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Klein

Fiche de personnage : fiche personnage Espace personnel : espace personnel Âge : 22 Groupe : Eindhoven
Klein Patriarche des Eindhoven

Patriarche des Eindhoven
25 décembre 2032

Je m’observe dans la glace de mon hall d’entrée. Je dois bien avouer que je ne me suis pas encore fait à la cascade bleue qui entoure désormais mon visage. Cette couleur s’harmonise parfaitement avec mes yeux, le long pourparlers avec mon coiffeur en aura valu la peine, sinon j’aurais probablement fini la soirée avec des cheveux verts immondes.

Je ne peux m’empêcher de me projeter à ce soir. Invité d’honneur du bateau qui transportera les cendres de cet imposteur d’Elijah Haji, j’aurai tout ce pour quoi je travaille dur depuis toutes ces années. Ce soir, ma vie va prendre le tournant que j’espérais, et pourtant la nouvelle me laisse amer. Plus les minutes passent et moins je pense que je mettrai un pied sur ce bateau. Elijah Haji n’a plus besoin de l’aide de qui que ce soit. Je n’ai pas de temps à perdre à pleurer la mort de cet abruti. Je dois m’assurer que Katrijn De Joonckheer ne tente pas d’annexer des territoires Eindhoven, en profitant de la mort de son opposant comme elle l’avait fait pour les Wanhoop.

Je n’ai pas le temps de chercher à comprendre pourquoi je me sens déçu. Ce qui importe désormais, c’est de réparer les erreurs de mon prédécesseur. Il a offert aux Wanhoop une bonne raison de le tuer et de se battre, et par là même une excellente voie royale à l’extension des Maaiers. La matriarche est une fine joueuse et je vois difficilement comment arrêter son ascension. Il me faudra redoubler de prudence si je veux éviter que les Eindhoven ne retournent se cacher dans leur campagne. Si je veux éviter de devenir le patriarche qui a perdu la branche Amstellodamienne, je n’ai pas de temps à perdre sur mes états d’âme.

J’ai réalisé l’état des lieux des Eindhoven et malgré leur éternelle désorganisation, les Wanhoop posent un véritable problème depuis qu’Elijah à fait tomber la neutralité de la famille. Cela me semble un point essentiel à traiter urgemment. Et vu mes propres antécédents… Je dois absolument éclaircir les choses avec la principale concernée afin d’éviter de tomber dans les mêmes pièges que l’idiot qui se trouvait à ma place avant moi.

Ce soir, tout sera officiel. Tout le monde saura. Alors j’ai ravalé mon égo et j’ai recontacté Everdina. Rien que de penser qu’elle est la fille de Johannes Leeuwenhoek me tire toujours un sourire. Je ne crois pas au hasard, je crois au destin, où plutôt qu'on provoque notre destin. Et je sais que cette rencontre peut conduire ma famille sur la voie du renouveau.

Je devrais être habillé de noir. Traditionnellement et pour rendre hommage à Elijah Haji, c’est ce que l’on demanderait d’un nouveau patriarche. Je suis pourtant habillé une nouvelle fois de blanc. Ma tenue impeccable est immaculée de haut en bas. La seule note de couleur qu’elle possède est cette fleur rouge -ce coquelicot qui dépasse de la poche de ma veste. Je n’aime pas que l’on m’impose des choses, mais je ne suis pas idiot. Cette fleur est le symbole du Souvenir, un respect généralement adressé aux vétérans. Si je veux que les partisans d’Elijah ne prennent pas la mouche, c’est un moindre effort qu’il me faut réaliser. Et je continue de me démarquer de mes semblables.

J’ouvre la porte, laissant Dusk se faufiler dehors, alerte. Il traverse le couloir, comme pour s’assurer que personne ne menace ma sécurité et revient vers moi lorsqu’il considère que la voie est libre. Sinter ouvre la porte qui jouxte la mienne. Entièrement habillé de noir, long et famélique, il a presque l’air de mon parfait opposé. Il était là quand j’ai appris la nouvelle. Depuis, il s’entête à me suivre partout comme une ombre. Cela ne me dérange pas, il est mon ami depuis toujours et je lui voue une confiance presque aveugle. S’il a envie de jouer les seconds toutou avec moi, grand bien lui fasse.

Alors nous descendons au garage tous les deux, où m’attende mes deux voitures. J’ai hérité de tes appartements papa. Des voitures de luxe aussi. Mais je n’ai pas encore pris la peine d’aller voir mon lègue. J’ai encore du mal à me dire que tu es mon père, tu comprends ? Je vis seul depuis un paquet d’années maintenant.

J’opte pour la genesis décapotable blanche. Elle fera tache au cimetière, mais pour le moment, ce n’est rien. Personne ne sait qui je suis. C’est la dernière fois que je sors de chez moi et que je peux me dire que le commun des mortels ignore le danger que je représente. Ce qui ne m’empêchera pas de continuer de rouler avec. Ce qui ne m’empêchera pas non plus de continuer de faire ce que je veux. Mais tout impactera différemment. Sinter s’assoit à côté de moi, Dusk sur la banquette arrière, et je pose un sachet cartonné qui contient une robe blanche, pliée proprement.

Donner rendez-vous à Everdina au cimetière, c’est culotté. En même temps, je n’allais pas lui donner rendez-vous dans un lieu qui ne soit pas neutre. Pas vu ce que je m’apprête à lui révéler. Mon but n’est pas qu’elle se sente piéger. Je veux juste me montrer honnête avec elle. Et elle sait que je n’aime pas ça, que je ne m’y sens pas à l’aise. Je lui donne l’ascendant de l’endroit vu qu’elle n’aura pas celui de la conversation. J'ai peut-être un peu exagéré d'ailleurs, car rien ne me fera rentré là-dedans.

Alors, lorsque nous arrivons, Sinter doit aller se balader plus loin, je veux être seul. Il a l’air d’un croque mort, il ne fait pas du tout tâche dans ce décor. Moi en revanche… Je grince des dents. Les cimetières sont des endroits que je ne visite jamais. Je hais l’idée que des cadavres en décomposition grouillent sous mes pieds, ça me donne la gerbe. C’est pourquoi je ne parviens pas à en franchir l’entrée.

Je m’adosse donc à un petit muret de pierre, mon sachet en carton à côté de moi, à attendre ma petite fleuriste, qui s’avère en réalité être la matriarche Wanhoop. Comme quoi, tout arrive.

Rowan Feys

Lun 8 Juil - 23:41
Everdina Peters

Fiche de personnage : fiche personnage Espace personnel : espace personnel Âge : 17 Groupe : Civil
Everdina Peters Matriarche Wanhoop

Matriarche Wanhoop

Fleur de Lys




- C'est un très beau prototype. Je convoque Vy demain, merci Allycan. J'organiserai votre rendez-vous quand j'aurai vu Vy.

Je congédie notre technicien médical, puis pianote quelque textos à l'un de nos médecins, ainsi qu'un infirmier. Malgré la période des fêtes, je sais que les Wanhoop savent se rendre disponibles pour les Leurs. C'est ce que j'aime chez eux. Ils ont une loyauté à toute épreuve pour leurs pairs. C'est pour ça qu'ils m'ont accepté. Je suis leur fille de substitution à eux aussi, bien que je me sois hissée en tant que matriarche. Je vois dans leurs yeux de l'affection, de la loyauté, de l'estime. Chez certains je distingue de la crainte, de l'inquiétude. Mais ils ont du franc-parler et je ne peux pas rester assise au fond d'un canapé sans qu'on ne vienne discuter avec moi.
Depuis que j'ai vu Ewald, hier, j'ai décidé de m'installer dans le Q.G plutôt que dans le bar. Il y a toujours du bruit au GigoL'eau, j'ai besoin de paix.
Je suis donc à la cave du bâtiment, étroite, humide, et pourtant étrangement familière. Tout est meublé avec de la récupération. Les chaises sont en plastiques, certaines tables sont en vérité des tonneau. Le Q.G. est étroit, ne laisse passer qu'un maigre rayon de lumière à travers la petite lucarne. Avec la neige qui couvre les trottoirs, on ne peut plus voir l'extérieur.
J'ai ajouté des fleurs sur les tables, à côté des cendriers et des bouteilles de bière.
Mon sac à dos est accroché au porte-manteau, à côté de l'escalier. J'y ai mis un nécessaire après avoir vu Ewald. J'étais dans ma robe du 21 décembre, tâchée de sang, depuis plusieurs jours. J'ai donc fais une escale chez moi pour me prendre des essentiels : culotte, dentifrice, nouvelle robe, de la sauge et un livre Wicca. J'ai brûlé d'ailleurs un peu de sauge dans ce Quartier Général. D'abord pour évacuer les odeurs de moisissure, de renfermé, de tabac et de sueur. Ensuite parce que je voulais purifier ce lieu que je vais encore habiter quelque jours, le temps d'avoir effectué tous mes rendez-vous.

Je pousse un soupir de fatigue. J'ai les yeux qui piquent à force d'être dans le noir et de ne pas dormir. J'émet un bâillement et envoie un message à Vy pour qu'elle me rejoigne ici demain. S'affiche alors sur l'écran de mon téléphone un nouvel SMS, d'un numéro inconnu. Mon cœur rate un battement. Est-ce que c'est le début du chaos ?
Je lis le message et je comprends, progressivement, que c'est Klein, qui me propose de se revoir. Mon cœur s'arrête de battre quelques secondes. Je relis les lettres, pour être sûre d'avoir bien compris. Je me mords la lèvre, les yeux rivés sur la lumière vive de l'écran. Pourquoi a-t-il attendu autant de temps pour m'envoyer un message ? Mince, je l'avais presque oublié. Je me sens honteuse de l'avoir laissé la dernière fois...
J'en profite pour regarder la date qui s'affiche en haut de l'écran : 25 décembre.
Je peux m'octroyer une petite heure, comme cadeau de moi à moi. Je me lève de ma chaise, m'étire longuement, les bras vers le haut, et je grimpe les escaliers pour arriver au bar. Je salue le vigile et appelle Mareen : depuis le 21 décembre, je m'offre une heure de répit.

*

Je suis repassée par mon appartement. Je sais pourquoi Klein veut me revoir : j'ai honteusement volé ses vêtements. Il s'en est peut-être rendu compte que maintenant et souhaite les récupérer.
Ils sont pliés soigneusement sur un canapé de ma chambre. Je les range avec préciosité dans mon sac à dos d'école. J'y glisse aussi le Glock 17. Sortir en tant que nouvelle matriarche sans arme, ce serait du suicide. Je lève la tête vers le miroir plein pied de ma chambre et je m'affronte du regard. Est-ce que tu ne glisses pas vers un suicide lent depuis la mise en place de ta vengeance, ma pauvre Everdina ? A croire que je cherche la Mort.
Je n'avais pas croisé mon reflet depuis hier. J'ai du mal à me reconnaître. Mon teint est encore plus clair qu'à l'accoutumée. Je me penche vers le miroir pour m'inspecter. Des veines sont apparentes au niveau de ma mâchoire, traçant des discrètes courbes bleues. J'essuie une mèche brune qui me tombait devant les cils. Je m'écarte et les regarde, mes boucles brunes. Ne pas les avoir brossé a accentué le volume dans ma chevelure. Elle n'est plus aussi dompté que d'habitude. Elle est lourde dans mon dos, s'écrase sur mes épaules, prend du territoire en largeur et en longueur. Elle écrase ma silhouette tout autant qu'elle l'élève. J'hésité à me coiffer pour la première fois. Mais pour quoi faire ? Ce n'est pas comme si j'y allais pour finir ce qu'on avait commencé avec Klein. C'était un dérapage de ma part, un feu qu'il avait allumé sous la pluie. Ses braises m'avaient réchauffées en cette journée humide.
Je noue mon ruban rouge à la lanière de mon sac. Je prends tout de même une rapide douche, frottant avec vigueur du paumes de mes mains ma peau. J'ai l'impression qu'elle porte une seconde couche tant mon corps me paraît lourd. Je nettoie sous mes ongles, comme si le sang d'Elijah était encore coincé quelque part.

Je sais bien que Klein m'a donné rendez-vous dans un cimetière - drôle d'idée -, mais je m'habille tout de même de blanc. J'enfile une de mes robes préférées, au haut bustier, aux manches bouffantes, à la jupe évasée jusqu'aux chevilles. Elle a un côté bucolique et romantique qui m'aide à garder confiance. J'enfile des collants noirs, des ballerines blanches, et un long gilet en maille couleur crème, si épais qu'il me suffit à avoir chaud.
Je m'échappe de l'appartement et effectue un crochet chez mon fleuriste préféré. Quitte à aller au cimetière, autant rendre hommage ...

*

Je suis arrivée avec cinq minutes d'avance. Je ne sais pas où je dois attendre Klein. J'ai évité la tombe de mes parents. Je me doute que Klein fasse le lien entre moi et mon père mafieux, mais j'assure une sécurité quand même. Je porte un bouquet de coquelicots bien rouges, cherchant la tombe d'Elijah. Je tourne en rond, la neige commence à refroidir mes pieds. J'aurai dû mettre des bottes.
Je vérifie l'heure. Klein est en retard ...
Est-ce que c'est un traquenard ? Ai-je été naïve ? Souhaite-t-il se venger de moi ?
De toute façon, je ne trouve pas la tombe de Boze Oog.
Je rebrousse chemin jusqu'à la sortie. Un homme de presque ma taille est adossé à un muret. J'aperçois son profil. Il est vêtu tout de blanc, lui aussi. Le bleu de ses cheveux est aussi clair que celui du ciel de ce jour. Il émane de lui une certaine forme d'élégance.
Je franchis les grilles, et mon instinct me pousse à m'approcher de l'homme. J'ai l'impression que cette silhouette m'est familière ...
Je fais un pas vers lui, prudente, et je tente :

- Klein ?

De la buée s'échappe de mes lèvres. Les températures ont drastiquement chutées.


