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Everdina Peters

Fiche de personnage : fiche personnage Espace personnel : espace personnel Âge : 17 Groupe : Civil
Everdina Peters Nouvel habitant

Nouvel habitant

I wanna contribute to the Chaos




Le regard aiguisé de Leen dans mon dos, le poids de la déception que je pourrais représenter... C'est plus douloureux que le coup que je me prends dans le ventre.
Je me plie en deux de douleur. Je n'entends plus rien. Ma vision se brouille. Le goût du sang dans ma bouche, similaire à celui de la rouille, me fait cracher. Ma respiration est sifflante.
Analyse la situation Everdina, sinon ces trois dernières semaines d'entraînement individuelle n'auront servi à rien.
Leen m'a amené ce matin sans me préparer, dans le but de me jeter dans la cage aux loups. Ces termes n'ont jamais été aussi justes.
Ils étaient là, à l'aube, vingt soldats Wanhoop, dans les sous-sols d'une usine désaffectée. Les soldats viennent régulièrement s'entraîner ici. Leen m'a poussé dans le carré grillagé, et a annoncé les règles : celui qui bat tout le monde aura le droit à une faveur.

Je suis épuisée. Je ne sais pas depuis combien de temps je frappe, et frappe, et frappe. Je titube. Relève la tête. Tire avantage de ta situation, Everdina. Tu es la seule fille, on te croit faible, on t'épargne.
Je me relève, me tenant le ventre. Je les compte. Sept. Je renifle. Encore le goût du sang sur mon palais. Je m'essuie du revers de la main le visage. Les fluides sont variés : de la sueur et de l'hémoglobines.
Je perçois le regard de ma mentor. Elle est bras croisés, derrière les grilles, et ne me quitte pas des yeux. Son expression est si intense, j'ignore si elle m'encourage ou me tue.
Puis je me souviens. Je suis plus faible qu'eux, je ne dois pas me focaliser sur la puissance mais sur la précision. Les points vitaux. Tempes, menton, organes génitaux, genoux.
Je ferme les yeux, prends une profonde inspiration. Humecte mes lèvres.
Papa, regarde-moi.

*

Je suis assise derrière une table du Café de Maria. Un café qui ne paie pas de mine, en bas d'un immeuble résidentiel. De là où je suis, je peux apercevoir les illuminations d'un minuscule marché de Noël.
J'ai donné un rendez-vous à Ewald, que je n'ai pas vu depuis l'incident de la dernière fois. Je préfère le voir en lieu neutre que chez lui. On ne sait jamais. J'ai beau m'être faite la promesse de ne plus jamais rien tenter avec les hommes, je ne sais pas de quoi je serais capable.
Ma faveur pour l'avoir emporté ce matin, contre les loups, c'est cet après-midi de repos. Depuis le début de l'entraînement, ma vie ne s'arrête plus. Je me lève Wanhoop, je respire Wanhoop, je bois mon café Wanhoop. C'est étrange, de se poser.

Je déverrouille mon smartphone. J'ai quelques minutes d'avance. Mon téléphone me renvoie mon reflet. Je m'en rapproche pour l'étudier. Il va être difficile de justifier auprès d'Ewald mon œil gauche gonflé, la cicatrice vive à l'arcade sourcilière, ma joue droite encore marquée par un uppercut. C'est sans compter mes genoux éraflés, les bleus aux bras, la cicatrice au couteau sur ma cuisse.
Je ré-ajuste ma queue-de-cheval, tire sur mon col. Bref, j'essaie de me donner contenance, de dissiper ma part de Wanhoop pour faire revenir l'adolescente. La tenue m'aide beaucoup. Ca me fait du bien de ne pas être en pantalon de jogging et en tee-shirt gris élimé. J'ai enfin pu faire revenir les éléments de ma garde-robe. Je voulais avoir l'air élégante, alors j'ai enfilé une robe rose par dessus une chemise. J'ai l'impression d'être une écolière. A croire que je me suis tellement comportée comme une adulte que j'ai besoin de régresser.

Ernesto, le frère de Maria, un petit homme bossu, m'épie dans le fond du Café. Il fume un cigare. Je lui fais un signe poli de salutation. Il s'en contente. Drôle de bonhomme.

J'ai du mal à croire qu'il y a quelques heures j'étais dans un sous-sol poisseux, à mettre au sol les sept dernièrs loups Wanhoop. A manquer de perdre connaissance. Et me voilà dans un café, à une période de Noël, à attendre sagement mon locataire. J'ai le corps en morceaux. Je me suis gavée d'homéopathie et de doliprane pour faire taire la douleur généralisée. Malgré ça, j'ai le bras qui chauffe dès que je bouge un doigts.

A travers la fenêtre, sous les illuminations de la rue, j'aperçois la silhouette d'Ewald. Je me redresse, nerveuse. J'ai besoin de m'excuser pour notre dernière rencontre, mais revenir sur ce sujet m'inquiète grandement...


KoalaVolant

Ewald Beiler

Mar 26 Mar - 21:51
Ewald Beiler

Fiche de personnage : fiche personnage Espace personnel : espace personnel Âge : 35 ans Groupe : Civil
Ewald Beiler Professeur de Mathématiques

Professeur de Mathématiques

Macte animo! Generose puer sic itur ad astra. Macte virtute sic itur ad astra. Malum quo communius eo peius. Fac et spera. In absentia lucis, tenebrae vincunt. Inveniet quod quisque velit; non omnibus unum est, quod placet; hic spinas colligit, ille rosas. Ipsa scientia potestas est. Nascentes morimur finisque ab origine pende.

