Prénom : Elijah
Surnom : Boze oog (mauvais oeil)
Date de naissance : 25/12/1989
Nationalité & origine : Nationalité néérlandaise, Père Iranien et mère Hollandaise
Sexualité : Hétérosexuel
Groupe :Eindhoven
Rang : Conseiller
Zone de résidence : Son bateau Stijn, il mouille souvent sur les voies navigables qui s'engouffrent dans New Amsterdam
Caractère
Elijah est d’un naturel calme. Par contre lorsqu’il s’exprime, c’est essentiellement pour râler. Il a tendance à prendre mal la plupart des commentaires qu’on lui adresse, qu'ils soient positifs ou non. Son côté très premier degré et ces manquements flagrants en termes d’humour n'arrangent pas les choses. Il a un regard très critique et n'est pas toujours très tolérant des défauts de ces semblables.
Il a probablement gagné sa place de conseiller à force d’argumenter et de s’opposer à la plupart des plans mis en place par le parrain de la famille Eindhoven, faisant généralement fit de la hiérarchie quand il s’agissait d’exprimer son opinion s’il le considérait nécessaire. Cela probablement parce qu’il déteste qu’on le force à faire quelque chose qui ne lui semble pas pertinent et car il s’agit d’une personne qui aime que les choses soient optimisées et carrées. Il est d’ailleurs inflexible en ce qui concerne le règlement et les écarts de ces camarades. Il a la réputation de ne jamais laissé de deuxième chance. C’est un homme très buté.
Il peut parfois paraître distant car il n’est pas habitué à exprimer ces sentiments (ou même parfois à les comprendre) et perd très vite patience avec les gens en général. Il évite les conversations stériles car si on le pousse aux limites de sa patience, il peut exploser, et alors, gare aux retombées. Il oscille donc souvent entre le calme et la tempête et est considéré par ses pairs comme un lunatique notoire. Plus rarement, il peut se montrer plus émotif ou affectueux avec certaines rares personnes comme sa soeur Farah. Il a aussi tendance à montrer plus de patience et de douceur envers les gosses ou les jeunes (quand ces derniers osent l’approcher). Est-ce lié au fait qu’il regrette que les jeunes d’aujourd’hui n'aient pas eu la chance de vivre son enfance insouciante ou est-ce juste son instinct paternel ? Il n’en sait rien.
Il est nul pour lire les émotions des autres donc ne comptez pas sur lui pour vous consoler si vous ne lui expliquez pas par a+b que vous êtes triste. Et c’est bien dommage car rendre service ne le dérange pas plus que ça. Même s’il n’aurait probablement aucune idée de la manière dont on console quelqu’un.
Comme il est très manuel, il est possible qu’il se permette de vous emprunter une ou deux babioles dans le but de les réparer ou de les optimiser, généralement sans trop vous demander votre avis parce que ça lui parait logique que les choses soient bien foutues. Il ne fait pas spécialement ça pour vous, mais être confronté trop souvent à un objet non-optimal ou même à une situation non optimale peut le frustrer et faire ressortir un côté maniaco-obsessif qu’il tient probablement de sa mère. Cela peut le conduire à une forte déconcentration parfois suivi d'un accès de colère intempestif.
Elijah déteste la violence physique qu’elle soit gratuite ou non et en use rarement. Il ne peut l’avouer étant donné son rang dans la Famille, mais il a de grandes difficultés à s’en prendre physiquement à d’autres. La violence, la torture, le meurtre, très peu pour lui. Il rabâche tout de même souvent aux jeunes recrues que rien ne sert de porter sur soi une arme si on est pas prêt à s’en servir pour tuer. Et il possède bien un Sig-Sauer P220 qui ne le quitte pour ainsi dire jamais, arme de poing qu’il a appris à utiliser lors de sa formation militaire. Il est généralement coincé à sa ceinture, dans son dos, caché derrière les plis de sa chemise. Il est cependant plutôt mauvais tireur car il est un peu myope et ne porte pas de lunettes tout simplement parce qu’il ne s’en rend pas vraiment compte et n’a jamais vu d’ophtalmologue. Il est juste persuadé de viser comme une bille.