KoalaVolant

Rowan Feys

Mar 9 Juil - 13:15
Klein

Fiche de personnage : fiche personnage Espace personnel : espace personnel Âge : 22 Groupe : Eindhoven
Klein Patriarche des Eindhoven

Patriarche des Eindhoven
Je ne tarde pas à recevoir un message de Sinter qui me déclare qu’Everdina est dans le cimetière. Merde déjà ? Pourquoi ne l’ai-je pas croisé à l’entrée ? Je dois ravaler une grimace agacer et renvoi un message au tueur à gage, lui demandant de ne pas intervenir et de juste surveiller les alentours. Il n’était pas question qu’elle se fasse tuer par un imbécile ou que ce soit mon cas à moi. Et elle ne doit pas se sentir en danger, sinon tout je serai vraiment venu ici pour rien. Je range mon téléphone.

- Klein ?

Je tourne la tête, surpris. Je dois avouer que je ne l’ai pas entendu arriver, et Dusk n’a pas aboyé. Je sais qu’elle est là pourtant :

- Everdina !

Je sens un sourire naitre sur mes lèvres. C’est bête mais je suis heureux de la revoir. Je n’ai qu’une envie, qu’on reprenne ou l’on s’était arrêté la dernière fois. Mais même si je suis du genre spontané, je retiens pour une fois mes pulsions. Après ce que j’ai appris, j’avoue que je m’attendais à la voir changée. Ce n’est pas le cas. Je le remarque tout de suite. Toujours toute habillée de blanc, elle garde cette pureté simple qui m’attire chez elle. Je ne sais pas comment elle fait, elle a tué un homme de sang-froid après tout.

Elle n’a pas bonne mine par contre. Je ne peux que m’apercevoir de son visage cerné et émacié. Ces derniers jours n’ont pas dû être de tout repos pour la jeune femme. Ce n’est pas étonnant, je me prépare depuis ma plus tendre enfance à devenir un jour patriarche, elle ne doit pas avoir plus d’un an d’expérience dans le milieu, elle a à peine effleuré la surface de ce qu’est la mafia. Beaucoup de choses semblent s’être déroulée depuis notre dernière rencontre. Mais même avec la fatigue et le stress, il y a quelque chose chez elle qui émane. Je ne peux m’empêcher de le lui faire remarquer :

- Tu rayonnes.

Je serais presque jaloux. Je ne pense pas que ma fraiche place de patriarche ne m’ait fait le moindre bien. Cette impression d’avoir été spolié de quelque chose qui devait m’appartenir me colle à la peau. Ça passera avec le temps je suppose. De toute manière, je ne vais pas m’apitoyer de mon sort non plus, ce serait idiot et immature.

A défaut d’enlacer Everdina, je décide d’aller à l’essentiel. Au plus vite j’aurai balayé les possibles malentendus, les possibles non-dit, au plus vite on pourra passer à autre chose. Même si j’ai envie d’autre chose, là tout de suite. Je commence donc, avec un mouvement de tête vers le cimetière :

- Ce n’est pas vraiment le meilleur endroit pour un rendez-vous, mais il y a deux choses qu’il fallait que je te dise avant de t’inviter à manger un bout quelque part. Le contraire n’aurait pas été juste de ma part.

Encore que… A priori, elle m’avait lâché au pire moment la dernière fois, j’aurais eu mille raisons de le lui faire regretter. Elle avait plus que lui à se faire pardonner. Mais ce n’était pas le propos de ce rendez-vous. Elle ferait les choses en son âme et conscience. Et le karma se chargerait du reste.

- Tout d’abord, félicitation. J’étais assez loin de la réalité quand je te supposais fleuriste. Il fallait du courage pour confronter Elijah Haji en duel.

C’était sincère. Elle avait sans le moindre doute jouer avec le feu. Et gagné. C’était extrêmement attirant pour quelqu’un comme moi qui vivait pour ce genre de jeu. Elle avait pris beaucoup de risques.

- Ensuite et surtout, je voulais que tu l’apprennes de ma bouche, j’ai découvert il y a quelques jours que mon … paternel est Negen Levens.

J’ai toujours autant de mal à te considérer digne de ce titre papa. Tu n’es pas vraiment celui que j’avais espéré. J’enchaine sur la suite, pour que les choses soient claires :

- Ce qui veut dire que je vais reprendre la tête des Eindhoven.

Mes yeux bleus trouvent le vert de son regard. Je ne sais pas ce qu’elle va penser de tout cela mais elle est jeune et inexpérimentée. Je doute qu’elle se fiche de tout cela comme moi je m’en fiche. Tout cela pourrait bien signifier la fin de quelque chose, même si ce quelque chose n’existait pas encore vraiment. En tout cas, je sais que ces déclarations l’ont mises en alerte. Elle peut essayer de le cacher, elle transpire la panique. Alors je continue :

- Je mentirais si je te disais que je suis venu ici sans armes, mais je ne compte pas les sortir aujourd’hui. Je préfère te faire part mon état d’esprit tout de suite pour éviter une confrontation inutile, je pense qu’il est temps que les choses s’apaisent entre nos deux familles, je ne suis pas là pour t’assassiner, ni pour venger mon prédécesseur.

C’est la politique que j'ai décidée d’aborder étant donné la situation politique de New Amsterdam, je ne l'ai pas fait pour les beaux yeux d’Everdina, je dois bien l'avouer. Les Eindhoven s’en étaient toujours bien sortit dans la neutralité et il fallait se faire petit pour le moment. Elijah et Johannes avaient détruit l’équilibre précédent et le rapport de force entre les différentes mafias n’étaient plus le même. Une guerre avec les Wanhoop annoncerait la fin de leurs deux familles. Il fallait que tout cela cesse.

Dusk lève la truffe vers le sachet carton que j'ai laissé sur le muret, puis tourna ses yeux noirs vers moi. J'ai un léger sourire.

- Ah oui ! Je t’ai ramené ta robe aussi, je me suis dit que tu souhaiterais probablement la récupérer.

Je lui tends le sac.

Rowan Feys

Jeu 11 Juil - 15:29
Everdina Peters

Fiche de personnage : fiche personnage Espace personnel : espace personnel Âge : 17 Groupe : Civil
Everdina Peters Matriarche Wanhoop

Matriarche Wanhoop

Fleur de Lys




- Everdina !

J'hausse les sourcils de surprise. Il est ... content de me voir ?
Pour ne pas l'effrayer, je m'étais approchée furtivement. Je suis encore penchée légèrement, diminuant ma taille. Mes mains sont dans mon dos, tenant mon sac. De là où je suis, je peux voir la lumière du ciel parcourir son visage, afin d'éclairer des points de lumière spécifiques. Les commissures de ses lèvres. La forme délicate de son visage. Le fond de son œil bleu. Il a conservé la même allure de la dernière fois, celle d'une version miniature d'un représentant d'une firme corporative. Il est impeccable. Pas un pli ne vient défigurer l'élégance de sa tenue. Mais il a quelque chose de différent de la dernière fois... Il paraît plus mature, et aussi plus doux. Peut-être est-ce cette nouvelle couleur de cheveux ? J'ai envie d'y passer ma main pour la découvrir, inspecter ce bleu de la mer, comme pour caresser les vagues.
A côté de lui, je dois avoir l'air d'une gueuse. Je revois mes cheveux qui ont pris de l'ampleur, le noir de mes cernes, ma mine fatiguée. Je dois faire pâle figure à côté de lui.

- Tu rayonnes.

J'écarquille les yeux et ouvre la bouche, stupéfaite. Mes joues s'enflamment. Je referme ma bouche pour pincer mes lèvres entre elles dans une moue timide.

- Merci, je finis par articuler.

C'est alors que je remarque le coquelicot rouge accroché à sa poche. Lui aussi ...?

- Ce n’est pas vraiment le meilleur endroit pour un rendez-vous
, poursuit-il en désignant le cimetière, mais il y a deux choses qu’il fallait que je te dise avant de t’inviter à manger un bout quelque part. Le contraire n’aurait pas été juste de ma part.

Un faible sourire étire mes lèvres, tandis que je lève un sourcil, l'écoutant attentivement. Je suis étrangement surprise qu'il soit aussi poli et avenant.
Je me redresse et pose mon sac au sol. Pendant qu'il parle, je devrais me dépêcher de lui rendre ses vêtements. Je m'accroupis, attrape les accroches de la fermeture éclair.

- Tout d’abord, félicitation. J’étais assez loin de la réalité quand je te supposais fleuriste. Il fallait du courage pour confronter Elijah Haji en duel.

Je me fige aussitôt.
Quoi ?
Mes yeux penchés sur mon sac, avec vue sur le Glock 17 et la chemise repassée de Klein. Mon sang se fige, mon cœur cesse de battre. Comment Klein sait-il ? Je sais que les médias ont parlé de la mort d'un vieux loup de mer, mais aucune identité n'avait fuité. Mon cerveau n'a pas le temps de faire des suppositions que Klein poursuit :

- Ensuite et surtout, je voulais que tu l’apprennes de ma bouche, j’ai découvert il y a quelques jours que mon … paternel est Negen Levens.

Le sang se remet à circuler, et cette fois à vitesse accélérée. Il alimente mon cerveau d'informations. Negen Levens, le patriarche Eindhoven disparu avant Boze Oog. Fort apprécié de sa Famille.
Je comprends où Klein veut en venir, sans l'accepter. Ma main glisse dans le sac. Le métal de l'arme chatouille la pulpe de mes doigts. J'essaie d'identifier si je suis seule ou non. Klein ne peut pas être venu seul, il serait idiot.
Mon coeur se sert, mon ventre se tord. Quelle naïve j'ai été. Je pensais m'être endurcie, mais je tombe dans un piège si facilement. Klein a toute les raisons du monde de vouloir ma tête : je l'ai agacé avant qu'on ne s'embrasse, j'ai profité de sa baignoire, j'ai joué avec ses désirs sans les satisfaire, j'ai volé ses vêtements, et j'ai ...

- Ce qui veut dire que je vais reprendre la tête des Eindhoven.

... tué son patriarche.
Le bout de mes doigts, et de mes orteils, fourmillent. J'ai chaud et froid en même temps. Je me sens prise au piège. Klein n'a aucune raison d'être gentil avec moi, sinon nous empêcher de nous disputer et donc de prendre le risque de me faire fuir. Il a besoin de me garder près de lui. Choisir le cimetière, c'était symbolique ?
Pourquoi me féliciterait-il d'avoir assassiné son patriarche ? Tous les Eindhoven sont agressifs, énervés, prêts à tout pour venger leur ancien Père.
J'enroule mes doigts autour de la crosse de l'arme, toujours cachée dans le sac. Je ferme les yeux. Le vent glisse sur ma peau. Je sers les dents, réprimant mes émotions. Je m'en veux tellement de m'être faite avoir. Des tas d'Eindhoven doivent m'encercler à l'heure qu'il est. Et Klein doit être bien content.

J'entends sa voix, mais je n'arrive pas à l'écouter. Je suis occupée à digérer mes émotions. Tout bourdonne autour de moi. Je dois agir vite si je ne veux pas mourir.
Et en même temps, j'ai atteint mon but. Je n'ai plus aucun objectif. Je ne suis qu'une gamine de 17 ans qui a toujours vécu pour les autres, qui a subi sa propre vie, qui est incapable d'affronter ses traumatismes. La mort m'entoure, m'enlace. Je n'ai plus de rêve, parce que je serai jamais fleuriste désormais. J'ai détruit toute possibilité d'avenir.
C'est peut-être pas plus mal de laisser Klein me planter une balle entre les deux yeux. Après tout, je lui ai volé ses vêtements.

- ... récupérer.

Je prends une profonde inspiration, puis en une fraction de seconde, je me lève pour faire face à Klein, et je tends mon Glock 17. dans sa direction, le canon appuyant sur son front. Je reste ainsi, bras tendu. J'enfonce mon regard dans le sien. Le vent souffle sur son visage. J'aime bien sa nouvelle couleur, elle vient mettre en valeur le bleu acide de ses yeux. Elle rend son regard plus franc, plus lisible.
J'attends. Je ne veux pas tuer Klein. Je veux juste m'assurer qu'on est seul lui et moi. La matriarche Wanhoop qui risque de tuer un second patriarche Eindhoven en l'espace de quatre jours... Normalement, si Klein n'est pas venu seul, son armée aurait déjà dû réagir.
Encore une fois, quand je suis avec lui, je recommence à jouer. Sauf que cette fois c'est ma vie que je met en jeu. Je fais le pari de ma vie contre la sienne. Si je suis une menace et qu'il y a des Eindhoven, ils vont me tuer dans la seconde qui vient.
S'il n'y a personne, alors je n'aurais qu'à abaisser mon arme. J'aurai remporté cette première partie.

- Je pensais que tu fuyais les cimetières, je l'accuse, d'un ton que j'aurai souhaité froid mais dont l'émotion se laisse lire sur mon visage.

Il me l'avait dit, il ne se rend jamais dans des cimetières. Il n'a jamais rendu visite à sa mère. Pourquoi m'aurait-il amené ici alors ?
Il y a quelque chose qui m'échappe dans son plan d'assassinat de la matriarche ennemie.


KoalaVolant

Rowan Feys

Jeu 11 Juil - 21:02
Klein

Fiche de personnage : fiche personnage Espace personnel : espace personnel Âge : 22 Groupe : Eindhoven
Klein Patriarche des Eindhoven

Patriarche des Eindhoven
Eeeet elle sort le flingue. Aucune surprise de ce côté-là, j’aurais pu le voir venir à des kilomètres. Je me vois dans l’obligation de déposer en douceur le sachet qui contient ces vêtements devant nous et de lever une main en l’air. L’autre est aussi en évidence, mais elle empêche Dusk de bouger. Tournée vers le bas, index pointé au sol, il sait qu’il doit rester à côté de moi. Entrainé à fondre sur les armes, il a le poil hérissé et une furieuse envie de bondir sur Everdina.

Je grimace mon désamour des armes à feu avant de sourire du reste. Franchement, la situation est cocasse. Everdina est toute sérieuse, l’arme est beaucoup trop près de ma tête et je sens qu’elle pourrait vraiment me tuer. Imaginer. Je serais mort avant même d’être annoncé patriarche. Je n’ose pas imaginer la tête de Sinter. Mon pote doit être tombée dans les pommes quelque part à l’heure qu’il est. Pour le moment, ça ne me fait ni chaud ni froid. Ça me fera froid si je meurs je suppose.

- Je pensais que tu fuyais les cimetières.