I WANNA CONTRIBUTE TO THE CHAOS



J'essuie la sueur de mon front. C'est vraiment pas le premier choix que j'ai eu mais il fallait bien quelquechose. Je pose le sac de ciment sur le tas avant de me redresser, les mains sur mon dos et m'étire jusqu'à sentir un petit clac. Le ciel est un peu nuageux, heureusement. En plein soleil ça aurait été un enfer.

- Hé, le Prussj! T'as oublié un sac!

- Ouais, ouais, dumbkopf...

Je soupire et vais pour prendre le dernier sac du camion pour le ramener avec les autres. C'est pas la gloire, les chantiers, mais ça paye un peu pour la main d'oeuvre remplaçable. Et puis, ça permet d'un peu faire la gym gratis. Puis j'ai besoin de fric en ce moment. Je me suis décidé à reprendre un peu du poil de la bête et d'arrêter de trainer dans cet appart à regarder le soleil passer et rien foutre. Je saisit le sac de ciment, grognant un peu entre les dents. C'est chiant, le fournisseur utilise un sac bien flexible qui rends porter ce genre de choses un enfer vu que ça part partout comme si je tennait un drap sans le plier. Dernier tour et puis je rentre. Je pose le sac avec un bon coup et m'essuie le front. Travailler au black ça aide aussi n'empêche, pas de questions, pas de taxes, puis on s'entends plus ou moins avec le boss à force. Il a compris mon attitude, on me fait pas chier, je fais pas chier, tout le monde est content et on encaisse le cash. Puis sa moustache me fait bien rire avec sa forme de U à l'envers bien épais. Je récupère les billets et examine. Ouais on a le compte.

- Pas sûr qu'on ait plus de taff, le scheleu. Désolé.

- Le type commence à avoir des sueurs froides?

- Nah, c'est les patrons du coin qui le font chier askip.

- Si t'as encore besoin de mains un de ces quatres, tu sais où me trouver.

Ouais c'est un peu mort. Il m'a bien dit gentillement de déguerpiller. J'pensait qu'on avait un truc. Bon bah zut, reparti sur la recherche de taff. Je prends le temps de rentrer bien tranquillement, jettant le casque jaune dans une poubelle d'allée. Ma main s'infiltre dans ma veste comme un serpent pour aller saisir mes cigarettes et en glisser une entre mes lèvres. Je prends une grande inspiration. L'air chaud emplit mes poumons, mes yeux un peu errants. J'ai été contacté par Everdina il y a pas longtemps... après bien trois semaines de silence. Je pensait que ça serait pour me dégager de l'appartement. Après tout, c'est une honte, l'attitude que j'ai eu, même ivre mort. Je passe ma main sur mes yeux frotter mon nez juste à m'en rappeller.
Merde, c'est une mineure quoi. Qui plus est, une mineure qui m'a sauvé le cul.
Y repenser me dégoute, les souvenirs et moi-même.

Je rentre dans l'appartement, la cuisine est en bordel depuis que j'ai commencé à me faire mes propres petits cours de chimie. Des piles martyrisés recouvrent la table à coté de bris de verre des bouteilles explosées. J'ai essayé différentes substances mais j'ai rien qui s'approche de ce que je cherche en terme de dégradation contrôlée pour retenir de l'eau. Je vais dans ma chambre, commençant à me désapper pour pouvoir me changer. Prendre une douche serait trop long et je suis déjà un peu court en terme de temps. Je jette mon t-shirt sale sur la chaise à bordel recouverte de vêtement salopres et deux carnets de notes en vrac. C'est fou ce qu'on peut faire quand on a toute la journée de libre. Je sais que mes options commencent à manquer, les portes se ferment partout où je vais. A l'évidence, j'ai pas trop le choix. Le travail le jour, le jeu le soir, un petit bracage de temps en temps la nuit, c'est pas assez, surtout si je veux au moins donner un petit coup à la cheville de la salope qui m'a réduit à ça. Petits pas, Ewald, petits pas. A l'évidence me lancer tête baissée dans un monde que je connais pas c'est suicidaire. Je fais chier la mauvaise personne et c'est la tombe direct, plus de "on te casse la gueule sale tricheur". Il me faut une introduction, des gens qui peuvent parler aux bonnes personnes... et il faut que j'ai une offre.

Quoi offrir, hein?

J'enfile une chemise rouge bourbon avec un motif de lignes verticales, puis une veste noire en cotton avec une petite poche intérieure pour mes cigarettes. Je me recoiffe rapidement d'un coup de main. Ouais, une offre... Quoi donc offrir? J'suis pas fort, j'suis pas très combattif.... J'ai pas de fric, sinon je serais pas aussi désespéré... J'ai pas de contacts ou d'expérience... Ouais.
C'est pas exactement un bon départ. Puis je sais même pas à quel genre de type je vais me retrouver ou ce qu'ils veulent.
Franchement, si je pouvais faire autrement, je pense que je le ferrais.

Je soupire. Bon, faut que je fasse face à la miss en espérant que ça finisse pas en catastrophe. Elle a demandé à me retrouver dans un café. Un lieu public. Je suppose que c'est normal, ivre ou non, j'ai trahis sa confiance... et je me suis trahis moi-même. J'arrive toujours pas à... faire face à ça. Heureusement rien ne s'est produit vu que j'ai bu comme un trou mais c'est ça qui me rends la chose pire à mon goût, comme un petit truc amer et acide qui reste dans la gorge... C'est que c'était pas loin.
Pire des cas je pense pas qu'un autre clodo aura trouvé ma vieille planque. J'y ai bien tenu quelques temps, ça peut toujours marcher...



