Loon et Laz au lever de soleil

Erwan & Kassie

Kassie sortait du lit de Psyché alors que le soleil ne s'était pas encore réveillé. Elle avait une scène à tourner au lever de soleil, ça demandait d'être debout alors que la majorité de la population était déjà avec Morphée.
Le réveil sonna, agaçant d'emblée Kassie. Elle ne voulait pas réveiller sa copine, et en même temps c'était trop difficile de sortir son bras des couvertures. Kassie n'était définitivement pas une lève-tôt. Surtout qu'elle avait eu le malheur la veille de lui parler de la relation de Laz et du personnage d'Erwan - sans mentionner de nom. Les câlins sur le matelas avaient été plus que satisfaisants, mais la peau de la blonde était marquée.
Bref, elle éteignit le réveil, posa ses lèvres dans le cou de Psyché avant se forcer à se lever.
Elle traîna des pieds jusqu'à la salle de bain, bougonne, et resta un long moment sous la douche. C'était efficace, l'eau, pour réveiller Kassie, mais ça la retardait. Elle rêvassait encore, bras ballants, sous l'eau chaude. Il lui fallut cinq bonnes minutes pour enfin se savonner. Elle se dit que la pauvre Psyché avait sûrement vu ses factures gonfler depuis qu'elle connaissait Kassie.
Oups.
La blonde se promit que, lorsqu'elle aurait son propre appartement, Psyché pourrait prendre autant de bains qu'elle le voudrait.
Enfin non, pas trop.
Juste un peu.
Et avec Kassie.
L'actrice bâilla et finit par couper l'eau. Chaotique comme d'habitude, et franchement bordélique, elle ne fit pas attention à l'eau devant la douche. Ses pieds mouillés rencontrèrent le sol. Elle s'enroula dans deux serviettes et traîna sa carcasse jusqu'à la cuisine où elle se fit un café. Des gouttes au sol venaient trahir son passage et casser avec l'ordre du logis.
Kassie aurait bien voulu préparer un thé au citron pour sa belle, mais il serait froid à son réveil.
Le temps que le café se fasse, Kassie eut une petite idée. Elle se saisit d'un post-it et d'un stylo. Elle griffonna un dessin : deux bonhommes bâtons, avec des jupes. L'une était plus grande que l'autre et semblait avoir de longs cheveux, alors que la plus petite avait un trait comme queue-de-cheval. Encore endormie, l'autrice dessina un petit cœur entre les deux personnages. Puis elle commenta, d'une écriture gauche : "t'as dis non pour les photos, mais t'as rien dit pour les dessins".
Elle rit tout bas, prit sa tasse de café, et traça son chemin jusqu'à la salle de bain où elle finit de se sécher et par s'habiller.
Chaussures, manteau, téléphone dans le frigo pour voir l'heure et ... Bon sang, elle était en retard !

Ce retard ne l'empêcha pas de revenir dans la chambre. Elle s'agenouilla devant le lit, où Psyché dormait à poings fermés. Attendrie, Kassie posa son index sur le bout du nez de sa copine, et chuchota :

- Passe une bonne journée toi.

Elle sourit, et pressa le pas. Il ne fallait surtout pas louper l'aube.

***

Kassie arriva au maquillage pile à l'heure, essouflée. Elle salua l'équipe, remercia la coiffeuse qui lui tendit un café, et s'assit à sa place. Erwan ne devrait pas tarder. Aujourd'hui ils devaient tourner la scène de déclaration d'amour entre leurs deux personnages. L'actrice voulait se concentrer. C'était une scène importante. Les spectateurs devaient croire à cette romance. Celle avec Lia avait beaucoup émue l'audience, il fallait rendre Laz tout aussi attachante, bien que différente.
Kassie se défit de son manteau, se vit dans le miroir entouré de leds, ouvrit grand les yeux et remit aussitôt son manteau. Elle s'enfonça dans le siège, rouge d'embarras. Psyché avait été plus que jalouse hier soir. Kassie avait un suçon de la taille d'une bille dans la nuque. Si c'était ça, la marque laissée sur son cou, elle n'osait imaginer le reste de son corps.
La porte s'ouvrit sur Erwan. Le sauveur de Kassie !
Elle se tourna sur sa chaise, s'aggripant à l'accoudoir, et apostropha bruyamment Erwan malgré l'heure sans penser à lui dire bonjour :

- Erwan ! Je suis foutue !

Elle tira sur l'encolure de son manteau pour lui désigner le suçon. Elle adressait à son collègue un regard de détresse. Elle était foutue. Elle serait la fille facile de l'équipe. Bonjour la première réputation dans le milieu.