2 participants
Aevyn D-Z
Garde du corps de la matriarche
17 décembre
Après un rendez-vous chez le doc pour le suivi de sa cicatrice et de l’état de ces nerfs, elle avait ensuite rejoint Sander pour l’entrainement, où une nouvelle forme de torture si on voulait. Elle était ressortie de là, humiliée, couverte de bleus et courbaturées. Tout ce qu’elle voulait, c’était une douche chaude et dormir.
Aevyn était repassée chez Kriss pour poser son flingue, son couteau OTF, se laver rapidement et remettre ses sapes propres qu’elle avait abandonné chez lui le matin même. Elle avait récupéré son sac de cours et se trouvait dans le bus, heureuse de découvrir que son retard lui permettait de profiter d’un transport à moitié vide dans lequel elle avait l’impression de ne pas s’étouffer. La tête appuyée sur la vitre, son air fatigué et l’heure tardive donnait l’impression qu’elle était une élève studieuse rentrant de cours. Elle n’avait toujours pas avoué à ces parents qu’elle avait lâché les cours. Elle avait trop honte.
Elle ralluma son tél pour lire ces messages, après avoir retiré son gant. Elle avait reçu un vocal de Kassie qu’elle écouterait plus tard, un gif de cet idiot de Joshua et deux messages de Mikael qu’elle ignora -le type n’était pas un mauvais coup, mais seulement quand il la fermait, sinon il était assez insupportable. Puis sa mère lui avait envoyé cinq messages ! Putain elle pouvait pas la lâcher merde ? Elle glissa son téléphone dans sa poche, se contentant de lancer la musique de ces vieux écouteurs, ignorant l’existence des textos de sa mère. C’était bon quoi, elle rentrait, pas la peine d’en faire tout un drame parce qu’elle arrivait trente minutes en retard merde. Elle suça doucement un cachet d’ecstasy, elle avait promis à Klaus qu’elle jouerait avec les garçons « pour une fois » ce soir. Elle ferma les yeux quelques minutes, bercée par le mouvement du bus.
Son instinct la tira de sa somnolence lorsqu’elle arriva pas loin de son arrêt. Elle fit un crochet par le supermarché du coin pour racheter du pain, elle avait remarqué que les petits monstres l’avaient vidé hier lorsqu’ils s’étaient fait leurs tartines. Elle décida de fumer un joint sur le chemin du retour, marchant vite pour éviter le froid et certains regards trop avide ou raciste du voisinage. L’esprit préoccupé, elle faisait les comptes. Ils étaient loin de la fin du mois, et le fric continuait de fondre comme neige au soleil. Elle avait dû demander un délai à Havik le moins précédent pour le remboursement de sa dette -celle qu’elle avait contracté pour les études. Elle savait que Baltus faisait des efforts aussi pour ramener des thunes à la maison, même si elle était toujours en colère après avoir découvert qu’il bossait pour les putains de Eindhoven. Il ne serait probablement pas là ce soir d’ailleurs. Fallait compter sur les bonus de fin d’année aussi. Les parents bosseraient probablement à Noel, t’avait toujours droit à une bonne compensation. Et Vy n’avait plus qu’à croiser les doigts de pas avoir miser sur des poussières en suivant Everdina.
Sinon elle retournerait à ces petits deals de quartier à plein temps, et elle aurait intérêt à se magner le cul si elle voulait retrouver une partie de sa clientèle. Franchement, repenser aux frics qu’elle avait mit dans son flingue lui faisait mal au ventre, mais elle savait que c’était un bien nécessaire. Au pire, si la situation devenait critique, elle irait revendre l’arme, mais se serait en dernier recours. Pour l’instant, elle préférait ne pas y penser.
Arrivée chez elle, elle poussa la porte avec une lassitude palpable et déposa son sac de cours dans l'entrée. Elle annonça d’une voix joviale et beaucoup plus enthousiaste que le visage fatigué ou les pas hasardeux lorsqu’elle avait marché jusqu’ici :
- Je suis rentrée.
Sa mère lui fonça dessus, ne lui laissant même pas le temps de souffler deux secondes ou de saluer sa fraterie. Elle retira sa veste et s’attaqua à ces chaussures alors que cette dernière l’assaillait :
- Aevyn, enfin ! Pourquoi tu ne réponds pas à tes messages ? Où est-ce que tu trainais comme ça ? J’ai invité un collègue ce soir, tu vas voire c’est un charmant jeune homme.
La jeune blonde laissa un sourire débonnaire flotter sur ses lèvres et continua, tout en accrochant son écharpe au porte manteau déjà plein à craquer, ignorant le moulin à parole qu’était sa mère :
- J’étais occupé désolée. J’ai ramené du pain. On avait décidé de faire quoi au menu ce soir ? Soupe ?
Cette dernière secoua la tête à la négative :
- Je me disais que pour Rowan on pourrait faire le chili con carne, c’est plus conviviable et ça tient mieux au corps.
Aevyn plissa les yeux, essayant de traiter les informations que ça mère venait de lui donner. Cette dernière lui précisa face à son visage d’incompréhension :
- Rowan c’est mon collègue. Il m’a dépanné quand j’ai dû prendre mes congés en octobre et le mois dernier. Sans lui, je me serais sûrement fait virer. Il joue avec tes frères. Mais ne soit pas timide… Salue le.
Sa mère s’écarta pour qu’elle puisse apercevoir la table basse du salon. Ces frères et sœurs jouaient aux mille bornes, Marcus -pourtant d’un naturel si timide et effrayé- s’était lové sur les genoux de Rowan et lui agitait des cartes sous le nez pour qu’il puisse mieux les voir. Même Evelyn s’était laissé entrainer et jouait avec eux -ce qui était un évènement en soi vu qu’elle se disait trop grande pour ces bêtises. La scène était impossible à croire par bien des égards. Rowan... jouant aux cartes.... Au milieu de sa famille... Cherchez l'erreur...
Aevyn avait passé une longue journée. Elle s’attendait à tomber dans la routine familiale, à jouer avec ces frères et juste se laisser aller. Et là, on lui annonçait que ROWAN était venu ? Putain de merde. Elle resta immobile quelques secondes, partagée sur ce qu’elle était supposée faire. Elle n’était pas vraiment la même à la maison et dehors. Mais pas vraiment le choix… Elle adressa donc un sourire à Rowan et lui fit un signe de la main :
- Hey Rowan, enchanté.
