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Piper Yun Baek

Fiche de personnage : fiche personnage Espace personnel : espace personnel Âge : 28 ans Groupe : Civil
Piper Yun Baek Nouvel habitant

Nouvel habitant
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Piper Yun Baek
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Nom :  Baek
Prénom : Piper Yun (ou June tout dépend du pays.)
Date de naissance : 8 juin 2004
Nationalité & origine : Anglo-Coréenne
Sexualité : Ça ne regarde personne... (Straight)
Groupe :  Civil
Rang :  ?
Travail :  Employée d'hôtels de luxe
Zone de résidence : Eindoven

Caractère


Bien...

Hello toi. Oui, oui, toi qui lis là et qui te demande qui est en train de parler. Moi c'est Lo, la narratrice. Je serais là pour narrer la fiche de Piper et faire le voyage avec toi,  alors prends une tisane et des chips et on y va. ALORS!

Qui est Piper Yun Baek?

Certains vous diront que c'est une femme froide et d'autres vous chanteront ses louanges.
Partons de ce qu’on sait le plus sur elle aux choses qu'on sait moins.

Piper Yun Baek est :

Intelligente :
Il n'y a pas de doute la dessus, Piper Yun Baek est très instruite. Sa mère y a veillé en comprenant assez tôt que sa fille était précoce. Académiquement parlant, c'est une petite futée qui se débrouille très bien, ayant une petite préférence pour l'histoire, les sciences naturelles et les lettres. Elle est passionnée par "l'effet papillon" et se plaît à les observer dans la société.
Par exemple, elle avait été fascinée par cette étude faite en Amérique sur les raisons de la chute démographique dans plusieurs états. La cause en était le changement d'une loi quant aux sièges-bébés dans les voitures. Ça avait bouleversé le quotidien des gens... Au point de provoquer une chute démographique. BREF.
Ah ! Petit point important : Piper jouit naturellement de capacités artistiques dont nous parlerons plus loin étant donné que ce n'est pas une facette très connue d'elle.  

Méfiante :
La jeune femme ne fait confiance à personne dans sa vie comme dans les affaires. Étant confrontée à une mère très antipathique à son égard et un père très absent, rares sont les adultes à qui elle a un jour pu faire confiance.
Piper est très attentive à tout ce qui l’entoure et est à l'affût des moindres faits, gestes et mots des gens qui l’entourent.
De plus elle se sait comme étant la proie de beaucoup de vautours : apparemment, avoir une femme à la tête d’un empire le rendrait plus vulnérable. Tous les coups sont permis. Sauf que la jeune femme est dur à berner.
Piper s’efforce de faire mentir ce cliché en étant irréprochable en tout point. Ce qui nous amène au prochain point...

Workaholic :
Elle gère ses affaires d’une main de maître. Elle vérifie chaque papier qu’on lui tend, chaque ligne de chaque contrat et dossiers.
Piper est si déterminée dans ce qu'elle fait qu'elle s'épuise souvent à la tâche et même si son esprit ne se fatigue pas : ce n’est pas le cas de son corps qui flanche au travers de fortes migraines, de fatigue oculaire et de saignements de nez.

Colérique :
Il y a en Piper, une colère dévastatrice. Une colère qu'elle peine à maîtriser quand elle la gagne et qui la rend violente au possible. C’est comme un grand incendie qui ne s’apaise que lorsqu’il est satisfait.
Elle se déclenche souvent lorsqu’on joue trop avec ses nerfs, ses limites, ou quand ça touche son « moi émotionnel ». Cependant avant d’en arriver à voir la jeune femme sortir de ses gonds, il faut y aller. Elle s’efforce de rester calme et de résoudre les choses sans violence autant qu’elle le peut.
La colère, c’est la seule émotion qu'elle parvient à exprimer au travers la violence. Personne n’osera le nier.
On pourrait se demander d’où ça lui vient, pourquoi, comment… Eh bien, cette colère est un mélange de frustration, de douleur due à des blessures et une larme de tristesse. Une sorte de potion néfaste signée « les parents ».
Rassurez-vous : elle consulte pour ses excès de colère et pour essayer de peut-être réparer ce qui a été cassé.
Elle réprime son "moi émotionnel" :
Pourquoi ? Parce que lorsqu’elle le laisse vivre, elle se sent nue et vulnérable comme un ver, et chaque chose auxquelles elle fait face se transforme en une montagne insurmontable qui la surplombe.
Face à ses émotions, elle est ébranlée, car les émotions sont révélatrices des sentiments, mais aussi de nos limites et de nos faiblesses.
Alors elle les réprime. Ils ne doivent pas exister.
Si Piper essayait de les montrer, sachez qu'elle serait très maladroite et qu'il y a de grands risques qu'elle bide.
Mais concrètement comment ça se manifeste les émotions et les sentiments chez elle, Lo ? Elle affiche des emojis ou  face à son miroir, elle redessine ses sourcils le matin pour exprimer son émotion du jour ?

Loin de là petit lutin.
Piper ne redessine pas sa face, mais ç’aurait été préférable qu’elle le fasse car en vérité, elle ne sait pas gérer tout ça. Elle n'a pas de demi mesure : soit elle vous aime, soit elle ne vous aime pas.
Quoi qu’il en soit, elle ne laissera rien paraître. Si elle vous aime : vous aurez toutes les raisons de penser que ce n'est pas le cas. Et si elle ne vous aime pas, elle ne fera que le strict minimum. Bonjour, au revoir et hop : j'te vois plus, j'te sens plus.
Dans certains cas, ça donne des situations très malaisantes où on la voit comme une femme au coeur de glace.
Mais sachez que si vous êtes aimé d’elle et qu’il vous arrivera quelque chose : elle vous vengera. Elle vous protègera et veillera à ce que rien ne vous manque.
Comme dit plus haut : elle est très maladroite pour exprimer ses sentiments. Elle le sait très bien et ce serait une honte pour elle de se planter en essayant. Alors elle ne le fait pas. Encore moins quand elle sait qu’on observe ses moindres faits et gestes pour trouver une faille à exploiter.

Bonne mangeuse (parfois compulsive) :
On s'en pose des question quand on lit ça hein?
Piper adore manger. Peu importe le type de nourriture : tant que son palais apprécie, ça rentre.  
Là vous visualisez une scène de mukbang, mais vous n'y êtes pas du tout !
Ses envies culinaires s’organisent en fonction des saisons, des périodes de l’année et des situations. En été elle mangera certaines choses qu’elle ne mangera pas en hiver et vice versa. Aux périodes de Noël elle mangera de la glace. Pour son anniversaire, elle mangera un sundubu jiggae ect… Tout est organisé.

Cependant il est une liste d’invariables en dépit de tous les critères cités plus haut :

- Les plats épicés
- La glace au sésame noir (mais c’est rare d’en trouver des bonnes)
- Les corn dog
- Le thé vert
- Les bonbons durs…

Sachez également que Piper a tendance à manger de manière compulsive quand son esprit est en train de faire des nœuds avec son cerveau ou qu’elle est frustrée. Généralement, elle ne s’en rend pas compte. Elle se dit juste qu’elle a envie de manger, elle le fait puis elle se sent suffisamment mieux pour reprendre ce qu'elle faisait.
Vous remarquerez que plus la situation dans laquelle elle se trouve est préoccupante, plus son plat sera épicé. Ça par contre c'est propre à la culture coréenne bien ancrée en elle.


Avide d'équité, de justice et d'ordre :
Piper à horreur des situations inégales et s'inquiète très souvent de rétablir l'ordre des choses. Ce n'est pas parce qu'elle est froide qu'elle a un cœur de glace. Le malheur des autres la touche, et bien qu'elle ne sache pas comment réconforter par ses mots et ses gestes : elle fera tout ce qu'elle peut pour aider et accommoder les gens.
Au final, le portrait qu'on connait d'elle, c'est cette femme qui preuve d'un calme sibérien, une reine des neiges cloitré dans sa tour de glace qui est presque inhumaine.
Eh bien penchons nous vite sur ce qu'on ne sait pas d'elle sinon sa grand-mère risque de nous mettre des claques à nous bronzer les joues.

Humble et discrète :
Oui, on sait que vous ne l'aimez pas. On sait que c'est parce qu'elle se la pète et qu'elle se croit meilleure que tout le monde ...
Sauf que "vous n'êtes qu'une bande de petites merdes prétentieuses".  (Virgine Effira)
C'est toujours plus facile de céder à la facilité et de croire ce qu'on voit sans chercher plus loin.
Le but de Piper n'est et ne sera jamais de se mettre au premier plan. Se retrouver sous les spotlights : très peu pour elle. Dans une conversation, elle ne cherchera jamais à dominer et tombera dans le silence, n'intervenant que si elle a quelque chose de pertinent à dire.
Presque tout dans sa manière de vivre est pensé de manière humble. Elle ne prétendra jamais être meilleure que les autres : c'est même le contraire…

Critique/ dure:
... Piper est très dure et exigeante avec les autres. Mais la première personne avec qui elle l'est le plus : c'est elle-même.  
Si vous voulez tout savoir, Piper ne s'aime pas pour ce qu'elle est mais pour ce qu'elle parvient à faire. Plus elle accomplit des choses, plus elle arrive à se dire qu'elle vaut quelque chose.
C'est pour ça que si vous l'attaquez sur elle-même, elle ne sera pas atteinte. Plus vous lui direz combien elle est horrible, plus elle vous donnera raison.
Il n'est personne qui puisse vraiment la blesser aujourd'hui... Si ce n'est elle-même. Il est des jours où Piper se hait. Où ce qu'elle ressent vis à vis d'elle-même n'est que noir. Pas assez bien, pas assez intelligente, pas assez normale, pas assez...
Dans ces jours-là, la pression est trop grande pour la jeune femme pour qu'elle puisse la supporter. Alors elle fait une, deux, trois crises d'angoisses. Elle pleure sans comprendre pourquoi.
... Tout est de ma faute. Je ne fais pas assez d'efforts pour y arriver.
Nous avons dit qu'elle enterrait ses émotions, mais même elle, munie de toute sa détermination, elle ne ne peut pas ignorer toutes ses émotions.
Il est des jours où la soupape a besoin d'être soulevée. Ces jours-là sont les seuls jours que Piper prend pour elle. Aller travailler comme ça ? Il en est hors de question.
Pour comprendre les racines de ce travers, il faut remonter dans le temps pour fouiller son histoire. Là vous pourrez ajuster votre regard au sien et comprendre le pourquoi du comment.