Il déteste la violence et en use rarement SAUF lorsqu’il a un peu bu. L’alcool a en effet généralement tendance à le rendre agressif et colérique. Ne le laissez jamais boire plus de deux ou trois verres si vous ne voulez pas découvrir un aspect de sa personnalité qui pourrait vous faire regretter d’avoir voulu faire la bringue avec lui. Il a une droite incroyable pour un gaucher.
Il possède quelques vagues notions de farsi, parle le néerlandais et l’anglais.
Cheveux gris coupé court, il arbore souvent une barbe poivre et sel de quelques jours. Elijah à des traits durs et un visage anguleux souvent fermé et peu amène. Il a une peau mate reflet de ces origines Perse et deux yeux bleus de prusse qu’il tient de sa mère. Avec son regard perçant et ces sourcils constamment froncés, Elijah semble toujours en colère sur quelqu'un, ce que ces camarades redoutent plus que tout. Le ton de sa voix n'est pas beaucoup plus engageant.
Il fait 1m86 pour 89 kg, et s’il n’est pas spécialement baraqué, il possède une bonne condition physique liée à de longues années de missions, au transport de marchandises lourdes entre les quais et les entrepôts de New Amsterdam ou même résultat de son service militaire bien lointain. Il compense son allure svelte par une souplesse étonnante pour un personnage au caractère aussi inflexible. Il continue d’entretenir cette allure sportive par son deuxième moyen de transport de prédilection après son bateau, un vieux VTT à la couleur rouge complètement rouillée.
Une cicatrice traverse ses lèvres près de sa commissure droite et les théories vont bon train pour savoir quelle en est l’origine. Il semblerait même que des paris auraient été lancés au sein de la Famille. Je vous laisse le loisir de lancer les vôtres. D’autres cicatrices lui ont laissé quelques souvenirs de ça et là sur son corps, mais elles sont masquées par ces vêtements.
Il porte deux anneaux en argent à l’oreille droite. D’après lui, le premier en hommage aux traditions des pêcheurs qui gardait sur eux une boucle d’oreille comme une sorte d’assurance qui permettait de payer leurs obsèques s’ils échouaient quelque part après une mort en mer. L’autre pour rendre hommage à la médecine populaire des Pays-Bas qui recommandait le port de boucles d’oreille pour prévenir les troubles oculaires (ce qui est assez ironique pour ce myope refoulé). Toujours selon ces dires, les anneaux composés d’argent au lieu d’or se veulent représenter la preuve que miser sur une matière première secondaire vaut parfois mieux que de tout risquer sur un métal dont le marché fluctue plus facilement. Sans oublier que l’argent contrairement à l’or ne se limite pas au seul secteur de la bijouterie. Mais c’est une très longue explication pour pas grand chose -surtout de la part de ce très cher Elijah- alors rien n’est moins sûr.
Il a troqué les vêtements de travail qu’il portait h24 lorsqu’il transportait des marchandises sur le port en tant que jeune Soldat, au profit de chemises ou pull à col roulé élégants mais confortables, généralement noirs ou blancs. Il ne se présenterait jamais devant le parrain de sa famille sans un costume sobre mais impeccable, preuve de son abnégation et bien nécessaire à ses yeux- surtout vu son franc parlé. En mission sur le terrain, il porte bien entendu des tenues discrètes et pratiques souvent sombres avec des pantalons généralement pourvu de nombreuses poches. Elijah n'est pas un grand excentrique, ni très au courant de la mode. Les vêtements sont fait pour servir un objectif et non pas pour paraitre. Enfin... lui ne l'a pas compris comme ça en tout cas.
Tout avait commencé par une rencontre dans le golfe d’Oman. Iraj Haji était propriétaire d’un chalutier qui avait percuté le voilier sur lequel se trouvait Jolien De Bruyne, ambassadrice des Pays-Bas auprès de l’Iran. Les deux jeunes gens étaient tombés amoureux en un instant, un coup de foudre qu’aucun d’eux n'aurait pu expliquer. Ils ne possédaient ni la même éducation, ni le même rang social ou le même âge – Jolien étant de dix ans l’ainée de Iraj- et encore moins les mêmes idéaux mais leur amour semblait inéluctable.