Fuyante, elle s’adressa à sa mère :
- Je vais lancer le chili alors…
Elle maudissait sa maison de ne pas être plus grande, et de ne pas posséder de cuisine à part. Elle aurait adoré s’enfermer dedans et s’y terrer pour toute la soirée… Au lieu de quoi elle se contenta de rejoindre les taques à gaz et de préparer les casseroles et ustensiles dont elle aurait besoin, les joues brulantes. Pitié... Faites que son père rentre tôt ce soir, elle avait besoin d'au moins un allié dans cet maison.
Après un rendez-vous chez le doc pour le suivi de sa cicatrice et de l’état de ces nerfs, elle avait ensuite rejoint Sander pour l’entrainement, où une nouvelle forme de torture si on voulait. Elle était ressortie de là, humiliée, couverte de bleus et courbaturées. Tout ce qu’elle voulait, c’était une douche chaude et dormir.
Aevyn était repassée chez Kriss pour poser son flingue, son couteau OTF, se laver rapidement et remettre ses sapes propres qu’elle avait abandonné chez lui le matin même. Elle avait récupéré son sac de cours et se trouvait dans le bus, heureuse de découvrir que son retard lui permettait de profiter d’un transport à moitié vide dans lequel elle avait l’impression de ne pas s’étouffer. La tête appuyée sur la vitre, son air fatigué et l’heure tardive donnait l’impression qu’elle était une élève studieuse rentrant de cours. Elle n’avait toujours pas avoué à ces parents qu’elle avait lâché les cours. Elle avait trop honte.
Elle ralluma son tél pour lire ces messages, après avoir retiré son gant. Elle avait reçu un vocal de Kassie qu’elle écouterait plus tard, un gif de cet idiot de Joshua et deux messages de Mikael qu’elle ignora -le type n’était pas un mauvais coup, mais seulement quand il la fermait, sinon il était assez insupportable. Puis sa mère lui avait envoyé cinq messages ! Putain elle pouvait pas la lâcher merde ? Elle glissa son téléphone dans sa poche, se contentant de lancer la musique de ces vieux écouteurs, ignorant l’existence des textos de sa mère. C’était bon quoi, elle rentrait, pas la peine d’en faire tout un drame parce qu’elle arrivait trente minutes en retard merde. Elle suça doucement un cachet d’ecstasy, elle avait promis à Klaus qu’elle jouerait avec les garçons « pour une fois » ce soir. Elle ferma les yeux quelques minutes, bercée par le mouvement du bus.
Son instinct la tira de sa somnolence lorsqu’elle arriva pas loin de son arrêt. Elle fit un crochet par le supermarché du coin pour racheter du pain, elle avait remarqué que les petits monstres l’avaient vidé hier lorsqu’ils s’étaient fait leurs tartines. Elle décida de fumer un joint sur le chemin du retour, marchant vite pour éviter le froid et certains regards trop avide ou raciste du voisinage. L’esprit préoccupé, elle faisait les comptes. Ils étaient loin de la fin du mois, et le fric continuait de fondre comme neige au soleil. Elle avait dû demander un délai à Havik le moins précédent pour le remboursement de sa dette -celle qu’elle avait contracté pour les études. Elle savait que Baltus faisait des efforts aussi pour ramener des thunes à la maison, même si elle était toujours en colère après avoir découvert qu’il bossait pour les putains de Eindhoven. Il ne serait probablement pas là ce soir d’ailleurs. Fallait compter sur les bonus de fin d’année aussi. Les parents bosseraient probablement à Noel, t’avait toujours droit à une bonne compensation. Et Vy n’avait plus qu’à croiser les doigts de pas avoir miser sur des poussières en suivant Everdina.
Sinon elle retournerait à ces petits deals de quartier à plein temps, et elle aurait intérêt à se magner le cul si elle voulait retrouver une partie de sa clientèle. Franchement, repenser aux frics qu’elle avait mit dans son flingue lui faisait mal au ventre, mais elle savait que c’était un bien nécessaire. Au pire, si la situation devenait critique, elle irait revendre l’arme, mais se serait en dernier recours. Pour l’instant, elle préférait ne pas y penser.
Arrivée chez elle, elle poussa la porte avec une lassitude palpable et déposa son sac de cours dans l'entrée. Elle annonça d’une voix joviale et beaucoup plus enthousiaste que le visage fatigué ou les pas hasardeux lorsqu’elle avait marché jusqu’ici :
- Je suis rentrée.
Sa mère lui fonça dessus, ne lui laissant même pas le temps de souffler deux secondes ou de saluer sa fraterie. Elle retira sa veste et s’attaqua à ces chaussures alors que cette dernière l’assaillait :
- Aevyn, enfin ! Pourquoi tu ne réponds pas à tes messages ? Où est-ce que tu trainais comme ça ? J’ai invité un collègue ce soir, tu vas voire c’est un charmant jeune homme.
La jeune blonde laissa un sourire débonnaire flotter sur ses lèvres et continua, tout en accrochant son écharpe au porte manteau déjà plein à craquer, ignorant le moulin à parole qu’était sa mère :
- J’étais occupé désolée. J’ai ramené du pain. On avait décidé de faire quoi au menu ce soir ? Soupe ?
Cette dernière secoua la tête à la négative :
- Je me disais que pour Rowan on pourrait faire le chili con carne, c’est plus conviviable et ça tient mieux au corps.
Aevyn plissa les yeux, essayant de traiter les informations que ça mère venait de lui donner. Cette dernière lui précisa face à son visage d’incompréhension :
- Rowan c’est mon collègue. Il m’a dépanné quand j’ai dû prendre mes congés en octobre et le mois dernier. Sans lui, je me serais sûrement fait virer. Il joue avec tes frères. Mais ne soit pas timide… Salue le.
Sa mère s’écarta pour qu’elle puisse apercevoir la table basse du salon. Ces frères et sœurs jouaient aux mille bornes, Marcus -pourtant d’un naturel si timide et effrayé- s’était lové sur les genoux de Rowan et lui agitait des cartes sous le nez pour qu’il puisse mieux les voir. Même Evelyn s’était laissé entrainer et jouait avec eux -ce qui était un évènement en soi vu qu’elle se disait trop grande pour ces bêtises. La scène était impossible à croire par bien des égards. Rowan... jouant aux cartes.... Au milieu de sa famille... Cherchez l'erreur...