Spoiler : c'est à cause de papa-maman.

Loyale :
C'est un adjectif détaché de tous ceux qu'on a pu évoquer auparavant, mais c'est quelque chose qu'on peut et qu'on a pu observer dans son histoire.
De manière générale, Piper est docile. Elle a compris très jeune que discuter avec les adultes ne menait à rien et qu’il valait mieux écouter plutôt que de s’attirer des embrouilles… Même si elle avait raison. Aujourd’hui encore, elle a ce côté docile avec tous ceux qui lui inspirent confiance.
Piper est loyale dans son travail, elle tient ses promesses. Si elle ne les tient pas, c'est que la partie opposée n'a pas tenu ses promesses, dès lors, l'accord est caduc.

Mais dans la vie de tous les jours ? Ça se manifeste comment ? Pourquoi ?

Un des plus grands exemples de loyauté venant de Piper fut dans ses relations familiales.
Piper voue une loyauté sans faille à ses deux grands-mères, coréenne et anglaise (avec une petite préférence pour la coréenne). Jusque là, vous me direz, que ça n'a rien de particulier. Pour cela, il faut confronter ces relations à celle qu'elle a avec sa mère. Et si on regarde dans les faits récents : ça n'est pas pertinent, alors il faut remonter dans le temps pour prouver que c'est un trait inhérent à la personne.
A plusieurs occasions, Piper s'est retrouvée en présence de sa mère et d'une de ses grand-mère et dans chacune de ces situation, celle à qui Piper parlait, s'ouvrait, la seule que Piper écoutait : c'était sa grand-mère.
Encore trop faible ? Bien.
Observons le divorce de ses parents alors. Les deux avaient été de pitoyables parents pour elle, cependant, Piper a toujours pris le parti de son père pour la simple raison que celui-ci avait montré une volonté de renouer avec elle.
Elle l'avait été avec sa mère, loyale... En acceptant tout ce qu'elle lui imposait depuis toujours... Mais sa mère avait été si déloyale avec elle. Quelle raison avait-elle de le rester ?
Si vous êtes nouveau à Piperland : félicitations. Restez droit avec elle et tout se passera bien. Elle ne vous montrera peut-être pas tous les jours qu'elle tient à vous, mais le jour où quelque chose vous arrivera ou que vous aurez besoin d'une main tendue : la sienne apparaîtra.

Créative/Sportive :
On en parlait vaguement plus haut : Piper a ""certaines"" capacités en matière d'art.
Elle se plait particulièrement à peindre, mais elle pourrait se complaire dans n'importe quelle activité impliquant d'user de ses mains pour créer.
Le processus même de créer quelque chose l'apaise : c'est là qu'elle s'autorise à échouer, innover et apprendre en toute sécurité. C'est comme si, en créant, on lui retirait une écharde. Comme si on défaisait un nœud dans sa tête...
La création sous forme d'art, c'est comme une maison dans son imaginaire où elle prend plaisir à se réfugier, à vivre, à être.
Quant au sport : elle fait des arts martiaux.
Quand on sait qu'elle a tendance à jouer des poings : c'est plutôt une bonne chose de savoir qu'elle se décharge dans un cadre.
Entretenir cet espace où Piper peut jouer des poings lui permet de se défouler et de garder la forme, mais cela lui apporte une sorte de discipline. Quand on se bat avec quelqu'un, on ne peut pas foncer tête baissée et frapper : il faut observer son adversaire, analyser ses mouvements, son attitude... On est obligé de se poser, d'être patiente et de garder son sang froid, autrement on risque de se rétamer bêtement.


Physique



Piper fait 1m72. Elle a une taille fine, certains la trouvent parfois frêle, la comparant à un joli fil doré, mais ne vous leurrez pas: c'est une sportive. Son corps est souple, et même si elle n'est pas surpuissante: elle est TRES habile au combat. Rien d'étonnant à ça étant donné que savoir se battre faisait partie de son cursus éducatif. Si on ajoute à ça, sa détermination pugnace, sa colère et sa volonté, on a vite cerné le type d'adversaire qu'elle constitue.

Elle a les yeux bruns, typés asiatiques et un grain de beauté près de l'œil droit. Sa peau est claire et très propre. Piper à une cicatrice sur l'arcade droite, traversant son sourcil, dû à un accident lors d'une réunion familiale, un truc bête avec ses cousins... Aussi, elle a tendance à rougir très vite lors des jours très froids.

Piper aime jouer avec son apparence depuis que son père à disparu. Elle ne peut pas changer son visage, mais elle aime jouer avec la longueur de ses cheveux selon le style qu'elle veut se donner. Ses cheveux sont majoritairement noirs, mais une partie à blanchie en raison d'un vitiligo provoqué par trop grand stress en primaire. La famille Baek ayant une prédisposition au vitiligo, ça n'a pas aidé... Elle ne les cache pas, mais il peut lui arriver de les teindre lorsqu'elle doit partir en mission par exemple... Histoire d'être vraiment très passe-partout.

En parlant de style, d'ailleurs : Piper aime être élégant. Pas belle. Pas mignonne. Pas remarquable : élégante.
Elle n'aime pas l'extravagance des couleurs tape-à-l'oeil ou des gros bijoux, mais elle préfère la simplicité des beaux et fins bijoux, les petits détails travaillés d'un tissu sur d'une robe simple. Elle n'apprécie pas le maquillage à outrance et à horreur du vernis.

Elle n'a pas de forte poitrine, ni un fessier proéminent, mais elle a de longues et fines jambes, un port de tête et une posture très noble ainsi qu'une manière de se mouvoir très gracieuse. Lorsqu'elle rentre dans une pièce, elle irradie par son attitude calme, son apparence harmonieuse et sa voix posée et chalereuse.
Si vous marchez avec elle, elle s'adaptera à votre rythme pour ne pas vous fatiguer et se mettre à votre niveau.

C'est rare de l'entendre crier ou s'emporter. Mais ça peut arriver à certaines occasions.



Dernière édition par Piper Yun Baek le Mar 9 Mai - 23:52, édité 2 fois

Rowan Feys

Mar 9 Mai - 22:48
Piper Yun Baek

Fiche de personnage : fiche personnage Espace personnel : espace personnel Âge : 28 ans Groupe : Civil
Piper Yun Baek Nouvel habitant

Nouvel habitant



Histoire PARTIE I



(HISTOIRE1)
- Qui est en train de monter dans la suite royale? demanda Seon Baek à sa secrétaire de l'époque.

- C'est la nouvelle comtesse de Debry, mariée au comte du Derbyshire, Monsieur.

- Dans ce cas, qui est cette femme? Ça fait bien dix minutes qu'elle scrute les moulures au plafond sans rien faire...

- C'est la duchesse d'Oxford. Elle accompagne sa sœur dans son voyage de noces.

Seon Baek, plissa les yeux en l'examinant. Elle portait une robe fluide et fleurie et avait un chapeau de paille fixé sur sa tête. C'était l'été, pourtant elle portait des gants de coton blanc. Ses mains étaient croisées dans son dos et ses yeux étaient rivés en l'air. Ses longs cheveux bruns tombaient sur son épaule et son visage était tel une pêche bien que neutre. De beaux cils et sourcils bruns, des traits fins, une petite bouche d'un rose clair pâle tout comme ses joues.

- Madame, je peux vous aider ? alla-t-il lui demander.

Lénora croisa le regard de Seon et à ce moment-là, elle sut qu'elle voulait que son destin soit mêlé au sien. Seon, lui tentait simplement d'exister en restant fidèle à lui-même, s'efforçant d'être professionnel envers elle... Mais il fallait dire que le charme de Lénora était trop efficace sur lui.
Une romance à l'anglaise... Ou plutôt à l'américaine. Je vous épargne les détails de leur histoire, mais sachez que la mère de Lénora posa beaucoup de conditions sur leur mariage. Seon qui ne s'attendait à rien de tel qu'un mariage, mais il en était ravi et pendant un temps, Lénora aussi l'était.
M'enfin ! On se fiche bien d'eux : la seule personne qui nous intéresse c'est Piper ! C'est sa fiche non ? Bon...
Elle est née le 8 juin, mois de la mousson en Corée. Une période fort désagréable pour être enceinte, accoucher ou se remettre d'un accouchement. Tantôt il fait chaud, tantôt froid avec une pluie diluvienne. Même pour une anglaise, une telle météo était déroutante.

- Quel nom lui donner ?

- Gabrielle...

- C'est dur à prononcer pour les coréens, ça. D'ailleurs pourquoi tu veux l'appeler comme ça ?

- Parce que... C'était le nom de mon grand-père.

Ayant entendu parler du grand-père en question, Seon ne trouvait pas que c'était une bonne idée. En effet, il avait une forte réputation de coureur de jupon et avait plusieurs maitresses. Lénora soupira et se mit à réfléchir en fixant l'enfant touffu.  

- ... Piper.

- Pourquoi "Piper" ?

- Ses pleurs me font le même effet que la cornemuse quand elle sonne à Oxford...

Seon y réfléchit. Piper... En coréen ça donnait " Pipeo", ça marchait. Il accepta en lui donnant pour deuxième prénom "Yoon", qui veut dire "présage doux et prospère", retranscrit "Yun", équivalent de "June" en anglais qui veut dire "juin".
... Bon bref, l'idée c'était qu'on puisse le prononcer en Corée comme partout ailleurs.

Piper Yun Baek, donc.



