« L’on m’a apprit la patience et le professionnalisme. Le détachement et le clame. L’on m’a apprit à analyser et m’adapter. A observer et écouter. Mais surtout, l’on m’a apprit à me taire. »

Edelweiss dissimule facilement ses sentiments grâce à l’éducation qu’elle a reçu. Son métier étant l’espionnage, il lui est important pour elle de ne pas montrer ce qu’elle éprouve ou même de devoir adapter un rôle à une situation pour ne pas se faire repérer. Elle est une bonne actrice et n’hésite pas à jouer de ses charmes pour attendrir son entourage lorsque c’est nécessaire. Sa mémoire est un atout qu’elle n’hésite pas à utiliser à son avantage en plus de sa capacité d’analyse rapide. Assez maniaque, elle a une facilité à repérer beaucoup de petit détails ne semblant pas si important. Cela lui permet de se faire une liste de solution à appliquer en cas de besoin en fonction de son environnement, des personnes impliquées ou de ce qu’elle porte sur elle.
Dans le cadre professionnel, elle est soucieuse de paraître la plus parfaite et irréprochable possible mais surtout de satisfaire ses supérieurs. Depuis petite, elle a montré une grande curiosité sur le monde ce qui la pousse à faire régulièrement des recherches sur les interrogations qu’elle peut avoir ou tout simplement pour combler l’ennui. Elle a également toujours fais preuve d’une grande rigueur concernant ses études et son travail. Elle aborde une approche méthodique et organisée pour à peu près tout ce qu'elle entreprend ce qui lui a fait développer une sorte de logique froide, parfois impassible. Mais malgré ça, au fond d’elle-même, elle est toujours assez sensible aux sentiments humains. Difficile parfois de concilier les deux... Généralement, la réussite de la mission passera avant le plan humain ce qui peut la faire culpabiliser par la suite.

Elle est assez méfiante concernant l’humain en général, elle n'aime pas se dévoiler entièrement ce qui l'entoure d'un mystère quasi-permanent. Que ce soit par peur d’être approchée ou découverte dans son métier, elle a une certaine facilité à répondre sans vraiment en dire beaucoup afin de laisser planer un doute sur ces véritables pensées. Vous l'entendrez rarement engager la conversation. En fait, ne vous attendez pas à ce qu'elle vous parle tout court sauf si elle en a besoin. Elle est très soucieuse de son travail et fera en sorte d’adapter son comportement en fonction de la situation même si elle a cette tendance à ne pas aimer se sociabiliser. Et puis, à la fin de sa mission, vous vous perdrez de vu alors quel intérêt ? Bien sûr, si vous venez entamer la causette, elle vous répondra sans problèmes pour honorer l'éducation irréprochable qu'elle a reçu  et qu'elle s'est imposée. Edelweiss pose sur un piédestal plusieurs notions qui la rendent assez, voire très, stricte. Être sortable et présentable en toute circonstance, la politesse bien sûr, la rigueur et surtout, le plus important à ses yeux, la prudence. Étant très consciencieuse concernant cette dernière valeur, elle a tendance à privilégier ses neurones pour obtenir ce qu’elle veut sans se blesser.