Aevyn avait passé une longue journée. Elle s’attendait à tomber dans la routine familiale, à jouer avec ces frères et juste se laisser aller. Et là, on lui annonçait que ROWAN était venu ? Putain de merde. Elle resta immobile quelques secondes, partagée sur ce qu’elle était supposée faire. Elle n’était pas vraiment la même à la maison et dehors. Mais pas vraiment le choix… Elle adressa donc un sourire à Rowan et lui fit un signe de la main :
- Hey Rowan, enchanté.
Fuyante, elle s’adressa à sa mère :
- Je vais lancer le chili alors…
Elle maudissait sa maison de ne pas être plus grande, et de ne pas posséder de cuisine à part. Elle aurait adoré s’enfermer dedans et s’y terrer pour toute la soirée… Au lieu de quoi elle se contenta de rejoindre les taques à gaz et de préparer les casseroles et ustensiles dont elle aurait besoin, les joues brulantes. Pitié... Faites que son père rentre tôt ce soir, elle avait besoin d'au moins un allié dans cet maison.
Everdina Peters et Rowan Feys
Mar 4 Juin - 3:01
Fiche de personnage : fiche personnage Espace personnel : espace personnel Âge : 25 ans Groupe : Civil
Rowan Feys
Mécanicien
Rowan feat. Aevyn
Le chili de la honte
Cette journée était sans fin. Après s'être démené, du lever au coucher du soleil face à un casse-tête, le dernier client de Rowan lui avait tenu la jambe une bonne vingtaine de minutes en dehors des heures d'ouverture. Le gars essayait tant bien que mal à le convaincre que les derniers tests de voiture électriques, vendant –sois disant- du rêve aux futurs conducteurs, étaient l’avenir de l’automobile. Il le savait adepte de vieilles bagnoles et cherchait par tous les moyens à le faire changer de cap, arrivant, à chaque putain de fois, dans son garage avec de nouveaux arguments. Ce qui dans tous les cas, était peine perdue. Le jeune mécano savait très bien dans quelle direction le marché de son gagne-pain se tourner. Il réparait de plus en plus de voiture autonome, leurs pièces étant plus fragiles. Mais elles étaient également bien plus chères, et Rowan ne pouvait décemment pas cracher sur ce petit coup de pouce.
Ça ne voulait pas dire qu’il appréciait l’électrique pour son usage personnel. Il ne voyait pas d’intérêt à conduire ce genre de véhicule, si c’était pour lui enlever toutes les sensations plaisantes qu’il pouvait ressentir quand il se trouvait derrière le volant.
Le vrombissement du moteur sous ses pieds le rendait extatique. L’adrénaline pulsait instantanément dans ses veines à chaque début de course. Son ventre se tordait délicieusement sous l’effet des enjeux du résultat final.
Pour rien au monde, il n’échangerait ses vieux bolides contre une voiturette de golf automatisée. Si c’était pour finalement activer le kit main libre à chaque fois qu’une manœuvre était trop difficile, autant ne pas s’embêter et prendre le bus.
Mais bon, Frans était un client fidèle qui payait sans poser de question. Alors plutôt que de couper court à la discussion, il lui avait permis de prendre ses vingt putains de minutes, au risque de le mettre en retard s’il ne se bougeait pas le cul pour se préparer.
Marlyn, l’une de ses collègues du bar, avait insisté pour l’inviter à dîner avec sa famille. Il avait assumé, durant les deux derniers mois, des heures supplémentaires pour qu’elle puisse s’occuper de sa fille aînée, récemment victime d’un grave accident de voiture et tenait absolument à le remercier. Rowan, qui n’étant pas très à l’aise avec l’idée, avait d’abord décliné, lui confirmant que ce n’était rien, mais c’était sans compter sur la détermination de la jeune maman qui n’avait pas lâché le morceau. Résultat des courses, le brun devait prendre une douche en vitesse avant de se choisir des vêtements plus appropriés que son vieux t-shirt plein de cambouis.
Il avait fini par opter pour un haut blanc basic sur lequel il enfila un pull en maille gris à col rond. Un pantalon gris foncé qui n’avait sa place dans sa penderie que parce qu’Erwan était passé par là et des Dr. Martens montante de couleur noire.
Quand en sortant de la chambre, il sentit le regard de Letha se poser sur lui, il comprit assez rapidement qu’il y avait des chances pour que son potentiel retard ne se prolonge. Elle s’était levée, posant l’ordinateur portable sur la table basse, pour se rapprocher de lui et l’embrasser, un sourire en coin.
Le petit regard charmé qu’elle lui avait lancé confirma le choix de sa tenue, tendant une perche que Rowan ne put s’empêcher de prendre pour la taquiner.
Le jeune homme pouffa d’un petit rire quand elle menaça de le séquestrer chez lui pour le garder pour elle seule, et lui informa qu’elle n’était pas obligée de partir si elle ne voulait pas. Sky aurait un peu de compagnie et il aimait plutôt bien l’idée de savoir qu’elle serait là quand il rentrera.
Elle agrippa finalement le col de son pull pour prolonger leur baiser avant de relisser le vêtement pour le laisser partir.
Rowan déposa un peu d’argent sur le meuble de l’entrée, au cas où viendrait à la jeune femme l’envie de commander, prit les fleurs qu’il avait acheté un peu plus tôt dans la journée et quitta l’appartement, un sourire amusé aux lèvres.
Rowan arriva finalement bien à l'heure, et ne le devait qu’aux petites ruelles de New Amsterdam, ainsi qu’à son non-respect des limitations de vitesse. S’il l'une des choses que le jeune homme espérait toujours pouvoir éviter, c'était bien celle d'arriver en retard. Il ne se voyait pas vraiment faire attendre la famille de sa collègue pour le dîner.
Donc, une fois sur place, il gara sa moto et la sécurisa proche du bâtiment dans lequel on lui avait donné rendez-vous. Il délogea le bouquet qu’il avait placé sous le mini pare-brise du deux-roues, puis sonna au nom des Deconinck-Zwijndregt tout en ébouriffant ses cheveux, toujours soumis à la gravité de son casque.