Chapitre 1 : la sauterelle
Y'a cette cérémonie en Corée. Celle des un an de l'enfant. On pose tout un tas d'objets devant lui et selon celui qu'il choisit : on aura une idée du type de personne qu'il sera plus tard.

S'il choisit le crayon il aura une vie d'érudit, l'argent pour la richesse, le riz pour l'abondance, le fil pour une longue vie, l'arc et les flèches pour la carrière militaire, le micro pour une vie d'artiste et ainsi de suite.
On pourrait se demander ce que Piper a choisi... Eh bien rien.  Elle n'a rien choisi et quoi qu'on essaye de lui mettre en main, elle n'en n'a rien fait. Bon. Okay. On verrait bien ce que l'avenir ferait d'elle.

Tout le monde sait que les premiers anniversaires sont des prétextes pour que les adultes puissent se retrouver et passer un bon moment ensemble. Pleins d'adultes qui ne font pas attention à elle... Des cousins qui ne voulaient pas s'encombrer d'un bébé pendant qu'ils jouaient.
Sachez que Piper n'a jamais autant été elle qu'en étant enfant. Personne ne voulait jouer avec elle ? Très bien. Elle se leva sur ses petites jambes pour jouer comme bon lui semblait...

- Piper...? Piper ?

Titubant dans sa petite robe traditionnelle, ses petits palmiers aux deux coins de sa tête rebondissaient. Elle regarda à droite puis à gauche et continua tout droit pour la simple et bonne raison qu'elle avait vu une sauterelle.

- Piper, où t'es ?

Arrivée au niveau de la bestiole, elle se pencha maladroitement, se cognant la tête contre la porte coulissante du bureau de son père. Se redressant, elle posa sa main sur sa tête, l’air étonnée du bruit que ça avait pu faire.
Malheureusement, la sauterelle s'échappa dans la pièce... Un doigt, deux doigts, trois puis cinq et hop. Un petit peu de force et voilà : une fente suffisamment large pour qu'elle passe avec son petit bidon et sa grosse robe.

- Piper ?!

Intriguée, elle entre. Il y a un bureau envahi par les dossiers, des attaché-cases sur le sol, plein de papiers épinglés sur un tableau. Des classeurs de partout. Certains abandonnés sur le sol... Ça ressemblait au meilleur terrain de jeu qu'elle ait jamais vu.

- Piper ! Qu'est-ce que tu fais là ?!

Zut ! Maman l'a trouvée ! Que faire ?!

- Tata-tata-ta ! fit-elle en pointant la sauterelle.

Maman ne l'écoutait pas. Avant même qu'elle ne puisse attraper la petite, cette dernière se jeta sur l'insecte pour l'attraper.

- Mais c'est quoi que t'as en main ?

La petite fille montra la chose tenue par ses doigts très maladroits et peu intimidés par la bestiole.

- Quelle horreur... Lâche ça, Piper ! C'est beurk ! Pourquoi il a fallu que tu entres ici ? C'est la pièce de papa, c'est pas pour nous...

Lénora soupira.

- ... On n'a vraiment rien à faire ici. Pff...

Pourtant, Piper aurait aimé y passer plus de temps.



Chapitre 2 : Trois ans et toutes mes dents.
Toutes ses dents : oui. Trois ans ? Pas tout à fait.

Elle est plus âgée. Elle a un peu plus de trois ans et demi et ses nourrices ont été remplacées par des précepteurs. Les journées de jeux dans le grand hanok sont remplacées par des journées d’apprentissage ludiques.
Est-ce que Piper se plaint ? Non. Elle aime ça. Tous les jours, elle apprend quelque chose de nouveau. Ça lui plaît.

- Z'ai dessiné un wuquin (requin) avec mon - mon- mon... MON SSEU-TYLO! déclara-t-elle en embrochant maladroitement une petite carotte avec sa fourchette d'adulte. Et- et- et papa dessine quoi 'vec ses- ses- ses- ses seu-tylos ?

- Papa ne dessine pas, Piper : il écrit, répondit Seon en coréen.

- L'écrit ? L'écrit des lecres (lettres) comme Pip ?! s’étonna la petite.

- Oui ! J'écris pleins de lettres comme Pip et je les donne a des gens pour que...

Son portable vibrait. Le portable de Seon était le plus grand obstacle entre Seon et sa vie de famille.

- Pardon, je dois répondre, fit-il en anglais tout en quittant la table.

Il ne reviendrait pas. C'était toujours comme ça quand il était là. Lénora, elle, semblait rester de marbre. Froide. Silencieuse... Une attitude qu'une fillette n'aimerait pas. Alors Piper lança :

- Et tou-a Oumma ? Tu dessines quoi avec tes- tes seu-tylos ?

- Je ne dessine pas, Piper. Je n'ai pas le temps pour ça.

- Alors tu fais quoi ?

- Rien. Je suis bloquée là, avec toi.

- Même quand ze suis dans l'école ?

- Oui... Surtout quand tu étudies, Piper. (Elle soupira.) Mais heureusement pour moi, tu as l'air intelligente. Tes préceptrices disent que tu apprends les différents alphabets et que tu arrives assez bien à les différencier. Tu sais aussi compter jusqu'à dix de ce qu’on m’a dit...  A ce rythme, tu rentreras vite à l’école... Il faudra que j'aborde le sujet avec ton père...

- Aaaaah bon, fait la petite occupée à lutter contre un petit pois. Et Oumma elle va à l'école aussi ? Elle apprend quoi ?

- Rien. J’essaye juste de m’en sortir.

Elle n'avait aucune idée de ce que les mots de sa mère voulaient dire. Elle sentait juste une énorme frustration chez sa mère.


Chapitre 3 : Outsider malgré elle.
“Aneyeonghasseyo yereobun. Choneun... Baek Pipeo imnida”.

Ce qui veut dire "Bonjour à tous. Je suis Piper Baek." Ce qui fut sa première phrase lorsqu'elle dû se présenter à sa classe la première année.
Elle est entrée un an à l'avance à l'école, contre l'avis de son père. Ç'avait été un sujet d'une longue série de disputes entre Seon et Lénora. Des disputes dont Piper n'avait pas été épargnée vu les décibels atteints. Lénora avait fini par gagner ce débat en plaidant l'ennui à la maison, en insistant sur le fait qu'elle arrivait au bout de ses ressources éducatives.

Okay. D'accord. Piper allait faire sa rentrée en avance... Mais dans une école publique !

Là encore, une série de longues disputes s'ensuivit. Pourquoi devaient-ils l'envoyer chez des ploucs ?! Ils avaient assez d'argent pour lui payer une de ces foutues écoles hors de prix alors quoi ?! L'argument fut que Seon ne voulait pas que sa fille prenne l'habitude de vivre drapée dans le confort de l'argent. Il voulait qu'elle ait les mêmes chances que les autres. Leur statut ne devait pas constituer une différence avec les autres : elle n'était pas meilleure qu'eux et devait faire ses armes avec eux.
Du coup, voilà. Elle était là.

- Combien font 6x5 ?

- 30 !

- Très bien !

La petite était toute fière d'avoir eu bon et se tenait droite...
Piper elle scrutait les faces de tout le monde l’air de dire “mais tout le monde sait ça, non ?” Visiblement, non. Elle était la seule et c’était ennuyant d’être la seule à savoir… Alors elle ne disait rien et dessinait dans les marges de son cahier.
Elle ne voulait pas qu'on la remarque plus que ce n'était déjà le cas. En effet, elle avait des plis épicanthiques, mais ses traits coréens étaient très dilués. Elle avait des cheveux raides et propres à la Corée... Mais ils étaient bruns avec des reflets roux. Elle parlait coréen, mais pas uniquement. Son prénom n'était pas proprement coréen et pour couronner le tout: elle était la seule “fille de”  de l’école.. C'était une outsider et elle était plus petite que tous les autres élèves de sa classe*. Ce n’était pas la meilleure situation pour jouer aux je-sais-tout.

(* En Corée, les cadets respectent strictement leurs aînés, même s'il s'agit d'un an de différence.)


- Bien ! Les enfants, rangez vos cahiers, dictée !

Et quelle dictée ! Une dictée vraiment difficile pour des enfants d'à peine six ans.

(Certains ont senti où ça allait ? Allons-y tous ensemble.)

- Posez vos stylos ! Bon ! Qui veut passer au tableau pour corriger ?... Piper ? Viens au tableau, tu veux ?

Elle campa un instant sur sa chaise, en fixant le tableau, puis sa professeure. Puis elle se leva, tendue, et s’avança. Ayant oublié son cahier sous le coup de la nervosité, sa maîtresse lui dicta les mots.
Evidemment, elle n’avait fait aucune faute. Ce qui intrigua la maîtresse qui continua à lui dicter quelques mots encore. "Mouchoir", "avion", "étoile" et "crépuscule". Elle les avait tous à une faute près, mais c'était très facile de se tromper de caractère en coréen car certaines sonorités se ressemblaient cruellement. Qui plus est, c'était une faute assez logique quand on considérait les règles de la grammaire coréenne.

Faute d'avoir éveillé les soupçons auprès de sa professeure, elle avait également fait forte impression à ses camarades.
"Mais comment elle a fait ? Elle a toujours des bonnes notes...", "C'était même pas des mots de la liste de dictée !", "Elle va à quel hagwon ?" ...

Oh ! Les hagwons… C'est les écoles privées de soutien. En gros, après une journée bien chargée à l’école : ça continuait dans un hagwon.
Il en existe pour tous les prix et tous les niveaux et les mamans vident leurs porte-monnaie aux portes de ces lieux horribles, elles font des pieds et des mains pour que leur enfant chéri devienne meilleur que les autres. En Corée, à partir du moment où tu mets un pied à l'école, tu rentres obligatoirement en compétition avec tous les autres enfants du monde. Comme si grandir n'était déjà pas assez angoissant...