* - * - * - * - * - * - * - * - * - * - * - * - * - * - * - * - * -


J'arrive près de l'endroit qu'elle m'a indiqué: un café, un peu tranquille dans un coin. Je passe en regardant la placarde avant de baisser mes yeux sur la porte. Je jette ma cigarette au sol et l'écrase d'un coup de pied alors que ma main fait tourner la poignée de la porte. J'attends un ding auditif, quelquechose, un grincement, rien. La porte est silencieuse et ça me met un peu sur tension. Un type au cigare au fond jette un oeil dans ma direction. Il y a pas grand-monde ici, peut-être une heure de vide. Je me tourne, cherchant du regard où se trouve Everdina avant de porter mes yeux sur une figure... abimée...
Oeil gonflé, cicatrice au sourcil, sa joue droite rougie et bleue, son regard hésitant, une trace de sang sec sous la lèvre qui a été essuyé. Elle porte une robe mise un peu à l'improviste, contrairement à son habitude. Ses bras... sont couverts de bleus. J'essaye de ne pas réagir, mais mon arrêt soudain dans mon mouvement a du trahir un certain malaise. Je fixe ses yeux puis brise le contact visuel pour aller m'assoir en évitant de la regarder.
Je me pose, ajustant ma veste pour pas être inconfortable.

Je sais pas trop comment commencer...
C'est marrant tiens. On se refait tellement de scénarios différents dans sa tête pour ensuite finir incapable de sortir un truc. Ce serait tellement plus simple si je la connaissait pas.

Je reste en silence, abaissé , les bras presque croisés sur la table à regarder à travers la fenêtre. Puis je me redresse et lui addresse timidement un regard.

- Tu voulais me dire quelquechose?

Quoi?
J'allais commencer comment? De toute façon rien n'est normal dans ce guêt-appent sordide dans... un café lambda... avec une gamine qui m'a pas parlé depuis trois semaines et qui tient entre ses mains le logement unique qu'elle m'a généreusement accordé. C'est pas comme si un seul mot de sa part peut me renvoyer dans la rue...
Une part de moi voudrait fuir, juste pas venir, juste me lever et partir et retourner dans les ombres... Une part qui a peur d'avoir mal. Peur de faire mal.

- Ecoute, tu as l'air d'être.... dans un sacré état. Je sais pas ce que tu fais mais je pense que tu ferrais mieux de te reposer plutôt que... bref... On peut toujours reporter ça à une autre fois.

Est-ce que je dis ça pour elle, ou est-ce que c'est plus pour moi?

Ewald
oui le retour des deux E débiles
Mer 27 Mar - 4:40
Everdina Peters

Fiche de personnage : fiche personnage Espace personnel : espace personnel Âge : 17 Groupe : Civil
Everdina Peters Nouvel habitant

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Mon pied tapote le sol de nervosité alors que je suis la silhouette d'Ewald. Je m'avachis sur la table, me tordant le cou pour observer Ewald jusqu'au bout. Lorsqu'il passe la porte, je me remet droite aussitôt. C'est idiot, je ne vais pas passer un entretien d'embauche.
Cette épreuve est plus douloureuse pour moi que le combat de ce matin. Drôle de vie.
Lui aussi il s'est bien habillé. Il porte une chemise. Je ne l'ai jamais vu aussi élégant. Qu'est-ce qu'on essaie de se prouver tous les deux, en améliorant ainsi notre image ? A peu de choses près, j'ai l'impression qu'on s'est tous les deux préparés pour un rendez-vous galant.
J'adresse une brève prière à Hécate pour qu'elle me protège de mes idioties.
Ewald m'a repéré. Il avance, s'arrête. J'oublie l'allure que j'ai. Les anti-douleurs sont efficaces, je n'ai plus la sensation que ma peau est abîmée. Mais je suppose que cela doit choquer Ewald.
Il s'assied face à moi. Tout est robotisé, tendu. Rien n'est naturel. Je m'en veux tellement. C'est moi qui ai causé ce chaos. C'est à moi de le réparer. Mais qu'elle épreuve, vraiment, qu'elle épreuve ...

- Tu voulais me dire quelque chose?

Je hoche la tête, stressée. On ne se dit même pas bonjour ... Il doit vraiment me détester, Ewald, maintenant.
Mon coeur se sert. Mes mains sont posées sur mes jambes. Je triture mes doigts, en proie à une boule d'angoisse. Je sers les dents pour calmer la montée des larmes.

- Ecoute, tu as l'air d'être.... dans un sacré état. Je sais pas ce que tu fais mais je pense que tu ferrais mieux de te reposer plutôt que... bref... On peut toujours reporter ça à une autre fois.

Je souffle, baisse les yeux. Il ne veut vraiment pas me voir. Alors pourquoi tu es venu Ewald ?
Je me frotte le nez et relève la tête. Il a l'air en forme, quand même. Je le trouve de plus en plus assuré. Il se tient moins voûté qu'à notre rencontre. Il a gagné en prestance. Je suis contente pour lui.

- Ewald, je suis tellement désolée. J'ai fais n'importe quoi. Je comprends que tu puisses me détester maintenant mais ça me tenait à coeur de-
- Qu'est-ce que j'vous sers m'sieurs dames ?, nous demande Maria, la propriétaire.

Son sens du timing est déréglé, à la patronne. Une dame patibulaire, avec un grain de beauté de la taille d'une bille sur son double-menton. Elle ne me donne pas envie de broncher. Je lui commande un café noir. Quand elle parle, je reprends aussitôt ma conversation.

- J'ai un problème Ewald. Enfin, pas qu'un. Mais celui-là il est ... Je suis ...

Comment expliquer ? Je me penche un peu plus sur la table, posant mes avant-bras sur la surface en bois. Je joue toujours avec mes doigts. Plus je parle, plus j'avale de l'air, plus j'angoisse.
Me pencher sur la table me permet d'essayer d'être un minimum silencieuse. Il n'y a pas de musique et peu de clients. Je n'ai pas envie d'exposer mes déboires à l'ensemble des personnes du Café.

