Alors, comment était-il arrivé là ? Sur les docks, à quelques pas de là où il avait sauvé Ariel, entouré de Eindhovens prêts à lui faire la peau alors qu'il était totalement déguisé en lapin blanc ?

Son ami Edward était venu le voir depuis Londres. Il avait pris un billet d'avion pour visiter New Amsterdam en compagnie d'Ethan, le parfait guide touristique. Cela faisait trois jours qu'il avait posé le pied sur la capitale, et c'était un amoureux de la fête. Alors il avait décidé d'organiser une petite soirée déguisée, en ramenant tous ses amis de Londres. Et quelle soirée ! Elle avait commencé à à 18h, et malgré minuit passé elle battait encore son plein. Comme Ethan travaillait le lendemain, il avait du la quitter plus tôt, à contre coeur, dans son déguisement de lapin blanc.

Et traverser les docks en lapin blanc à minuit passé, ce n'était pas la meilleure des idées. Ethan savait se défendre, ce n'était pas un problème, mais être la cible d'hommes mi-soûls mi-fatigués, et dans une humeur à harceler de jeunes hommes profitant de la vie plus sainement qu'eux.

Il ne voulait pas se battre, alors au début il avait simplement ignorer leurs salutations insultantes et dangereuses. Puis l'un d'eux l'a rattrapé pour lui saisir l'épaule et le coincer sur un mur.

- Je vous conseille de rentrer chez vous monsieur, lui dit Ethan sans trembler.

Déjà qu'agresser quelqu'un était passable d'un passage chez la police, mais s'il s'agissait d'un membre des forces de l'ordre, cela allait empirer son cas. En tout cas, il a ri à gorge déployé avant de répéter à ses amis les paroles d'Ethan. Ils n'ont pas tardé à faire écho à ce rire, puis à le rejoindre afin d'encercler Ethan.
Il était policier et entrainé, certes, mais ça allait s'annoncer compliqué de s''extirper de cette situation. Et appeler quelqu'un n'était pas une solution, son téléphone allait finir sur Ebay ou dans l'eau.

Quelle idée de rentrer seul dans ces habits... Ethan vivait vraiment dans un monde enchanté où les méchants n'existaient pas.
   

Son expression emplie de sérieux entrait en contradiction avec son accoutrement. Il peinait à se faire respecter. L'un des hommes qui l'entourait s'amusait avec son oreille de lapin, lui donnant des pichenettes pour la faire trembler. Il pensait probablement que son attitude de brute abrutie allait générer de la peur chez Ethan. Il se trompait. Le blondinet faisait face à des criminels tous les jours dans une ville où la mafia était une partie intégrante de l'économie de la capitale. Tant et si bien qu'elle s'était introduite au Zygomar sans pression, et ça se ressentait de plus en plus chaque jour où il posait les pieds sur son lieu de travail.
En tout cas, son regard ne trahissait d'aucune peur. Seul son poing droit témoignait du grignotement que subissaient ses intestins. Son stress grimpait en flèche. Il était acculé dans un endroit où peu de gens osait s'aventurer en pleine nuit, dans un quartier aussi mal famé. Il n'aurait pas d'autre choix que d'user d'un effet de surprise pour s'échapper de la situation, et courir aussi vite que possible. Il n'était pas musclé, et les restes de la soirée coulaient encore dans ses veines. Il ne pourrait jamais mettre à terre autant d'hommes.

Puis, son effet de surprise s'invita sous ses yeux. Une jeune femme vêtue dans un costume similaire au sien. Enfin, pour la thématique lapin tout du moins. La forme était plus dénudée et osée, dirons nous. Il ne lui fallut pas longtemps pour reconnaître ces traits. C'était la fille qui était venue le voir sous la table, pendant sa crise d'angoisse à la soirée d'Halloween. Il ne voulait pas qu'elle se fasse attaquer, elle aussi. Mettre un civil en danger, ce n'était pas...