ET LÀ, parents comme enfants tombent nez-à -nez avec "Piper l'outsider". Première de la classe.
C'était sûr, que Piper allait dans une hagwon de haut vol, autrement, est-ce qu'une outsider pouvait avoir de bonnes notes ?
La curiosité des mères coréennes va très loin. Elle les pousse à faire des choses inimaginables en Europe, comme aller titiller les profs avec des petits cadeaux pour qu'ils lâchent des infos par sentiment de recevabilité. Rester devant la sortie de l'école pour observer qui vient chercher l'enfant et où elle va après l'école. Voir la tête de ses parents pour juger de quel genre de personnes ils sont.

- Halmeoni ! ( Mamie !)

Piper se précipita vers sa grand-mère. C'était elle qui venait la chercher. Pas Lénora, sa mère. Alors sa grand-mère paternelle la ramenait à la maison.

- Pipeo ! Gwenchana ? Huh ? ( Comment ça va Piper ?)

C'était cette bonne femme à l'apparence humble qui venait la chercher… Mais n’avait-elle pas des parents ?! Peu importe : il fallait savoir quelle hagwon elle fréquentait !

- Pardon Madame, bonjour, s'inclina une des mamans. Désolé de vous déranger, je suis la maman de Jin Ju...

- Ah, oui, enchantée...

- Ahem... Vous emmenez Piper à son hagwon ? Celui de mon fils se trouve aussi dans cette direction …

- Mamie, c'est quoi un hagwon ?

Pardon ?! Que venait-elle de dire ?!

- Tu ne vas pas dans un hagwon ? C'est... Une école de soutien pour étudier …

- Non...? fit-elle suspendue au bras de sa grand-mère. Je rentre avec mamie à la maison pour manger des tteok ou de la glace.

- Tu devrais manger des choses plus saines pour tenir ! Ça ne doit pas être évident de réviser jusqu'à tard en mangeant ça...

- Bah... Je révise pas jusqu'à tard. Je fais mes devoirs, puis je mange et...

- Tu es sûre que tu ne vas pas dans un hagwon ? coupa la mère en posant ses mains sur ses épaules. C'est impossible d'avoir tes notes en ne faisant rien. Tu ne mens pas ?

Vous vous souvenez de mémé ? Cool... Elle était plutôt silencieuse jusque-là, hein ? Bah plus pour très longtemps.

- Arrêtez de toucher mon enfant comme ça! Pourquoi vous vous acharnez sur elle comme ça?! Pourquoi elle mentirait ?! C'est plutôt à vous de vous demander pourquoi vous êtes une mère médiocre ! Vous n'avez pas honte de faire ça devant vos enfants ?! fit-elle de manière plus générale. Viens Pip : on rentre.

A partir de là, Piper est devenue l'objet de la haine et de la jalousie de beaucoup d'enfants de sa classe.
Bon. Chers lecteurs. A ce stade de l'histoire, prenez du recul et une tisane chargée de lavande pour vos nerfs, parce qu'on va parler de harcèlement et qu’en Corée du Sud : c'est un sport de compétition.  


Chapitre 4 : Maman, t'as raté l'avion.
A 7 ans et demi, Piper n'est pas satisfaite de sa vie.

Évidemment elle ne sait pas l'exprimer comme ça. Tout ce qu'elle sait c'est qu'elle n'a pas envie de rire et qui lui arrive même de pleurer sans comprendre pourquoi. Elle ne prend pas plaisir à aller à l'école en dépit de ses bonnes notes, car elle ne s'entend pas avec ses camarades.
Papa n'est plus présent à la maison, il est souvent en voyage d'affaires et lorsqu'il est là : il passe toutes ses journées au QG de l'Empire Baek.
Maman quant à elle... Elle n'est pas là quand Piper rentre avec halmeoni. "Aller, Pip : mamie va te faire du riz sauté au kimchi avec un oeuf frit, okay". Elle esquissait un sourire pour ne pas la préoccuper plus que ça et allait se doucher. En revenant, elle mangeait en compagnie de sa mémé et généralement Lénora arrivait une fois la table débarrassée.

- Tiens… ! Vous êtes rentrées.

Piper ne répondait pas. Elle fixait sa mère, elle observait tous les détails qui pourraient lui indiquer où sa mère avait été. Les cheveux en bataille, la robe froissée légèrement débraillée, essoufflée, les joues rouges et le ton anormalement chantant, comme lorsqu'on essaye de changer de sujet.

- Tu voulais qu'on soit où à cette heure ? répondait Halmeoni. La petite a école demain.

- Oui... Je sais, belle-maman... Tu as fait tes devoirs, Piper ? fit Lénora en arrangeant une mèche derrière son oreille pendant qu'elle retirait ses chaussures.

Piper opina du chef. Ça n’avait rien de sorcier de les faire…

- Tu as mangé au moins? Qu'est-ce que la cuisinière à fait ?

- La cuisinière n'a rien fait. J'ai fait à manger.

- Comment ça ? C'est à elle de faire à manger ! … Piper ne peut pas tout le temps se nourrir que de cuisine coréenne ! Elle doit aussi manger des plats qui viennent d’Europe et plus particulièrement de son pays: l’Angleterre.

- Eh bien tu n'as qu'à être là pour le faire. En attendant, la petite avait faim donc j'ai fait de quoi manger.

- Très bien... J'imagine qu'il en reste pour Seon et moi.

- Seon a appelé en disant qu'il mangerait au bureau et comme je ne savais pas si tu rentrerais, je n'ai fait à manger que pour nous.

Il allait sans dire qu'entre Lénora et halmeoni, il y avait une guerre et très souvent, Lénora perdait.

- ... C'est d'un foyer dont Piper a besoin. Pas d'un hôtel.

- Il faudrait en parler à Seon alors...

- Tu es sa femme : c'est à toi de le faire. Pas à moi. C'était également à toi de t'occuper de ta fille. Viens Piper.

La jeune fille aurait tant aimé que sa grand-mère ait tort, mais ce n'était pas le cas. Tous les jours, sa mère rentrait l'air de rien sans aucune excuse à son égard... Et même si elle lui en présentait : serait-elle sincère ?

Piper tourna ses talons, obéissant à sa mémé.

Mar 9 Mai - 22:49
Piper Yun Baek

Fiche de personnage : fiche personnage Espace personnel : espace personnel Âge : 28 ans Groupe : Civil
Piper Yun Baek Nouvel habitant

Nouvel habitant



Histoire PARTIE II


(HISTOIRE 2)


Chapitre 5 : Qui pisse au vent se prend une torgnole de forain.

- Votre fille est victime de vitiligo. Il me semble que Seon est aussi sujet à ça et que c'est commun dans la famille...

Cette même année, Piper se voyait pousser une mèche blanche sans qu'elle puisse y faire quoi que ce soit. La jeune fille s'était mise à saigner du nez de manière fréquente et se plaignait de maux de tête.

- Qu'est-ce qui a bien pu provoquer cette horreur, docteur ?

Maman me trouve moche ? se demanda la jeune fille.

- Eh bien, étant donné que les Baek ont une prédisposition au vitiligo... Dis-moi Piper... Comment tu t'es fait ces blessures aux doigts ?

- Oh ! Ne m'en parlez pas ! Elle écorche ses doigts à longueur de journée et s'arrache la peau au sang : je ne sais plus quoi faire...

- Est-ce que tu es stressée Piper ? (Pas de réponse.) Est-ce qu'il y a autre part où tu as mal ?

- J'ai... Parfois mal aux yeux et ... Le nez qui saigne.

- Je vois... Tu sais, ce qu'il t'arrive peut-être provoqué par le stress. Si tu as un problème, il vaudrait mieux que tu le dises et que tu en parles à quelqu'un.

Piper regarda sa mère qui semblait terrifiée à l'idée que sa fille doive consulter une psy. Que dirait-on d'eux ? On la jugerait. Alors elle se redressa et dit:

- Je n'ai pas de problèmes.

Cela n'avait pas suffit à convaincre le médecin, mais que pouvait-il faire de plus ? Il n'allait pas les forcer. Son travail s'arrêtait ici.
Piper était la cible de moqueries dues à son métissage et se retrouvait souvent malmenée à cause de son attitude détachée. Mais ne pas répondre à une provocation : ça met de l'huile sur le feu, surtout si c'est un enfant plus âgé qui vous parle et que vous osez ne pas lui répondre.

Chaque jour, un mot de plus était gravé sur son bureau. "Connasse", "menteuse". "Retourne dans ton pays, rosbif !", "Crève". Sans parler de son casier à chaussures.
Le midi elle va manger seule dans un endroit où personne n'irait la chercher. En sport, dans le vestiaire, elle entend des remarques sur son corps, ses yeux, ses cheveux. "Regarde ses tâches de rousseur... On dirait un dalmatien, c'est tellement moche."
Mais si c'était tout ce qu'elle devait subir... Elle se prend des balles perdues accompagnées de " J'ai pas fait exprès". Quatre fois de suite. Elle n’est choisie dans aucune équipe et ne se trouve aucun binôme. Elle fait face à des réactions de dégoût, comme si elle avait la peste.

Ils ont peut-être raison ? C’est pour ça que maman ne m’aime pas …

Un midi, alors qu'il pleut, elle mange dans les escaliers de secours à défaut de ne pas pouvoir sortir et se met à entendre des rires.

- Comment elle s' la pète !

- A force de traîner avec une vieille, on finit par le devenir !

- J'ai hâte de voir la tête qu'elle fera quand elle verra ce que Myung à fait à ses affaires.

Mes affaires ? Comment ça ?

Piper ne tenait pas à grand-chose dans cette école, mais ses affaires n’étaient pas à toucher et plus particulièrement, ses cahiers dont elle prenait soin. En se précipitant en classe, rien ne semblait avoir bougé. Rien sauf son cahier. Elle le chercha, mais il avait disparu.

- C'est ça que tu cherches ? fit le Myung en question.

Il lui tendait son cahier. Pourquoi avait-il son cahier ? Qu'avait-il fait avec ?

- Je te l'ai emprunté pour comparer mes exercices aux tiens...