Ils eurent une fille, Farah, qui naquit à Téhéran. Peu après, Jolien abrégea sa mission d’ambassadrice en Iran afin de retourner à Amsterdam à cause de la santé fragile de son bébé, elle fut forcée de démissionner de son poste pour se concentrer sur Farah et son anémie de Blackfan-Diamond. Iraj la suivit sans hésitation, abandonnant derrière lui sa famille et ses amis, son travail et son pays. Il trouva sans mal un boulot au port d’Amsterdam dans le transport de marchandise. Deux ans après sa grande sœur, Elijah naissait à son tour au terme d’une grossesse dites à risque, en très bonne santé au grand soulagement de ses parents qui avaient redouté qu’il ne soit malade lui aussi.
Jolien n’était pas une femme que l’on pouvait qualifiée de douce et patiente avec les enfants. Se retrouver coincée à la maison à s’occuper de ces deux jeunes lui pesait et alimentait son caractère tempétueux. Elle manquait de tendresse mais possédait cependant un fort instinct maternel qui lui dictait de protéger ces enfants du monde extérieur et de ces gens qui ne comprenaient pas la maladie de Farah ou la timidité profonde d’Elijah. Elle était comme une mère louve qui se montre dure avec ces rejetons pour leur apprendre à vivre mais qui n'hésiterait pas à lacerer à mort quiconque oserait s’en approcher de trop près. Quant à Iraj, il avait beau être l’homme le plus doux et bienveillant qui ait jamais existé, il ne comptait plus ces heures au port si bien qu’il ne voyait que rarement Farah et Elijah, rentrant tard le soir. Les deux adultes se disputaient d’ailleurs souvent, Jolien tentant de persuader son mari d’inverser les rôles pour qu’elle puisse reprendre son travail de diplomate et qu’il prenne soin de leurs enfants. Une solution plutôt logique mais que Iraj ne pouvait supporter, trop fier pour vivre au crochet de sa femme.
Comme un malheur n’arrive jamais seul, en 1995 après 9 années de dur labeur au port, Iraj Haji fut blessé à la jambe après une erreur d’inattention stupide qu’il aurait évité avec un peu plus de lucidité et de repos. Boiteux et incapable de continuer le travail trop physique qu’était le sien, il dut mener une guerre perdue d’avance contre les assurances qui lui refusait tout aide pour cet incident qui avait eu lieu en dehors de ces heures légales de travail. La blessure laissée par l’incident avait asséché sa douceur pour ne laisser qu’un homme en colère qui avait tout perdu.
Pour Elijah qui n’avait alors que 7 ans, Iraj serait toujours cet homme amer qui n’avait guère la patience de l’éducation et de la diplomatie. Un homme qui criait fort pour se faire entendre et qui se vengeait de sa misère sur tout le monde et n’importe qui. Le couple ne supporta pas cette épreuve de plus. Les amours passionnels ne durent qu’un temps et déjà les jeunes mariés en payaient le prix. Ils divorcèrent après deux longues années de disputes stériles, incapable de communiquer autrement que par de grands cris et des accès de violence de plus en plus impressionnant qui n’étaient plus compensé par leurs complémentarités qui s’était effritée avec les années.
Jolien obtient la garde exclusive de ces deux enfants et engagea une infirmière à domicile pour prendre soin de sa fille. Iraj disparut de leur vie sans laisser de trace. Etait-il retourné en Iran ? Vivait-il toujours quelque part à Amsterdam ? S’était-il définitivement laissé rongé par sa colère, par l’ivresse et le désespoir ? Dieu seul le savait. Elijah en tout cas n’entendit plus jamais parler de lui.