J’avoue que j’aime bien les émotions qui lui tiraillent le visage. D’une ça la met en valeur, de deux j’ai l’impression qu’elle est perturbée par ma présence et d’une certaine manière, c’est flatteur. Je me vois dans l’obligation de me justifier et énonce très factuellement :

- C’est la raison pour laquelle nous sommes ici. Grâce à ça, je suis au moins autant à l’aise que toi pour aborder cette conversation. Je m’étais dit que ça nous mettrait sur un pied d’égalité. Je voulais probablement éviter que tu ne me tires une balle dans la tête.

Je lève les yeux au ciel quelques secondes comme si j’y cherchais une réponse et ajoute :

- Réussi, raté… Je suis encore mitigé.

Mes yeux bleus trouvent son regard vert. Je m’y ancre sans la moindre difficulté. Je ne sais pas comment c’est possible mais j’ai la sensation que notre balade en forêt ne m’a pas suffit. Est-ce que je souhaite qu’elle m’abandonne à nouveau au pire moment possible ? Faut que je me fasse soigner, ça doit me venir de toi cette drôle de lubie papa. Je suis là pour parler de nos familles, pas pour fleurter avec Everdina. Après… l’un n’empêche pas l’autre.

- Tu ne me connais pas vraiment, mais je suis sûr que tu peux deviner que si j’avais voulu prendre la revanche des Eindhoven ou une idiotie pareille, je t’aurais juste tuée sur place à ton arrivée ici.

J’avoue que devoir justifier le fait de ne pas la tuer, c’est un truc redondant que je dois faire beaucoup trop souvent et avec beaucoup trop de monde. Est-ce que j’enverrais des signaux contradictoires aux gens ? Je suis plutôt frontal pourtant. Je parle rarement à une personne que je projette de tuer. Je la tue en fait. C’est plus rapide. Je rajoute, pour souligner mon propos :

- Contrairement à toi, je suis pragmatique.

C’est une qualité qui m’a beaucoup servie et dont je suis fier. Je l’ai cultivé avec le temps, et encore une fois papa, ne croit pas avoir quelque chose à faire là-dedans. Je sais que ce n’est pas le point fort d’Everdina. Elle a plein de qualités, mais celle-là n’en fait pas partie. C’est dommage, je suis sûr que ça la rendrait encore plus sexy. Je pose finalement délicatement la main que je tenais en l’air sur celle d’Everdina, pour l’encourager à ne pas me transformer en terrain de mini-golf :

- Maintenant s’il te plait, baisse ton arme, je sais que tu penses que c’est le seul langage que je connaisse, mais c’est toujours aussi faux.

Comme pour contredire mes propres paroles, le contact avec ces doigts couplé à nos visages beaucoup trop proches réveille en moi une furieuse envie de l’embrasser. Vu les révélations que je viens de lui faire, ça doit être la dernière chose dont elle ait envie et elle est armée, mais je m’en fous. J’avoue que je ne m’attendais pas vraiment à commencer ce rendez-vous comme ça -ni à le finir comme ça d’ailleurs- mais c’est plus fort que moi. Je libère sa main armée pour venir l’embrasser, mes doigts glissant dans ces cheveux, assez certain du fait que ça ne va pas lui plaire, ni l’aider à reprendre ces esprits.

Rowan Feys

Lun 15 Juil - 1:29
Everdina Peters

Fiche de personnage : fiche personnage Espace personnel : espace personnel Âge : 17 Groupe : Civil
Everdina Peters Matriarche Wanhoop

Matriarche Wanhoop

Fleur de Lys




Je ne respire plus. Je m'en rends compte parce que j'ai une douleur au niveau du plexus solaire. Un poids lourd invisible s'écrase sur ma poitrine, me broie la cage thoracique. Je dois ouvrir la bouche pour laisser circuler l'air.
J'attends quelques secondes. Il ne se passe rien. Le cimetière est un territoire neutre, et nous sommes le 25 décembre. La mafia ne devrait pas être là, normalement. A part des Eindhoven qui me tendraient un guet-apens. Mes sens sont aux aguets, démultipliés. Je n'entends rien. Des bruissements de feuilles. Des klaxons dans les rues lointaines. Mais pas un mouvement humain à l'horizon. Klein serait vraiment venu... seul ? Ses intentions seraient bonnes ?
J'ai envie de croire en lui. Et la Everdina d'il y a six mois ne se serait pas montrée aussi méfiante, parce qu'elle croyait qu'il y avait du bon en chacun de nous. Mais ces croyances, quand on n'a pas fermé l'œil depuis quatre jours, quand on a arraché la vie à un homme par esprit de vengeance, elles ont tendance à être ébranlées.
Je les sens s'agiter encore en moi, elles ne se sont pas complètement effacées. C'est pour cela que je n'ai pas tiré sur Klein. Un autre chef que moi l'aurait sûrement fait dès l'instant où Klein a révélé qui il était. Mais pas moi, je veux lui laisser sa chance.
Et puis, il est si calme. Il me regarde, me considère, me fait exister dans son univers. D'une certaine façon, ça m'aide à rester calme.

- C’est la raison pour laquelle nous sommes ici. Grâce à ça, je suis au moins autant à l’aise que toi pour aborder cette conversation. Je m’étais dit que ça nous mettrait sur un pied d’égalité. Je voulais probablement éviter que tu ne me tires une balle dans la tête.

Je tiens toujours fermement l'arme, mais je l'écoute attentivement. Il marque un point.
Mais je ne comprends toujours pas pourquoi il se montre aussi avenant. Je l'avais senti, dans la forêt, qu'il était une bonne personne, qu'il portait les mêmes lourds fardeaux que moi. Mon instinct ne m'a pas trompé, et on a plus d'atomes crochus qu'il ne me semblait, visiblement, au vue de nos statuts respectifs. Mais où est passé sa carapace ? Où sont passées ses remarques acerbes ? Quelle est cette facette de lui ?

- Réussi, raté… Je suis encore mitigé
, dit-il en levant ses yeux clairs vers les cieux.

Mince, ça me ferait presque sourire. Je contiens mon émotion.
Il abaisse à nouveau son regard. Je l'écoute avec attention. Je ne veux pas intervenir. J'attends de me sentir en sécurité dans cet environnement. Dusk ne cille même pas, il reste sagement auprès de son maître.
Le bleu céruléen de ses pupilles entre de nouveau en contact avec mon regard et me capture. Avec ses airs sérieux, sa tenue élégante, et maintenant en connaissant son nouveau statut ... Je refuse de l'admettre maintenant, pas dans ce contexte, pas quand un Eindhoven peut me tirer une balle dans le dos n'importe quand. Mais Klein a la même aura que mes conquêtes, l'âge en moins. Comme lorsqu'on s'est vus à la forêt. Everdina, pitié, range tes troubles affectifs et concentre-toi.

- Tu ne me connais pas vraiment, mais je suis sûr que tu peux deviner que si j’avais voulu prendre la revanche des Eindhoven ou une idiotie pareille, je t’aurais juste tuée sur place à ton arrivée ici.

J'opine du chef sans le lâcher des yeux. J'y ai pensé aussi.

- Contrairement à toi, je suis pragmatique.

Cette phrase m'arrache un sourire. Mince, on est repartis sur ce jeu-là ? On sait très bien, tous les deux, où il nous a conduit la dernière fois.

- Maintenant s’il te plait, baisse ton arme, je sais que tu penses que c’est le seul langage que je connaisse, mais c’est toujours aussi faux.

Le vent s'engouffre sous mes vêtements, glisse entre les mailles en laine de mon épais gilet. Il mord ma peau, mes mes joues, y laisse des marques rouges. Une bourrasque me balaie le visage, me faisant enfin ciller pour la première fois depuis longtemps. Et cette bourrasque, elle semble avoir été si forte qu'elle a poussé Klein vers moi. Son visage se penche vers le mien, et ses lèvres saluent les miennes. Ses mains repassent sur les morsures de la brise, réchauffent mes joues glacées, glissent entre les nœuds de mes cheveux.
La fatigue ? L'usure ? Le besoin de tout mettre sur pause ? Je ne sais pas ce qui me pousse à clore mes paupières quand Klein s'est penché vers moi, anticipant son geste. A accueillir son baiser. Je n'entends même plus mes petites voix d'inquiétude. Tout est soudainement éteint. Mes pensées cessent de circuler en boucle. Le calme paisible d'un cimetière, enfin.
Sauf que cet instant dure une infime seconde car, sur le coup de la surprise, mon index appuie sur la gâchette du Glock 17.

Je recule aussitôt, me détachant de Klein.


- Punaise, heureusement que j'ai mis le cran de sécurité, Klein ! Tu aurais pu mourir, je le dispute.

Je sens que mon visage est chaud. Je baisse la tête vers mon arme, dissimulant mon expression. Je vérifie que tout est en règle avant de lever le visage vers le ... patriarche Eindhoven. Je fais un pas vers lui, bousculée et tourmentée. Je pose un index réprimandeur sur son torse.

- Et dois-je t'apprendre le consentement ? On n'embrasse pas sans demander son avis à la personne.

Dire que la dernière personne à m'avoir embrassé était Ewald. Désormais c'est le patriarche Eindhoven. Je choisis mal les hommes.
Je ne suis clairement pas énervée - je ne le suis jamais. Mais ça me fait du bien de le réprimander, aussi simplement que ça. J'ai l'impression que la situation reprend un semblant de normalité.
Je ramasse mon bouquet de coquelicots et mon sac-à-dos. D'une main je tiens les fleurs, de l'autre le Glock 17. Encore une fois, avec Klein, j'ai les mains occupées à la fois par des fleurs et par des armes. Je fais quelque pas en entrant dans le cimetière, et me tourne vers Klein :

- Si tu veux vraiment qu'on discute dans une situation équilibrée, alors on va marcher un peu dans le cimetière. Là, tu as encore un peu trop d'ascendant pour moi.

Je lui adresse une expression provocatrice, et en même temps je suis sérieuse. Il a l'air de ne pas supporter les cimetières, et moi je me sens encore mise à mal par cette situation. Je revois Klein, j'apprends qu'il est patriarche, et en plus il m'embrasse sans vergogne ? Il est temps que je reprenne un peu de pouvoir, et que je puisse digérer.


KoalaVolant

Rowan Feys

Mar 16 Juil - 23:06
Klein

Fiche de personnage : fiche personnage Espace personnel : espace personnel Âge : 22 Groupe : Eindhoven
Klein Patriarche des Eindhoven

Patriarche des Eindhoven
C’est un baiser bref, une impulsion téméraire. Je dois avouer que ce n’était pas mon plan. Je pensais ne lui parler que de nos familles respectives, mais la revoir à suffit à me donner envie de regouter à ce qu’elle m’a déjà offert. Elle ne se met pas en colère, ne se fâche pas, et me rend ce baiser, comme s’il était le plus naturel du monde. Cela ne dure que quelques secondes, mais c’est suffisant pour me donner l’impression qu’on retombe déjà en phase. Puis elle s’écarte finalement, surprise et le visage rougit :

- Punaise, heureusement que j'ai mis le cran de sécurité, Klein ! Tu aurais pu mourir.

J’ai un petit sourire moqueur. Impossible. Je ne peux pas mourir si bêtement. Mais parce que je ne compte pas la laisser me réprimander sans jouer au chat et à la souris avec elle, je peux m’empêcher de lui faire remarquer :

- C’est toi qui as sorti cette arme que je sache.

Elle ne pouvait pas me réprimander pour quelque chose dont je n’étais pas responsable. Si elle avait peur de tirer sur des gens, il valait peut-être mieux qu’elle range son flingue. De mon point de vue de toute façon, les flingues n’auraient jamais dû exister. Et c’était là les paroles d’un contrebandier d’armes à feu… En tout cas, lorsqu’Everdina vient poser un index séducteur sur mon torse, je ne peux que comprendre qu’elle joue encore la comédie. Elle a l’air de se mentir à elle-même, c’est à la fois exaspérant et adorable.

- Et dois-je t'apprendre le consentement ? On n'embrasse pas sans demander son avis à la personne.

Mais oui… Vas-y, gronde moi… Comme si j’allais avaler tes salades. Si tu crois que je ne sais pas que tu fais juste ça parce que tu essayes de reprendre le contrôle. On est pareil toi et moi. Je l’ai su dès que j’ai vu, et ce que tu m’as offert comme spectacle il y a quelque jour est venu me le prouver.

- Ca n’a pas eu l’air de te déranger…

J’ai un sourire orgueilleux. Je remasse le sac papier qui contient sa robe alors qu’elle ramasse son sac à dos et ces fleurs. Le fait que nous soyons si assortit avec tout ce blanc et ces coquelicots me fait rire. Everdina s’engage vers le cimetière. Je contemple l’endroit sordide, ce lieu où les morts prennent plus de place que les vivants, qui devient en quelques sorte le seul spectateur de notre étrange rendez-vous. Le contraste entre la violence potentielle de nos situations respectives et le calme environnant me frappe. Everdina, avec ses fleurs et son Glock, incarne cette dualité avec une intensité désarmante.

- Si tu veux vraiment qu'on discute dans une situation équilibrée, alors on va marcher un peu dans le cimetière. Là, tu as encore un peu trop d'ascendant pour moi.

Je hoche la tête, acceptant silencieusement son invitation. Je n’ai pas vraiment d’autres choix, c’est moi qui me suis mis dans cette situation et je me dois de l’accepter dignement. Surtout que je ne voudrais pas récompenser ce visage provocateur qui m’observe de loin. Je la suis donc, et accélère pour venir marcher à côté d’elle. Mes pas crissent sur les graviers et le vent souffle entre les tombes, venant jouer avec les cheveux de la nouvelle matriarche Wanhoop. Je me tiens, plus raide que d’habitude, glissant mes mains dans mon dos. Puisqu’elle a besoin de prendre le lead pour se sentir légitime, je lui demande, avec cet air placide que je peux avoir :

- Alors, qu’est-ce qu’on fait maintenant ?

Dusk va renifler un peu autour de lui et je le siffle pour le rappeler. Je n’ai pas spécialement envie qu’il aille fourrer sa truffe là-dedans. Je préfère autant qu’il reste bien à côté de moi. Everdina n’a pas besoin de s’en rendre compte, mais la présence familière de mon compagnon le plus loyal me rassure. Son regard attentif et intelligent scrute les environs, prêt à bondir sur quelques ennemis invisibles. Ma question est sérieuse, j’ai besoin que nous discutions et pourtant, j’ai envie de dire une chose qui vient se glisser dans ma tête pour l’emplir entièrement. Et je ne suis pas connu pour le silence alors ça sort tout seul, cette réplique qui mêle respect et taquinerie, d’une drôle de manière :  

- Tu me présentes ton père ?