Au moment où elle saisit son cahier, Piper sait que quelque chose ne va pas. Elle l'ouvre et voit ses précieuses pages souillées par des rayures, des messages grossiers. Travailler était la seule chose qui lui procurait satisfaction à l’école...

Qu'avait-elle fait pour mériter ça ? A quoi est-ce que ça servait de rester silencieuse au final, car quoi qu’elle dise ou fasse : elle était toujours coupable. Plus elle se posait ces questions, plus son sang battait dans ses tempes. Elle se repassait toutes les crasses qu’elle avait endurées et là, aujourd’hui: c’était la goutte de trop. D’un revers de main, elle mit une grande surface à Myung. Bronzage garanti.

Elle se jeta sur lui et commença à le rouer de coups, encore et encore et encore... Jusqu'à ce que sa professeure arrive pour les séparer.
Passez par la case “BAGARRE” avant d'aller directement dans le bureau du directeur. Elle avait cassé le nez de son camarade : elle devait être punie.
Elle écopa d'une semaine de renvoi et devait présenter des excuses publiques, ainsi que des excuses à Myung et à sa mère. Monsieur et madame Baek devraient convenir  d’un dédommagement…

- Qu'est-ce qui t'as pris, Piper ?! criait sa mère dans la voiture. Tu as cassé le nez de cet enfant ! Tu te rends compte ?! Il y a d'autres moyens de régler ses problèmes!

- Comme quoi ? Parler ?!

- Mais arrête avec ton arrogance !

- Pourquoi tu le défends ?! C’est lui qui m’a fait du mal !

- Il a écrit dans ton cahier ! Get over it ! Tu es plus intelligente qu’eux : tu devrais comprendre ça !

-  … On dirait que quoi que je te dise : tu t’en fiches !

- C’est ta grand-mère qui te dit de répondre comme ça ?! … Décidément, elle a trop d'influence sur toi ! Si c’est ça, elle va arrêter de venir te chercher, tiens !

- Quoi ?! Mais c'est pas juste !

- Oh que si ! Je vais demander à ton père de trouver quelqu'un pour la remplacer. Parce que c'est plus possible, là !

"Et si c'était toi pour une fois ?" se dit Piper. "Ah, mais j'oubliais... Tu ne m'aimes pas."

Lénora l'avait dit : Lénora l'avait fait. Ce n'était plus halmeoni qui s'occuperait d'elle mais la secrétaire de Seon : Yu Na.
Yu Na avait toujours été gentille avec elle, même si elle ne savait pas comment s'y prendre avec les enfants. Ensemble, elles parlaient de Seon.

- Où est mon père ?

- Il est à Amsterdam. Il s'occupe de quelque chose d'important.

- Comme quoi ?

- Euh... Eh bien il y a eu une inondation et l'hôtel de ton papa à été cassé. Alors il essaye de le réparer.

- Est-ce que... Qu'est-ce que Papa a dit quand il a entendu que j'ai été punie ?

- ... Piper... Il faut que tu saches qu'en ce moment, il se passe beaucoup de choses, c'est très compliqué pour papa...

- On dirait que tout est toujours très compliqué...

- Je sais... Mais un jour tu comprendras.

Mouais. Bon…
Malheureusement, cet incident à l'école n’a pas été le seul. Il y a eu une deuxième rixe quelques semaines plus tard. La raison ? Une fille lui avait craché dessus. L’écart de trop qui lui valut sa place au sein de l’école. Désormais, c'était un problème qui devait être réglé avec les parents et les professeurs, entre quatre yeux … Ou plus.
C'est bien beau de parler entre adultes, mais ça ne règle pas le problème en plus Piper, refusait de parler devant sa mère et à ses professeurs.
On a dû faire appel à un pédopsychiatre et même là, ça n’a pas suffit. On a donc appelé halmeoni pour convaincre la jeune fille de baisser sa garde:

- Ça fait longtemps que tes camarades te font du mal ?

- C'est pas mes camarades. C’est des gros cons.

-  Tu sais que c’est un gros mot ? Qui t'as appris à parler comme ça ?

- Tous les enfants parlent comme ça à l'école, mais contrairement aux autres, j’les utilise pas pour dire de la merde.

- Pourquoi tu penses qu'ils font ça ?

- J'en sais rien. Faut leur demander.

- Tu as tes cahiers, comme je t'ai demandé ?

Elle cherche dans son sac à dos et finit par les tendre à la femme pédopsychiatre.

- Je vois que tu dessines beaucoup dans les marges... Tu écris aussi des choses en anglais... Ce sont des paroles de chanson ?

- Non. Ce sont des idées d'histoires.

- Et tes dessins ?

- J'en sais rien. Je dessine n'importe quoi et parfois ça prend forme. Des fois non.

- Dis-moi Piper... Tu t'ennuies en cours ?

La jeune fille redressa la tête, les yeux vers le plafond, pour réfléchir. Est-ce qu'on avait le droit d'avouer ce genre de choses ?  Est-ce qu'elle serait punie pour l'avoir avoué ?

- J'en sais rien.

- D’accord... Est-ce que ta mère sait que tu dessines aussi bien ?

- Non. Maman ne regarde jamais dans mes cahiers. On n'est pas souvent ensemble.

- Alors, comment fais-tu tes devoirs ?

- Toute seule. Avant j'avais des précepteurs, mais un jour maman a dit que ça servait plus à rien, alors....

- Je vois... Dis-moi Piper, qu'est-ce que tu aimes faire d'autre ?

- ... Euh... J'aime lire. Regarder Pororo avec halmeoni quand on mange, mais je préfère les documentaires animaliers ou historiques. Parfois, je joue avec le chien des voisins... Il est gentil avec moi.

- Tu aimerais avoir un chien ?

- Oui ! Mais maman ne veut pas.

- Et ton papa ? Il dit quoi ?

- Papa travaille tout le temps ailleurs.

- Tu dois être contente qu'il soit là en ce moment, non ?

Piper haussa les épaules.

- Il va repartir de toute façon.

Fin de l'entretien.

Après ça Piper a dû faire une batterie de tests, mais le diagnostic de la petite fille était clair : elle était précoce.
Le niveau de sa classe n’est pas adapté à son niveau. Elle a une prédisposition pour l'art et les lettres... Ce qui peut être un signe d'une certaine sensibilité. Quant à sa violence, mettons des mots sur les choses : elle vit la frustration au quotidien.

Les enfants ont une plasticité cérébrale étonnante et sont capables d'encaisser beaucoup de choses, mais plus que quiconque : ils ont leurs limites. Son harcèlement scolaire et l'absence de ses parents étaient clairement des facteurs clés liés à son état physique et psychique.
Le jour où la sentence est tombée, le chemin du retour a été très silencieux.

- ... Je vais devoir discuter avec ton père de ce que nous allons faire. Il faudra te changer d'établissement et le docteur à dit qu'il fallait que tu fasses du sport. Même si ça ne m'enchante pas, elle m'a conseillé de me tourner vers les sports de combat...

Piper regardait sa mère. Lénora ne la regardait pas. Elle avait les yeux rivés sur la route.

- Je ne me suis jamais sentie aussi humiliée qu'aujourd'hui. Je suis passée pour une mauvaise mère... Je passe aussi pour une mauvaise femme. Et dans tout ça, ton père s'en sort à bon compte. Comme si ma vie n'était résumée qu'à ça... Résoudre les problèmes de ton père.

Piper se sentit bizarre en elle. “Les problèmes de son père” ? Elle était un problème ? Elle avait vraiment essayé de faire de son mieux, mais visiblement, ça n'était pas assez. Ça ne suffisait pas pour sa mère. Comment devait-elle faire alors ? Peut-être que si elle faisait plus d'efforts, ça donnerait quelque chose… ?

En tout cas, elle devait essayer.


Chapitre 6 : Le lion ne s'associe pas avec le cafard.
Je ne vous ai encore jamais parlé de la famille de Piper, pas vrai ? Bien.

Lénora avait une sœur, Judith, qui avait eu une fille deux ans plus âgée que Piper : Ellie.

Halmeoni avait deux fils et une fille. Heechul, Seon et So Hee.
Heechul avait eu deux enfants d'une femme dont il avait divorcé : Hanbin et Sol Na. Seon n'avait eu que Piper. So Hee n'avait eu que Jae Jun.
Heechul travaillait pour une marque de maroquinerie de luxe. So Hee était  professeur de mathématiques. Quant à Seon... Il était propriétaire de plusieurs autres hôtels.

BREF.

Qu'en était-il de Piper ?
Petite Piper “jouait” avec ses cousins, sans vraiment se poser de question sur le type de relation que c’était. Mais en grandissant, elle remarquait un fossé qui se creusait entre eux et au final, Piper n'avait pas un bon contact avec eux...
Ils se voyaient uniquement aux anniversaires, aux fêtes et réunions familiales.

Piper 8 ans. Seollal ( nouvel an lunaire)
Elle est assise à la table des enfants, dans son hanbok et écoute ce que les adultes racontent, mais surtout, elle regarde sa mère.
C'était quand la dernière fois qu'elle avait montré ses dents comme ça ? Piper ne le savait pas. Elle avait carrément oublié leur couleur...

- Eh ! Pip ! Tu m'écoutes !

- ...Non ?

- T'es pas marrante !

- Sol Na te racontait qu'elle avait aussi une fille qui avait sauté une classe dans son école.

- Ah oui... C'est cool pour elle.

- ... Ton école t'autorise à te teindre les cheveux, Pip ?

- C'est pas teint, Sol Na. C'est une maladie...

- Il faut que tu caches ça, sinon tu vas te faire gronder par tes professeurs.

"Oh fermes-là" se disait-elle en regardant à nouveau autour de la table des adultes.

- Non Sol Na, intervint Jae Jun.

- Quoi? Moi je trouve qu'elle devrait le cacher ! C'est pas juste pour les autres ! Nous aussi on veut avoir des mèches colorées !

- Tu trouves que ma maladie est un jeu, Sol Na ? Tu crois vraiment que je trouve ça drôle ?