Pour l’aider à vaincre sa timidité et afin de pouvoir reprendre le travail et retrouver une forme d’indépendance, Jolien envoya d’abord son fils dans une école privée pour garçons spécialisé dans la méthode pédagogique de Montessori puis, une fois sa majorité atteinte, à la Marine royale néerlandaise. A vrai dire, ces années de secondaires furent assez tranquilles. Il restait un jeune homme en retrait bien qu’un peu moins qu’au domicile familial, difficilement approchable car très peu commode avec ceux qui osaient venir vers lui. Mais au fil des années, il sut se faire quelques camarades de chambrée avec qui il ne manqua pas de monter des coups fumeux pour rendre fou le personnel en charge de leur surveillance. Peu d’amis donc, mais de ceux qu’on oublie pas de si tôt. Il continua de correspondre avec eux dans un premier temps par courrier puis ensuite via whatsapp. A la Marine royale, il fut très vite apprécié pour sa rigueur et son sens du travail bien fait, un peu moins pour son caractère taciturne. Il se sentait à sa place dans cet environnement très strict et estimé à sa juste valeur. Il fit partie d’une composante qui participait à la lutte contre le narcotrafic en mer durant quatre des cinq années qu’il y passa. La plupart de ces collègues étaient alors plus âgés que lui.
En parallèle à son travail, le jeune sous-officier de 21 ans rencontra Leena. Fille de son capitaine de vaisseau, elle venait chaque fois qu’ils mettaient pied à terre pour voir son père et discuter avec les jeunes soldats. Elle était employée de pressing dans une petite boutique en bord de mer et un jour, alors que le jeune homme se tenait en retrait des autres soldats, les yeux tournés vers le large, elle était venue lui parler. A vrai dire, il n’avait jamais trop fait attention à elle. Ou aux femmes en général. Après tout, il avait passé la majorité de sa vie dans des milieux très masculins où les femmes n’étaient pas légion et il n’était pas d’un naturel très curieux. Elle lui avait gentiment fait remarquer le trou au niveau du coude de son uniforme. Il avait répliqué sèchement qu’il le savait très bien et que ce n’était pas la peine de le lui faire remarquer, agacé qu’elle juge ainsi sa tenue et qu’elle fasse apparaître ainsi ces imperfections. Elle avait rigolé, un rire léger comme des petites clochettes qui s'entrechoquent. Même s’il avait aimé le son de ce rire, il ne savait pas si elle se moquait de lui, aussi avait-il entrepris de faire la tête. Elle s’était contentée de prendre du fil et une aiguille et de raccommoder son uniforme, un sourire amusé aux lèvres. Après cela, ils avaient souvent discutés au bord du bastingage lors des retours de mission du jeune militaire, à son grand damne, lui qui était toujours persuadé que la jeune femme le cherchait ou se moquait de lui. Il fut d’autant plus surpris lorsqu’elle l’embrassa quelques mois plus tard. Après cela, il se détendit un peu. Leena lui rappelait une douceur qu’il avait oubliée après toutes ces années. Elle était capable de lui tirer un rictus proche du sourire et trouva une place jusqu’à son cœur. En mars 2012, les deux jeunes gens se fiancèrent. Les amis du collège privé du jeune homme ne manquèrent pas de lui prévoir un enterrement de vie de garçon mémorable. Un des meilleurs moments de sa première vie. La grande et vertigineuse montée du bonheur avant une descente abrupte et violente. Le pire roller coaster dans lequel il avait embarqué.