Quand il vit que l’interphone ne fonctionnait pas, il tenta d’entrer directement dans le bâtiment, n’étant finalement pas très surpris de voir la porte s’ouvrir. Il avait l’habitude de ce genre de bâtiment. Son immeuble n’était pas beaucoup mieux entretenu que celui-ci, il ne chercha donc pas à prendre l’ascenseur. Qu’il marche ou non, Rowan préférait toujours prendre les escaliers. Dans leur quartier, personne ne se presserait pour l’en sortir s’il s’y retrouvait coincé. Encore, s’il était bien accompagné, il ne pourrait pas s'en plaindre, mais là…
Sans surprise, Marlyn rayonnait quand elle lui ouvrit la porte, un sourire éclatant dessiné sur son visage. Elle le débarrassa de son casque de moto et prit les fleurs qu’il venait de lui offrir.
Rowan laissa ensuite son regard balayer la pièce, curieux de voir dans quel environnement pouvait bien vivre sa collègue. C’était assez petit en dépit du nombre de personnes qui vivait ici, mais il y régnait une ambiance que le jeune homme ne connaissait que chez les De Geest. Cette atmosphère étrangement chaleureuse qui vous indiquait qu’une famille habitait les lieux, et qui avait tant manqué au foyer de Rowan à l'époque où il vivait encore avec son père et sa sœur.
Dans l’entrée, contre le mur entre le salon et le portemanteau, se trouvait un meuble en bois sur lequel trônait une collection indécente de cardes photos, et ne laissait de place qu’a la pile de courrier qui s’amoncelait dans un coin.
Rowan se pencha sur l’une d’elles, où l’on pouvait voir un petit garçon regardait l’objectif en souriant, un micro onde dépecé entre les mains. Ce devait être Guus. Ou peut-être Klaus… Marlyn lui avait tellement parlé de ses enfants que leurs noms avaient finis par se mélanger. Il n’eut cependant pas le temps d’en voir davantage, détournant son attention de l’entrée pour faire face à la petite famille qui s’était regroupé devant lui. La maîtresse de maison fit les présentations, étirant le mince sourire de Rowan. Guus donc.
Sans savoir comment, ni pourquoi, il se retrouvait assis en tailleur, à même le sol, le plus jeune de la fratrie sur ses genoux, en train de jouer aux mille bornes sur la table basse du salon.
Pour chacun de ses tours, Marcus montrait ses cartes à Rowan pour qu’il l’aide à faire le bon choix. Et il fallait dire que leur petit duo avançait bien. Ils n’étaient pas en tête, mais le brun attendait de pouvoir accidenter Evelyn qui n’avait que cinquante bornes de plus qu’eux. Avec un handicape pareil, elle allait devoir piocher une réparation en plus d’un feu vert si elle voulait continuer à avancer. Malheureusement pour elle, la plupart des cartes dont elle avait besoin étaient déjà presque toutes dans la défausse. Il fallait dire que la famille Deconinck-Zwijndregt l’avait suffisamment mis à l’aise pour qu'il puisse se permettre ce genre coup-bas. Et la mine faussement renfrognée de la petite blonde, une lueur de vengeance au fond des yeux, amusait beaucoup Rowan. Il ne pouvait d'ailleurs que la comprendre, et lui lancerait très certainement le même genre de regard si sa position avait été la sienne. Mais bon, c’était le jeu. Puis Caylin était de toute façon une as du volant et avait des pneus increvables.
Alors que Marcus et Rowan perdaient peu à peu l’ascendant sur Evelyn, faisant halluciner le motard, qui levait les yeux au ciel à chaque fois qu’elle leur sortait –sournoisement- un feu vert contre leurs attaques, Marlyn se précipita vers la porte d’entrée quand elle l’entendit s’ouvrir. Le brun supposa donc que l’ainée de la famille venait d’arriver, sa mère s’étant déjà excusée auprès de lui quant à son retard.
Il les entendit brièvement discuter, sans réellement comprendre ce qu’elles se disaient, avant de conseiller à Marcus de poser soixante-quinze bornes pour privilégier leur avancée. Il se détourna du jeu un bref instant quand il entendit des bruits de pas s’avancer vers lui, puis se figea quand il reconnut la jeune femme. Putain de merde. Aevyn.
- Hey Rowan, enchanté. Lui avait-elle lancé avec un timide signe de main.
Maintenant qu’il la voyait entourée de sa famille, ça lui sautait presque aux yeux. Il avait passé la soirée avec des personnes qui avait tous physiquement un peu d'elle. Klaus et Marcus possédaient tous les deux ses boucles, Guus avait sa couleur de cheveux, Marlyn avait ses yeux, Cailyn la même forme de visage et Evelyn le même sourire espiègle. Et puis…
Oh. Bordel.
Rowan venait de réaliser qu’il en savait bien plus sur sa voleuse qu’il ne le pensait. Aevyn… Aevyn était celle qui, petite, voulait se marier avec son parrain. Aevyn était celle qui se laissait se faire traiter d’idiote par son institutrice alors qu’elle faisait exprès d’échanger les formes et couleurs pour la faire chier. Aevyn était celle qui –après la phase avec son parrain- voulait épouser un homme au foyer… Putain, AEVYN était E.T. !!
Face aux informations qu’il avait sur elle et à son petit jeu de « on n’a jamais couché ensemble, je ne te connais pas », Rowan eut un sourire qu’il ne put réprimer. Jamais il n’aurait cru se retrouver dans une pareille situation en allant simplement bouffer chez une collègue -ce qui l’amusait bien plus qu’il ne l’aurait pensé.
- Enchanté.
Il était entré dans son jeu, lui sortant son sourire le plus charmeur, avant que celle-ci ne se dérobe et parte se cacher dans la cuisine.
Ils avaient perdu. Rowan n’en revenait pas. Marcus et lui avaient balancé tous les pièges qu’ils avaient eus en main pour ralentir la progression de la jeune fille manucurée. Mais à chaque putain de fois elle avait de quoi les parer. Elle le gratifia d’un sourire fier alors que lui, fulminait silencieusement dans son coin. Au moins, lui, il avait eu un bon coéquipier.
