dans la généalogie en nous intéressant à Beatrix Orange-Nassau, aînée des filles de la reine Juliana. Elle règnera sur les Pays-Bas de de 1948 à 1980. Son fils, Wilhem-Alexander, roi des Pays-Bas jusqu’aux inondations, lui succéda, ainsi que ses générations futures..

Kassie n’est pas la descendante directe de Beatrix. Juliana eut trois autres filles, en plus de Beatrix.

La cadette, grand-mère de Kassie, était Christina. Elle n’eut jamais accès à la couronne, évidemment, étant la dernière de la fratrie. Mais son sang était bleu et elle eut accès à la royauté de près et de loin. Et ce, même lorsqu’elle eut son fils, Aleksander. Personne ne connaît le père d’Aleksander - même Christina devait l’ignorer - et c’était peut-être pour cette raison qu’il fut rejeté de la famille.

Aleksander était un garçon de la fête, qui profitait de son nom et de son argent pour apprécier les plaisirs de la vie. Il étudia la médecine parce qu’il pouvait le faire mais s’intéressait surtout aux étudiantes plus qu’aux études.
L’une d’entre elles, Irene Van der Tilleul, lui tapa dans l'œil plus que les autres. Ils se tournèrent longtemps autour, se détestant aux premiers abords. Irène avait un parcours classique, issue d’une famille de classe moyenne. Ses parents l’avaient éduqué avec la valeur du travail. Alors évidemment, un bourge faussement torturé comme le prince Aleksander, ça l’énervait plus qu’autre chose.
Mais entre la haine et l’amour, il n’y a qu’un pas.

Leur amour était basé sur les disputes et le conflit. Plus ils avaient de différents, plus la passion était alimentée, et ils avaient l’impression de s’aimer de plus belle.

Ils firent les choses dans l’ordre. D’abord un mariage en l’été 2011, au cœur de la Capitale néerlandaise.
Puis Irene tomba enceinte de Kassie.

Pour le cours d’Histoire, nous avons exploré plus que nécessaire, l’essentiel à retenir étant que notre Kassie est une petite cousine éloignée de la Couronne.

Évidemment, pour une enfant dont le génogramme, même au troisième degré, est inscrit dans les manuels scolaires, on est en quelque sorte obligé de naître lors d'un jour historique.

Il n'y a pas que Irène, qui a perdu les eaux lors du 10 juin 2012. Amsterdam vit sa poche des eaux rompue ce jour-là. Et pendant qu'Irene accouchait de Kassie, la Capitale donnait naissance à New Amsterdam.

Irène était déjà en plein travail lorsque les eaux ont ravagé la ville.
Mais Irène accouchait deux semaines avant son terme, et était en voyage pour voir sa famille à Limbourg lors des inondations. Cette naissance prématurée sauva la famille de Kassie d'un drame.

Lorsqu’Irene et Aleksander retournèrent à Amsterdam, dans leur villa, ce fut le choc. La maison, les biens, tout avait été emporté par les eaux.
Ce fut un coup dur pour Irène, déjà bousculée par une dépression post-partum. Ils ont vécu en retrait d’Amsterdam pendant un temps, et Kassie fut une des rares enfants à bénéficier d’un semblant de richesse à New Amsterdam. Un professeur particulier lui faisait cours, avec ses cousins et cousines de la famille royale.
Mais plus les années passées, et plus les différents entre Irène et Aleksander prirent plus d’importance que l’amour qu’ils se portaient. Kassie était régulièrement pris à parti par sa mère qui lui demandait de choisir. Son père, de son côté, était plutôt passif. Kassie comprendra plus tard qu’à cette époque, son père avait commencé à danser avec l’enfer de l’alcool.

A huit ans, les parents de Kassie prononcèrent le divorce. Le statut d’Aleksander n’a pas suffit pour qu’il obtienne la garde de sa fille. Son alcoolisme - amplifié par le rejet de sa famille royale - eut raison de cet échec de demande de garde. Irène obtit la garde exclusive de sa fille.
Elles habitèrent une petite maison en rez-de-chaussée, dans le quartier des Wanhoop.
Ce fut une période triste pour Kassie à qui Irène empêchait de voir son père. Il n’y avait plus de Noël ou de fête avec la famille royale, ni Kassie, ni son père n’étant invité.
C’est à cette époque que, pleurant devant son école en reconstruction, Kassie fit la rencontre d’Ethan. Il lui donna son bonnet pour la réconforter, cet étranger d’un autre pays. Il devint son amoureux, mais seulement pour un mois car il dû repartir chez lui … Kassie mit son bonnet dans sa boîte à trésors.
De ce fait, alors qu’elle avait presque onze ans, la fillette parcourut la ville à la recherche de son père. Elle fit cela pendant plusieurs jours, jusqu’à se promener sur les quais. Elle vit un bateau, et son père dessus. Avachi sur un transat, une bouteille dans la main, la barbe jusqu’au cou.
Les retrouvailles furent intenses. Aleksander serra sa fille avec tant d’amour dans ses bras que Kassie se sentit remplie. Sa mère, bien que bienveillante, n’était pas du genre tactile - encore moins depuis qu’elle avait un nouvel amoureux.