Rowan Feys

Lun 29 Juil - 14:27
Everdina Peters

Fiche de personnage : fiche personnage Espace personnel : espace personnel Âge : 17 Groupe : Civil
Everdina Peters Matriarche Wanhoop

Matriarche Wanhoop

Fleur de Lys




Les tombes s'élèvent de la Terre. Je sillonne entre elle, d'un pas lent. Je contemple les noms, les fleurs, les épitaphes. Des mausolées sont plus investis que d'autres. Je pense à chacun des noms inscrits, leur adresse une prière, un peu de lumière pour leur après-vie.
Je n'aime pas trop les cimetières. Ils ne collent pas avec ma représentation de la mort. Les stèles sont immobiles alors que l'après-vie est un mouvement. Les cimetières nous renvoient à une certaine forme d'arrêt, comme le prouvent ces gros blocs de pierres. On enferme les vies, on les empêche de se mouvoir. Et nous, mortels, on attribue à la mort la notion de fin, d'immuabilité.
Mais bon, à en voir l'allure de Klein, je suppose que de nous deux, il est celui qui apprécie le moins notre promenade entre les corps en décomposition. Je me demande quelles sont ses raisons, à lui ? Quand on en discutait la dernière fois, il avait l'air de ressentir du dégoût, là où moi je ressens plutôt de la mélancolie. Qu'est-ce qui peut bien le dégoûter ...?
Le vent souffle entre les pierres tombales, caresse les pétales des fleurs posées. Je repense à ce que m'a dit Klein "Ca n’a pas eu l’air de te déranger…". Je fais la moue et tourne le visage, pour cacher cette expression d'embarras à mon interlocuteur. Bien sûr que ce baiser m'a dérangé. Ce n'est pas parce que c'était agréable que l'intention m'a convenu.

La promenade est calme depuis plusieurs minutes maintenant. Klein est derrière moi. Je jette des regards en arrière parfois, m'assurant de sa bonne conduite. Il a les mains dans son dos. Je scrute les environs. On est vraiment seuls. Qui viendrait un vingt-cinq décembre pleurer ses disparus ? Pas de Wanhoop dans les parages, ni de Eindhoven.
J'ai beau essayer de retourner la situation dans tous les sens, je n'arrive pas à interpréter Klein. Pourquoi est-il venu m'annoncer avant les autres -si tel est vraiment le cas - qu'il est devenu patriarche Eindhoven ? Pourquoi concède-t-il à mes besoins ? Pourquoi ce baiser ? Est-ce qu'il me manipule ? Est-il vraiment patriarche au moins ?
J'ai mal à la tête. Ce n'est pas mon genre de me poser autant de question. J'ai plutôt tendance à faire tout de suite confiance aux autres. J'ai donc envie de faire confiance à Klein mais j'ai si peu dormi ces quatre derniers jours que je me sens différente...

- Alors, qu’est-ce qu’on fait maintenant ?

Bonne question. Je marque un arrêt. La tombe de mes parents n'est pas loin.
Je pivote vers Klein. J'avais oublié qu'il était vêtu tout de blanc. J'apprécie. Ca lui allait bien aussi la première qu'on s'est rencontré. Ca structure sa silhouette, et fait écho au clair de ses yeux. Le vent continue de souffler, de plus en plus fort. Il frappe le visage calme de mon interlocuteur. Je pousse un soupir.

- Je ne sais pas vraiment,
capitulé-je.

Cette situation me dépasse. Je devrais lui rendre sa tenue et partir, peut-être.
Quoique s'il est patriarche Eindhoven, je devrais en profiter.
Mais je suis bien trop éreintée pour réfléchir à un plan. Et puis, puis-je vraiment prendre des initiatives sans le quatuor ?

- Tu me présentes ton père ?,
me suggère-t-il du coup, face à mon absence d'idées, un rictus taquin sur les lèvres.

Je cille quelques secondes, interdite... avant de pouffer. C'est bien la première fois qu'il me fait rire.

- Tu plaisantes j'espère ? Aussi décédés soient-ils, je ne présente pas mes parents au premier rendez-vous. Il y a plusieurs étapes à franchir avant.

Je lui tire la langue et reprend la marche. J'aime bien la tournure légère que prend ce Noël. C'est sûrement un peu idiot de ma part, mais j'ai toujours été spontanée donc... Si j'ai envie de rebondir, pourquoi me freiner ?
Au détour d'une allée, devant un imposant mausolée - sûrement une famille riche -, je dépose mon bouquet de coquelicots, mon sac à dos, mon Glock 17., et je m'assieds devant l'imposante structure. Une arche de fleurs le contourne. C'est l'endroit idéal pour une petite pause.
Je tapote la place à côté de moi, invitant Klein à s'installer. Mais je regarde aussi Dusk, si l'envie lui prend de me rejoindre lui aussi.
J'étends mes jambes, mes talons s'enfoncent dans le gravier. Le mouvement me ferait grincer des dents. La Eindhoven qui m'a planté n'y a pas été de main morte.

- Les étapes, tu les as brûlé.

Je marque une pause, fais la moue, lève les yeux en l'air, avant de rire à nouveau.

- Bon, si je dois être honnête j'ai ma part de responsabilité. Là, je ne vais pas te mentir, j'ai peut-être une vingtaine d'heures de sommeil sur quatre nuits, je ne sais plus si j'ai mangé, et petit détail qui ne paie pas de mine, j'ai tué un homme important. Donc si ta démarche envers moi est sincère, aide-moi à ranger un peu ma tête. Et pour cela, je te propose de reprendre à la première étape.

Je lui tends la main.

- Everdina. J'aurai voulu être fleuriste. Orpheline, comme tu le sais bien. J'ai la fâcheuse tendance à coucher avec soit des hommes de quarante ans, soit des hommes qui représentent l'autorité. Je marque une pause et conclue la présentation de mon curriculum vitae. Et tout ça en ayant seulement dix-sept ans.

Je plante mes yeux dans les siens, à la fois sérieuse dans mes intentions, mais amusée par la tournure que prend la situation. C'est la première fois en quatre jours que je lève le pied. C'est sûrement le pire moment pour le faire. Mais j'ai l'idiotie de vouloir croire en l'humain. Ma vengeance est accomplie de toute façon. Si je meurs, ça ne fera qu'un chef Wanhoop de plus dans leur longue liste.


KoalaVolant

Rowan Feys

Dim 4 Aoû - 11:43
Klein

Fiche de personnage : fiche personnage Espace personnel : espace personnel Âge : 22 Groupe : Eindhoven
Klein Patriarche des Eindhoven

Patriarche des Eindhoven
Ma remarque semble la faire rire et la voilà qui se déride. Je souris, pas peu fier de moi.

- Tu plaisantes j'espère ? Aussi décédés soient-ils, je ne présente pas mes parents au premier rendez-vous. Il y a plusieurs étapes à franchir avant.

Premier rendez-vous ? Je hausse un sourcil, amusé. Elle a la mémoire courte dit donc. Je ne m’offusque pas de la petite langue rose qu’elle me tire et lui répond de la même manière. Je peux aussi être un gamin si j’en ai envie. Elle finit par s’asseoir à même le sol, me tirant un frisson qui me rappelle où je me trouve. Elle m’invite à m’asseoir mais je reste finalement debout, interdit. Dusk tourne autour de nous, comme pour assurer un périmètre de sécurité entre nous et les morts. Sa respiration haletante me rassure. Je ne manque pas sa grimace alors qu’elle bouge ces jambes. Elle est blessée. Je peux reconnaitre la vibration dans ces mouvements.

Je lève les yeux au ciel. Vraiment, elle est incorrigible.

- Les étapes, tu les as brûlés.

Elle rigole encore et je hoche doucement la tête. Oui, il me semble bien que notre première rencontre s’est passé à toute vitesse finalement. A vrai dire, c’est ce que j’ai aimé entre nous. Cette alchimie instantanée qu’on a pas besoin d’expliquer. Cette évidence qui s’était imposée à nous. Jusqu’à ce qu’elle ne parte en tout cas.

Elle aime bien tout me mettre sur le dos décidemment… Mais elle n’a pas tout à fait tort, j’ai presque toujours pris les devants lors de notre première rencontre. C’est peut-être son tour à elle. Je verrai bien où cela nous mènera. Je sais que je joue avec le feu mais je ne sais pas, quelque chose en moi ne peut s’en empêcher.

- Bon, si je dois être honnête j'ai ma part de responsabilité. Là, je ne vais pas te mentir, j'ai peut-être une vingtaine d'heures de sommeil sur quatre nuits, je ne sais plus si j'ai mangé, et petit détail qui ne paie pas de mine, j'ai tué un homme important. Donc si ta démarche envers moi est sincère, aide-moi à ranger un peu ma tête. Et pour cela, je te propose de reprendre à la première étape.

Je hoche la tête. Je ne suis pas sûr que je sois capable de comprendre la force qui m’attire à elle, pas plus qu’elle ne semble pouvoir le faire, mais je veux bien essayer. Je ne suis pas sûr d’être le mieux placer pour l’aider à y voir plus clair quand je viens moi-même de découvrir qui tu es, papa. Elle me tend la main, se présentant. J’hésite.

- Everdina. J'aurai voulu être fleuriste.

J’ai un sourire crâneur. Ahah ! Je le savais. Je m’avance pour saisir sa main :

- Orpheline, comme tu le sais bien. J'ai la fâcheuse tendance à coucher avec soit des hommes de quarante ans, soit des hommes qui représentent l'autorité. Et tout ça en ayant seulement dix-sept ans.

Nos regards se trouvent et le sien me brûle. Le blanc lui va bien, je m’en étais déjà rendu compte lors de notre première rencontre. Il l’a rend innocente. Elle a peut-être tué Elijah mais je ne parviens pas à imaginer qu’elle pourrait me faire du mal. Je sais que c’est dangereux, et c’est peut-être aussi cela qui est palpitant.

Mes doigts se glissent dans les siens. C’est plus qu’une poignée amicale mais je ne peux pas m’en empêcher. Je décide de m’asseoir finalement à côté d’elle dans le gravier, ma main toujours enlacer dans la sienne. Je lève le regard vers la dalle froide face à nous, la détaillant des yeux avant de les baisser vers le sol. Là-dessous… Là-dessous nage des restes humains, ceux de ces gens qui pensaient accomplir de grande chose mais qui n’ont eu que des petites vies. Je sens l’angoisse montée et mes doigts se resserrent sur les siens. Dusk qui a dû ressentir la tension qui m’animent décide de venir s’interposer entre moi et le mausolée, ces pattes venant s’intercalés entre mes jambes. Je pose ma deuxième main sur son poil soyeux, me recentrant, un petit sourire venant se posé sur mes lèvres. Qu’est-ce que je ferais sans lui ? Je respire avec calme, comme si de rien n’était. J’ai appris à repousser cette peur. Je ne sais juste pas combien de temps, je joue sans cesse avec mes limites.

Je laisse mes yeux se réfugier sur l’arche de fleurs, et c’est mon tour de reprendre depuis le début. Mon prénom a beau m’être étranger, je me dis que si je ne le lui dis pas, alors je ne serai pas parfaitement honnête, or je sens que c’est ce qu’elle veut :

- Raven, mais tout le monde m’appelle Klein. J’ai toujours voulu être patriarche. Je suis orphelin aussi jusqu’à preuve du contraire. Et j’ai une fâcheuse tendance à embrasser la défiance. Le tout a 22 ans.

Je lui lance un petit sourire carnassier. C’est elle la défiance que j’embrasse au cas où elle ne l’aurait pas bien saisi. Je caresse doucement le dos de la main d’Everdina, d’un mouvement circulaire du pouce, et mon regard décide de retourner à elle. Je la détaille longuement, elle et son visage trop fin, son nez trop tranchant, ces cheveux qui semblent avoir doublé de volume et ces yeux verts cernés. J’ai envie de venir glisser ma main le long de sa mâchoire, jusqu’à sa nuque. Tout mon corps semble attiré par celui de mon interlocutrice, je peux me sentir penché vers elle. Comme un aimant. Pourtant je sais comment les choses se terminent avec Everdina.

Puis finalement je me tourne vers elle avec sérieux :

- Ecoute. Il n’y a qu’un moyen pour toi de ranger ce qui se passe là-dedans.

Je pousse son front du bout du doigt avec familiarité, abandonnant les poils rassurants de mon compagnon.

- Tu dois arrêter de courir. On ne peut rien faire lorsqu’on est au bord de l’épuisement. Tu es certainement impatiente mais quel que soit ton plan pour les Wanhoop, il ne va pas se construire en un jour. Tu ferais bien de manger quelque chose et de te reposer.

C’est ce que j’ai fait lorsque j’ai appris la vérité. J’ai pris mon temps. Je ne me précipite pas. Les Eindhoven apprendront tout bien assez tôt, et je découvrirai bientôt en qui je pourrai avoir confiance ou non. En attendant, ça ne sert à rien que je me fasse de la bile ou que je ne me prenne la tête et m’épuise à essayer de gérer tous les problèmes de ma famille. Ça n’aurait rien de productif. Mais connaissant Everdina, je doute qu’elle veuille entendre ma leçon. Je lui propose seulement :

- Mon appartement t’est ouvert si tu cherches un endroit pour souffler Everdina. Aussi bizarre que cela puisse te paraitre, j’ai l’impression qu’on n’a pas de raison de ne pas s’épauler toi et moi.

On est dans des situations assez similaires après tout. Bien que… Je suis amer. Moi qui était supposé devenir patriarche de part ma propre force et mon propre talent, me voilà à la tête de ma famille parce que je suis de ta progéniture papa. Ca aurait pu être n’importe qui, et cette idée me met en colère. Certains me regardent comme si je ne méritais pas ma place. Comme si je l’avais gagné de manière malhonnête. Je sais que je dois parler à Everdina d’Holtzman, mais je n’y parviens pas. Plus tard. Il ne faut pas que je traine mais je ne peux pas précipiter les choses. Je ne peux pas la laisser croire que je n’ai voulu la voir que pour ça. Même si je sais que c’est ce qu’elle pensera. Elle n’a jamais démontré un sens de l’observation flagrant. C’est même pour cette raison qu’on s’est pris la tête la première fois.