Le jeune mécano avait laissé un peu de répit à sa voleuse le temps que leur partie ne se termine. Mais maintenant que les cartes étaient rangées et que l’amertume de sa défaite s’estompait, il s’était décidé à la rejoindre en cuisine. Le sourire en coin, ne pouvant s’empêcher d’être amusé par la situation, il attrapa une pile d'ustensiles, qui gênaient Aevyn pour la découpe de ses légumes, et la décala un peu plus loin sur le plan de travail.
- Besoin d’aide ?
Ça ne voulait pas dire qu’il appréciait l’électrique pour son usage personnel. Il ne voyait pas d’intérêt à conduire ce genre de véhicule, si c’était pour lui enlever toutes les sensations plaisantes qu’il pouvait ressentir quand il se trouvait derrière le volant.
Le vrombissement du moteur sous ses pieds le rendait extatique. L’adrénaline pulsait instantanément dans ses veines à chaque début de course. Son ventre se tordait délicieusement sous l’effet des enjeux du résultat final.
Pour rien au monde, il n’échangerait ses vieux bolides contre une voiturette de golf automatisée. Si c’était pour finalement activer le kit main libre à chaque fois qu’une manœuvre était trop difficile, autant ne pas s’embêter et prendre le bus.
Mais bon, Frans était un client fidèle qui payait sans poser de question. Alors plutôt que de couper court à la discussion, il lui avait permis de prendre ses vingt putains de minutes, au risque de le mettre en retard s’il ne se bougeait pas le cul pour se préparer.
Marlyn, l’une de ses collègues du bar, avait insisté pour l’inviter à dîner avec sa famille. Il avait assumé, durant les deux derniers mois, des heures supplémentaires pour qu’elle puisse s’occuper de sa fille aînée, récemment victime d’un grave accident de voiture et tenait absolument à le remercier. Rowan, qui n’étant pas très à l’aise avec l’idée, avait d’abord décliné, lui confirmant que ce n’était rien, mais c’était sans compter sur la détermination de la jeune maman qui n’avait pas lâché le morceau. Résultat des courses, le brun devait prendre une douche en vitesse avant de se choisir des vêtements plus appropriés que son vieux t-shirt plein de cambouis.
Il avait fini par opter pour un haut blanc basic sur lequel il enfila un pull en maille gris à col rond. Un pantalon gris foncé qui n’avait sa place dans sa penderie que parce qu’Erwan était passé par là et des Dr. Martens montante de couleur noire.
Quand en sortant de la chambre, il sentit le regard de Letha se poser sur lui, il comprit assez rapidement qu’il y avait des chances pour que son potentiel retard ne se prolonge. Elle s’était levée, posant l’ordinateur portable sur la table basse, pour se rapprocher de lui et l’embrasser, un sourire en coin.
Le petit regard charmé qu’elle lui avait lancé confirma le choix de sa tenue, tendant une perche que Rowan ne put s’empêcher de prendre pour la taquiner.
Le jeune homme pouffa d’un petit rire quand elle menaça de le séquestrer chez lui pour le garder pour elle seule, et lui informa qu’elle n’était pas obligée de partir si elle ne voulait pas. Sky aurait un peu de compagnie et il aimait plutôt bien l’idée de savoir qu’elle serait là quand il rentrera.
Elle agrippa finalement le col de son pull pour prolonger leur baiser avant de relisser le vêtement pour le laisser partir.
Rowan déposa un peu d’argent sur le meuble de l’entrée, au cas où viendrait à la jeune femme l’envie de commander, prit les fleurs qu’il avait acheté un peu plus tôt dans la journée et quitta l’appartement, un sourire amusé aux lèvres.
*
Rowan arriva finalement bien à l'heure, et ne le devait qu’aux petites ruelles de New Amsterdam, ainsi qu’à son non-respect des limitations de vitesse. S’il l'une des choses que le jeune homme espérait toujours pouvoir éviter, c'était bien celle d'arriver en retard. Il ne se voyait pas vraiment faire attendre la famille de sa collègue pour le dîner.
Donc, une fois sur place, il gara sa moto et la sécurisa proche du bâtiment dans lequel on lui avait donné rendez-vous. Il délogea le bouquet qu’il avait placé sous le mini pare-brise du deux-roues, puis sonna au nom des Deconinck-Zwijndregt tout en ébouriffant ses cheveux, toujours soumis à la gravité de son casque.
Quand il vit que l’interphone ne fonctionnait pas, il tenta d’entrer directement dans le bâtiment, n’étant finalement pas très surpris de voir la porte s’ouvrir. Il avait l’habitude de ce genre de bâtiment. Son immeuble n’était pas beaucoup mieux entretenu que celui-ci, il ne chercha donc pas à prendre l’ascenseur. Qu’il marche ou non, Rowan préférait toujours prendre les escaliers. Dans leur quartier, personne ne se presserait pour l’en sortir s’il s’y retrouvait coincé. Encore, s’il était bien accompagné, il ne pourrait pas s'en plaindre, mais là…
Sans surprise, Marlyn rayonnait quand elle lui ouvrit la porte, un sourire éclatant dessiné sur son visage. Elle le débarrassa de son casque de moto et prit les fleurs qu’il venait de lui offrir.
Rowan laissa ensuite son regard balayer la pièce, curieux de voir dans quel environnement pouvait bien vivre sa collègue. C’était assez petit en dépit du nombre de personnes qui vivait ici, mais il y régnait une ambiance que le jeune homme ne connaissait que chez les De Geest. Cette atmosphère étrangement chaleureuse qui vous indiquait qu’une famille habitait les lieux, et qui avait tant manqué au foyer de Rowan à l'époque où il vivait encore avec son père et sa sœur.
Dans l’entrée, contre le mur entre le salon et le portemanteau, se trouvait un meuble en bois sur lequel trônait une collection indécente de cardes photos, et ne laissait de place qu’a la pile de courrier qui s’amoncelait dans un coin.
Rowan se pencha sur l’une d’elles, où l’on pouvait voir un petit garçon regardait l’objectif en souriant, un micro onde dépecé entre les mains. Ce devait être Guus. Ou peut-être Klaus… Marlyn lui avait tellement parlé de ses enfants que leurs noms avaient finis par se mélanger. Il n’eut cependant pas le temps d’en voir davantage, détournant son attention de l’entrée pour faire face à la petite famille qui s’était regroupé devant lui. La maîtresse de maison fit les présentations, étirant le mince sourire de Rowan. Guus donc.