En dehors de son métier, Edelweiss a pas mal de difficulté avec l’autorité et, au risque de paraître égoïste, elle ne fera jamais rien qu’elle estime inconfortable pour elle ou qui vous fasse plaisir si ça la dérange. Évidement, elle a conscience que quelques situations nécessitent une certaine souplesse. D'ailleurs, malgré ce que je vous ai dit plus haut, la façon d'agir d’Edelweiss ne donne pas l'impression d'une personne méchante, cassante ou désagréable, au contraire ! Elle s'efforce de paraître la plus parfaite possible c'est pourquoi elle ne dira pas quand quelque chose la gène, la vexe ou l’embarrasse, elle se contentera d'avoir un comportement fuyant. C'est à dire qu'elle mettra les formes ou trouvera une excuse pour ne pas vous blesser plutôt que de vous envoyer à la figure un violent « je t'aime pas ».
Si on la prend superficiellement c'est toujours sympathique de parler avec elle et vous la percevrez toujours comme une jeune fille agréable ou « mimi ». Elle a l'air sincère quand elle sourit et dit qu'elle apprécier votre compagnie, pourtant, une sorte de léger doute fantôme persiste.
Enfin, c'est vrai qu'il est difficile de savoir ce à quoi elle pense... Elle ne dit pas ce qui lui déplaît, ne parle pas de ses problèmes, évite les conflits et aura toujours une oreille bienveillante si vous avez besoin de parler. Parfaite. Trop parfaite... Elle ne dira jamais rien qui puisse lui nuire, vous ne l'entendrez jamais parler dans le dos de quelqu'un. Mais que pense-t-elle vraiment au fond ? On pourrait croire que ce comportement lui permet de se protéger des autres ou des conflits. En effet, elle est très soucieuse de son apparence physique mais également de son image en société. Elle a une assez haute estime d'elle-même et ferra toujours tout pour être bien vue. Le problème avec ça c'est qu'il y a des fois où sa sincérité peut sonner faux. Ayant conscience de cet aspect, elle est capable de maquiller sa façon d’être si les circonstances l’obligent.
Au fur et à mesure, elle est devenue très forte pour dissimuler ce qu'elle est. Mais peut être parviendrez-vous à l'approcher de sorte que ses barrières s'écroulent ? Vous l'aurez comprit, elle n'est pas facile à apprivoiser mais si vous y arrivez, vous découvrirez peut-être une personne beaucoup plus sensible que sa barrière froide puisse laisser penser ?
Ah ! C'est vrai qu'en la connaissant bien, vous verrez qu'elle aime bien se sentir sentimentalement libre de toute contrainte et pourtant, d'un autre côté, elle peut se montrer jalouse et possessive avec ceux qu'elle aime vraiment. Elle a également du mal à accepter le fait qu'on puisse la toucher émotionnellement ou la blesser.
Sa formation pour OWL a développé chez elle une envie de changer le monde. En effet, elle a un certain côté rêveur qui la pousse à donner le maximum pour aider à améliorer les choses. Et pourtant son raisonnement logique la fait souvent douter de sa capacité à changer ce qui est déjà gravé dans le marbre. Bien sûr elle est travailleuse, débrouillarde et a un bonne confiance en elle, en ses convictions et capacités mais inutile de se voiler là face, ce n'est pas une personne seule qui peut redresser la terre entière ! Elle souhaite apporter sa pierre à l’édifice mais se retrouve souvent frustrer, pensant qu’elle ne fait jamais assez.

Edelweiss a pas mal de petites contradictions qui peuvent la rendre moins parfaite que ce qu'elle aimerait être et qu'elle a du mal à aborder. En effet, étant donné qu’on lui a enseigné la tempérance, elle a souvent beaucoup de difficulté à gérer des émotions fortes et en particulier la colère, la tristesse ou l’angoisse face à l’eau.
Comme dit plus haut, elle ne se mettra jamais dans l'embarras ou dans une situation d'inconfort face à quelqu’un, pourtant, la dureté qu'elle a avec elle-même ou la passion qui l'anime dans un travail qui lui tient à cœur peuvent la pousser à se surmener en oubliant sa santé. Oui, encore un exemple de comportement contraire. C'est peut-être pour ça qu'elle dissimule tout en société et qu'elle fait en sorte de « lisser » son caractère ?