- C'est maladif chez moi, je ne peux pas m'empêcher de ..., c'est si dur à avouer. D'avoir des moments intimes avec des hommes plus âgés. Tu dois me prendre pour une folle, je suis vraiment désolée, tu n'imagines même pas.


KoalaVolant
Dim 31 Mar - 10:59
Ewald Beiler

Fiche de personnage : fiche personnage Espace personnel : espace personnel Âge : 35 ans Groupe : Civil
Ewald Beiler Professeur de Mathématiques

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Macte animo! Generose puer sic itur ad astra. Macte virtute sic itur ad astra. Malum quo communius eo peius. Fac et spera. In absentia lucis, tenebrae vincunt. Inveniet quod quisque velit; non omnibus unum est, quod placet; hic spinas colligit, ille rosas. Ipsa scientia potestas est. Nascentes morimur finisque ab origine pende.

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Elle baisse le regard, reniflant, frottant son nez. Je sers mon poing qui se trouve sur mon genou sous la table, caché des regards. Je me fais mal avec les ongles contre la paume. J'essaye de me faire mal. Je sais pas pourquoi, juste... Je sais pas. Une impression que j'en avais besoin. Je sais qu'elle a besoin de quelquechose mais je ne sais pas quoi, je ne suis même pas sûr que je puisse le lui offrir.

- Ewald, je suis tellement désolée. J'ai fais n'importe quoi. Je comprends que tu puisses me détester maintenant mais ça me tenait à coeur de-
- Qu'est-ce que j'vous sers m'sieurs dames ?

Soudainement ses paroles sont interrompus par une frappe à la porte de la réalitée. J'attends, laissant la pression retomber. Je regarde son oeil noir, les marques autours, le rouge et le jaune sur sa joue. Mes yeux se plissent un peu.

- Et vous?
- Pardon. Je... Je prendrais la même chose.

Tant pis j'ai pas vraiment écouté ce que Everdina avait commandé mais on va découvrir. Les petites surprises dans la vie, hein? C'est ça qu'on dit non? non? Non... Les paroles se remettent à débouler comme un flot.

- J'ai un problème Ewald. Enfin, pas qu'un. Mais celui-là il est ... Je suis ...
Elle se penche en avant. Ses avants-bras se posent calmement mais ses doigts restent nerveux, tournant dans tous les sens comme des petits vers. Sa voix devient toute petite, comme un secret, comme un chuchottement, un simple souffle.

- C'est maladif chez moi, je ne peux pas m'empêcher de ...D'avoir des moments intimes avec des hommes plus âgés. Tu dois me prendre pour une folle, je suis vraiment désolée, tu n'imagines même pas.

Je baisse le regard. Je... Je sais pas quoi penser. Je sais que c'est supposé avoir un impact mais, je ne le sens pas... Rien a changé. Au fond c'est surement car ça ne change rien, tout simplement. J'ai l'impression de manquer un impact, c'est bizarre, sourd. Je laisse trainer un silence, puis je commence à relever ma main droite de sous la table pour m'approcher d'une des siennes. J'hésite. Ma main prends un recul.
Est-ce que c'est ce dont elle a besoin? Est-ce que je risque pas de lui faire encore plus mal?
Je pense que j'en ai déjà fait trop comme ça....

Au diable.

Je pose ma main sur la sienne, caressant le dos avec mon pouce pour la rassurer.

- Nous avons tous nos démons, Everdina. C'est....

Je la lâche. Je recule dans mon siège. J'évade son regard, ma main venant gratter l'arrière de mon cou. Je laisse trainer un blanc, comme si mes pensées voulaient hurler mais mes lèvres refusaient.

- ... C'est moi qui est fautif ici...

J'affronte ma peur et je tourne mes yeux pour rencontrer les siens. Mes bras sont croisés contre mon corps, une faible armure contre mon coeur. Ma voix descend, devient très lente, calme, et triste.

- Car je t'ai laissé faire... J'aurais pu... J'aurais dû... t'arrêter à ce moment là....
Les mots se bloquent au fur et à mesure. Un goût amer dans la gorge m'irrite. Je la sens se reserrer.

- Et je ne l'ai pas fait. J'étais ivre certes... mais être ivre ça ne fait pas que je devienne quelqu'un d'autre... ça fait que réveller un peu plus ce qu'on est au fond. Et ma faute, c'est que à ce moment là... j'ai pas voulu te repousser.

Je baisse le regard, une certaine honte prennant le dessus. Ma voix diminuant encore plus.

- A ce moment là... c'était tout le contraire... Et j'en ai honte. En faisant ça j'ai failli en tant que personne, je n'ai pas aidé je.... je me suis servi de ta faiblesse. Je t'ai permi d'indulger dans ta part que tu essaye de... visiblement... contrôler, très durement.

Je redresse le regard.

- Et ducoup je t'ai fait... mal.... En tout cas bien plus je pense que qui que ça soit qui t'ait infligé ça à ton visage... et tes bras... et...

Je soupire. Je sais pas ce que je dis, je me perds dans les mots et les paroles.

Ewald
oui le retour des deux E débiles
Lun 1 Avr - 6:52
Everdina Peters

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Everdina Peters Nouvel habitant

Nouvel habitant

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La peur du jugement me frappe d'un coup. J'observe le visage d'Ewald avec une inquiétude grandissante. C'est si bizarre comment en si peu de temps, sa présence m'est devenue importante. Il est un peu rustre, c'est vrai. Mais c'est quelqu'un de profondément bienveillant, qui a été abîmé par la vie. Un peu comme moi. Et s'il venait à me définir comme une fille facile, s'il venait à être dégoûté de moi je...
Je sers les dents, retiens ma respiration.
Il enveloppe ma main de la sienne, et l'étau qui m'oppressait se libère aussi rapidement qu'il est venu.