Il fut aux premières loges des inondations qui ravagèrent son pays, et fut d’ailleurs mobilisé pour venir au secours des civils. Il n’aurait jamais cru que ces longues journées de pluie auraient cette ampleur sur sa vie, ce n’était pas les premières inondations qu’Amsterdam essuyait, mais jamais il n’avait rien vu de tel. Il avait encore le souvenir du regard terrorisé des gosses qu’il avait aidé à l’époque. Il ne se souvenait pas de tous les visages qu'il avait croisés, ni de tous les cadavres qu'il avait dû par la suite couvrir de drap, mais il se souvenait surtout de cet atmosphère de chaos teinté d'une lourdeur irrespirable. Et de cette angoisse de ne pas savoir si sa famille était à l'abri. D'autant que sa mère, Leena, son commandant, ces collègues, la plupart vivaient en bordure de mer dans le quartier de son enfance. Il se souvenait cependant de cette gamine qu'il avait secourue à l'époque sans savoir ce que signifiait son étrange pendentif et sans comprendre pourquoi beaucoup de passant ne s'était pas arrêté avant pour l'aider. Il s'en souvenait probablement car la gamine était parvenue par un moyen qu'il ne soupçonnait pas de le retrouver. Elle s'était rendue plusieurs fois au port pour lui raconter des choses ou lui offrir des objets incongrus comme un machin en cuir dont il ne comprenait toujours pas l'utilité aujourd'hui. Puis plus de visites pendant un long moment. Jolien et Leena furent portées disparues, comme un grand nombre d’autres, la majorité de ces amis du collège qu'il devait voir deux jours plus tard pour fêter son enterrement de vie de garçon. Certains d'entre eux avaient d'ailleurs rallier Amsterdam sans vraiment se soucier des niveaux anormalement élevés de la mer dont les journalistes parlaient depuis quelques jours. Le corps de Leena fut retrouvé quelques mois plus tard et identifié grâce à une fine bague d’argent et une fracture du poignet datant de sa jeunesse. Farah -dont l’appartement était plus enfoncé dans les terres- fut mise en lieu sûr par des pompiers et échappa à la noyade.
Elijah n’eut pas le temps de pleurer ces pertes, l’argent manqua très vite au jeune homme pour subvenir aux besoins de sa sœur dans la période troublée qui succéda à la catastrophe qui s’était abattu sur son pays. Elijah qui était alors toujours soldat et luttait plus que jamais contre le trafic maritime se mit à accepter des pots de vin de la part des trafiquants qu’il avait jusque-là combattu, et particulièrement des Eindhoven -un nom connu des militaires mais dont la présence était étrangement excentré de leurs activités habituelles. Ce petit manège fut très rapidement mis au grand jour par une enquête et il fut renvoyé. Faute d’un nombre de preuves suffisantes, les choses en restèrent là.
Il avait mis un doigt dans l’engrenage et manquait toujours cruellement d’argents aussi devient-il Soldat pour la famille Eindhoven qui recrutait alors beaucoup, après sa toute nouvelle implantation au port d'Amsterdam. Il monta rapidement les échelons grâce à son expérience, sa rigueur et sa connaissance du terrain malgré des débuts difficiles en partie causée par son passé militaire et les arrestations qu’il avait pu effectuer parmi les membres de la famille. Pas forcément apprécié de ces congénères, il devient cependant rapidement respecté pour ses accomplissements -et craint pour son caractère indocile qui s’était empiré après les inondations- au point qu’il passa très vite Capo. Avec les années, le jeune Elijah qui s’était souvent montré taiseux dans sa jeunesse, apprenait à donner son avis, ne laissant plus sa langue dans sa poche.
Mais la crainte et le respect n’était pas de très bon terreaux pour construire des relations amicales, chose avec laquelle Elijah avait toujours plus ou moins lutté. La solitude devient quotidienne et encore plus omniprésente alors qu’il passait sa vie en communauté. Il ne connaissait qu’un moyen de noyer son chagrin, enseigné par son enfance. L’alcool, la colère et les disputes. Mais plus il buvait, plus la colère était forte, plus les autres le craignaient, plus il buvait. Et si le jeune homme supporta son attitude de longues années, vient un jour où cette solitude atteint un point où il fut forcé de la gérer autrement, parce que les autres eux, n’en pouvaient plus de lui. C’est ivre mort, après s’être battu violemment avec un de ces crétins de sous-boss des Eindhoven qui ne l’écoutait jamais, un type