- Non… ! Mais... Je...

Sol Na avait parlé trop vite sans réfléchir. C'était une habitude. Et une fois remise à sa place, elle pleurait comme une madeleine. Piper s'en foutait royalement.
Enfin, bon. Ce qui la préoccupe, là, c’est Lénora. Comme si quelque chose se cachait juste sous son nez, mais quoi ?
Soudain, Lénora croisa le regard de sa fille et perdit son sourire. Elle se raidit et rétracta ses jambes vers elle sous la table en baissant le regard sur son assiette. A ce même moment, son oncle se retourna vers elle.

- Tout va bien Pip ?

Elle opina du chef.
Piper ne savait pas ce qu'elle avait bien pu voir, mais elle savait que quelque chose s'était passé ce jour-là. Une chose qu'elle ne comprendrait que plus tard.
En tout cas, après ça, il lui sembla que maman l’aimait encore moins.


Chapitre 7: Flip-flap, your opinion is trash
Adieu l'école publique, bonjour l'internat !

Piper saute une classe, après le Grade 6 pour atterrir en Grade 9. Ce qui fait qu'à 10 ans elle entre au collège et qu’à 14 ans, elle rentre au lycée.
Même si sa scolarité est devenue moins houleuse, elle garde des séquelles de son passé. Il lui arrive encore de faire des cauchemars dans lesquels elle vit de violents rejets ou des situations où elle se fait attaquer.

A l'internat, il lui arrive toujours d'avoir des joutes verbales avec des idiots en raison de sa différence, mais en venir aux mains est très compliqué dans ce genre d'établissement. Certains détestent cet endroit, mais Piper est reconnaissante d'être ici, car pour la première fois de sa vie, elle s’est fait des camarades.
Elle était suivie par une psy et pratiquait le taekwondo de compétition (choix de sa part d’en faire en compétition). Ce qui arrive à la maison ne l'affecte plus étant donné qu'elle vivait loin d'eux.

Piper aurait 15 ans en juin. Nous sommes en décembre. C'était l'hiver en Corée et donc la fin de l'année scolaire et du collège comme nous le disions. Déposée par la maman d'une de ses amies près de chez elle aux alentours de 17h30, avec ses bagages, elle prit une grande inspiration et appuya sur le bouton d’interphone du portillon en criant "c'est moi". BZZZZZZ ! Elle entra et à sa grande surprise, Seon était là sous le porche... Lénora quant à elle, fuyait ailleurs, essuyant son nez avec son mouchoir brodé. L'ambiance était aussi nauséabonde qu'un pet silencieux lâché dans l'ascenseur d'un immeuble de 27 étages.

Montant les quelques marches du porche, elle fit face à son père, en laissant son sac tomber sur le sol.

- Est-ce que... Tu as reçu mon cadeau d'anniversaire ?

- Le gâteau, les fleurs et le lecteur de musique ?

- Oui.

- Oui... Merci beaucoup. Mes amis ont apprécié le gâteau.

- Tant mieux si tu as passé un bon moment.  Piper... Plus tard, il faudra que je te parle de quelque chose... Mais pour l'instant, va te reposer, d'accord ?

Oulah. Ça sent le roussi. Qu’est-qu’elle a fait encore ? Quelle serait sa punition ? Elle se sentait comme un porc qu'on menait à l'abattoir.
Malgré les tentatives maladroites de Seon pour engager la conversation, le dîner était très taiseux. D’ailleurs, Piper trouvait ça très surprenant que Seon prenne le temps de lui parler … Il y avait décidément quelque chose de louche.
Puis vint le moment du dessert.

- Halmeoni a ramené une boîte de glaces au sésame... Elle dit que c'est ta glace préférée.

- Oui, c'est vrai.

Seon essayait de se contenir, mais on pouvait clairement sentir que quelque chose tapait à l'intérieur de lui. Piper remarqua qu'il avait essuyé discrètement son œil avec son index. Il pleurait ? Pourtant il n'y avait aucune larme... Puis sa mère revint et là :

- Bien. Nous devons parler.

- Peut-être que tu peux la laisser terminer son dessert avant de lui en parler ? rétorqua Seon.

- Il me semble que ce ne sont pas ses oreilles qui mangent.

Tensiomètre à 7/10.

- J'écoute, tempéra Piper tout en mangeant.

- Ecoute Pip. Je sais que tu espérais sûrement rejoindre tes copines au lycée. Cependant, ce ne sera pas possible. A la place, tu iras étudier à Oxford, chez ta grand-mère. Voilà.

Le regard de Seon était brillant de supplication. Celui de Lénora était ... Bah Lénora ne la regardait pas, comme à son habitude hein.

- Pourquoi ? fait la jeune fille en contenant sa réaction.

- Parce qu'il se trouve que tu es également anglaise, mademoiselle. Et que tu feras ce qu'il t'est dit ! ... Tu n'aurais jamais posé la question si tu avais grandi là bas...

- Tu avais tout le loisir de la préparer à cette éventualité, Lénora, gronda Seon. C'est de ta faute si Piper n'y connait rien. Tu ne m'as jamais dit que ...

- Tu as épousé une noble : à quoi t'attendais-tu ?!

- Ce jour ne serait jamais arrivé si tu n'avais pas… !

... "Si tu n'avais pas” quoi ? se demandait Piper qui ne savait plus où donner de la tête. Soudain, elle se sent nauséeuse et se précipite dans les toilettes pour dégobiller tout ce qu'elle avait englouti.
Plus tard dans la soirée, elle eut envie de réessayer de manger de cette glace qu'elle n'avait pas pu terminer. A sa grande surprise, son père fumait sous le porche.

- C'est toi Lénora ?

- Non... C'est Piper.

Il se retourna et s'empressa d'écraser sa cigarette.

- Quelque chose ne va pas ?

- J'avais faim...

- ... Oh. Bien sûr. Mange, si tu en a besoin.

Elle opine du chef timidement, face à son père qui, les mains dans les poches s’est approché avant de rectifier sa trajectoire vers le canapé. Il allume la télévision et demande à Piper de lui ramener un peu de ce qu'elle se sert. Elle s'exécute et vient s'asseoir à l'autre bout du sofa pour manger en regardant la télé.
Seon renifla et reprit sa contenance avant d'engager la conversation :

- Piper … J’ai été un mauvais père pour toi… pas vrai ?

Elle soupira en continuant de manger.
Il n’était jamais là… Pouvait-on dire qu’il était « mauvais » ? Quand quelqu’un ne se présente jamais à un examen, est-ce qu’on dit qu’il est mauvais ? Sauf que là il s’agissait de la vie d’une enfant et non d’un examen… Alors oui. Seon avait été mauvais en tant que père.

- Ça t’importe peu, remarqua Seon. A quoi je m’attendais… ? C’est normal après tout, je ne peux pas t’en vouloir.

- Pardon.

- Non, non. Ne t’excuse pas, Pip. Écoute… Bientôt, tu devras faire un choix entre ton père et ta mère. Tu vois… Maman et moi… On va se séparer, on va divorcer.

- Pourquoi ?

- Eh bien… Maman n’aime plus papa alors quand il n’y a plus d’amour… on se sépare.

- Donc… Tu ne l’aimes plus ?

Seon luttait en lui-même. Dans sa gorge c’était la guerre autant que dans son cœur.

- … Si. Si, mais je ne peux pas forcer maman à m’aimer. Alors je vais la laisser partir. J’ai pas été un bon mari aussi je pense, alors… C’est normal j’imagine.

- Pourquoi je vais devoir choisir ?

- Eh bien… L’année prochaine, tu vas étudier à Oxford… Tu vas aussi découvrir ce que c’est d’être une noble aux côtés de ta grand-mère. Oxford est une belle ville, tu peux y apprendre plein de choses, alors ne te cantonne pas à la vie de château, okay ? Mais si c’est ce que tu veux au final… Si tu choisis la vie de château, sache que papa ne t’en voudra pas. Je veux juste que tu te souviennes que ma porte sera toujours ouverte. Quand tu reviendras… Si tu reviens… Tu seras libre d’aller où tu voudras. C’est ce que je veux dire par “choisir”.

Piper se mit à réfléchir.

- … Est-ce que tu continueras à me souhaiter mon anniversaire ?

- … S-si tu le souhaites, oui…

Piper jouait avec sa glace... On pouvait voir, une adulte plutôt qu'une enfant. C'était très bizarre pour Seon.

- Tu as dit que quand il n’y avait plus d’amour… On se séparait... Je crois que maman ne m’aime pas alors.

Lénora avait vécu avec Piper et pourtant, elle avait mis tant de force a rester séparée de sa fille… La jeune fille en était arrivée à la conclusion qu’elle ne l’aimait pas et qu’il n’y avait rien qu’elle pouvait faire pour que ce soit le cas.
Même là, elles étaient dans la même maison, pourtant, c’était Seon qui était avec elle. Seon mit un temps à comprendre où elle voulait en venir puis il se déplaça près d’elle.

- Parfois les adultes souffrent beaucoup, Piper. Tellement qu’ils ne sont plus capables de regarder ceux autour d’eux. Je pense que maman souffre beaucoup …

- Mais toi aussi tu souffres. Pourtant tu me parles…

- Je ne souffre pas. Je suis triste, mais je ne souffre pas… Je suis même un peu content parce … J’aime te parler.

- Qu’est-ce que je devrais faire si je veux venir avec toi ?

- J’en sais rien. On verra bien quand on y sera. Tu verras bien. Okay ?

- Hm… Okay…


Chapitre 8 : Oxford girl

- Tiens toi droite pendant que Johanne ajuste ton uniforme, Piper.

- Pardon grand-mère.

Elle se regarde dans le miroir sans se reconnaître. Voilà qu'elle a deux nattes, une jupe écossaise, un blaser doté d'un écusson et une cravate. Elle était anglaise.
Mais grand-mère Jane, en la regardant, trouvait qu'elle avait le regard morne.
Depuis qu'elle est arrivée, elle est comme ça. Comme un petit robot prêt à exécuter tous les ordres qu'on lui donnerait et c’est désagréable.
Johanne termina et mamie Jane posa sa main sur son épaule.