Je crois que de toute manière, elle n’est pas prête à parler affaire. Ca m’emmerde mais elle a besoin de souffler, c’est tout. Alors je lui dis, me penchant vers elle avec un sourire crâneur, mon torse venant rencontrer son épaule :

- Et tu serais surprise de gouter mon poulet teriyaki.

Elle voulait d’un vrai rendez-vous ? Je peux le lui offrir, arrangeons donc ça ! A moins qu'une nouvelle fois, elle ne sache pas vraiment ce qu'elle veut. Je me demande juste combien de temps elle va mettre avant de me coller un vent cette fois-ci. C'est risqué pour moi de me replonger dans le même jeu.

Rowan Feys

Dim 4 Aoû - 17:53
Everdina Peters

Fiche de personnage : fiche personnage Espace personnel : espace personnel Âge : 17 Groupe : Civil
Everdina Peters Matriarche Wanhoop

Matriarche Wanhoop

Fleur de Lys




Il aura hésité avant de me prendre la main. Quel drôle de personnage. Il m'embrasse malgré l'arme pointée sur lui, mais par contre il balbutie dès que nos deux mains peuvent entrer en contact ? Je pensais comprendre Klein la première fois que je l'ai rencontré, mais il est plus complexe que ce qu'il n'en a l'air.
Finalement, il profite de ma proposition de contact pour n'en faire qu'à sa tête. Il capture mes doigts des siens. Il s'assied à côté de moi, dans le prolongement de la chute de l'arche fleurie. Les pétales dansent sous les mouvement de la brise derrière lui. Avec ses cheveux bleus, et le blanc immaculé de ses vêtements, les tombes qui se dessinent en arrière-plan, j'ai l'impression d'être face à une poésie visuelle. Il y a quelque d'antinomique, de paradoxal. Les cimetières ne sont pas censés dégager autant de romantisme - au sens littéraire du terme.
Dusk s'approche, toujours aussi dévoué à son maître.

- Raven, mais tout le monde m’appelle Klein.

J'ouvre grand les yeux de surprise. Pourquoi ? Je lui poserai bien la question mais je sens que ce n'est pas le moment.

- J’ai toujours voulu être patriarche. Je suis orphelin aussi jusqu’à preuve du contraire. Et j’ai une fâcheuse tendance à embrasser la défiance. Le tout a 22 ans.

Beaucoup trop d'informations que j'ai envie de trier. Il a toujours voulu être patriarche ? Comment est-ce possible ? Comment peut-on vouloir être à la tête d'une mafia ? Et en même temps, je ne suis pas surprise, Klein a un joli égo qu'il aime entretenir.
Vingt-deux ans ? Mon pauvre Klein, tu es trop jeune pour Everdina.
Même si ça ne veut plus rien dire. J'ai repoussé Ewald, un alcoolique aux airs paternels qui a le double de mon âge, et j'ai voulu embrasser ce petit jeune de Klein. Mon monde se détraque, se détruit, s'effondre et cherche à se reconstruire.
Je baisse la tête vers nos mains enlacées. Le pouce de mon interlocuteur caresse le dos de ma main. Une pierre lourde glisse dans ma gorge dans je déglutis, et même sur mon coeur. C'est quand la dernière fois que quelqu'un a eu un geste tendre à mon égard ? Je m'octroie de la tendresse, mais j'ai imposé trop de distance ces dernières semaines avec autrui pour qu'on puisse avoir ce genre d'affection avec moi. Ca m'avait manqué. Ca dirige mon attention ailleurs que sur mes maux corporels, et mentaux.

- Ecoute. Il n’y a qu’un moyen pour toi de ranger ce qui se passe là-dedans.

Je le dévisage, à l'écoute.
Il pose son index contre mon front et le pousse. Je ferme les yeux à l'approche de son doigt et gonfle les joues, un peu boudeuse. Je rouvre d'abord un œil, puis le second, avant de me frotter le front du plat de la main.

- Tu dois arrêter de courir. On ne peut rien faire lorsqu’on est au bord de l’épuisement. Tu es certainement impatiente mais quel que soit ton plan pour les Wanhoop, il ne va pas se construire en un jour. Tu ferais bien de manger quelque chose et de te reposer.

Je tourne le visage vers mes jambes allongées. Mes talons jouent avec le gravier, les sonorités des cailloux. J'ai l'impression de m'être faite grondée, d'avoir été remise à ma place. Et c'est terrible mais j'avais besoin de ça. Je pousse un soupir las et tend le cou vers le ciel. Il est gris, avec ce vent qui souffle. Les nuages couvrent le bleu des cieux, cachent sa belle couleur. Les nuances de gris donnent l'impression qu'un couvercle pèse sur nous, prêt à nous étouffer.

- Tu vas être content d'entendre ça mais... tu as raison. Mais bon, je ne sais pas encore vraiment comment me reposer...

Et comme si mon corps décidait d'appliquer les principes de mon interlocuteur, un bâillement m'échappe. Je le couvre avec ma main.

- Mon appartement t’est ouvert si tu cherches un endroit pour souffler Everdina, me propose-t-il. Aussi bizarre que cela puisse te paraitre, j’ai l’impression qu’on n’a pas de raison de ne pas s’épauler toi et moi.
Je baisse lentement mon menton, cessant de contempler le brouillard céleste. Je tombe sur les yeux bleus de Klein. Si le ciel refuse de nous laisser voir l'azur de sa couverture, je peux alors le trouver dans les iris de Klein. A sa dernière phrase, quand je tombe sur lui, il y a un écho qui me noue l'estomac. J'ai l'impression de le rencontrer à nouveau, pour de vrai. Déjà la première fois dans la forêt, je sentais que nos destins étaient intrinsèquement liés. Deux orphelins, fils et fille de pères de Famille ennemies, qui se rencontrent à la mort de l'un des Pères... La fille tue l'un des chefs. Les deux Pères sont partis. Les rejetons doivent alors rendre hommage à leur héritage respectif, ne pas oublier les guerres et le passif entre leur deux Familles, mais souhaitant faire fi d'elles... C'est quoi cette mauvaise version moderne de Roméo et Juliette ?
Pourtant, quand je regarde Klein comme ça, j'ai l'impression de l'avoir toujours connu.
Je pense aussi qu'on peut s'épauler tous les deux, mais en même temps, il n'y a pas que lui et moi. Il y a les Eindhoven, les Wanhoop. Mes doigts se crispent sur ceux de Klein. Il y a Katrijn. Bon sang, Katrijn qui a torturé Ewald, j'avais oublié ça aussi...
Il y a trop d'enjeu pour s'épauler. J'ai Holtzman, le traître, parmi mes dirigeants, pour commencer. Klein doit bien m'en vouloir pour ça, non ...?

- Et tu serais surprise de gouter mon poulet teriyaki, ajoute-t-il en me donnant un coup d'épaule.

Je lève les yeux au ciel, un sourire amusé naissant sur mes lèvres.

- Je pense que je serai surprise, oui. J'ignorais que tu cuisinais ?

Je tape avec taquinerie le haut de ses orteils avec les miens. Le pauvre, j'espère que ça ne se fera jamais. Je ne mangerai pas son poulet teriyaki, je suis trop difficile pour manger des plats complexes. Il s'énerverait sûrement d'avoir cuisiné pour rien. Ca m'irriterait et je le taquinerai. Il me renverrait la balle. Du coup je lui arracherai les boutons de sa chemise...
Mh, ça peut être bien en fait un poulet teriyaki.

- Klein, on a quelques trucs urgents à régler. Peut-être pas en tant que Klein et Everdina, mais en tant que Patriarche Eindhoven et Matriarche Wanhoop. Je ne goûterai pas à ton poulet tant qu'on n'aura pas apaisé des tensions qu'on a sur le feu. Et je refuse de passer un bon moment avec toi alors que nos familles s'entre-tuent dans les rues. Ce ne serait pas juste.

Je me mords la lèvre, hésite. Ne jamais rien faire quand tu es fatiguée, Everdina. Ne jamais rien dire. Je devrais partir, quand même.

- Sauf aujourd'hui. C'est Noël, donc on a le droit à une petite trêve, non ?

Je le regarde et sourit, de toutes mes dents.

- Qu'est-ce que tu aurais envie de faire, là, maintenant tout de suite ?

Je lève le l'index, en barrière entre son visage et le mien, les sourcils froncés dans une expression réprobatrice.

- En dehors de m'embrasser, ça va de soi !


KoalaVolant

Rowan Feys

Mer 7 Aoû - 12:18
Klein

Fiche de personnage : fiche personnage Espace personnel : espace personnel Âge : 22 Groupe : Eindhoven
Klein Patriarche des Eindhoven

Patriarche des Eindhoven
Everdina regarde le ciel gris qui menace de nous tomber dessus. Moi, je la regarde elle, et un léger sourire joue sur mes lèvres. Cette fille est un paradoxe ambulant : à la fois guerrière implacable et âme fragile. La voir ainsi, hésitante et vulnérable, me fait comprendre à quel point elle doit être fatiguée. Elle devrait être contente et victorieuse après sa réussite face à Elijah. J’ai vraiment toujours autant de mal à la comprendre.

- Tu vas être content d'entendre ça mais... tu as raison. Mais bon, je ne sais pas encore vraiment comment me reposer...

Alors qu’elle baille, je continue de la taquiner gentillement :

- J’ai toujours raison.

Je lui adresse un sourire éclatant et rajoute :

- Mon appartement t’est ouvert si tu cherches un endroit pour souffler Everdina. Aussi bizarre que cela puisse te paraitre, j’ai l’impression qu’on n’a pas de raison de ne pas s’épauler toi et moi. Et tu serais surprise de gouter mon poulet teriyaki

Ces yeux repartent vers le ciel, comme attiré par l’étendue infinie que nous offre les nuages gris. Mes yeux suivent son regard mais il n’y a pas grand-chose à regarder. L’infini ça attire, mais c’est chiant à crever. Je préfère m’appuyer sur des choses plus tangibles. Comme Everdina à côté de moi par exemple, et ses chaussures qui viennent jouer avec mes pieds.

- Je pense que je serai surprise, oui. J'ignorais que tu cuisinais ?

Je ne peux m’empêcher une réplique tellement cliché qu’elle ne pouvait que sortir toute seule :

- Tu ignores encore beaucoup de choses à mon sujet.

Je fais le malin en lui adressant une grimace mystérieuse mais je n’en sais pas plus sur elle. Ca me plait, j’aime bien explorer de nouvelles choses, avec elle, je me sens différent, plus apaisé peut-être. Même si elle est impossible à comprendre, c’est facile d’être avec elle. Même quand on s’engeule, ça se passe bien. J’aurais cru qu’une conversation comme celle-ci tomberait plate, que ça me gaverait, mais force est de constaté que je trouve ça agréable.

- Klein, on a quelques trucs urgents à régler. Peut-être pas en tant que Klein et Everdina, mais en tant que Patriarche Eindhoven et Matriarche Wanhoop. Je ne goûterai pas à ton poulet tant qu'on n'aura pas apaisé des tensions qu'on a sur le feu. Et je refuse de passer un bon moment avec toi alors que nos familles s'entre-tuent dans les rues. Ce ne serait pas juste.

Je souris doucement face à son air décidé. Si elle insiste je céderai à sa demande bien entendu, mais je pense qu’elle fait une erreur et je ne souhaite pas prendre avantage sur elle. Je veux pouvoir me battre à arme égale, ou au moins ne pas avoir l’impression de la lapider avec des cailloux sans qu’elle ne puisse se défendre. Je pense qu’elle apprécierait mon chemin de pensée, sincèrement, mais ce n’est pas le moment et je le sens. C’est juste dans l’air.

Je m’apprête à lui faire un discours sur le fait que les meilleurs accords se font rarement dans les salles de réunion, sur le fait que peut-être, il y a quelque chose de plus profondément humain dans le fait de partager un poulet teriyaki, et peut-être que je m’apprête à lui dire tout cela sur un ton vexé mais je n’en ai pas besoin parce qu’elle ajoute, hésitante :

- Sauf aujourd'hui. C'est Noël, donc on a le droit à une petite trêve, non ?

Je hoche la tête. Bon, elle m’a instantanément calmé avec son grand sourire, après m’avoir instantanément fait bouillir. Il y a toujours une pureté innocente sur ces lèvres, j’ai envie de la lui voler.

- Qu'est-ce que tu aurais envie de faire, là, maintenant tout de suite ?

Oooh alors là Everdina… Ne me tente pas trop. Comme si elle lisait dans mes pensées, elle ajoute en brandissant un doigt sous mon nez :

- En dehors de m'embrasser, ça va de soi !

Je fais la moue, prenant un air faussement déçu -ou peut-être pas si faussement d’ailleurs- :

- C’était mon premier choix mais bon tant pis…

Je me redresse légèrement, prenant une inspiration profonde, délogeant Dusk de mes jambes. Il aboye une fois, et s’écarte, trottinant autour de nous comme pour instaurer un périmètre de sécurité. Encore une fois, il doit sentir mon malaise lié à l’endroit où nous sommes. J’ai un peu la nausée je crois, mais quand je me concentre sur Everdina, ça va un peu mieux. Je dois avoir l’air un peu pâlot tout de même, j’espère que ça ne me met pas trop à mon désavantage.

- Je vais me contenter de te proposer de quitter cet endroit pour une promenade alors, juste entre Everdina et Klein. Où tu veux. Je ne connais pas encore bien New Amsterdam.

Je vais souvent promener Dusk en forêt, j’ai mon appartement dans les territoires Maaiers, j’ai mes habitudes dans un petit café du coin et je sais mon chemin jusqu’aux docks et au garage du coin. Les endroits où j’ai passé une bonne partie de mon temps finalement. Je connais bien quelques bars des quartiers Eindhoven où je vais parfois boire un verre avec mes équipes mais hors de question d’y trainer Everdina pour le moment, c’est bien trop risqué. Je ne sais pas grand-chose de cet endroit au final. Cette ville m’est restée étrangère, loin des cales qui me sont familières, loin de ma ville de naissance qui m’a vu grandir. Je dois travailler là-dessus, et rapidement. Ça se fera tout seul de toute façon.