- Nous avons tous nos démons, Everdina. C'est....

Je souris doucement. Il ne croit pas si bien dire.

- ... C'est moi qui est fautif ici... Car je t'ai laissé faire... J'aurais pu...
- Non Ewald, je t'ai laissé boire ..., je lui répond d'une voix aussi basse que la sienne.
- J'aurais dû... t'arrêter à ce moment là....Et je ne l'ai pas fait. J'étais ivre certes... mais être ivre ça ne fait pas que je devienne quelqu'un d'autre... ça fait que réveller un peu plus ce qu'on est au fond. Et ma faute, c'est que à ce moment là... j'ai pas voulu te repousser.

On est deux idiots. Voilà la conclusion de cette histoire. Deux idiots attirés par le chaos malgré eux. Nos impulsions nourrissent le chaos alors qu'on le désir de le combattre.

- A ce moment là... c'était tout le contraire... Et j'en ai honte. En faisant ça j'ai failli en tant que personne, je n'ai pas aidé je.... je me suis servi de ta faiblesse. Je t'ai permi d'indulger dans ta part que tu essaye de... visiblement... contrôler, très durement.
- Ewald...

Il lève les yeux vers moi. Et c'est alors que je me rends compte ... Que rien. Nos mains sont en contact. Son regard pénètre le mien. Et rien. Je n'ai pas envie de lui sauter dessus. Je ne veux pas arracher sa belle chemise, je ne veux pas revenir embrasser ses lèvres. C'est bien la première fois que je ressens le sentiment opposé. Je me sens ... Légère.

- Et du coup je t'ai fait... mal.... En tout cas bien plus je pense que qui que ça soit qui t'ait infligé ça à ton visage... et tes bras... et...

Je baisse les yeux vers mes bras. Mes manches cachent la plupart des plaies, mais des bleus et des bandages dépassent. Et je n'ai pas pu faire grand chose pour mon visage. Je comprends l'inquiétude d'Ewald. Moi aussi, si je devais le revoir après autant de temps, et qu'il se présentait à moi tuméfié, je serai effrayée. Là où lui voit des blessures, moi je vois ma guerre. Mon succès. Mes capacités. Qui aurait cru que la fragile Everdina serait capable de sortir vainqueur d'un combat contre vingt mafieux ? Des soldats fraîchement entraînés, certes. Et je ne me suis pas frottée à tous, bien sûr. J'ai dû en mettre quatre ou cinq à terre, seulement. Mais je l'ai fait. La lionne a battu les loups.
J'imagine que je dois des explications à Ewald avant tout. Il connaît mon objectif, alors je peux me montrer honnête.

- Tu ne m'as pas fait mal. Pas du tout. J'ai souffert, mais je me suis infligée cette situation. Ewald, contrairement à toi j'étais en possession de tous mes moyens.
- Les deux cafés m'sieur et m'demoiselle.
- Merci Maria.

Les deux cafés noirs sont servis avec un carré de sucre et un biscuit. Je tends la friandise et le sucre à Ewald. Un gâteau c'est un mélange d'ingrédients, hors de question que je touche à ça.

- Tu dois avoir mille questions. Je t'ai dit que j'avais une vengeance à accomplir, non ?

Je souris, fière. Je le laisse comprendre, s'imaginer, deviner. Je bois une gorgée de café. La boisson chaude me régale et m'apaise. Le lieu est calme et silencieux. La radio en fond est trop basse pour mes confidences. Je ne peux me permettre de parler des Wanhoop avec autant de facilité dans un lieu public.

- Ce que tu vois là, c'est ma victoire. Je ne me suis pas vengée, mais j'ai gagné, héhé.


KoalaVolant
Lun 8 Avr - 14:39
Ewald Beiler

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Ewald Beiler Professeur de Mathématiques

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Macte animo! Generose puer sic itur ad astra. Macte virtute sic itur ad astra. Malum quo communius eo peius. Fac et spera. In absentia lucis, tenebrae vincunt. Inveniet quod quisque velit; non omnibus unum est, quod placet; hic spinas colligit, ille rosas. Ipsa scientia potestas est. Nascentes morimur finisque ab origine pende.

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- Tu ne m'as pas fait mal. Pas du tout. J'ai souffert, mais je me suis infligée cette situation. Ewald, contrairement à toi j'étais en possession de tous mes moyens.

- Je...
- Les deux cafés m'sieur et m'demoiselle.
Mes paroles n'ont pas le temps de sortir. Au final tant mieux, je pense qu'il faudrait que je me taises à présent. Sinon on va finir dans un cycle de se disputer le fardeau.

- Merci Maria.
Deux cafés sont sur la table, associés avec un sucre et une friandise. Everdina doit être une régulière ici, elle connait le nom de la serveuse et il n'y a qu'un seul sucre et biscuit. Elle me les tends mais je fais signe de pas en vouloir.

- Je le prends toujours noir, tu sais.


- Tu dois avoir mille questions. Je t'ai dit que j'avais une vengeance à accomplir, non ?

Elle sourit avec fiertée avant de prendre une gorgée. Je plisse les yeux avant de faire de même. Mon regard erre à nouveau sur les blessures. Cicatrice sur l'arcade sourcilière, oeil gauche gonflé, veines dilatés dans le blanc de l'oeil, joue enflée de couleur un peu bleu, pas verte ou jaune donc blessure récente. Les coups sur ses bras sont plus marqués, foncés, choc puissant et au vu des autres blessures j'imagine qu'elle a pas eu une sacrée chute. Sûrement des Hématomes cutanées. J'ai bien fait de commencer à lire deux ou trois trucs après mon "accident" avec une balle dans le côté.