A partir de cette époque, Kassie passa la plupart de son temps chez son père. Tant et si bien qu’il lui aménagé une chambre. L’adolescence de Kassie fut chaotique. Plus elle reprochait à sa mère d’être sans cœur, privilégiant sa relation amoureuse avec son commissaire de police que celle avec sa fille - ce qui était faux, mais Kassie était ado -, plus elle traînait chez son père, et plus elle traînait chez son père endetté et alcoolique, plus sa mère le lui interdisait. Mais interdisez quelque chose à un ado, et vous amplifierait son envie de transgresser les règles.

Avec son père, ce sera toujours compliqué. Ils voudront se protéger l’un l’autre d’une famille qui n’a jamais voulu d’eux et de leurs traumas respectifs, mais plus ilsseront proches, plus ils se feront du mal. Aleksander était maladroit, mais il faisait toujours en sorte d’être présent sobre aux spectacles de Kassie - Irène ne venait pas, ne souhaitant pas croiser son ex. Mais plus la période de sobriété était longue, plus Aleksander rechutait. Et dès qu’il rechutait, Kassie s’emportait et s'énervait.

Kassie n'était pas vraiment bonne à l’école, préférant chanter le soir avec ses copines. Embrasser des garçons qu’elle n’aimaient pas vraiment, sauf un ou deux qui étaient vraiment beaux. Y'avait cet amoureux, sa plus longue relation, qui dura trois mois. Elle était persuadée que c'était donc l'amour de sa vie, à quinze ans, ce Klaus. Ils se tatouèrent la moitié d'un cœur chacun sur leurs poignets. Ils se séparèrent parce qu'ils se disputaient trop.

Durant cette période adolescente, Irène tomba enceinte de son commissaire. Cela eut raison de Kassie qui quitta définitivement, et stupidement, une maison cette fois en centre ville, avec un foyer stable et qui se voulait aimant. Elle habita définitivement chez son père à ses seize ans.

Et paradoxalement, elle rendait visite à sa famille, mais seulement pour voir sa petite sœur qu’elle aimait beaucoup.

Pour survivre financièrement avec son père, qui avait les vivres coupés depuis des années, payer factures et cours de psychologie, Kassie avait fini par suivre sa meilleure amie Barbera qui effectuait des petites tâches de trafic au port.
Kassie n’y comprend pas grand chose à tout ces trucs de mafieux et ne veut pas en faire partie. Mais ça paie bien, la contrebande. Ça suffit du moins pour ses besoins.
Alors Kassie, tôt le matin, après les répets, fait passer quelques paquets sur le port pour les Eindhoven. Elle ne veut pas savoir ce que c’est et préfère l’ignorer. Du travail au black, tout simplement.

Par contre, ça suffit pas pour payer les repets le soir. Kassie n’a encore que des rôles secondaires, voire tertiaires, et la gérante du théâtre “Le Petit Casino” a fait un compromis avec elle : Kassie prépare et nettoie la salle de répétition, et en échange, elle peut participer aux répétitions.

Une dernière chose, concernant les relations. A dix-huit, Kassie retrouva Ethan par hasard. Ils furent rapidement en couple, sans vraiment prendre le temps de passer par la case amis. La lune de miel étant un échappatoire dans la vie de Kassie.
Jusqu’à ce qu’Ethanfit la découverte de son travail au black, et refusa qu’elle poursuive ce job. Leur relation fut alors interrompue par de nombreux breaks et oscilla entre rupture et remise en couple. Une relation d’un an où Kassie réalisa qu’elle rendait Ethan malheureux et mettra fin définitivement à leur couple, pour qu’il soit enfin heureux. Ils restèrent bon amis.

Actuellement Kassie aimerait avoir assez d’argent pour payer une cure de détox à son père.
Elle est en deuxième année de psycho, parce que de toutes les filières c’était celle qui lui plaisait le plus. La psycho c’est son plan B, au cas où si sa carrière dans l’art ne perce pas.