Sur le moment je ne pense pas au marché de Noel qui se tient toujours le long de l’université, en territoire neutre. J’ai bien entendu des lieutenants en parler, mais j’avoue que sur le moment, ça m’est passé au-dessus de la tête. Je n’écoute pas vraiment ce qui ne m’intéresse pas.

Je fais mine de réfléchir, prenant une expression exagérément sérieuse.

- Et promis, je n'essaierai pas de t'embrasser. Pas tant que tu ne m'auras pas donné ton consentement.

Je vais avoir du mal à tenir cette promesse, je le sens. Je ris doucement et lui tends la main.

- Alors, une petite promenade pour commencer cette trêve de Noël ?
Mer 7 Aoû - 17:04
Everdina Peters

Fiche de personnage : fiche personnage Espace personnel : espace personnel Âge : 17 Groupe : Civil
Everdina Peters Matriarche Wanhoop

Matriarche Wanhoop

Fleur de Lys




Ses yeux expriment tout de suite de la contrariété. Si prévisible, ça me fait sourire.

- C’était mon premier choix mais bon tant pis…

Je lui tire la langue et baisse mon index.
Il bouge, et Dusk se met à aboyer. Il gigote devant nous. J'aime bien le fait que Klein soit aussi attentionné envers son chien. Les humains qui prennent soin des animaux ne peuvent pas être de mauvaises personnes. Je regarde Dusk un moment, amusée par sa fougue, avant de reporter mon attention sur Klein. Je penche la tête sur le côté pour l'observer alors que lui est soudainement plus silencieux. Il a l'air un peu pâlot, tout de même. Et même s'il s'amuse à me taquiner, je me doute bien que ce n'est pas mon refus au baiser qui puisse lui faire perdre quelques nuances de beige sur l'épiderme.

- Je vais me contenter de te proposer de quitter cet endroit pour une promenade alors, juste entre Everdina et Klein. Où tu veux. Je ne connais pas encore bien New Amsterdam.

A mon tour de blêmir. Avec la blessure à ma jambe ? Impossible. Et surtout, et c'est la pensée qui me fait froncer les sourcils, se promener ailleurs que dans le cimetière signifie quitter une zone neutre. Si on veut s'isoler à nouveau en territoire neutre, il va falloir traverser les quartiers enflammés. Nos quartiers enflammés. Je sais bien que c'est Noël, mais le couvre-feu tient toujours, et certains mafieux n'ont que faire que ce soit l'heure aux réunions de famille. Les Wanhoop sont attachés aux traditions, et je sais qu'ils sont une majorité à être en famille, ou au GigoL'eau pour un Père Noël Secret. Mais qu'en est-il des Eindhoven ? Et du risque qu'on prendrait à être vue ?
Je reste assise. J'aimais bien ce coin. Les fleurs, le vent, la Nature. Le calme. L'isolement. J'avais l'impression d'être ailleurs qu'à New Amsterdam.
Le temps que je réfléchisse, Klein se prend pour un comédien en m'offrant une expression trop sérieuse pour être sincère :

- Et promis, je n'essaierai pas de t'embrasser. Pas tant que tu ne m'auras pas donné ton consentement.
- Tu as intérêt, je baragouine.

Je ne pensais pas que, de nous deux, je serais celle qui se poserait le plus de questions. Et en même temps, c'est logique. Klein a l'air de bien plus connaître la mafia que moi. C'est un gouffre de violence, de risque, et d'enjeux politiques qui me dépassent. Evidemment que j'ai peur de faire un pas de travers.
Je ne sais pas ce qu'a vécu Klein, mais j'ai bien compris aussi que les relations, qu'importe leur Nature, entre mafias n'amènent rien de bien. Mon père était ami avec Elijah avant que celui-ci ne le tue. Et j'ai mes propres prémices aussi : je faisais confiance à Katrijn, normalement. Je pensais que c'était une bonne personne.
Je cille, chassant ces pensées, alors que Klein me tend la main.

- Alors, une petite promenade pour commencer cette trêve de Noël ?

Je reste assise, jambes tendues, et pousse un soupir. Je sais bien que je lui ai dit qu'on faisait une trêve, mais il saute bien trop vite sur l'opportunité.

- Tu oublies un détail Klein : si on veut se promener, alors il va falloir trouver un terrain neutre. Et ça implique de passer en territoire non neutre. Or, petite piqûre de rappel, de nombreux Eindhoven veulent voir ma tête plantée sur un piquet.

Je tends le menton vers l'arche de fleurs. Prononcer cette phrase ne me fait ni chaud ni froid. Ma propre mort ne me génère ni joie, ni peur, ni tristesse. C'est le contre-coup des vengeances, j'imagine : une fois qu'elles sont accomplies, il faut se trouver un nouvel objectif de vie. Qui n'est pas de tuer Katrijn de Jonckeer.
Voir les pétales se balancer au grès de la brise m'apaise. Je pousse un soupir et regarde mon interlocuteur de nouveau.

- Autre détail, et pas des moindres...

Je me penche en avant pour attraper les pans de ma jupe. Je la remonte doucement, dévoilant mes mollets. Je m'arrête aussitôt une fois au niveau des genoux. J'adresse à Klein une expression amusée.

- Ne t'emballe pas, ce n'est pas un strip-tease.

Je fais glisser le tissu clair sur ma cuisse, dévoilant alors le large pansement qui la couvre. Le froid me mord la peau. Mais je reste ainsi, montrant ainsi une de mes points faibles. Oui Klein, si des Eindhoven voudraient m'attaquer, ce serait difficile pour moi de fuir.
Je ne suis pas très maligne.

- C'est un petit cadeau d'une Eindhoven, dis-je factuellement. Je ne vais pas pouvoir me promener longtemps. Donc soit tu me portes, dis-je sur le ton de la plaisanterie, soit on fait le tour du cimetière. Mais il va falloir dans ce cas-là que tu m'expliques pourquoi tu hais autant ce lieu, parce que tu es un peu pâle.

Je rabaisse le tissu, couvrant mes jambes blanches. Je n'aurai pas attrapé la main tendue de Klein, de ce fait.


KoalaVolant
Jeu 8 Aoû - 13:07
Klein

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Klein Patriarche des Eindhoven

Patriarche des Eindhoven
Everdina soupire et me dit :

- Tu oublies un détail Klein : si on veut se promener, alors il va falloir trouver un terrain neutre. Et ça implique de passer en territoire non neutre. Or, petite piqûre de rappel, de nombreux Eindhoven veulent voir ma tête plantée sur un piquet.

Je n’arrive pas à savoir si elle dit ça parce qu’elle ne veut pas aller se promener avec moi ou juste parce qu’elle en a peur, mais ça m’énerve. Une nouvelle fois, elle n’est juste pas honnête. Je n’aime pas la manière dont elle parle des Eindhoven, comme s’ils n’étaient tous que des barbares assoiffés de sang. Je sens que je m’agace à nouveau et baisse ma main.

- Autre détail, et pas des moindres...

Elle se penche pour tirer sa jupe vers elle puis ajoute pour me taquiner :

- Ne t'emballe pas, ce n'est pas un strip-tease.

Ahah très drôle. C’est à mon tour de faire la tête en faisant la moue, pas que je voulais un strip-tease mais j’ai l’impression qu’elle est en train d’annuler sa propre trêve de Noel. Est-ce qu’elle sait ce qu’elle veut ? Je me dis que je m’emballe peut-être un peu alors je reste calme. Je ne peux pas lui en vouloir d’avoir peur de se balader en ville, on peut aller ailleurs, elle va probablement le proposer.

- C'est un petit cadeau d'une Eindhoven. Je ne vais pas pouvoir me promener longtemps. Donc soit tu me portes, soit on fait le tour du cimetière. Mais il va falloir dans ce cas-là que tu m'expliques pourquoi tu hais autant ce lieu, parce que tu es un peu pâle.

Ce n’est pas juste. J’ai baissé mes défenses pour venir la voir, je me suis montré attentif à sa fatigue et j’ai trainé mes pieds à travers ce cimetière juste pour lui prouver que je n’étais pas là pour lui faire du mal. J’ai mis de côté mon rôle de patriarche parce que je vois bien qu’elle est incapable de tenir le sien aujourd’hui, vraiment j’ai fait tout ce qu’il y avait à faire.
Elle ne fait pas le moindre effort.

Au lieu de me proposer une alternative, elle se ferme juste à ma proposition et je ne suis pas dupe. Je sais très bien qu’elle ne veut pas me voir, sinon elle n’enfoncerait pas le clou concernant le cimetière où nous nous trouvons. La seule solution qu’elle me propose c’est de visiter l’endroit que je déteste le plus au monde. Elle se fout carrément de ma gueule en fait. Elle croit que ça m’amuse de me balader au milieu des cadavres -pire de m’asseoir presque parmi eux ? Alors forcément je m’énerve, la mine mauvaise :

- Ok. La prochaine fois que je viens te voir, si tu n’as pas envie de me parler, rien ne t’y force. On peut très bien se contacter uniquement pour le bien de nos familles et essayer de s’accorder entre patriarche comme des adultes responsables.

Si elle s’est sentie obligé de me faire la conversation juste parce que je suis devenu le patriarche Eindhoven… J’en ai connu des faux culs dans ma carrière mais alors là, c’est très fort. Il va probablement falloir que je m’y fasse, mais les personnes comme ça me dégoute. Savoir mettre ces différents de côté, oui. Faire semblant d’apprécier quelqu’un et le manipuler juste pour son propre intérêt c’est… discutable. Ça peut se faire bien sûr, mais avec des êtres méprisables ou dangereux. Ça m’énerve d’autant plus que je me suis montré honnête envers elle et indulgent. Ce qu’elle ne méritait pas apparemment.

- Je ne sais pas si tu as peur de moi ou si tu me méprise mais t’es pas obligé de me faire croire le contraire, je te rassure, je ne suis pas aussi immature que ton père ou Elijah.

Au fond, ce ne sont tous que des patriarches sans intelligence et sans saveur. C’est ça qui les a envoyés tous les deux dans leurs tombes. J’ai de l’égo mais je ne suis pas un imbécile de première. Même si j’ai quand même parlé de son père parce que je sais que ça va la piquer immédiatement. Qu’elle joue les filles à papa, je n’en ai rien à foutre. Je t’aurais bien mentionné papa, parce que j’ai aussi envie de me défouler sur toi et tes foutus mensonges, mais tu es trop intelligent pour te retrouver sur le même pied que les deux conseillers.

- Je serais vexé mais ça ne m’empêcherait pas de me montrer impartial.

Et c’est justement parce que j’ai un sens de la justice aigue que j’ai haussé la voix et que mon visage est déformé par la colère. Je préfère les gens honnête papa… Et là je n’ai aucun mal à te mettre dans le panier des connards finis qui me mentent. C’était ta spécialité à toi derrière tes sourires trompeurs. Je ferme le poing et conclut d’un ton plus neutre bien que vibrant encore comme un volcan en ébullition :

- Je te recontacterai quand tu auras les idées claires matriarche Wanhoop.

Je ne vois même plus l’intérêt de faire la distinction entre Everdina et la matriarche Wanhoop désormais mais vu que c’était ce que j’avais promis pour aujourd’hui, on dirait que je suis décidé à m’y tenir.

Je hèle mon chien avec fermeté bien qu’il se soit déjà rapproché, attentif au ton de ma voix qui monte depuis le début de ma tirade :

- Dusk ! On rentre.

C’est bon, j’en ai soupé d’elle et de cet endroit. Je n’aime pas qu’on me prenne pour un con. Puis j’ai besoin de partir d’ici. De retrouver le confort d’un espace clos et maitrisé. Le confort de ma voiture. Qu’est-ce qui m’a pris de m’aventurer ici vraiment ? Je ne peux pas croire que j’ai mal jugé Everdina.
Sam 10 Aoû - 16:27
Everdina Peters

Fiche de personnage : fiche personnage Espace personnel : espace personnel Âge : 17 Groupe : Civil
Everdina Peters Matriarche Wanhoop

Matriarche Wanhoop

Fleur de Lys




L'idée de Klein qui me porte me fait un peu sourire. Ca nous ferait une drôle de balade. Comme font les enfants, pour qui aucun obstacle ne les arrête.
Sauf qu'au lieu d'alimenter l'éclat dans le regard de Klein, quelque chose l'éteint instantanément. A peine ai-je terminé ma phrase que le visage de mon interlocuteur se verrouille.

- Ok. La prochaine fois que je viens te voir, si tu n’as pas envie de me parler, rien ne t’y force, s'énerve-t-il aussitôt. On peut très bien se contacter uniquement pour le bien de nos familles et essayer de s’accorder entre patriarche comme des adultes responsables.

Je fronce les sourcils, mais garde mon sourire. J'aurai dû me douter que parler du cimetière, et notamment de sa relation avec ce type de lieu, allait l'envoyer sur une autre émotion. Sa colère ne m'atteint pas. Si elle existe, c'est parce qu'elle a une fonction. Chez Klein, je suppose qu'elle est protectrice. Alors je vais le laisser s'emmurer dans sa colère, si c'est ce dont il a besoin.
Je le contemple, toujours assise, observant ses traits crispés. J'aime bien qu'il soit irrité, ça casse avec son élégance.

- Kl-, je commence pour quand même l'aider à descendre.
- Je ne sais pas si tu as peur de moi ou si tu me méprise mais t’es pas obligé de me faire croire le contraire...

Je penche la tête sur le côté, interpellée. De quoi parle-t-il ? A quel moment je lui ai donné l'impression d'avoir peur de lui ou de le mépriser ? Je vais tout de suite rattraper ce quiproquo avant que ça ne dégé...

-... je te rassure, je ne suis pas aussi immature que ton père ou Elijah.

... nère. Avant que ça ne dégénère.
Le regard tendre que je lui adressais s'est sûrement durci, parce que la situation ne m'amuse plus du tout. Il n'a aucun droit de parler de mon père. Encore moins de le dénigrer. Il ne le connaissait pas plus que moi. Critiquer les morts, c'est bien facile.
Je déglutis, tentant de faire passer la colère qui me guette. Elle est dure à avaler.

- Je serais vexé mais ça ne m’empêcherait pas de me montrer impartial. Je te recontacterai quand tu auras les idées claires matriarche Wanhoop.