Il est dit dans la mythologie, qu’après avoir eu don de la vie par Athéna, Aphrodite offrit à Pandora la beauté. A l’évidence, ce pseudonyme sied parfaitement à Edelweiss.
Comment vous la décrire ? Le plus simple serait que vous la voyez directement. Hum... Tenez, regardez ! Elle est là-bas, assise près du chêne. Observez mieux, vous ne pouvez pas la louper ! Elle tient un appareil photo dans les mains, vêtue d'une robe blanche et d'une veste fine noire. Ah, comme elle aime les vêtements féminins ! Ces mêmes vêtements aux traits légers et romantiques capables d'en faire fondre plus d'un par un simple plissement de tissu. Ces mêmes vêtements sobres mais discrètement envoûtant lorsqu'ils sont portés de tel façon qu'ils semblent être taillés sur-mesure. Même lors de ses missions, elle se débrouille pour allier le pratique et confortable à quelque chose d’esthétiquement plaisant.
Edelweiss aime rester discrète tout en se sentant jolie, c'est pourquoi, chaque élément constituant sa tenue est choisi avec la plus grande des minuties. Pour finaliser le tout, elle apprécie un collier d'argent ou un bracelet de temps en temps sans oublier ses boucles d’oreilles qu’elle ne quitte jamais. Elle a ce besoin de se sentir mise en valeur sans pour autant être provocante lorsqu’elle se présente en publique. Et elle sait parfaitement mettre en valeur son mètre cinquante huit.
Sa corpulence est fine et sèche. Edelweiss fait partie de cette catégorie de personne qui ne prend pas de poids lorsqu’elle mange ou de muscle lorsqu’elle s’entraîne. C’est assez traître puisqu’elle semble très souvent plus faible que ce qu’elle n’est réellement.
Ses airs de jeune fille timide et introvertie pourraient lui donner une apparence fragile tandis que le creux de sa taille, son léger déhanché et ses courbes harmonieuses ont un petit quelque chose d'ensorcelant. Ses manières féminines et délicates renvoient une sensation de noblesse comme si elle était enveloppée d'une petite froideur empêchant quiconque d'approcher de trop près. Et pourtant, c'est cette même froideur qui pourrait attirer, qui sait ?
Même si elle ne le fait pas toujours consciemment, elle sait très bien jouer de ses charmes. Il suffit de regarder son visage pour comprendre de quoi je veux parler. En effet ses yeux, soulignés d'un maquillage léger, portent une teinte mystérieusement argentés donnant presque une sensation de translucidité. Sa peau laiteuse est encadrée de cheveux châtains aux reflets légèrement roux descendant sur ses épaules. Elle sourit peu mais lorsqu’elle le fait, il n’est qu’une esquisse. Difficile de détourner le regard lorsqu'elle offre pareille expression...
Enfin, ses traits lui donnent un aspect plus jeune que son âge réel ce qui a pour don de l’agacer assez régulièrement.
Pour vous interpeller, elle utilise toujours ce même brin de voix. Timide. Doux. Posé. Elle prend rarement l'initiative d'engager la conversation c'est pourquoi sa voix ne porte pas très loin, pourtant, il y a quelque chose de clair et sur dedans.
Souvent, vous la verrez avec un coiffure laissant tomber ses cheveux sur ses épaules pour ne pas vous donner accès à la délicatesse de sa nuque. Edelweiss est comme ça, elle aime bien laisser durer un peu le mystère. Parfois, si son vêtement découvre suffisamment son cou pour faire apparaître ses clavicules, vous pourrez remarquer une grain de beauté au milieu de ces dernières.
Tenez, la voilà qui se lève. On dirait qu'elle va nous passer à côté. C'est l'occasion de vérifier tout ce que je vous ai dit ! Ah oui, j'avais oublié que son visage pouvait avoir quelque chose de particulièrement froid voire hautain avec son port de tête de danseuse dénué de sourire ou au contraire de profondément mélancolique. Mais sa démarche légère et le déhanché dont je vous parlais tout à l'heure donne tout de même envie de se retourner sur elle, vous ne trouvez pas ?

Ma balle ne rate jamais sa cible. Peu importe l’arme à feu que je manie, je touche toujours. C’est à ça que j’ai été formée.
Je tends le bras. Ferme un œil pour assurer ma visée puis le rouvre. Ma tête est vide, mon regard braqué sur mes cibles. Je tire. Une fois. Deux fois. Trois fois. Ça sent la poudre. J’abaisse mon bras doucement en observant le résultat de mon entraînement. Trois tirs. Trois trous dans la tempe de chaque cible.
Je préfère les armes légères. Plus maniables, besoin de moins de force mais également moins sûre de tuer d’un coup. Ou du moins, il faut connaître les bons endroits et avoir une visée aiguisée. La tempe est une valeur sûre, moins solide qu’au milieu des deux yeux à cause de l’os du crâne. Il y a le foie aussi qui tue à tous les coups si la blessure n’est pas prise en charge dans les 15 minutes. Mais je ne suis pas assez sadique pour infliger cette agonie de 2 heures. Je préfère un travail propre et rapide. Plus fin et élégant à mon goût. Moins cruel aussi.
De tout façon, la seule chose qui m’importe à la fin est qu’Athéna soit satisfaite de moi.