Elle lui montrait un des gars avec son menton, et il lui fit les gros yeux pour qu'elle ne s'en mêle pas. Son autorité était nulle à en juger par les futures actions de la bunny girl, en train de rouer de coups sans trembler. Il n'attendit pas pour rejoindre la partie, et balança son poing dans le visage de l'homme à sa droite, distrait par son effet de surprise sorti de nulle part. Il était entraîné, alors son coup de poing bien placé couplé à sa force suffit à le mettre KO. Il se secoua la main tout de même, grimaçant sous le choc du coup. Puis il jeta son pied dans le cou du second assaillant, ne sachant plus face à qui il devait se défendre. L'homme enroula sa main autour de son cou, ayant été coupé dans sa respiration par la frappe d'Ethan qui enchaina en imitant les techniques de sa comparse lapin et utilisant le même pied pour lui offrir un voyage dans la stérilité. L'homme accompagna son mouvement en se jetant au sol, crachant l'air en tentant de reprendre une respiration normale.

Ne souhaitant pas rester, il posa sa main entre les omoplates de la jeune fille pour l'inciter à le suivre dans sa course. Il fit plusieurs mètres en courant, ses oreilles de lapin se balançant au rythme de ses pas. Puis il se retourna, soulagé de pouvoir observé ces hommes soûls en train de se mouvoir au sol comme ils pouvaient.
Haletant, il posa ses yeux sur la bunny girl avant de la remercier et de saluer son courage :

- Merci pour l'aide... Et je savais pas que tu savais te battre, c'est ouf !

Soudainement fatigué, il s'étira le dos en arrière, les mains sur les hanches en poussant un souffle endolori. Puis il secoua la tête en avant, voulant se remettre les idées en place. Mais aussi pour se réveiller. Bon sang, qu'est-ce qu'il venait de vivre ?

- T'as un courage incroyable, où est-ce que tu as appris à te battre comme ça ?
   

Malgré les débuts de leur soirée quelques peu catastrophiques, l'ambiance était assez bon enfant. Les deux étaient à bout de souffle à cause de leur altercation musclée et de leur fuite à grandes enjambées. Ethan se tenait toujours le dos, comme s'il était bloqué à force de s'étirer. Il avait l'habitude du sport, là n'était pas le problème. Mais la course était son point faible. Après tout, il était surtout un skieur, pas un athlète.
Et elle entretenait cette atmosphère détendue en répétant une chorégraphie. Elle était maladroite mais rythmée, et avec ce qu'ils venaient de vivre, c'était une preuve d'endurance. Il sourit de toutes ses dents, admirant les yeux pétillants cette danse de la victoire.

- Dans une chorégraphie de K-Pop, bien sûr !

Un rire se glissa hors de ses lèvres, et il se mit à l'imiter en portant sa main près de sa joue formant la moitié d'un cœur. Cette pose était, bien entendu, accompagnée d'un clin d'œil. Ce qu'il appréciait dans cette interaction, c'était qu'elle était naïve et dénuée d'intentions étranges. Et surtout, il était heureux de découvrir les talents de ses récentes rencontres. Et leur bon goût pour des déguisements.
Il n'avait pas tout de suite relevé, trop occupé à surveiller sa survie et la sienne, mais elle était une lapine un peu moins vêtue que lui. Il aurait bien voulu échanger son déguisement avec le sien, juste pour qu'elle ne se fasse pas emmerdée par des gros lourds sur la route. Mais il n'était pas son sauveur, et elle savait probablement ce qu'elle faisait. Et puis, il y avait peu de chances pour qu'il rentre dans son costume à elle...

- Mais ! Tu es Ethan ! D'Halloween ? Oh Mon Dieu, tu ne te souviens pas ? Everdina, de la cabane sous la table !