- Je sais que ça n'a pas été toujours facile en Corée. Mais tu es en Angleterre désormais. Ici les choses sont différentes. Si tu as un quelconque problème : parle-m'en. Je t'interdis d'utiliser tes poings : c'est bien compris ? Tu gardes ça pour tes cours de “bagarre” uniquement.

- Oui grand-mère.

- Tu apprendras avec le temps, l'art de distribuer des coups avec ta langue... De toute façon : je ne vois pas ce qui tournerait mal. Tu es la petite fille de la duchesse, personne n'osera s'en prendre à toi à moins d'être stupide...

Mouais... Ça restait à voir. En tout cas, il était temps de remonter ses chaussettes et de faire face à un nouveau type de vipère... Peut-être ?

- Hello everyone, my name is Baek Yun Pipeo.

Elle avait dit ça en s'inclinant et s'était rendue compte à la réaction des autres étudiants, qu'elle avait mixé le coréen et l'anglais.

- Pardon. Je recommence. Je m'appelle Piper Yun... Baek.

Ça faisait rire certains, ça intriguait d'autres. Elle se sentait comme un animal de foire. Surtout face aux garçons qui arboraient des regards moqueurs.
On ne juge pas un livre à sa couverture, mais Piper avait appris à vivre comme ça : c'était son réflexe. Cependant au bout d'une semaine ou deux, elle fut agréablement surprise de voir ses camarades venir vers elle pour lui proposer de participer à telle ou telle activité club ou événement.

Les garçons n'étaient pas si méchants. Ils étaient bêtes et faisaient des trucs stupides, mais il n'étaient pas foncièrement méchants.
C'est pendant le lycée que Piper découvre qu’elle attire les garçons. Du petit message roulé en boule et jeté pendant les cours, au touché de main ""accidentel""... Elle met ça sur le compte de l'incroyable amabilité des anglais. Puis au fur et à mesure, elle commence à discerner un petit jeu qui se joue entre elle et l'autre... Et ça la met mal à l’aise.

La friendzone débarque dans le système de notre petit Piper-cyborg.

Mais cela n'a jamais créé d'ennemi à Piper, les anglais sont de bon perdants… Du moins avec elle.
D’ailleurs, son plus grand ami et peut-être son seul véritable en dehors de ses chiens, fut un garçon roux du nom de Peter Lewis.
Il était un des rares humains à pouvoir provoquer des éclats de rires chez Piper lors de leurs balades en barque sur la rivière d'Oxford. Son épaule accueillait souvent la tête de Piper… Lors de ses crises d'angoisse, Peter était d’un grand soutien.
Il leur arrivait également de se disputer, mais très souvent Piper perdait car elle ne maîtrisait pas encore l'art de défoncer verbalement. Ceci dit, même en coréen, Piper n'aurait pas pu le faire.

C'était assez drôle à voir, car Piper devenait toute rouge avant de tourner ses talons et partir, honteuse, contenant mal sa colère. Ce qui faisait rire Peter avant d’être rongé par les remords.

En dehors de Peter, elle avait Ellie, sa cousine.

- Peter te plait ?

- Peter est mon meilleur ami...

- Mais... Tu sais qu'il t'aime, pas vrai ? Tente ta chance !

- Non. Je ne veux pas risquer de le perdre bêtement et si je dois le perdre : je laisse la vie s'en charger.

- ... Tu t'es inscrite aux cours de littérature romantique ? Parce que ta réflexion est tellement merdique, fit-elle pour casser l’ambiance soudainement devenue solennelle.

… Vous l’aurez compris, Ellie était une bonne amie en plus d’être une bonne cousine.

En dehors du lycée, Piper avait développé des relations de convenance avec d'autres enfants de nobles, devant lesquels elle pouvait démontrer l'efficacité de son apprentissage des bonnes manières et de l'étiquette.

Admise sans surprise à Oxford, elle décide d'étudier l’économie et l'histoire de l'art tout en entrant dans un club de tir à l’arc - sans pour autant délaisser le taekwondo. Ellie quant à elle a dû bouger à Londres et Peter à Cambridge.

Ils ne se sont jamais oubliés, mais ils ne se sont jamais rappelés…


Chapitre 9 : Cutting ties.

- Je suis désolée grand-mère...

- Eh bien... Si c'est ce que tu désires... Qui suis-je pour t'en empêcher ?

Piper acquiesce. A vingt quatre ans, la jeune femme pouvait regarder en arrière pour contempler fièrement ses neuf années passées à Oxford et se dire que ce n'était pas la vie dont elle rêvait. C'était très confortable et paisible... Mais sa Corée natale lui manquait.

- Ton éducation ici a porté ses fruits. Je m'en félicite. Enfin... S'il te prend l'envie, un jour, de passer un séjour en Angleterre... Sache que tu as un foyer, prêt à t'accueillir.

- Merci grand-mère Jane. J'essayerais de vous écrire... Vous aussi vous m'écrirez.

- Rien ne me ferait plus plaisir mon enfant, fit-elle en se rapprochant pour l'enlacer de manière très british. Sache que je suis heureuse que ce soit toi qui soit mon héritière... J'aurais aimé que tu tiennes tes atouts de ta mère, mais je me dis que ce n'est pas plus mal que tu tienne de ton père...

Qu'est-ce que ça voulait dire ? Certes, Piper ne tenait pas de sa mère, c'était plutôt logique quand on étudiait son histoire. Mais elle ne tenait pas tant de son père... Si ?
Puis... Pourquoi mamie Jane servait la cause de Seon au détriment de sa propre fille? Ça, c'était encore quelque chose de très British de ne pas dire les choses dans l'immédiat. On accueillait les gens sans leur dire vers quoi on les aiguillait, pour ne pas être trop intrusif et garder une main "neutre".  Enfin bon.

DONC ! Piper rentre à Seoul.

De l'eau a passé sous les ponts, elle est devenue une Oxford girl avec la face d'une Hanguk Saram revenant avec un master en science de l’économie spécialité expertise et marché de l’art.

Elle avait anticipé son retour avec son père par mail. Ces deux-là avaient continué à se donner des nouvelles par mails, contrairement à Lénora qui ne la téléphonait qu’une fois tous les deux mois ou parfois plus … Le fait était que cette conversation qu'ils avaient avant qu'elle ne parte pour Oxford, l'avait marquée et à force de converser avec lui, elle avait eu envie de suivre les pas de Seon qui en était ravi.

Cependant, tout ne serait pas immédiat. Il lui fallait potasser l'histoire de l'entreprise, les différentes filières auxquelles elle était rattachée, ses mécaniques et tout ce qui gravitait autour.

Ce qui nous laisse le temps d’arriver à un énième Seollal.

- AAAAAAAIGOOOOO ! PIPEO-SHIIII! JINJJA BEOGO SHIPO SEO ! AIGOOOO !

Ce qui veut dire sans les cris et les grosses accolades longues: "Piper, tu m'a vraiment manqué!"

Piper enlaça sa grand-mère avec un faible sourire qui s'effaça lorsqu'elle vit ses cousins la toiser. C'est bon ! Piper était revenue : quel besoin d'en faire des caisses? Elle n'était pas la reine d'Angleterre ! (Mauvais jeu de mots.)
Derrière eux, son oncle et sa tante et encore derrière : sa mère. Que faisait-elle ici ? Est-ce qu'elle était venue pour elle ? C’est ce qu’on allait voir…

- Je viendrais te chercher aux alentours de 18 heures… Ça te va?

- Tu ne reste pas?

- Non. Puis il me semble que ta mère doit s’entretenir avec toi de quelque chose, fit-il en envoyant un regard chargé de ressentiments à l’égard de Lénora et du reste de la famille.

Tiens… Il n’y avait plus d’amour pour Lénora dans le cœur de Séon? Ce n’était pas impossible après tout: grand-mère Jane disait souvent que l’amour et la haine étaient deux cornes sur la tête d’une même bique.

- Je ne sais pas de quoi tu parles Seon, déclara Lénora les bras croisés et froide au possible.

Piper soupira en cœur avec Halmeoni et embrassa la joue de son père avant de rejoindre la famille. Le repas s’était bien passé puis vint un moment assez étrange où les adultes s’isolèrent ailleurs, laissant les enfants entre eux.

En apparence. Sol Na avait grandi devenant une de ces pestes qui harcelait les élèves discrets. Hanbin lui restait muet mais son regard ne l’était pas.
Assise sur un fauteuil, elle regardait les adultes par une fenêtre qui donnait dans leur pièce. De quoi pouvaient-ils parler dans cette pièce qui leur était opposée ? Qu'est-ce qu'il se passait entre ces adultes, qui nécessite de s'isoler pour parler? Seon avait affirmé que Lénora voulait parler de quelque chose: quand le ferait-elle?

- On t'as pas appris la politesse à Londres ?

- J'étais à Oxford, lâcha Piper. Qu'est-ce que tu veux dire par là ?

- Bah j'sais pas... On est tous là et tu regardes par la fenêtre plutôt que de nous parler.

- Tu veux me parler Sol Na ? Je t'écoute...

- Tu sais très bien ce que Sol veut dire, intervint Hanbin. Tu pourrais faire un effort pour communiquer plutôt que de rester dans ton coin.

- C'est marrant cette soudaine envie de communiquer avec moi, alors que vous pouviez le faire ces neuf dernières années...

- Pfff... Toujours aussi chiante, lâcha Sol Na. Je comprend pas pourquoi Lénora s’emmerde avec toi…

- Encore une fois: qu’est-ce que tu veux dire par là?

 - Ton père n'arrête pas de souler ta mère depuis que t’es partie. Et là, là depuis que t’es revenue, il veut absolument qu’elle te parle de leur divorce.

- Et pourquoi ça?  En quoi ça me regarderait?