- Ce que tu vois là, c'est ma victoire. Je ne me suis pas vengée, mais j'ai gagné, héhé.

Je ne lui rends pas son sourire. Mon regard se fixe sur le sien.

- Je vois que tu t'es battue.

Des pensées me filent dans la tête, des idées de quoi lui dire. Qu'elle est en sale état et semble pas pouvoir se battre pour une bonne semaine? Que c'est loin d'être à moi de douter de sa vengeance mais qu'il y a pas un truc un peu louche à se faire entrainer de la sorte? Car bon je suis pas dans une organisation criminelle familiale avec un contrôle sur un tiers de la ville, mais ça fait un peu "préparer un pion".
Et aux échecs, on sacrifie toujours le pion pour sauver le roi.
Sais pas c'est qui leur boss actuel à ceux qu'elle a rejoint, les hoopchoses là... mais bon... ça m'étonnerait pas qu'il prenne une gamine impressionable pouvant poser problème plus tard et de juste l'envoyer se faire tuer ailleurs.

Ewald
oui le retour des deux E débiles
Lun 6 Mai - 6:32
Everdina Peters

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Everdina Peters Nouvel habitant

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Ewald me fusille du regard. Cette façon qu'il a de me juger me provoque une descente d'organes. J'ai mal au ventre soudainement et j'ai envie de me faire toute petite.

- Je vois que tu t'es battue.

Je bats des cils, interloquée. Le fait qu'il le verbalise semble réveiller mes blessures. Je me suis gavée d'anti-douleurs pour pouvoir venir jusqu'ici, mais mes plaies fourmillent sur ma chair. Les bleus sont les seuls silencieux, mais j'imagine qu'au moindre mouvement, ils me rappelleront leur présence. Le pire, c'est tout ce qui est musculaire. Mes mains, notamment. On ne montre jamais dans les films à quel point c'est douloureux de donner des coups. Certes la personne qui reçoit l'uppercut souffre, mais l'agresseur en pâtit aussi. Mes articulations sont encore chaudes de l'effervescence précédentes. Mes gestes sont minimes pour éviter de trop solliciter mes muscles.

Je pousse un soupir et fais tourner ma cuillère dans mon café noir. Le sucre et le gâteau sont posés entre nos deux tasses. J'avais oublié qu'il buvait son café sans l'altérer. Je prends une gorgée, comme pour me donner un peu de courage. Une fois la tasse reposée, je reprends :

- Je ne sais pas si tu me disputes ou si t'en as rien à faire.

Il est vrai qu'il n'a fait que constater. Il ne me réprimande pas. Il serait mal placé pour le faire, en même temps. J'espère qu'il n'a pas trop bu ces derniers jours sans se voir. Son apparence me laisse croire que non, mais c'est le genre de vice qui peut s'avérer invisible.

- Oui, je me suis battue. Je fais même pire que me battre, et lorsque je ...

N'oublie pas que tu n'es pas seule. Tu es dans un café.

- J'accomplirai ma vengeance, je me reprends, je signerai ma fin. Si tu n'es pas content c'est pareil. Et si tu t'inquiète pour moi ...

J'imagine que ça pourrait être le cas ? Est-ce que Ewald tient à moi ? J'imagine que oui, sinon il ne serait pas revenu après notre écart.

- ... Tu n'as qu'à venir, et me protéger.

J'aborde un air suffisant, un peu boudeur, avant de prendre une nouvelle gorgée de mon café.


KoalaVolant
Dim 12 Mai - 19:53
Ewald Beiler

Fiche de personnage : fiche personnage Espace personnel : espace personnel Âge : 35 ans Groupe : Civil
Ewald Beiler Professeur de Mathématiques

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Macte animo! Generose puer sic itur ad astra. Macte virtute sic itur ad astra. Malum quo communius eo peius. Fac et spera. In absentia lucis, tenebrae vincunt. Inveniet quod quisque velit; non omnibus unum est, quod placet; hic spinas colligit, ille rosas. Ipsa scientia potestas est. Nascentes morimur finisque ab origine pende.

I WANNA CONTRIBUTE TO THE CHAOS



Elle soupire, sa cuillière tournant dans son café. Est-ce qu'elle me boude car je lui ai juste fait une remarque? Elle le ramène à ses lèvres avec un je ne sais quoi de frustration j'ai l'impression. Je reste silencieux. Quoi donc dire? Que ça m'inquiète? Je ne suis pas son ami, encore moins sa famille, c'est pas mon rôle de me méler de ses affaires. Il en demeure que ça me met pas à l'aise.

- Je ne sais pas si tu me disputes ou si t'en as rien à faire.


"C'est pas comme ça", je voudrais dire. C'est comme quoi alors? Hein? Je me retrouve à me demander si je devrais en avoir quelquechose à faire... Devrais-je? Ou est-ce que c'est juste un après-coup de cette pulsion enivrée, cette erreur malsaine d'auparavant, tel un spectre hantant?  Non je.... je sais pas en fait. J'aimerais pouvoir juste me lever et partir comme ça, comme la plupart de ces gens dehors seraient capable de faire, non juste ils le penseraient comme si c'était normal à faire... Et puis nous là, on comprends trop, trop vulnérable à ce petit truc merdique qu'on appelle "empathie".

- Oui, je me suis battue. Je fais même pire que me battre, et lorsque je ...