Alors qu'elle se désignait, il opina vigoureusement. Il l'avait reconnue tout de suite, ayant une bonne mémoire visuelle et physionomique, mais il avait oublié son nom. Il était bien content qu'elle le lui ait répété. Il aurait du poser une question qui lui aurait procuré du malaise...
A la place, il lui répondit avec entrain :

- J'ai l'impression qu'Halloween n'est pas terminé !

A en juger par leurs costumes, ils pouvaient à tout moment frapper aux portes et demander un bonbon ou un sort. Certes, la date n'était pas la bonne, mais les looks n'en démodaient pas. La seule chose qui leur manquait était un petit panier ou un sachet pour y sécuriser leur précieux butin sucré.
En reprenant son souffle, il ne put s'empêcher de penser qu'une jeune femme aussi courageuse et de toute évidence entraînée serait un excellent élément dans les forces de l'ordre. Elle n'avait pas hésité un seul instant à venir l'aider, et à foutre une raclée synchronisée avec Ethan à ces hommes à la dérive.

Il se passa la langue sur les lèvres, emporté par l'excitation du moment :

- Je sais pas ce que tu fais exactement mais, je peux pas m'empêcher de me dire que tu serais top dans la police !

Il se rendait bien compte que sorti comme ça, c'était bizarre. Il s'empressa alors d'éclaircir ses propos :

- Je dis pas ça pour te flatter, mais je suis lieutenant au Zygomar et vu comment t'es forte et courageuse, ce serait hyper chouette de t'avoir en tant que collègue !

Il affabulait encore dans son monde de bisounours. Il était loin de se douter que cette jeune demoiselle déclinerait sûrement l'offre gentiment, étant déjà promise à une vie de délinquance extrême. Elle n'aiderait probablement pas la veuve ou l'orphelin, trop occupée dans le futur à écraser des vies pour faire survivre sa famille.
Mais aux yeux d'Ethan, elle était d'une gentillesse qu'il manquait dans les rangs de la police. Et d'une bravoure que certains agents n'avaient pas, à commencer par lui-même.
   

Ce qui était étrange, chez ce jeune anglais, c'était que la grande taille d'Everdina ne l'avait pas surpris. Il avait encore cette vision du monde où les chaises surplombent le corps et les parents se voûtent pour enlacer leurs enfants. Du haut de son mètre soixante-dix-huit, il n'avait pas perdu son habitude de lever les yeux pour admirer le monde. Une qualité enfantine qui lui faisait parfois défaut. Bien qu'en cet instant, il fut surtout interloqué par ce léger dépassement qu'arborait fièrement Everdina. Il eut une légère expression de surprise, presque aussitôt effacée par un sourire chaleureux.

- Ethan, je ne peux pas, j'ai dix-sept ans.

Et la voilà de retour, cette surprise. Elle ne voulait pas le quitter, finalement. Elle voulait laisser son empreinte sur son visage pour de bon, et son insistance avait réussi à lui tirer une expression stupéfaite. Il n'aurait jamais imaginé qu'elle pouvait être mineure. Certes, elle avait encore quelques traits juvéniles, notamment accentués par la douceur de son visage ou de son caractère, mais le jeune lieutenant avait bien du mal à s'arrêter à de tels stéréotypes physiques. Il prenait souvent sa grande soeur en exemple. Tout le monde pensait qu'elle était plus jeune que lui, de par la rondeur de son visage.
Il exprima sa confusion, s'excusant presque instantanément :

- Oh désolé, j'aurais du demander !

Elle ne semblait pas lui en tenir rigueur, ayant probablement voulu le taquiner.

- Oh, je suppose que tu travailles avec Hendrick Wubbo ? Je parie qu'à vous deux, vous attrapez plein de mafieux !