qui formait des jeunes n’importe comment et qui lui avait fait visiter ces installations dans la journée, qu’il atteignit ces limites. Il s’était mangé une belle rouste, une mise à pied de plusieurs jours pour avoir posé la main sur un sous-boss et une convocation à un atelier de gestion de la colère. Lui qui vivait dans des dortoirs miteux avec une partie de ces congénères avait aussi été mis à la porte de sa couchette pour la durée de la sanction. Elijah était un être humain avant tout alors il avait sorti son téléphone, mécaniquement, histoire d’appeler un ami qui pourrait l’héberger le temps que les choses se calment. Il avait ouvert son carnet d’appel. Scrollé. Le numéro de sa petite sœur, celui de son aide soignant, celui de sa mère et de Leena qu’il n’avait toujours pas eu le courage d’effacer, la pizzeria du coin, son putain de médecin traitant, ces quelques amis de l’internat qui n’habitaient plus à New Amsterdam depuis longtemps, le type qui lui réparait occasionnellement son vélo, le numéro de la Croix Rouge, et quelques noms sur lequel il ne parvenait même plus à mettre de visage ou de métier. Et il avait atteint le bas de son répertoire. Ok. Il avait fini par appeler Leena. C’était toujours ce qu’il faisait quand il était en galère. Son répondeur lui mettait du baume au cœur, l’aidait à savoir quoi faire, l’apaisait et lui permettait de relativiser. Mais au lieu du tuuuut rassurant de la sonnerie, un message à la voix robotique lui avait immédiatement signalé que le numéro n’était plus attribué. Il avait rappelé. Une fois, deux fois, dix fois. Il ne comprenait pas ce qui avait pu se passer. Il avait appelé Vodafone pour essayer de comprendre. Il avait bien passé deux heures à s’embrouiller avec une connasse de standardiste qui lui répétait qu’elle ne pouvait rien faire pour lui et lui demandait d’arrêter de s’énerver. C’était certainement la même conne que celle qui lui avait expliqué que s’il voulait laissé un message sur le répondeur de Leena, il fallait qu’elle vide sa boîte de réception. Il avait donc fini par exploser son téléphone sur les pavés dans un accès de rage. Et dormir dans une chambre d'hôtel miteuse. Sans pizza en prime. Le tout après avoir pioncé deux heures dans un coin à l’atelier de gestion de la colère. Quelle belle journée de merde.
Une journée dont il tira un unique enseignement. Non non, rien à voir avec la colère. Il décida de ne plus dépendre entièrement des Eindhoven, et d’arrêter de vivre dans ces vieux dortoirs puants où l’intimité était un concept étranger et où il ne s’était jamais senti à sa place. C’est donc à cette époque-là qu’il se mit à retaper un vieux Cabin-Cruiser de 7 mètres et demi de long qu’il sauva de la casse et sur lequel il décida de vivre, faisant de ce bateau sa première maison rien qu’à lui et son bien le plus précieux. Le vieux rafio affectueusement baptisé Stijn lui apprit à se montrer davantage polyvalent et lui permit d’exploiter ces talents manuels. Ces moments de calme paisible avec Stijn l’aidèrent plus que les ateliers, et il apprit petit à petit à canaliser sa colère pour retrouver un tempérament plus calme et lucide, qui lui ressemblait davantage, et qui n’était plus dicté par les affres de l’alcool. Son bateau était le meilleur des médicaments pour apaiser Elijah.
C'est un peu après cela, en 2019, qu'il avait revu la gamine des inondations. Qu'il avait comprit qui elle était. La fille de la matriarche Maaiers. Katrijn. Il avait reçu un appel un soir d'une ado dont il ne reconnaissait pas la voix mais qui avait l'air ivre. Mû par son instinct paternel et inquiet pour l'ado, il était allé la récupérer à la sortie d'une boite et l'avait ramené sur son bateau. Katrijn avait bien changée mais il la reconnut tout de même. Le collier, les yeux, les traits principaux du visage. Lui avait tenu les cheveux alors qu'elle vomissait par dessus bord. L'avait laissé dormir dans sa couchette et était resté sur le pont de son bateau pour une nuit à la belle étoile. Il se souvenait avoir passé ces longues heures de calme à se demander si c'était le genre d'expérience qu'il aurait pu vivre un jour si Leena n'était pas morte. Après cela, Katrijn avait découché plusieurs fois sur son bateau. Il avait reçu de nombreuses lettres de menace de la Matriarche mais ne s'était jamais résolu à repousser la jeune femme lorsque cette dernière cherchait à échapper à l'autorité parentale.