Un de mes poings se resserrent par reflexe mais pas à l'idée qu'elle inflige pire. Je vois dans mon esprit un visage plus sanglant comme ceux des corps qu'on retrouve parfois après une petite altercation dans une ruelle entre les gangs. Un trou en plein front, un fillet qui descend, suivant son nez, jusqu'aux lèvres. Deux bras étalés sur chaque côté, ouverts, paumes sanglantes vers le ciel nocturne. Ses yeux, morts, grands ouverts. Je grince un peu des dents et recule une main vers moi. Un frisson me parcourre.

- J'accomplirai ma vengeance. Si tu n'es pas content c'est pareil.

C'est pas comme ça! Je sais que tu veux te venger! Scheiße, je t'ai encouragée! J'ai aussi ma propre!.... Je suis pas mieux.

Je ne suis pas mieux que toi....

Parfois je me demande si je ne suis pas pire.

-Et si tu t'inquiète pour moi ... Tu n'as qu'à venir, et me protéger.

Elle fait son petit air, une énième provocation sans doute, comme elle les aimes... Mais j'y pense sérieusement. Si je le fais, je signe mon arrêt de mort. C'est fini de reprendre une vie normale ou toutes les prétentions de gens ordinaires de juste oublier et marcher à nouveau. Ce qui m'attendra c'est un océan noir est visqueux.

Je ramène mon regard sur ses yeux. Tel un ange noir elle semble m'inviter, son bras couvert d'une sorte d'huile opaque et noire, sa main tendue et ouverte pour me tirer dans ces profondeurs sans fond dont on ne ressort jamais... Et je veux la saisir. Il faut pas vivre pour les autres...


...mais j'ai sincérement peur qu'elle se noie... Je suis faible.


Tout ça, ça va me coûter cher un jour.


Je prends une grande inspiration. Ces quelques instants ont semblé éternels.

- Et si je le faisait vraiment, tu ferrais quoi?

Ewald
oui le retour des deux E débiles
Dim 12 Mai - 20:32
Everdina Peters

Fiche de personnage : fiche personnage Espace personnel : espace personnel Âge : 17 Groupe : Civil
Everdina Peters Nouvel habitant

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Je regrette ma proposition dès l'instant où elle a franchi mes lèvres. Si je veux qu'il rejoigne les Wanhoop, c'est par pur égoïsme. Sa présence m'est chaleureuse, réconfortante. Quand il est là, j'ai envie de m'améliorer, j'ai envie de m'endurcir. Pourtant, notre relation n'a aucun nom. Nous ne sommes pas parents, nous ne sommes pas collègues, nous ne sommes pas amants. Tout au plus on a une forme d'amitié hiérarchique, et donc déséquilibrée. Mais malgré tout, il fait parti des humains que je porte le plus dans mon coeur. La façon qu'il a de me regarder avec du souci dans le fond de la rétine. Nos petits-déjeuners routiniers. Son âme aussi écorchée que la mienne, qui leur permette de se comprendre et de ne plus se sentir seules. Je suis en pleine période de transition, où mon environnement social se retrouve en mutation. Et donc une relation stable comme celle avec Ewald est un socle.

Alors je pense que je veux entraîner mon socle avec moi dans ma déchéance. S'il n'est pas là, qui sera là pour me réprimander ? Pour me donner des conseils immoraux ? Pour m'apprendre à jouer aux cartes et à tricher ?
Ewald ne mérite pas d'intégrer la mafia. Il mérite une belle vie.

- Et si je le faisait vraiment, tu ferrais quoi?

Bonne question. Que deviendrait-il s'il rejoignait les Wanhoop ? Que ferais-je de lui ? J'ai déjà Vy comme garde du corps. Elle se fait sacrément bien entraînée par cette brute de Sanders, la pauvre. Elle aussi, je l'entraîne vers le fond. Elle souffre, elle râcle, elle saigne. Mais elle tient toujours debout. Pour quelles convictions ? Celles de me protéger ? Moi, une idiote qu'elle a croisé au hasard un soir ?
Je secoue la tête. Je m'apprête à m'excuser et à retirer ma demande. Sauf que, étrangement, l'histoire d'Ewald me revient. La personne qui lui a fait du mal. La personne qui l'a traîné vers le bas. Qui a détruit sa vie. Elle aussi, elle mérite vengeance.
Mon visage se ferme. Mes doigts se crispent sur ma tasse. Maria s'éloigne dans les cuisines. Il n' y a plus que nous deux, seuls dans ce café poisseux et misérable.

- Je te vengerai, aussi, j'articule.

Je souris. Un genre de rictus qui n'a rien de solaire. Plutôt une mimique ironique.

- Et même si tu ne viens pas, je te vengerai quand même.

Je finis mon café noir d'une traite, tandis qu'un bourgeon d'idée me traverse l'esprit. Je repose vite ma tasse sur sa soucoupe, ne voulant pas laisser le temps à Ewald de réagir.

- Tu te ferais manger si on te jetait dans la cage aux lions. Mais tu es bon mentor. J'aurai bien besoin d'un fin stratège à mes côtés pour m'appuyer. Je n'ai que dix-sept ans, après tout.

Je plonge mes yeux dans les siens. Une partie de moi souhaite qu'il me repousse, qu'il s'en aille. Je suis en train de l'empoisonner. Je veux qu'il s'en rende compte, aille se procurer un antidote et ne revienne plus jamais.
Et en même temps, je serais brisée de le savoir parti. Je veux qu'il soit auprès de moi. Je veux qu'il ne me lâche jamais. J'ai besoin qu'il continue à manger avec moi le matin, qu'importe le contexte, qu'importe le lieu. J'ai besoin de son aide pour me guider, pour m'éclairer. Je me noie de plus en plus dans un océan sombre. Tout autour de moi est ténèbres. Est-ce que tu pourrais m'amener un peu de clarté, Ewald ?