Ethan eut un petit rire amusé en la voyant brandir son bras, dévoilant sa musculature. Il croisa les bras et grimaça, presque gêné de devoir répondre à une telle question. Ethan et Hendrick, c'était un sacré duo... Ils avaient bien du mal à faire naître le sérieux dans une situation. Cela leur arrivait, lorsqu'ils se retrouvaient face à quelques dangers qui nécessitaient une réelle concentration. Des vies dépendaient de leur travail et de la réussite de leurs missions. Ils ne pouvaient pas tout prendre à la légère. Et de toute façon, aucun des deux ne le permettraient.
Mais en dehors de ces rares cas, et bien...

- Oui, j'adore Hendrick ! C'est vraiment devenu quelqu'un d'indispensable ! Mais...

Toujours les bras croisés, il haussa les épaules, presque embarrassé. Indispensable, c'était presque un euphémisme. Rien que de penser à lui, il avait le ventre qui le chatouillait et la chaleur qui lui piquait les joues. Cela faisait un mois maintenant que ses sentiments s'étaient brusquement réveillés sans qu'il puisse avoir son mot à dire. Et plus ça avançait, plus il avait du mal à contenir ce qu'il ressentait et ignorer leur signification. Il était bien au courant, consciemment, de ce que ça voulait dire. Mais il ne pouvait les accepter, pour le bien de leur amitié.

- Enfin, on a pas vraiment l'opportunité d'être beaucoup sur le terrain.

Ethan semblait hésiter. Parce qu'il ne la connaissait pas vraiment, mais aussi parce qu'il ne voulait pas l'embêter. La pauvre, mineure, était dans une tenue des plus révélatrices. Il voulait qu'elle rentre le plus vite possible chez elle.
Le poing devant sa bouche, il s'éclaircit la voix par une légère toux.

- Tu veux que je te raccompagne jusque chez toi ? Je serai assez rassuré, surtout après ce qu'on a vécu avec les zigottos là-bas et bah...

La paume de la main vers le ciel, elle désignait avec lenteur la tenue qu'elle portait qui n'était pas adéquate. Enfin, elle était libre de porter ce qu'elle souhaitait, qui était-il pour la juger dans son accoutrement ? Il était juste inquiet pour sa sécurité. Être dans de tels habits dans ces quartiers à cette heure, ce n'était pas recommandé...

- Et puis, on pourrait un peu discuter parce que je pense que j'aurais besoin d'un peu de conseils... Surtout si tu connais Hendrick.

Soudainement pris par une timidité, il joua avec son pied sur le sol, les bras derrière son dos. Il ne savait pas trop comment aborder le sujet, mais il ne pouvait pas imaginer qu'une jeune fille aussi attentionnée et à l'écoute ne puisse pas être bonne conseillère.
Alors, en amorçant un pas, aussi bien pour la raccompagner chez elle que pour se donner du courage, il osa :

- Parce que... Bon, je te fais confiance pour rien lui dire, mais ça fait un moment que...

Avant de se raviser :

- Non, laisse tomber !
   

D'ordinaire, il aurait étalé ses émotions sous les yeux d'Everdina sans broncher. Il était cette franchise et honnêteté émotives qui manquaient à la plupart des personnes. Ce qui l'empêchait d'agir comme à son habitude, c'était de la façon dont il traitait ses sentiments depuis le début. Il tentait de les étouffer, de les balayer sous le tapis en espérant qu'ils disparaissent. Il voulait vivre une amitié fusionnelle sans ambiguïté. Libérer Hendrick de cette émotion qu'il n'a probablement pas voulu.
L'anglais était pourtant conscient de cette incapacité de contrôle sur ce qu'il ressentait. La prise de conscience a été si rapide qu'il se demandait s'il n'était pas attiré depuis le début par Hendrick. Bien qu'en toute honnêteté, il n'en savait rien.

- Je ne connais pas si bien que ça Hendrick. On s'est juste vu deux fois. Mais ça a été une rencontre vraiment importante pour moi.