Après la mort de Jones en 2019, le sous-boss avec qui il s’était de nombreuses fois embrouillé, il fut dépêché sur les lieux pour mener l’enquête. La découverte du putsch de ce dernier ébranla quelque peu les fondations stables de la famille Eindhoven et pour la première fois le jeune homme reçut ses ordres directement de la bouche du Parrain, ordres qui constituaient à éliminer tous les membres de la Famille Eindhoven ayant trempés dans cette affaire de manière plus ou moins consciente. Il s'agissait probablement de l’une des missions les plus compliquées à laquelle le jeune homme fut confrontée. Mission qu’il fût tenu de garder secrète pour maintenir la crédibilité du Parrain ainsi que pour assurer sa propre sécurité. En effet, difficile de descendre ses pairs et espérer ne pas entendre parler de vengeance à son encontre. Après cela, le Parrain lui confia régulièrement des missions provenant d’ordre direct.
Concernant le deuil de Leena ou même celui de sa mère, il resta encore dans le déni quelques mois. Et s’est finalement en accompagnant un jeune Soldat, qu’il avait pris sous son aile - Soldat qui avait perdu son frère depuis peu…- à un groupe de parole qu’il en eut pleinement conscience. Les dires des uns et des autres à cette réunion lui paraissaient particulièrement familières et lui parlaient un peu trop pour qu’il puisse les ignorer. Il décida d’intégrer un de ces groupes de paroles dédiés au deuil -un peu excentré de sa zone d’influence pour éviter de croiser un membre des Eindhoven. Il avait beau y parler très peu, ces réunions l’aidèrent à retrouver un semblant d’équilibre dans sa vie et lui permirent de se sentir moins seul.
Avec le temps, Kat' cessa de lui rendre visite ou de lui passer des coups de fil à des heures extravagantes. Elle avait probablement mieux à faire. Elijah se doutait des responsabilités qui devaient s'accumuler sur ces frêles épaules au fur et à mesure des années. Et bien qu'il mourrait d'envie de savoir comment elle se portait, il savait que chercher à s'informer sur elle étant donné sa propre ascendance au sein des Eindhoven ne ferait qu'attirer des ennuis à l'adolescente.
Il prit un filleul sous son aile au groupe de parole, un certain Johannes. En tant que parrain, il était là pour aiguiller le jeune homme dans son deuil et l'aider du mieux qu'il ne le pouvait. Il s'appliqua autant qu'il le put à cette tâche, très investit dans ce nouveau rôle. Il se prit rapidement d'affection pour Jo' et son caractère simple qui était plus facile à gérer pour Elijah que celui de la majorité des personnes qu'il avait rencontré dans sa vie. Enfin... Quand ce dernier ne s'amusait pas à le tourner en bourrique... Ce qui arrivait tout de même régulièrement. Engrangement, ce gamin lui disait vaguement quelque chose.
Après de nombreuses années en tant que Capo et plusieurs grandes missions couronnées de succès, le parrain de la famille Eindhoven trouva judicieux de s’armer de ses commentaires acerbes mais astucieux afin de mieux gérer son empire. Il était toujours bon d’après lui de s’entourer de personne capable d’exprimer des divergences d’opinion plutôt que de frotte-manches qui acquiesçaient sans jamais remettre les ordres en question. C’était une grande première pour la famille Eindhoven vieille de plusieurs centaines d’années de voir apparaître un Conseiller n’étant pas né directement dans la Famille et la nouvelle fut difficile à digérer pour beaucoup, qui mirent longtemps à accorder leur confiance à Elijah.
S’il prenait encore régulièrement part à des missions sur le terrain, son rôle de Conseiller le fit entrer dans une vie plus routinière. C’est à peu près à cette époque-là qu'il adopta une perruche anglaise du nom de Galena dont le propriétaire ne voulait plus. L’animal avait perdu son compagnon et adopté un comportement plutôt agressif et il leur fallut du temps pour apprendre à cohabiter.