KoalaVolant
Dim 12 Mai - 20:53
Ewald Beiler

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Ewald Beiler Professeur de Mathématiques

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Macte animo! Generose puer sic itur ad astra. Macte virtute sic itur ad astra. Malum quo communius eo peius. Fac et spera. In absentia lucis, tenebrae vincunt. Inveniet quod quisque velit; non omnibus unum est, quod placet; hic spinas colligit, ille rosas. Ipsa scientia potestas est. Nascentes morimur finisque ab origine pende.

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- Je te vengerai, aussi.

Elle crispe un sourire pas très enthousiaste mais sincère avant de continuer.

- Et même si tu ne viens pas, je te vengerai quand même.

Elle finit son café. Je prends mon inspiration pour lui répondre qu'elle enchaine en posant sa tasse avec une certaine force dans la soucoupe, pour bien me couper.

- Tu te ferais manger si on te jetait dans la cage aux lions. Mais tu es bon mentor. J'aurai bien besoin d'un fin stratège à mes côtés pour m'appuyer. Je n'ai que dix-sept ans, après tout.

Son regard soutient le mien, me rappellant presque le défi des enfants de fixer l'un l'autre dans les yeux jusqu'au premier qui bronche. Et j'ai toujours été perdant à ce genre de jeu contre les gens sincères... Je détourne le regard, un petit gloussement m'échappant des lèvres avant de finir mon café à mon tour, tout tranquillement. Je repose tranquillement la tasse avant de croiser mes bras sur la table tel un sauvage, une épaule un peu plus haute que l'autre.
Je redresse mon regard vers le sien avec un petit air provocateur, un sourire joueur dans l'angle.

- Peut-être qu'ils me mangerons, mais alors ils mourront tous d'intoxication alcoolique.

Je recule, prennant un peu plus de sérieux.

- Je sais qu'c'est pas à prendre à la légère mais... T'sais si t'es prête à me venger, je sais que tu le penses quand tu le dis. Je sais que c'est pas une balade dans un parc dont on peut ressortir quand ça barde. C'est comme baiser une dinde de noël. Tu peux te persuader toi et tes potes que ça s'est jamais produit, laver avec autant de vinaigre que tu veux, mais ça change pas le fait que la dinde est baisée.

Je descends mon regard sur ma main. Je reste inpassible en la voyant qui ne tremble pas.

- Et puis.... J'ai bien déjà subi quelques mois de tortures et plus d'une balle perdue, je devrais mieux m'en sortir que le premier venu, non?

Ewald
oui le retour des deux E débiles
Dim 12 Mai - 22:05
Everdina Peters

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Everdina Peters Nouvel habitant

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Il baisse rapidement le regard. Quoi ? Il hésite ? Ewald est souvent comme ça, j'ai l'impression. Soit il trouve le courage de montrer du caractère et un versant dominant, soit il se replie et cède facilement.
La situation doit bien le mettre dans l'embarras, je suppose.
Je triture mes doigts, joue nerveusement avec. Je me sens coupable et irresponsable.

- Peut-être qu'ils me mangerons, mais alors ils mourront tous d'intoxication alcoolique, finit-il par me répondre avec un rictus pinçant.

Je souris à mon tour, un rire s'échappant en un souffle par mes narines. Son alcoolisme est un sujet sérieux sur lequel il ne devrait pas plaisanter. Mais bon, son ton léger a eu le mérite de me détendre.

- Je sais qu'c'est pas à prendre à la légère mais... T'sais si t'es prête à me venger, je sais que tu le penses quand tu le dis.

Je hoche la tête et fixe l'horizon. Je n'ose pas le regarder quand il me parle aussi sérieusement. L'air de rien, sa parole m'est importante, et donc intimidante par moment.

- Je sais que c'est pas une balade dans un parc dont on peut ressortir quand ça barde. C'est comme baiser une dinde de noël. Tu peux te persuader toi et tes potes que ça s'est jamais produit, laver avec autant de vinaigre que tu veux, mais ça change pas le fait que la dinde est baisée.

Je tourne vivement la tête vers lui, sourcils froncés, bouche ouverte. Quoi ?

- Bai... Une quoi ?!
- Et puis.... J'ai bien déjà subi quelques mois de tortures et plus d'une balle perdue, je devrais mieux m'en sortir que le premier venu, non?

J'affiche un air choqué, incapable de prendre en considération la suite de son discours.

- Ewald, ne fais pas comme si tu n'avais rien dit. Pitié, dis-moi que ton histoire de dinde c'est inventé et que ce n'est en aucun cas tiré d'une expérience passée.

Je le fixe avec des gros yeux. Je suis bien trop pure et jeune pour ce genre de comparaison.
Maria repasse devant nous pour accueillir des nouveaux clients. Un groupe de jeunes adultes, veste en cuir et pantalons moulants. Ils sentent la cigarette. Ils sont bruyants et s'installent dans le fond, sur des canapés. Je fais la grimace, me penche sur la table pour m'assurer que la tasse d'Ewald est vide également avant de me lever.

- Et si on allait se balader pour poursuivre cette discussion ?

Mes muscles se déchirent dès que je quitte ma position assise. C'est comme si on m'enfonçait des aiguilles dans les jambes dès que je frémis. J'essaie de garder la tête froide. Je sais très bien que malgré tous mes efforts, je suis piètre comédienne. L'idée c'est surtout de tourner le dos à Ewald pour cacher mes expressions de visage.
Je me dirige lentement vers le comptoir pour payer nos deux consommations.



KoalaVolant
Mar 14 Mai - 14:32

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