Je ferme les yeux quelques secondes pour me calmer. Quelle mouche l'a piqué ? Je ne comprends rien à son retournement de situation. Un coup il veut m'embrasser, la fois d'après je ne suis plus personne à ses yeux. C'est parce que j'ai parlé des difficultés environnementales si on se promène ? Je ne lui ai rien refusé, sinon exposer des faits. Ma tête va se retrouver plantée sur un piquet si j'ose marcher à découvert chez les Eindhoven. Et ma jambe ne m'amènera pas bien loin. Drôle d'énergumène ce Klein qui se soucie de ma fatigue, de mon état physique, mais qui n'a plus aucune empathie à mon égard quand je lui rappelle qui je suis. Trêve ou pas trêve, Noël ou pas Noël, on reste des chefs de mafias ennemies.
Quelle immaturité.
Je rouvre les yeux. Le vent est de plus en plus brusque. Klein est déjà en train de siffler Dusk pour partir avec lui. Je reste assise, enracinée sous les fleurs. Il a la bougeotte, est tendu. Il ne m'énerve plus. Qu'il parte, j'ai autre chose à gérer aujourd'hui. Je reviendrai le voir quand il se sentira mieux et que les circonstances s'y prêteront. Je lui demanderai des excuses pour avoir profané le nom de mon père. Je ne les aurai pas dans ce contexte, donc en attendant...
Je retire la sécurité de mon Glock 17. J'attends que Klein me tourne le dos. Je tends le bras. Ma respiration est lente. Mon bras ne tremble pas. Je vise la tête de Klein.
Puis je décale mon viseur de plusieurs centimètres, l'abaisse un peu. Je m'assure que personne ne sera dans mon champs de tir, avant d'appuyer sur la gâchette. Le but de ce tir étant de remettre les choses à plat, et d'attirer son attention. Au vue de notre dernière rencontre, je sais que parler ne suffit pas avec lui.
La balle ricoche au loin. Je profite d'avoir la main sur la situation grâce à l'effet de surprise pour pouvoir parler. Je suis debout, sous l'arche. Immobile. Le vent est froid, glacial même. Il me mord la peau, y laisse la marque rouge de ses morsures. Bizarre, je ne tremble pas pour autant.

- Retiens bien une chose : je n'ai pas peur de toi. Je n'aurai jamais peur de toi, j'articule avec fermeté en le toisant sans ciller.

C'est mon grand problème : je n'ai peur de rien. Parce que je n'ai rien à perdre. C'est pour ça que j'ai tué un homme. Parce que je n'avais pas peur. C'est pour ça que je suis ici, que je suis restée malgré l'annonce de Klein. J'imagine que n'importe qui serait parti, ou se serait battu avec le patriarche. Moi j'ai décidé de papoter avec innocence. Parce que je n'ai pas peur. Il m'arrivera ce qui m'arrivera.
Je me penche. Je suis volontairement calme et lente, pour contraster avec la tempête qu'est Klein. J'ai bien appris une chose au foyer, avec les crises des filles : la colère alimente la colère. Les filles étaient toujours déstabilisées quand je me taisais alors qu'elles criaient dans les couloirs.
Je prend le bouquet de coquelicots et les vêtements de Klein. Je m'approche de lui et les lui fourre dans les bras.

- Le bouquet c'est pour Elijah. Pour vous présenter mes condoléances. Les vêtements, je devais te les rendre. Je n'ai pas eu l'occasion de te le dire mais désolée d'être partie comme une voleuse la dernière fois.

Je lui adresse l'ombre d'un sourire et fait volte-face, poussant ensuite un soupir las. Je comprends mieux pourquoi je préfère les hommes plus âgés. Il faut du temps aux hommes pour être matures. Je pensais que Klein était différent. J'ai le coeur gros de me dire que je m'étais trompée. Je pensais voir une porte de sortie de mes déboires avec les hommes. Mais je suis belle et bien piégée avec moi-même.
Je me rassieds sous l'arche, tendant à nouveau mes jambes. Ca soulage ma blessure. Je regarde ailleurs volontairement, laissant la voie libre à Klein pour qu'il parte si tel est son désir. Il a besoin sûrement d'avoir le dernier mot, et donc de quitter les lieux en premier. Si ça lui fera du bien, alors je lui offre ça aussi.


KoalaVolant
Mer 14 Aoû - 12:02
Klein

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Klein Patriarche des Eindhoven

Patriarche des Eindhoven
Cet endroit… C’est vraiment le dernier endroit où j’aurais dû me trouver pour avoir une conversation correcte. J’ai fait une erreur de jugement en pensant que je pourrais parler avec une personne aussi incompréhensible qu’Everdina dans un endroit aussi désagréable que celui-ci. Et comme pour encourager ma déception, Dusk se met à grogner doucement à côté de moi et entame un mouvement pour rebrousser chemin. Je sais ce que ça veut dire et lorsque le coup de feu résonne dans le cimetière, j’ai déjà la main serrée sur l’un de mes couteaux.

La balle se perd au loin, comme un avertissement. Je dois siffler Dusk une nouvelle fois pour éviter qu’il ne se jette sur Everdina dans la minute. Il aboie sans discontinuité, et son énergie agressive me rend étonnement calme. Je ressens comme un poids sur ma poitrine et toute ma colère s’évapore. Il n’y a plus que cette sensation qui me donne l’impression que je vais m’écraser au sol. Mon visage se fend d’un sourire et un éclat de rire bref m’échappe. Je ne peux pas croire que ce soit toujours cette même sensation qui me rattrape lorsque l’on me tire dans le dos, même après toutes ces années.

- Retiens bien une chose : je n'ai pas peur de toi. Je n'aurai jamais peur de toi.

Malgré les aboiements de mon chien, je n’entends qu’elle. Elle me rassure. Mais en même temps, je ne sais toujours pas pourquoi elle me repousse. Et pourquoi cette lutte entre nous deux me donne envie de me plonger toujours davantage dans cette relation. Je claque des doigts à plusieurs reprises jusqu’à ce que Dusk ferme enfin sa gueule. Puis doucement je me retourne vers Everdina, mon couteau toujours serré entre les doigts.

Elle me fonce dessus comme une tornade pour me pousser les fleurs et les vêtements qu’elle m’a piqué la dernière fois dans les bras. Ses sourcils sont froncés, je sens qu’elle est déçue à sa manière d’être si froide et de ne pas chercher à me « soigner » d’un mal imaginaire pour une fois. Elle se contente de me dire, l’air las :

- Le bouquet c'est pour Elijah. Pour vous présenter mes condoléances. Les vêtements, je devais te les rendre. Je n'ai pas eu l'occasion de te le dire mais désolée d'être partie comme une voleuse la dernière fois.

Elle repart s’asseoir là où elle se trouvait juste avant, l’air de bouder. Je baisse les yeux sur son bouquet et mes fringues, cherchant à comprendre. Pourquoi était-elle désolée d’être partie ? Et pourquoi présenter ces condoléances pour la mort d’un type qu’elle a tué ? Elle est vraiment tarée. Et une nouvelle fois, elle me déroute.

Alors après une seconde d’hésitation, je reviens vers elle en soupirant. Je ne sais pas pourquoi, mais c’est juste ce que j’ai envie de faire. Je dépose le sac carton que j’avais amené pour elle à ces pieds puis je m’assois à un bon mètre de distance d’elle. Je joue avec le couteau qui n’a pas quitté ma main, et c’est ce mouvement nerveux qui me permet de mettre de côté l’endroit où je me trouve.

- Je me suis emporté.

Je suis un homme difficile, qui s’énerve vite. C’est un fait. Cela m’a toujours servi, même si parfois ce n’est pas flagrant. Mais je retombe facilement dans le calme aussi, surtout quand je me rends compte que mes sautes d’humeur ne m'aide pas. Maman disait de moi que j'étais aussi brusque qu'une bourrasque. Je fais la moue et ajoute :

- Ne tire plus. Ça énerve Dusk.

Il s’est placé entre nous et je le sens trépigné d’impatience, comme s’il attendait mon signal pour attaquer. Il est encore très agressif, les oreilles en arrière, l’œil furieux. Il grogne doucement parce qu’il sait qu’il n’a pas le droit de faire plus. Tout en lui est prêt à me défendre. Mes yeux retombent sur le bouquet que j’ai posé devant moi et je demande :

- T’as pensé à prendre des cours de composition florale entre deux assassinats ?

J’ai un petit sourire qui ne dure pas vraiment. Ça aurait été plus drôle sans la crise de colère qui m’a saisi juste avant. Je joue toujours avec mon arme, me concentrant sur le mouvement de ma lame que je spin entre mon pouce et mon index, puis plus sérieux je lui demande :

- Pourquoi es-tu partie l’autre fois ? Et pourquoi être venue aujourd’hui ? Je n’arrive pas à savoir qui de tes gestes ou de tes paroles me mentent.

Je lève finalement les yeux, cessant mon mouvement, comme pour me concentrer uniquement sur ces paroles. Seul mes cheveux volent sur mon visage, portés par le vent. J’ai un mal fou à la cerner. Ce soir-là, il y avait une vraie alchimie, ou c’est ce que j’ai pensé. Qu’est-ce qui s’est soudainement passé pour qu’elle me plante sans me donner d’explications. Et pourquoi avoir répondu à mon invitation aujourd’hui sans même chercher à rechigner ou refuser de me voir. Je n’aime pas qu’on me pousse à me questionner. J’aime que les choses soient plus claires et simples. Noire ou blanche. Je préférais peut-être quand on ne se disait rien. Que j’avais l’impression que ces actes parlaient pour elle.

Si elle me demandait pourquoi moi je continue de la poursuivre, je crois que j'aurais envie de parler de destinée. C'est ridicule mais certaines choses sont juste évidentes.

Le Vrai Prophète

Ven 16 Aoû - 23:31
Everdina Peters

Fiche de personnage : fiche personnage Espace personnel : espace personnel Âge : 17 Groupe : Civil
Everdina Peters Matriarche Wanhoop

Matriarche Wanhoop

Fleur de Lys




Je détourne les yeux, avant de les fermer. Le vent caresse ma peau, me hérisse le poil. Je me sens contenue par le parfum des fleurs qui m'entoure, par le gravier sous mes talons, par la brise qui me chatouille. Être dehors, c'est ce qui me permet de respirer. Je me retrouve seule après la dispute avec Klein, mais ce n'est pas plus mal. Je suis un peu déçue, bizarrement on passait un bon moment.
Des bruits de pas sur le sentier me font rouvrir les yeux. Un sac en carton à mes pieds m'intrigue. Et en quelques secondes, Klein s'assied à un bon mètre de distance de moi.
J'écarquille les yeux, plus que surprise. Il joue avec son couteau, l'air de rien. Je fronce les sourcils, vérifie lentement le contenu du sachet. C'est ma robe, celle que j'ai laissé chez Klein. Pourquoi revient-il me parler ? Il souhaite avoir le dernier mot ? Mais pourquoi s'asseoir ?

- Je me suis emporté.

Pardon?
Je tire un coup de feu, et il vient faire la paix ? Klein, comment ton cerveau a été fabriqué ? Quand je te dis que ton plan de promenade est complexe tu t'emportes, et quand je te dis que tu ne me fais pas peur, tu reviens vers moi.

- Ne tire plus. Ça énerve Dusk.

C'est lunaire. Je marche sur la tête. Est-ce que c'est la fatigue qui me fait croire que cette conversation existe ? Je pose une main sur mon front, comme pour vérifier que je n'ai pas de la fièvre. Puis, ma paume de main plaquée sur ma tête, je cherche Dusk du regard. Je lui adresse un regard désolé. Il est encore en position d'attaque. Je lui tendrai bien la main pour qu'il me renifle, et ensuite le caresser, mais je prendrai le risque de me faire mordre. Je lui achèterai une bonne pâté un jour, pour me faire pardonner.

- T’as pensé à prendre des cours de composition florale entre deux assassinats ?

Je suis encore tellement abasourdie que je n'arrive même pas à répondre. J'ai une crampe à force d'avoir la main sur le front. Je n'ai pas chaud, c'est une certitude. Pourquoi je reste figée comme ça ?

- Pourquoi es-tu partie l’autre fois ? Et pourquoi être venue aujourd’hui ? Je n’arrive pas à savoir qui de tes gestes ou de tes paroles me mentent.

Ma bouche pourrait toucher le sol tant elle est ouverte. C'est lui qui dit ça ?
Il lève les yeux, enfin. C'est la première fois que je revois le clair de pupilles depuis qu'il s'est emporté. D'une certaine façon, ça me calme. Ma main retombe doucement. Je ne sais pas quoi lui répondre. Je ne sais pas comment réagir. Il se tient loin des fleurs. Il est une silhouette blanche dans un monde gris. Il émane de lui une forme de pureté et de simplicité, au milieu des stèles dures, froides, et anthracites. Et alors que le ciel, couverts de nuages, nous surplombe de sa noirceur, les cheveux céruléens de Klein défient les cieux d'oser porter un peu de couleur. Il a pris le bleu du ciel pour le mettre dans sa coiffure, c'est peut-être pour ça que le temps d'aujourd'hui est nuageux.
Quel drôle de garçon. Un coup il m'embrasse et me prend la main, et la minute d'après il instaure une distance.
Je pousse un soupir, après deux ou trois minutes de silence. Je porte mon regard sur mes orteils, que je balance doucement d'avant en arrière.

- Klein, je ne pouvais pas coucher avec toi alors que j'étais vulnérable. Ça n'aurait pas été respectueux envers moi-même. Mon père venait de mourir.

J'anticipe déjà sa prochaine question je suppose, alors je poursuis :

- Alors pourquoi je suis quand même venue chez toi, tu vas me demander ?

Je hausse les épaules, et je tourne le visage vers lui. Ma mémoire corporelle se remémore la chaleur de nos étreintes, l'intensité de nos baisers, l'urgence à me presser contre lui. Alors un sourire m'échappe.