***

« Edelweiss !!! »

Le cri de ma mère résonne dans mon rêve. Tout est flou. C’est étrange… Je sais que ce prénom m’appartient mais j’ai la sensation d’y être étrangère… Comme s’il n’était pas tout à fait le mien. Comme si je l’avais abandonné ce jour là. Le ciel est sombre. Je sens de l’eau sur ma peau. Il y a de l’agitation autour de moi, pourtant j’ai l’impression de ne voir que des ombres grises qui courent dans tous les sens. J’entends des voix mais ne comprends pas ce qu’elles disent. Et puis je vois une vague. Une vague immense. La seule chose qui m’envahit est la terreur qui me fige de tout mon long.
Puis tout s’arrête. Tout est blanc autour de moi. Je tourne légèrement la tête pour observer les alentours lorsque mon regard se pose sur un homme. J’ai dû mal à distinguer ses traits avec précision. Je vois seulement des teintes de couleur. Des cheveux bruns. Un peau halée. Des iris d’acier.
Une voix en écho me dit de ne pas avoir peur. Que tout ira bien. Que je serai en sécurité très bientôt. Je suis persuadée que ces mots appartiennent à cet homme mais je suis incapable de voir ses lèvres bouger. Plus les secondes passent, plus son image se déforme comme une goutte de peinture tombée dans de l’eau jusqu’à s’effacer complètement.

Je reste un instant dans le vide. Puis, lentement, mes yeux s’ouvrent. J’inspire doucement pour reprendre conscience de mon environnement. Il fait sombre. Des ombres bleutées dansent dans la chambre, portées par les rayons de la lunes. Je me redresse pour m’asseoir, encore un peu perdue. Mon visage se tourne vers la fenêtre pour regarder avec une certaine mélancolie cet astre à la fois doux et apaisant. Je me suis toujours sentie bien dans sa lumière. J’ai la sensation d’avoir rêvé. De petits flashs me viennent sans que je n’arrive réellement à les voir. Il y avait de l’eau. Un cri. Un homme. C’est tout ce dont je me souviens. Je suppose que ça avait un rapport avec l’inondation…

Je n’ai aucun souvenir de cet événement, que des histoires racontées par Athéna. J’étais bien trop petite… J’avais à peine un peu plus de 3 ans et mon atout à beau être ma mémoire exceptionnelle, je suis incapable de me remémorer correctement ce qu’il s’est passé. Alors je me suis forgée mes souvenirs en fonction des histoires que l’on m’a raconté. On était sûrement des touristes français ou allemand d’après ma carte d’identité. Mes parents n’ont pas survécus. Moi c’est un militaire qui m’a repêché avant que je ne me noie. Puis l’organisation m’a recueillie. J’ai été confiée à Athéna. Même si elle dit n’être que ma formatrice, dans mon cœur elle est bien plus. C’est elle qui m’a élevée et protégée. Elle qui m’a nourrit et donné un nouveau nom. Pandora. Dans la mythologie,  Athéna lui donna la vie et lui enseigna les arts manuels. Ce nom signifie également « ornée de tous les dons » ou bien « celle qui donne tout ». Je suppose qu’elle avait de grandes espérances en m’affublant de ce pseudonyme. D’une certaine façon, il me fait un peu peur, je voudrais être à la hauteur. Et en même temps je l’aime bien. Pour moi il est devenu mon véritable prénom.