Après six ans en tant que conseiller du parrain, celui-ci disparut dans des circonstances étranges, le 14 février 2032. Des rixes s’engagèrent au sein de la famille Eindhoven pour savoir qui en serait le remplaçant temporaire. Trop impopulaire pour lancer sa propre campagne et ne souhaitant de toute manière pas accéder à la tête de sa famille, bien conscient des responsabilités que cela impliqueraient, Elijah fut malgré tout nommé intérim pour garder les affaires de la famille en ordre en attendant qu’un successeur soit trouvé (et il l’espère, très vite !). Elijah décida de mener l'enquête auprès des Wanhoop afin de s'assurer que les assassins de Hendrix n'était pas coupable de cette disparition. Il avait en effet ouïe dire qu'un de ces jeunes assassins avait monté les échelons jusqu'à devenir le Conseiller du Parrain des Wanhoop, un certain Number One. Après enquête, il décida de proposer une confrontation avec le jeune Conseiller pour tirer définitivement les choses au clair et s'assurer que les Wanhoop ne profite pas des querelles internes des Eindhoven pour leur sauter à la gorge. Vous n'imaginez pas sa surprise lorsqu'il s'est retrouvé nez à nez avec Jo'. Si si Jo'. Son filleul du groupe de parole. Je peux vous dire que cela faisait longtemps qu'il n'avait pas perdu son sang froid aussi vite.
En attendant, il a été sommé par plusieurs sous-boss de laisser de côté son rôle de Capo et ses missions sur le terrain car il est temporairement considéré comme un élément trop important de la Famille pour risquer sa vie, en tout cas, tant qu’aucun successeur n’est choisi. Bon, après c’est Elijah, il fait ce qu’il veut. Il a aussi été sommé de prendre ses quartiers dans le QG le temps que l’affaire soit réglée mais le Conseiller a fermement refusé. Il a tout de même du faire des concessions et Stijn est suivi comme son ombre par un plus gros bateau, prêt à intervenir en cas de besoin.
D’un point de vue fréquentation amoureuse, Elijah n’a eu que quelques brèves aventures avec d’autres femmes, après la disparition de Leena, qui n’ont jamais duré bien longtemps. Souvent parce que je cite : "Il n'est pas très impliqué, ne souhaite pas communiquer, veut tout contrôler et semble posséder les capacités émotionnel d'un concombre de mer. Bref, il a peut-être une belle gueule mais c'est le pire coup de ma vie." Alors qu'Elijah trouvait quand à lui que ces partenaires étaient souvent trop intrusives, bavardes, fatigantes ou superficielles. Il se montre souvent assez distant avec ces semblables, même s’il prend toujours le temps de prodiguer des conseils aux jeunes novices de la Famille. Le seul regret qu’il tire de cette vie solitaire est l’impossibilité pour lui d’avoir des enfants. Mais heureusement, il est moins seul depuis que Galena cohabite avec lui.
Il ne rend pratiquement jamais visite à sa sœur Farah, bien qu’il lui envoie régulièrement de petites sommes d’argent qu’il blanchit lui-même via des transferts à une société écran qu’il a monté en Iran pour éviter de la mêler de trop prêt à la Famille ou à toute activité frauduleuse. Cette dernière le pense toujours membre de l’Armée et suppose qu’il continue de lui verser une partie de son salaire. Elle vit une romance à l’eau de rose avec son ancienne aide à domicile et semble plus heureuse que jamais, ce qui permet à Elijah d’avoir l’esprit tranquille et de ne pas s’inquiéter pour elle.
La conversation whatsapp est plus silencieuse chaque années qui passent, mais de temps en temps, il reçoit des nouvelles de ces quelques amis survivants. La plupart ont refait leur vie, sont mariés, ont des gosses et semblent heureux. La vie continue.
Katrijn De Joonckheer
Félicitations, ta fiche a été validée par les membres du staff ! C’est à partir de maintenant que ton aventure commence au sein de OWL.
Tu es ainsi un membre de la mafia Eindhoven en ayant le rôle de Conseiller.
N'oublie pas de signer le règlement en postant le message "Lu et approuvé".
Tu retrouveras tous les liens dont tu peux avoir besoin pour t’ancrer dans l’univers du forum juste en dessous. En espérant que tu t’amuseras avec nous !
Ceci est le compte administrateur du forum. Il joue le rôle d'un PNJ, le maire de New Amsterdam.
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