*
Sans savoir comment, ni pourquoi, il se retrouvait assis en tailleur, à même le sol, le plus jeune de la fratrie sur ses genoux, en train de jouer aux mille bornes sur la table basse du salon.
Pour chacun de ses tours, Marcus montrait ses cartes à Rowan pour qu’il l’aide à faire le bon choix. Et il fallait dire que leur petit duo avançait bien. Ils n’étaient pas en tête, mais le brun attendait de pouvoir accidenter Evelyn qui n’avait que cinquante bornes de plus qu’eux. Avec un handicape pareil, elle allait devoir piocher une réparation en plus d’un feu vert si elle voulait continuer à avancer. Malheureusement pour elle, la plupart des cartes dont elle avait besoin étaient déjà presque toutes dans la défausse. Il fallait dire que la famille Deconinck-Zwijndregt l’avait suffisamment mis à l’aise pour qu'il puisse se permettre ce genre coup-bas. Et la mine faussement renfrognée de la petite blonde, une lueur de vengeance au fond des yeux, amusait beaucoup Rowan. Il ne pouvait d'ailleurs que la comprendre, et lui lancerait très certainement le même genre de regard si sa position avait été la sienne. Mais bon, c’était le jeu. Puis Caylin était de toute façon une as du volant et avait des pneus increvables.
Alors que Marcus et Rowan perdaient peu à peu l’ascendant sur Evelyn, faisant halluciner le motard, qui levait les yeux au ciel à chaque fois qu’elle leur sortait –sournoisement- un feu vert contre leurs attaques, Marlyn se précipita vers la porte d’entrée quand elle l’entendit s’ouvrir. Le brun supposa donc que l’ainée de la famille venait d’arriver, sa mère s’étant déjà excusée auprès de lui quant à son retard.
Il les entendit brièvement discuter, sans réellement comprendre ce qu’elles se disaient, avant de conseiller à Marcus de poser soixante-quinze bornes pour privilégier leur avancée. Il se détourna du jeu un bref instant quand il entendit des bruits de pas s’avancer vers lui, puis se figea quand il reconnut la jeune femme. Putain de merde. Aevyn.
- Hey Rowan, enchanté. Lui avait-elle lancé avec un timide signe de main.
Maintenant qu’il la voyait entourée de sa famille, ça lui sautait presque aux yeux. Il avait passé la soirée avec des personnes qui avait tous physiquement un peu d'elle. Klaus et Marcus possédaient tous les deux ses boucles, Guus avait sa couleur de cheveux, Marlyn avait ses yeux, Cailyn la même forme de visage et Evelyn le même sourire espiègle. Et puis…
Oh. Bordel.
Rowan venait de réaliser qu’il en savait bien plus sur sa voleuse qu’il ne le pensait. Aevyn… Aevyn était celle qui, petite, voulait se marier avec son parrain. Aevyn était celle qui se laissait se faire traiter d’idiote par son institutrice alors qu’elle faisait exprès d’échanger les formes et couleurs pour la faire chier. Aevyn était celle qui –après la phase avec son parrain- voulait épouser un homme au foyer… Putain, AEVYN était E.T. !!
Face aux informations qu’il avait sur elle et à son petit jeu de « on n’a jamais couché ensemble, je ne te connais pas », Rowan eut un sourire qu’il ne put réprimer. Jamais il n’aurait cru se retrouver dans une pareille situation en allant simplement bouffer chez une collègue -ce qui l’amusait bien plus qu’il ne l’aurait pensé.
- Enchanté.
Il était entré dans son jeu, lui sortant son sourire le plus charmeur, avant que celle-ci ne se dérobe et parte se cacher dans la cuisine.
*
Ils avaient perdu. Rowan n’en revenait pas. Marcus et lui avaient balancé tous les pièges qu’ils avaient eus en main pour ralentir la progression de la jeune fille manucurée. Mais à chaque putain de fois elle avait de quoi les parer. Elle le gratifia d’un sourire fier alors que lui, fulminait silencieusement dans son coin. Au moins, lui, il avait eu un bon coéquipier.
Le jeune mécano avait laissé un peu de répit à sa voleuse le temps que leur partie ne se termine. Mais maintenant que les cartes étaient rangées et que l’amertume de sa défaite s’estompait, il s’était décidé à la rejoindre en cuisine. Le sourire en coin, ne pouvant s’empêcher d’être amusé par la situation, il attrapa une pile d'ustensiles, qui gênaient Aevyn pour la découpe de ses légumes, et la décala un peu plus loin sur le plan de travail.
- Besoin d’aide ?
- Outfit Rowan:
GOTHEIM sur Never Utopia
Mer 17 Juil - 19:17
Aevyn D-Z
Garde du corps de la matriarche
Aevyn ne pouvait s’empêcher de lancer des œillades vers les joueurs de mille bornes. Elle ne manqua pas de voir qu’Evelyn trichait allégrement, sortant de sa manche des feux vert à tout va avec une discrétion impeccable. Elle eut une moue mais préféra rester en dehors de ça. Elle n’avait pas envie d’aller les voir, ils avaient l’air de bien s’amuser sans elle. Voir Rowan jouer avec sa famille, rigoler avec eux et être si à l’aise, ça la rendait jalouse. Depuis qu’elle n’avait plus de bras, elle avait senti la distension qui s’était faite naturellement entre elle et eux. C’était tout bête mais les choses avaient changé. Elle n’était plus la grande sœur qu’ils regardaient avec admiration et à qui il se confiait quand ils avaient peur. Ils avaient tous grandit. Trop vite, sans qu’elle ne puisse rien y faire. Comme si ce qu’elle avait enduré les avaient tous forcés à gagner en maturité, alors qu’elle s’était sentie régresser. Quand un inconnu pénétrait cette maison, normalement Marcus venait se cacher et trainait entre ces pattes, Klein faisait des allers retour entre elle et le nouveau venu et Evelyn l’ignorait royalement où lui faisait savoir sa supériorité. Ici rien de tout ça. Ils s’étaient tous accordés avec le jeune homme au pull gris comme s’il avait toujours fait partie des murs. Et en même temps, elle était contente qu’ils s’amusent. Ça faisait du bien. Vraiment du bien.