Doucement, j’ouvre ma table de nuit pour en tirer ma carte d’identité. Lorsque j’ai été retrouvé, elle était non loin, dans les affaires de mes parents. Il y a sûrement une personne de l’organisation qui sait ce qu’elle contient mais je ne suis pas sûre de son identité. Lorsque l’on m’a confié à Athéna, elle était dans une enveloppe pour qu’elle ne puisse la lire. Depuis petite, elle m’a toujours interdit de lui révéler mon identité de la même façon qu’elle ne m’a jamais donné la sienne.
Je tire la carte pour la regarder. Avec le temps, elle s’est légèrement dégradée mais ma photo est restée intact. La seule que j’ai de moi étant bébé. La seule qui me reste de ma vie passée. J’ai un léger sourire en relisant les informations dessus. Elles sont les seules traces de ce qu’aurait pu être ma vie si l’inondation n’avait pas emporté mes parents. Parfois je me demande ce que j’aurai fais. Peut-être que j’aurai trouvé un but totalement différent ? Peut-être que je serai devenue une ratée ou bien aurai-je réussi brillamment dans des études de droits ? Souvent j’essaye d’imaginer le métier de mes parents. Un jour j’imagine mon père en scientifique, l’autre comme un animateur de télé. Ma mère est parfois fleuriste, parfois professeur d’histoire en université. Et parfois je n’y pense simplement pas. Je me tourne vers la seule qui ait une véritable identité dans mon enfance. La seule qui m’ait donné un but. Elle m’a dit que cette organisation servait à bâtir un monde meilleur. Que nous étions les gardiens de la paix. Que notre travail allait sauver un nombre incalculable de gens. Et, de la même façon dont j’ai été sauvée petite, je veux en faire de même pour le plus de gens possible. Même si cela implique des sacrifices… Je n’aime pas tuer. Mais je sais que c’est nécessaire parfois. En ce qui me concerne, j’essaye de remplir mes missions en essuyant le moins de pertes possibles ou du moins de viser un point qui tuera sur le coup. En règle général j’utilise mes dons intellectuels pour arriver à mes fins.

L’un de mes meilleurs atouts est ma mémoire. Je retiens quasiment tout. Pour beaucoup de choses j’ai l’impression d’enregistrer ce que je perçois. Les phrases, les plans, les connaissances… Je peux me rappeler de choses sur une assez longue durée mais je fais en sorte de toujours prendre des notes pour être sûre de ne pas oublier de détails. Je pense que cet atout m’a énormément aidé à progresser dans ma formation et m’a permis d’accumuler rapidement la théorie. Mais je suis trop curieuse pour m’arrêter aux leçons d’Athéna, je ne peux pas m’empêcher de fouiller dans les livres ou internet. De toute façon je n’ai pas énormément d’autres choses à faire. Et puis je préfère la partie théorique que physique. C’est amusant d’apprendre les différentes langues et cultures. D’apprendre la psychologie humaine ou bien les choses importantes pour survivre ou faire les premiers soins. Je m’amuse beaucoup lorsqu’on aborde des sujets plus intellectuels, qu’Athéna m’apprend à élaborer un plan ou utiliser mon environnement à mon avantage.
Je parle 5 langues couramment. Bien entendu le Néerlandais mais également l’anglais, l’espagnol, le français et l’allemand. Les deux dernières m’ont semblé très facile à apprendre. Presque naturel. Sûrement parce qu’elles étaient les langues parlées par mes parents biologiques. Apparemment les premiers mots que j’ai échangé avec Athéna étaient allemands. Parfois un mélange avec du français. Les trois autres sont venues au fil du temps et de mon apprentissage. Quant à ma curiosité… elle m’a poussé à m’intéresser à quelques autres type de langues. Je n’ai pas assez de maîtrise pour dire que je suis capable de les parler ceci dit je peux comprendre globalement une idée.