- Je sentais qu'il fallait que je vienne. Comme pour aujourd'hui. Tu vas me trouver niaise mais, dans les rencontres, je pense que le Destin a toujours sa part à jouer. Et pour toi, il a t'as mis au milieu de ma route avec évidence. Quelles étaient les probabilités pour que la fille du patriarche Wanhoop rencontre le futur patriarche Eindhoven, le jour où elle apprend la mort de son père ? Et puis-

Tandis que je continue de lui parler, les yeux souriants, une petite voix de la raison m'alerte. Qu'est-ce que tu fiches Everdina ? Pourquoi tu lui parles comme si de rien n'était ? Quel est le but de cette conversation ? Pourquoi je lui répond ?
Je cesse de sourire, une migraine commence à me saisir la tête. Klein me draine mon énergie, bon sang. Je donne une tape sur la bordure et me lève d'un coup. J'ai besoin d'oxygéner mon cerveau, de ventiler ma respiration. Il y a eu tellement d'informations d'un coup. Tellement d'émotions.

- Attends Klein, pourquoi je te raconte tout ça ? Tu te rends compte que j'ai utilisé une arme à feu là ? Tu te rends compte que revenir vers moi n'a pas de sens ? Rha, je retire tout ce que j'ai dit dans la forêt. Je ne te comprends pas du tout. Et je t'interdis de me dire "Je te l'avais dit".

Destin, destin, tu parles. Pourquoi il me met Klein sur ma route ? Pour répéter l'histoire de nos pères ? Pour la briser ? Pour m'apporter un nouveau défi ? Pourquoi Klein fait-il partie de ma vie ?


KoalaVolant
Jeu 22 Aoû - 15:02
Klein

Fiche de personnage : fiche personnage Espace personnel : espace personnel Âge : 22 Groupe : Eindhoven
Klein Patriarche des Eindhoven

Patriarche des Eindhoven
Everdina est silencieuse, et je me contente de l’observer, détaillant son visage, sa silhouette fine -presque éthérée- assise avec une certaine souveraineté même si son trône est de gravier. Seul signe de vie du cimetière, je sais que mes yeux ont besoin de sa présence pour calmer les crampes qui chatouillent mon estomac. Ses yeux verts capturent la lumière et la transforment en émeraudes liquides, leur éclat tranche dans la grisaille de ce lieu comme un éclat d’espoir dans l’opacité et c’est tout ce qui m’empêche de partir d’ici au plus vite.

Elle soupire doucement et son regard m’échappe une nouvelle fois. J’ai un doux sourire. Elle a beau ne pas être parfaite, je la trouve belle même dans le doute.

- Klein, je ne pouvais pas coucher avec toi alors que j'étais vulnérable. Ça n'aurait pas été respectueux envers moi-même. Mon père venait de mourir.

Je spin une fois mon arme autour de mes doigts avec une impatience difficilement contenable. Pourquoi être venue chez moi si elle se sentait vulnérable alors ? Une nouvelle fois, je ne parviens pas à me satisfaire de sa réponse, et elle semble lire dans mes pensées :

- Alors pourquoi je suis quand même venue chez toi, tu vas me demander ?

Nouveau petit sourire. Sérieusement ? Je ne parviens pas à savoir si on se comprend ou non tous les deux. Je hoche la tête pour confirmer. Elle hausse les épaules comme si tout ça n’était pas vraiment important. Je suis d’accord aussi. Je ne m’étais pas pris la tête sur tout ça avant aujourd’hui. Je n’avais pas vraiment cherché à comprendre, je m’étais contenté de continuer ma vie. Jusqu’à ce que j’apprenne qui était mon père. Et je ne sais pas… J’ai tout de suite pensé à Everdina. Au-delà du fait qu’elle était la fille du patriarche Wanhoop. Je me suis surtout rappelé de l’orpheline de la forêt.

Elle tourne sa tête vers moi, ces cheveux tombant en vagues douces autour de son visage. Le monde parait figé autour de nous, captif de notre présence. Son sourire a quelque chose d’apaisant et de simple.

- Je sentais qu'il fallait que je vienne. Comme pour aujourd'hui. Tu vas me trouver niaise mais, dans les rencontres, je pense que le Destin a toujours sa part à jouer. Et pour toi, il a t'as mis au milieu de ma route avec évidence. Quelles étaient les probabilités pour que la fille du patriarche Wanhoop rencontre le futur patriarche Eindhoven, le jour où elle apprend la mort de son père ? Et puis-

Elle cesse de sourire, et se lève si brusquement que j’ai un léger sursaut, j’étais apparemment trop concentré sur ce qu’elle me disait et pas assez sur mon environnement. Dusk pousse un aboiement et je dois claquer de la langue, lui lançant un air mauvais. Je sais qu’il fait ça en réaction à ce qu’il ressent et ce que je laisse transparaitre, mais je dois souvent le rappeler à l’ordre et parfois ça me fatigue.

- Attends Klein, pourquoi je te raconte tout ça ? Tu te rends compte que j'ai utilisé une arme à feu là ? Tu te rends compte que revenir vers moi n'a pas de sens ? Rha, je retire tout ce que j'ai dit dans la forêt. Je ne te comprends pas du tout. Et je t'interdis de me dire "Je te l'avais dit".

Je l’observe, conservant mon calme retrouvé. Je ne peux m’empêcher de lui adresser un sourire crâneur et de lui dire :

- Je ne vais pas le dire, mais seulement parce que tu me l’as interdit.

Elle a l’art de se prendre la tête Everdina. Elle est probablement beaucoup plus intelligente que moi -trop donc. Les gens trop intelligents ont cette tendance désastreuse à se mettre des bâtons dans les roues. J’ai de la chance, je suis intelligent juste assez pour être le meilleur patriarche possible mais pas assez pour me mettre dans tous mes états pour rien.

Je me lève finalement à mon tour, me dépliant tout en douceur, tout le contraire du bond que la brune a réalisé quelques secondes plus tôt. Je lance mon poignard qui va se planter dans une motte de terre entre deux tombes à une bonne vingtaine de mètres. Je n'aime pas mon incapacité à lire le nom de tous ces gens qui sont enterrés ici. Ca me met encore plus mal à l'aise.

- Cherche.

Dusk hésite, puis décide de me faire confiance -ou se sent juste obligé de m’obéir- et part en courant pour récupérer l’arme. Ça va le calmer un peu de courir, même juste quelques secondes. Je me recentre sur la jeune femme, venant saisir une nouvelle fois sa main avec toute l’impulsivité donc je suis fait :

- Moi aussi je le sens. Ce truc au fond de mes tripes qui me hurlent que nos destins sont liés. C’est plus fort que moi.

Dusk est déjà de retour et reste à côté de moi, poignard de lancer dans la gueule. J’ouvre ma main libre, le long de ma cuisse, tourné vers l’arrière et il vient déposer l’arme dans le creux de ma main. Il ne grogne plus et semble plus fier de lui qu’inquiet. Bien. Je range mon arme en la glissant dans l’un des emplacements de ma tenue du jour, tout en restant concentré sur mon interlocutrice, conscient que ce moment est important. Le vent continue de souffler, jouant dans nos cheveux, et j’en profite pour venir glisser une nouvelle fois ma main à nouveau libre dans les siens avec douceur, puis surtout une certaine tendresse.

- Tu te poses trop de questions. Parfois les choses peuvent juste être simples. Tu me racontes tout ça parce que tu en as envie. Je sais que tu as utilisé une arme à feu et je ne le cautionne pas parce que je sais tout le mal qu’elles peuvent faire. Mais je reviens vers toi parce que j’en ai envie. Il n'y a rien de plus à en déduire.

C’est stupide mais c’est simple. Je préfère ça que de rentrer dans des théories grandiloquentes ou subtiles. La théorie je te la laisse papa. Tu étais un grand manipulateur, je m’en rends compte désormais. Pour que maman continue d’espérer que tu reviennes quand tu ne l’avais probablement jamais aimé. Je serai meilleur que ça. Et ça ne m’empêchera pas de tirer les miens vers le haut malgré tout. Alors je continue, livrant simplement ce qui me vient, là tout de suite, libérant ces cheveux :

- Probablement parce que j’ai cette sensation que tu peux comprendre par quoi je passe. Et que quoi qu’il arrive, je pourrai compter sur ton honnêteté. On va avoir besoin de ça tous les deux, pas vrai ?

Je lui souris, ma deuxième main venant se glisser dans la sienne. Je ne vois pas beaucoup de raison qui nous empêcherait de se serrer les coudes tous les deux. Oui, clairement les choses ne seront pas si simples que ça, mais on peut faire en sorte de les rendre plus facile. Puis sur le ton de la plaisanterie -mais pas vraiment- je lui demande :

- Alors ? Je te transporte jusqu’où princesse ? Pas ton père, ça j'ai bien compris. Une autre connaissance ?

Franchement je ne suis pas certain de ce que je fais. Je n'aime pas cet endroit, il me rend pâle et nauséeux. Mais j'aime passer du temps avec Everdina, aussi perturbant cela puisse t'il être.

Everdina Peters

Sam 31 Aoû - 21:19
Everdina Peters

Fiche de personnage : fiche personnage Espace personnel : espace personnel Âge : 17 Groupe : Civil
Everdina Peters Matriarche Wanhoop

Matriarche Wanhoop

Fleur de Lys




- Je ne vais pas le dire, mais seulement parce que tu me l’as interdit, me lance-t-il avec un air frimeur.

Je roule des yeux. Je le lui ais interdit. Ce fameux interdit qui nous lie depuis le début. Notre relation est basée sur un danger latent, un risque souterrain, qu'on ne fait que rendre de plus en plus visible. Si j'avais un peu plus de jugeotte, je serai partie dès le début de ses révélations. J'aurai dû faire demi-tour, provoquer une réunion avec les chefs. Mais je n'ai pas su, je n'ai pas voulu. Tout comme dans la forêt, quand j'aurai dû m'en aller dès que j'eu aperçu ses couteaux. Plus Klein est dangereux, plus il me rend dingue, et plus j'ai envie de me rapprocher de lui.
Je le regarde, les yeux baissés vers lui, pensant qu'il s'agacerait de ma remarque. Mais non. Il joue un instant avec Dusk tout en se levant également. Mes yeux rencontrent les siens un bref instant. Je ne bouge pas, ne lui permet pas d'avoir de l'espace une fois sur ses deux jambes.
Il prend ma main. Il a toujours fait ça : être à la fois délicat, tendre, et en même temps terriblement impulsif et imbu de lui-même. Je me souviens de la dernière fois, avant d'entrer dans l'ascenseur, il avait doucement dégagé une mèche de mon visage, dans un geste intime. Et là il recommence. Il jongle entre énervement, narcissisme, et tendresse. Si je continue à discuter avec lui, je vais perdre de la santé mentale.
Mais mes doigts s'agrippent aux siens, dans un geste primitif et instinctif.

- Moi aussi je le sens. Ce truc au fond de mes tripes qui me hurlent que nos destins sont liés. C’est plus fort que moi.

Mon ventre se tord à l'écoute des confessions de Klein. Quel drôle de Noël que d'écouter cet homme à qui je n'ai parlé que deux fois, au milieu d'un cimetière, me dire que nos destins sont liés. J'ai l'impression qu'on scelle quelque chose, qu'on se fait une promesse silencieuse. Au milieu des morts, Klein et Everdina donnent pourtant naissance à un renouveau. La vie continue et se poursuit, bien que notre futur se trouve sous nos pieds. Est-ce un mauvais présage ?
Je me sens essoufflée alors que je n'ai pas couru. J'ai un trop plein d'émotions. Le vent siffle entre nous. Il éclairci le visage pur de Klein, dégage son regard. Le bleu du ciel est dans ses yeux. C'est peut-être pour cela que le temps d'aujourd'hui est nuageux.

- Tu te poses trop de questions. Parfois les choses peuvent juste être simples. Tu me racontes tout ça parce que tu en as envie. Je sais que tu as utilisé une arme à feu et je ne le cautionne pas parce que je sais tout le mal qu’elles peuvent faire. Mais je reviens vers toi parce que j’en ai envie. Il n'y a rien de plus à en déduire. Probablement parce que j’ai cette sensation que tu peux comprendre par quoi je passe. Et que quoi qu’il arrive, je pourrai compter sur ton honnêteté. On va avoir besoin de ça tous les deux, pas vrai ?

Je le contemple, pensive.

- Tu es dangereux, Klein.

Ce n'est pas un reproche. Ce n'est pas un compliment. C'est un fait que j'énonce, que je réalise en le prononçant à voix haute. Et qui m'arrache ironiquement un sourire sincère.

- Alors ? Je te transporte jusqu’où princesse ? Pas ton père, ça j'ai bien compris. Une autre connaissance ?
- Princesse ?, je lui souris à nouveau.

Je lâche ses mains et récupère mon sac à dos. Je retire mon gilet, dévoilant mes bras nus au froid de l'hiver. J'enfile mon sac et recouvre le haut de mon crâne avec mon épais gilet en maille afin de camoufler mes traits. Puis je contourne Klein afin de venir dans son dos. Mes bras glissent sur ses flancs afin de venir l'enlacer par derrière. Mes mains se rejoignent sur son torse. Je rapproche mon corps du sien, afin de lui permettre de me porter sur son dos. Ma joue se cale contre lui, je ferme les yeux. L'air est froid, la température corporelle de Klein est chaude. Je me sens bercée, reposée. J'ai si peu dormi, si peu mangé, et je recharge enfin mes batteries contre lui.

- C'est idiot Klein, on a plein de trucs à se dire,
je lui énonce mollement, les paupières closes. Il faut qu'on se parle d'Holtzman, de la guerre de nos deux familles, de l'expansion de Katrijn, des disparitions causées par OWL, et de ton poulet teriyaki.

Je me sers un peu plus contre Klein et j'ouvre les yeux. Le ciel est bas, lourd. Je me sens légère.

- Mais c'est Noël, alors offre-moi mon cadeau de Noël, et et emmène-moi là où tu veux. Je te fais confiance.

Je regarde derrière nous le cimetière. Je sais que mes parents ne sont pas loin. Mon cœur se serre. Sans eux, je me sens tout de même terriblement seule. C'est mon premier Noël en tant qu'orpheline. Mon père était porté disparu, mais n'était pas déclaré mort, alors j'ai toujours attendu un signe de sa part à chaque Noël. Cette année, c'est définitif, je n'aurai aucun signe. Je suis seule. Mes parents m'ont offert le cadeau de la vie, puis m'ont abandonné.
Je regarde la nuque de Klein. Je suis contente qu'il ne puisse pas me voir sourire, parce qu'il crânerait encore. Le fait de ne pas être seule à Noël, c'est le plus beau cadeau qu'on puisse me faire.


KoalaVolant
Ven 13 Sep - 13:45

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