Elle essaya de se recentrer sur la nourriture, tentant d’être méthodique pour compenser son manque de dexterité. Elle avait les yeux qui pleuraient pendant la découpe des oignons rouges et sa mère était venue l’aider pour éviter qu’’elle ne se coupe, parce que son couteau glissait sur la peau de l’oignon. Ça l’agaça mais elle ne dit rien, la remerciant simplement. Cette dernière reçu un coup de fil de Cees son père, qui déclarait qu’il avait un petit imprévu au boulot et ne rentrerait que dans une heure. De toute manière, c’était pareil tous les jours, quand il ne se retrouvait pas à bosser toute la nuit. Marlyn semblait fatiguée mais continuait de rayonner comme si de rien n’était, elle proposa à tout le monde d’aller chercher du jus de poire chez la voisine, qui leur faisait un prix parce qu’elle avait un ami qui avait un verger à l’extérieur de la ville. C’était l’avantage de vivre dans ce genre d’endroit. Tu connaissais tes voisins, ils te connaissaient et souvent, vous étiez dans la même galère. Alors pour certains, c’était plutôt la guerre à couteau tiré, mais pour d’autre, il y avait une forme d’entraide. Et en parlant d’entraide…
- Besoin d’aide ?
Aevyn sentit sa gorge se sécher en levant les yeux vers lui. Elle se sentait… fragile en sa présence. Probablement parce qu’elle savait que Rowan était quelqu’un de bien. Puis parce qu’il savait qui elle était au fond. Elle avait baissé sa garde lorsqu’ils s’étaient rencontrés et lui avait offert une image d’elle qui pour une fois collait avec ce qu’elle était. Il avait vu ces doutes et ces incertitudes, il savait son sourire et sa douceur de caractère. Et le voilà qui s’enfonçait encore plus profondément dans son intimité en venant jusque sous son toit. Elle se ferma donc à nouveau, ignorant ces informations, préférant se cacher derrière les remparts qu’elle s’était construit au risque de rester dans l’ombre des murs toute sa vie :
- Non ça ira, j’ai presque fini.
Elle lui adressa un sourire calme, qui suffirait à tromper ses frères et sœurs qui s’adonnaient de toute manière déjà à d’autres activités. Elle voyait Klaus qui traversait le salon en hurlant avec un truc en main, sautant par-dessus le fauteuil comme un hussard, poursuivit par Evelyn qui semblait plutôt en colère.
Après tout, ils étaient redevenus deux inconnus, elle n’avait pas à se prendre la tête parce qu’il était là ou parce qu’il avait vu ce que d’autres ne verraient jamais. Et même si elle lui en voulait d’être si facilement passé à autre chose, elle savait qu’elle n’aurait pas dû. Ils ne s’étaient rien promis, ne s’étaient vu qu’une fois, et elle était partie sans donner de nouvelles. Pire, à l’époque où elle l’avait rencontré, elle s’était servit de lui pour oublier Adham. Alors évidemment, maintenant qu’il était parti et qu’elle était toute seule, elle aurait eu envie de quelque chose mais ce n’était qu’un tissu de mensonge. Elle aurait juste voulu croire qu’elle n’était pas seule, mais ce n’était pas le cas. Et avoir à observer ce regard noisette craquant où sa chevelure sombre ne faisait qu’accentuer cet état de fait.
Si elle n’avait pas croisé la route de la matriarche Maaiers alors… elle aurait répondu au message de Rowan, ils se seraient vus dans cet autre contexte, aurait passé du temps ensemble, peut-être que quelque chose de plus fort serait né. Peut-être qu’il serait venu manger chez elle pour la voir elle et pas sa mère. Ils auraient joué au milles bornes ensembles avec ces frères et sœurs et elle se serait gentiment agacée de perdre. Elle aurait doucement appris à faire confiance à l’amour et à s’aimer elle-même. Si si si… C’était facile d’imaginer ce qui aurait pu. Elle pouvait toujours se faire des films mais rien ne serait jamais vrai. Elle se remit à la préparation du chili, ignorant carrément la présence de Rowan à côté d’elle. Elle gardait ces yeux bien concentrés sur ce qu’elle faisait, comme si elle avait peur que le haché reprenne vie et ne s’enfuit.
Elle n’avait plus un allié, même Kriss la lâchait depuis qu’elle se collait les leçons de Sander. Apparemment, le tueur à gage le faisait flipper. Ces derniers temps -depuis que c’était dur en fait- elle se rendait compte que Kriss l’avait beaucoup déçue. Elle ne savait même pas pourquoi elle trainait encore avec lui parfois. Ca la faisait chié parce qu’ils se connaissaient depuis qu’ils étaient gosses, mais elle peinait à le reconnaitre aujourd’hui, et surtout il s’était avéré un véritable lâcheur ces derniers temps.
Kassie aussi, sa compagne de galère s’éloignait d’elle depuis que la vie lui réussissait mieux. Elle était en train d’accomplir ces rêves et Aevyn n’était même pas fichu d’être heureuse pour elle. Elle sentait juste un vide grandir en elle, qui continuait de s’étendre, sans qu’elle ne puisse rien ou ne veuille rien y faire. Parce que oui, il était bien pratique ce vide. Il semblait doucement gommer ces sentiments désagréables qui nouait la gorge de la blonde. Puis si ça pouvait lui éviter ces trop nombreuses sautes d’humeur de ces derniers temps…
Son espoir s’était réduit, en même temps que sa mobilité et son autonomie. Fini l’université, maintenant tout se jouerait dans quelques jours. Everdina prendrait sa vengeance sur le meurtrier de Number One, et cela définirait l’avenir d’Aevyn. Soit elle tombait et entrainerait la blonde dans sa chute ou elle deviendrait matriarche et tirerait Aevyn tout droit dans la toile de New Amsterdam, lui permettant de ne pas s’écraser comme un insecte, mais la condamnant à se faire dévorer par les araignées. Honnêtement, elle ne savait même plus si tout ça avait de l’importance. Tout ce qu’elle faisait désormais, elle le faisait pour essayer de maintenir ces frères hors de la merde. Tant pis pour ce que ça devait lui couter à elle.