Je ne suis pas quelqu’un de très physique à mon sens. D’après ma formatrice, mes capacités sont un peu au dessus de la moyenne mais je reste assez inconfortable et maladroite avec. Cependant, j’ai été entraînée à courir et sauter. J’ai des notions en parkour si d’aventure je devrais m’enfuir ou poursuivre quelqu’un. Je connais également le self-defense.
Même si j’ai eu une formation assez généralisée pour parer à toute éventualité, j’ai conscience que je dois bien plus compter sur mes capacités cérébrales que physiques. C’est d’ailleurs pour cette raison que je me suis spécialisée dans le tir à arme à feu et le maniement d’armes blanches légères seulement pour du dernier recours.
Afin de m’aider à travailler mon endurance de façon plus ludique et stimulante que de simple exercices physiques, Athéna m’a permis de choisir un sport que je pourrai pratiquer en dehors de ma formation. J’ai choisis le patinage artistique. Ainsi, depuis mes sept ans, j’ai commencé à prendre des cours très régulièrement. J’apprécie ce sport. La glace… La musique… La sensation de glisser… C’est à la fois grisant et très agréable. D’une certaine façon, il s’agit de mon échappatoire, un semblant de vie normale. Restant généralement en retrait comparée aux autres enfants, j’ai toujours refusé de participer aux spectacles organisés par le club, me contentant de perfectionner ma maîtrise de la discipline tout en profitant de l’ambiance qui se trouvait à la patinoire. Je n’ai pas besoin de plus. Patiner me permet de me vider la tête. C’est rare. C’est agréable.
Lorsque j’étais petite, Athéna m’a fait percer les oreilles à un endroit précis. D’après elle, il s’agit d’un point en acupuncture qui est lié à la vue et permet de l’aiguiser en plus de garder éveillé plus longtemps la personne. Dans les légendes, il s’agissait de l’une des raisons pour lesquels les pirates portaient des boucles d’oreilles. J’en suis peut-être une des temps modernes, qui sait ? Cette idée est plutôt amusante étant donné ma peur de l’eau. Je sais nager, bien sûre, mais à chaque fois que je me retrouve immergée je sens une angoisse monter. Peut-être est-ce un reste de l’inondation… Je pense qu’Athéna s’en doute malgré mes efforts pour le dissimuler… J’espère de tout mon cœur ne pas mettre en péril une mission à cause de cette peur…

***

J’inspire doucement pour oublier la sensation de l’eau contre la coque du bateau. Il faut que je fasse abstraction. J’ignore combien de temps va durer la mission. Il faut que je fasse abstraction. Il n’y a aucune raison que j’abandonne littéralement le navire, l’organisation n’est pas au courant pour ma peur. Et c’est une occasion en or pour montrer ce que je vaux. Mes toutes premières missions étaient beaucoup moins importantes et en duo avec Athéna. Si on m’a envoyé ici, c’est qu’ils estiment que je mérite ma place et que je suis prête à agir seule. Il faut que je prouve que je suis capable. Ce n’est pas si compliqué en plus. Seulement de la radiotélégraphie et ignorer les remarques machistes du groupe. Je ne peux pas gâcher ma chance. Je ne peux pas gâcher les efforts qu’a déployé l’organisation pour m’aider à m’infiltrer. Ils ont tout planifier pour que je puisse être recrutée sans éveiller les soupçons, maintenant je dois compter sur moi-même.
Soupir. Tout de même, je préférais lorsque j’étais assignée au QG sur la terre ferme. Pourquoi a-t-il fallu que je sois dans un bateau maintenant ?

***

Tout s’est enchaîné très vite. Dès l’instant où mes dispositions pour le tir ont été remarquées, j’ai été placée dans l’équipe de sécurité du conseillé Elijah. Bien entendu, ils m’ont fait passer quelques tests pour s’assurer que je pouvais faire partie des soldats et que j’avais les capacités physiques nécessaires. Je suppose que mes résultats étaient satisfaisants puisque je suis désormais sur le Jet End, en compagnie de mon petit groupe de collègues.
Il va vraiment falloir que je regarde mon angoisse en face, donc… En plus de… tout le reste. Vivre en cohabitation avec exclusivement des garçons est très inconfortable pour moi. La plupart sont assez lourds et indélicats. Ils parlent fort, ronflent, ne nettoient pas systématiquement derrière eux et pour couronner le tout, essayent souvent de me draguer. Des soldats reconvertis en marin ou l’inverse, face à une jeune fille seule… Cette mission risque d’être longue… Il va falloir que je tienne le coup. Il m'a fallu un an et quatre jours pour décrocher cette position plus proche du Conseiller, je ne peux pas laisser passer cette occasion.
Dans ma tête, je liste mes objectifs pour m’aider à garder le cap avec calme. Recueillir des informations pour les transmettre à mes supérieurs. Essayer de me rapprocher des plus hauts gradés au fur et à mesure et faire en sorte qu’ils me fassent confiance pour récupérer des information classées secrètes. Étudier leurs organisations et stratégies. Évaluer les effectifs. Déterminer des points forts et des points faibles. Bref. Tout ce qui serait susceptible d’aider OWL à démanteler cette mafia de la mer.
Je peux le faire. Je m’en sors pas si mal jusque là. Je peux le faire.