Ethan opina. Pas qu'il comprenait l'importance de cette rencontre, mais parce que lui aussi Hendrick est devenu un élément crucial dans sa vie. Depuis qu'il l'avait rencontré, il avait bien du mal à imaginer son quotidien sans que sa chevelure rouge ne la colore. Son entrain, son énergie, son optimisme avaient su remplir ses journées de bienveillance et de simplicité. Il adorait passer des heures en sa compagnie. Être son partenaire était un véritable cadeau que la vie professionnelle lui avait fait.

- Je suis en foyer. Les Acacias. Mes deux parents sont décédés. C'est Hendrick qui est venu m'annoncer la mort de mon père. Il voulait le faire personnellement parce qu'il le connaissait, contrairement à moi.

Les yeux du lieutenant se levèrent vers elle, surpris. Elle avait 17 ans et était désormais orpheline. Et pour ne rien arranger, elle n'avait jamais connu son père... Une part de lui se demanda pourquoi lui annoncer la mort d'un inconnu ? Après tout n'était-il pas déclaré mort dès lors qu'il avait posé le pied en dehors de la maison, abandonnant mère et enfant derrière lui ?
À ses yeux, il n'y avait rien de plus important que la famille. Il avait bien du mal à trouver de la sympathie dans ce père absent. Mais il fut rapidement rattrapé par ses valeurs. Il ne connaissait pas l'histoire de cet homme ni les raisons de cet abandon. Bien que dans la majorité des cas, cet acte était motivé pour des raisons égoïstes...

- Je suis désolé...
- Se confier ça fait du bien. Ca n'a jamais tué personne. Les secrets, ça ne tue que ceux qui les portent. Alors tu peux me raconter, ça va te faire du bien. Ca me ferait même plaisir de t'alléger un peu.

Ce n'était pas tant que ça un secret. Il voulait surtout pas que cela devienne un problème dans le futur. Il tenait à leur amitié plus que tout, et la gâcher lui ferait aussi mal qu'une rupture amoureuse. Il ne se permettrait jamais de provoquer une rupture amicale. Encore moins avec Hendrick et pour une raison aussi stupide que quelques sentiments oubliables. Ils étaient tenaces, c'était là le véritable problème. Et à chaque instant, il risquait de tout balancer.
Ce n'était pas ce qu'il souhaitait.

Les mains dans les poches de son costume de lapin, il était pourtant bien d'accord avec Everdina. Garder des choses pour soi, secret ou pas, ce n'était pas sain. Et si elle connaissait Hendrick de loin, il n'y avait pas de risque qu'elle aille lui répéter ses dires. Après tout, elle semblait avoir ses propres problèmes et surtout : elle semblait bien incapable de faire du mal autour d'elle.
Il accepta l'intimité qu'elle créa et, les yeux rivés sur sa marche, il débuta :

- Bah... En fait, j'ai un peu peur.

C'était là le vrai fond du problème. Ethan était devenu froussard. Il n'avait jamais été particulièrement courageux, mais il faisait souvent fi des événements périlleux dans les situations. C'était notamment son impulsivité qui le poussait à ignorer le danger.
Mais là, le danger c'était lui-même.

- Parce que Hendrick est vraiment un gars super, c'est vraiment devenu un ami important et en plus, c'est un collègue incroyable.

De ses doigts, il tata son téléphone dans sa poche. C'était rassurant de sentir la coque plastifiée enrober l'objet métallique. Une grande partie de sa vie était à l'intérieur. Pouvoir la saisir avait un aspect de contrôle qu'il perdait chaque jour qui passait aux côtés de son collègue.

- Plus ça va, plus je, hum... Il hésita. Il ne l'avait jamais dit à haute voix. Plus je suis amoureux. Mais c'est un ami, et j'ai pas envie de briser quoique ce soit.

Les joues rouges, il était évident que le sujet le touchait. Il n'avait aucune idée de comment aborder le sujet. Mais ainsi, ça semblait plus simple. Au fond de lui, il sentait un poids s'alléger. Parler était toujours la solution, mais fallait-il encore avoir le courage de le verbaliser pour le rendre réel.