Elle essaya de se recentrer sur la nourriture, tentant d’être méthodique pour compenser son manque de dexterité. Elle avait les yeux qui pleuraient pendant la découpe des oignons rouges et sa mère était venue l’aider pour éviter qu’’elle ne se coupe, parce que son couteau glissait sur la peau de l’oignon. Ça l’agaça mais elle ne dit rien, la remerciant simplement. Cette dernière reçu un coup de fil de Cees son père, qui déclarait qu’il avait un petit imprévu au boulot et ne rentrerait que dans une heure. De toute manière, c’était pareil tous les jours, quand il ne se retrouvait pas à bosser toute la nuit. Marlyn semblait fatiguée mais continuait de rayonner comme si de rien n’était, elle proposa à tout le monde d’aller chercher du jus de poire chez la voisine, qui leur faisait un prix parce qu’elle avait un ami qui avait un verger à l’extérieur de la ville. C’était l’avantage de vivre dans ce genre d’endroit. Tu connaissais tes voisins, ils te connaissaient et souvent, vous étiez dans la même galère. Alors pour certains, c’était plutôt la guerre à couteau tiré, mais pour d’autre, il y avait une forme d’entraide. Et en parlant d’entraide…
- Besoin d’aide ?
Aevyn sentit sa gorge se sécher en levant les yeux vers lui. Elle se sentait… fragile en sa présence. Probablement parce qu’elle savait que Rowan était quelqu’un de bien. Puis parce qu’il savait qui elle était au fond. Elle avait baissé sa garde lorsqu’ils s’étaient rencontrés et lui avait offert une image d’elle qui pour une fois collait avec ce qu’elle était. Il avait vu ces doutes et ces incertitudes, il savait son sourire et sa douceur de caractère. Et le voilà qui s’enfonçait encore plus profondément dans son intimité en venant jusque sous son toit. Elle se ferma donc à nouveau, ignorant ces informations, préférant se cacher derrière les remparts qu’elle s’était construit au risque de rester dans l’ombre des murs toute sa vie :
- Non ça ira, j’ai presque fini.
Elle lui adressa un sourire calme, qui suffirait à tromper ses frères et sœurs qui s’adonnaient de toute manière déjà à d’autres activités. Elle voyait Klaus qui traversait le salon en hurlant avec un truc en main, sautant par-dessus le fauteuil comme un hussard, poursuivit par Evelyn qui semblait plutôt en colère.
Après tout, ils étaient redevenus deux inconnus, elle n’avait pas à se prendre la tête parce qu’il était là ou parce qu’il avait vu ce que d’autres ne verraient jamais. Et même si elle lui en voulait d’être si facilement passé à autre chose, elle savait qu’elle n’aurait pas dû. Ils ne s’étaient rien promis, ne s’étaient vu qu’une fois, et elle était partie sans donner de nouvelles. Pire, à l’époque où elle l’avait rencontré, elle s’était servit de lui pour oublier Adham. Alors évidemment, maintenant qu’il était parti et qu’elle était toute seule, elle aurait eu envie de quelque chose mais ce n’était qu’un tissu de mensonge. Elle aurait juste voulu croire qu’elle n’était pas seule, mais ce n’était pas le cas. Et avoir à observer ce regard noisette craquant où sa chevelure sombre ne faisait qu’accentuer cet état de fait.
Si elle n’avait pas croisé la route de la matriarche Maaiers alors… elle aurait répondu au message de Rowan, ils se seraient vus dans cet autre contexte, aurait passé du temps ensemble, peut-être que quelque chose de plus fort serait né. Peut-être qu’il serait venu manger chez elle pour la voir elle et pas sa mère. Ils auraient joué au milles bornes ensembles avec ces frères et sœurs et elle se serait gentiment agacée de perdre. Elle aurait doucement appris à faire confiance à l’amour et à s’aimer elle-même. Si si si… C’était facile d’imaginer ce qui aurait pu. Elle pouvait toujours se faire des films mais rien ne serait jamais vrai. Elle se remit à la préparation du chili, ignorant carrément la présence de Rowan à côté d’elle. Elle gardait ces yeux bien concentrés sur ce qu’elle faisait, comme si elle avait peur que le haché reprenne vie et ne s’enfuit.
Elle n’avait plus un allié, même Kriss la lâchait depuis qu’elle se collait les leçons de Sander. Apparemment, le tueur à gage le faisait flipper. Ces derniers temps -depuis que c’était dur en fait- elle se rendait compte que Kriss l’avait beaucoup déçue. Elle ne savait même pas pourquoi elle trainait encore avec lui parfois. Ca la faisait chié parce qu’ils se connaissaient depuis qu’ils étaient gosses, mais elle peinait à le reconnaitre aujourd’hui, et surtout il s’était avéré un véritable lâcheur ces derniers temps.
Kassie aussi, sa compagne de galère s’éloignait d’elle depuis que la vie lui réussissait mieux. Elle était en train d’accomplir ces rêves et Aevyn n’était même pas fichu d’être heureuse pour elle. Elle sentait juste un vide grandir en elle, qui continuait de s’étendre, sans qu’elle ne puisse rien ou ne veuille rien y faire. Parce que oui, il était bien pratique ce vide. Il semblait doucement gommer ces sentiments désagréables qui nouait la gorge de la blonde. Puis si ça pouvait lui éviter ces trop nombreuses sautes d’humeur de ces derniers temps…
Son espoir s’était réduit, en même temps que sa mobilité et son autonomie. Fini l’université, maintenant tout se jouerait dans quelques jours. Everdina prendrait sa vengeance sur le meurtrier de Number One, et cela définirait l’avenir d’Aevyn. Soit elle tombait et entrainerait la blonde dans sa chute ou elle deviendrait matriarche et tirerait Aevyn tout droit dans la toile de New Amsterdam, lui permettant de ne pas s’écraser comme un insecte, mais la condamnant à se faire dévorer par les araignées. Honnêtement, elle ne savait même plus si tout ça avait de l’importance. Tout ce qu’elle faisait désormais, elle le faisait pour essayer de maintenir ces frères hors de la merde. Tant pis pour ce que ça devait lui couter à elle.
Rowan Feys
Ven 2 Aoû - 0:01
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