- Ta mère a quitté ton père parce qu’elle l’a trompé avec mon père.

Piper se souvint alors de ce Seollal où elle avait surpris sa mère et provoqué un mouvement brusque sous la table. C’était donc ça… Elle lui faisait du pied.

- Ils ont décidé de se marier cette année. Quand ton père l’a appris, il a dit à Lénora qu’elle ne pouvait pas se marier avant de t’avoir dit la vérité sur leur divorce. Lénora n’avait aucunement l’intention de t’en parler: étant donné qu’elle ne t’as pas comptée si comme demoiselle d’honneur, ni comme témoin, j’imagine qu’elle n’avait même pas envisagé que tu sois là le jour J. Franchement c’est agaçant que ton père soit à ce point borné avec ses manières de plouc… Surtout qu’on était très bien avant que tu reviennes. Pourquoi t’es pas restée en Angleterre, hein? Tu ne pouvais pas te trouver un plouc de rosbif et te caser avec?

Lénora n’aimait pas Piper, c’était quelque chose que Piper avait déduit depuis son jeune âge. Mais l’entendre comme ça, ça lui faisait quelque chose. Sol Na aurait pu mentir, me direz-vous, sauf que Sol Na ne disait que des paroles qui ne faisaient pas sens… Hors, cette fois, elles en faisaient beaucoup. Alors… Lénora ne l’aimait vraiment pas. Pire que ça, elle la haïssait au point de ne pas vouloir la voir et avait été contrainte par Seon de le faire… Son égo prenait cher et c’était douloureux.

- D’un côté, qui voudrait d’une fille aussi chiante que toi? Ta mère te ghost déjà… Je plains le gars qui fera l’erreur de t’aimer… Je ne sais même pas s’il existe tellement t’es une plaie. En vrai même là bas t’aurais été un calvaire… Finalement, ça sert à quoi de vivre comme ça? Vaut mieux mourir… Non?

 Piper fixait sa cousine sans rien dire, sentant la douleur se transformer en colère dans le fond de son estomac… Comme un verre de whisky brûlant le fond d’un estomac vide. Sol Na esquissa un large sourire avant de narguer:

- Tu veux pas mourir Piper…?

La jeune femme inspira un grand coup. Là, Sol Na se sentait supérieur et parlait sans réfléchir. Son manque de respect et de sagesse étaient incroyablement énervants pouvant faire exploser Piper à la longue. Elle se leva sans un mot, mâchoire serrée et se dirigea vers la porte.

- Piper, pourquoi tu pars? Quoi? J’ai dit quelque chose de mal? Ou c’est la vérité qui te fais mal…?

Ouh la peste. Elle le faisait exprès. Elle savait qu’elle avait touché à un point sensible…

- Tu crois vraiment que ça suffit pour m’écraser? Sache que la seule chose de grand chez toi c’est ta bouche et que la seule chose dont tu peux te vanter dans cette histoire: c’est que ma mère soit la nouvelle femme de ton père. Mais ça ne fera jamais de toi quelqu’un de spécial. Alors tu ferais mieux de fermer ta bouche et de foutre ton nez ailleurs que dans mes affaires de famille.

Cette simple phrase était juste sous tous les sens du terme. Toute personne sensée n’aurait pas cherché à la contester. Sol Na le savait et se faire fermer le clapet d’une réplique, c’était humiliant, surtout de la part d’une merde comme Piper.
Ni une ni deux, elle se précipita vers sa cousine pour la pousser violemment. Tu veux jouer à ça Piper? Eh bien tu vas voir! Je vais te fermer ton grand clapet de buveuse de bière de merde!

- C’est à toi de la fermer, sale…

Pas le temps de finir que la main de Piper s’écrasa contre la joue de sa cousine.
Piper avait été patiente, mais il ne fallait pas abuser. Si elle s’en était uniquement tenue à des mots, Sol Na s’en serait sortie à bon compte, mais elle était du genre belliqueux et tout le monde sait que la violence appelle la violence.

Une, deux, trois gifles… Elle lui avait agrippée les cheveux pour la traîner de part et d’autre de la pièce. Hanbin ne tarda pas à rejoindre la bataille…

De l’extérieur, on pouvait entendre des gros “boum”,  des bruits de verres se brisant sur le sol, des cris… Lorsqu’on ouvrit la porte: le lustre n'était plus qu'une suspension bancale dont quelques ampoules clignotaient. Un vase avait été éclaté et les rideaux étaient arrachés.

Sol Na était décoiffée, débraillée la joue rouge et gonflée, en train de pleurnicher dans un coin à cause de sa lèvre ouverte.
Hanbin avait un côté de la face rouge également,son nez était en sang et essayait de repousser Piper qui tentait de lui foutre une nouvelle beigne.

- Mais... Qu'est-ce qu'il se passe ici ?! s'écria Lénora en allant vers Sol Na.

En se redressant, on pouvait voir que la chemise de Piper ne tenait qu'à un bouton, son arcade était en sang...

- Qu'est-ce qui t'as pris ?!

Lénora était rentrée dans la pièce et la première personne vers qui elle s’était dirigée, c’était cette peste de Sol Na… C’était comme le dernier coup de couteau dans ce qu’il restait d’amour pour sa mère.

- … J'allais vous poser la même question "mère".

- Arrête avec ton arrogance! Tu as vu ce que tu lui as fait?! Tu trouves ça normal pour une noble?!

- Pourquoi? Parce que vous trouvez ça normal pour une noble de tromper son époux avec son frère?

- Que…!

- Où alors vous êtes en colère parce que j’ai amoché votre fille d’honneur…? lâcha Piper avec un trémolo dans la voix. Votre témoin? Votre quoi? Elle est quoi au juste? Elle représente quoi dans votre bordel à foutre?! Hein?!

- Piper… Je… J’allais…

- Vous alliez me le dire? QUAND?! Vous ne m’avez pas décroché un mot depuis que je suis partie et là, j’apprend que si papa ne vous l’avait pas demandé: jamais vous ne m’auriez parlé de ce divorce… Ni de votre mariage. Était-ce papa qui vous demandait également de m’appeler lorsque j’étais à Oxford où… Où…

Elle baissa la face le temps de reprendre ses esprits puis:

- … Où avez vous pensé à moi de votre propre chef?

- … Je ne pensais pas que tu le prendrais comme ça.

- REPONDEZ!

Il n’y avait pas de réponse. Ce qui constituait en soit, une réponse.

- J’étais loin d’imaginer que tu le prendrais aussi mal…

- Et comment pensiez vous que je le prendrais?! Hein?! Je suis votre fille, bordel! cingla la jeune femme en renversant se qui se trouvait devant elle. Vous savez ce qui me met le plus en rogne? C’est votre lâcheté et votre malhonnêteté. Etant enfant, je n’ai eu de choix que de vous obéir et de vous être loyale, mais vous, en tant que mère, vous avez été déloyale en tout point avec moi… C’est pourquoi je ne regrette pas de faire ce que je m’apprête à faire. Et je ne le regretterais jamais.

- Qu’est-ce que tu crois pouvoir faire au juste?

Piper arrangea sa chemise et se mit face à sa mère, le regard franc avant de lâcher mordicus:

- De la même façon que vous avez choisi de quitter papa pour vivre avec mon oncle et ses deux stupides morveux; j'ai choisi de vous oublier et de rompre tout contact avec vous et ceux qui sont les vôtres désormais. Je ferais comme si vous étiez morte, comme si vous n'existiez plus. Alors oubliez-moi également. Ça ne devrait pas être compliqué pour vous si j’en crois ces dernières années. Si par malheur nous devions nous retrouver dans la même pièce, je vous ignorerais comme l’inconnue que vous êtes pour moi.

Piper fit une révérence et se fraya un chemin jusqu’au parvis où elle s’asseya en attendant que son père revienne la chercher.

Chapitre 10: New Amsterdam.
Bon. C'est que le temps passe vite et ce livre semble vraiment trop long. Le simple fait que j'emploie le mot "livre" indique combien c'est long.

Alors ! Après cette “petite embrouille” de famille, Piper se concentra sur son apprentissage auprès de son père, un peu partout dans le monde: Londres, Paris, Singapour, Tokyo… Sans oublier le QG à Séoul.
Les affaires que Seon dirigeait ne se limitent pas à de simples hôtels de luxe. Monsieur Baek faisait travailler son argent de manière plus altruiste car il avait une vision plus large que simplement le prestige et le luxe.

Son travail était comme un cercle vertueux : il fournissait un service d'exception, se créait des habitués qui devenaient des contacts puis des amis redevables, des associés ou investisseurs. Il connaissait leurs affreux petits secrets, leur prêtait une oreille attentive lorsqu'ils en avaient besoin et se faisait le conseiller de ceux qui en avaient besoin. Tout le monde savait que Seon Baek était un homme “bon”, mais qui valait mieux le garder comme ami plutôt qu’ennemi.

- L'hôtel à Amsterdam...

- Celui ravagé en 2012 par les inondations ?

- Oui... Il a été reconstruit, cependant le climat politique et social est trop complexe pour que nous puissions y appliquer nos méthodes basiques de réhabilitation. La population est tiraillée entre trois familles mafieuses et j'avoue que pour une fois, je ne sais pas à quel saint me vouer…

Il fit une pause puis:

- J'aimerais que tu m'aides avec Amsterdam. Le contexte est assez particulier et je pense qu’à défaut de m’aider: tu pourrais grandement apprendre d’une telle arène.

- Tu crois?

- Oui. Puis… Amsterdam est une ville dont l’histoire est très intéressante et marquée par l’art… Domaine que tu affectionnes si je ne me trompe pas, non?  Oui, je suis sûr que tu es taillée pour Amsterdam, Piper. Tu t’y feras une place… Ça te forgera… Je ne serais pas toujours présent, mais je ne serais qu’à un coup de téléphone de toi.

Seon n’avait pas tort. C’était une situation particulière, mais chaque pays avait son contexte et ses problématiques, l’avantage d’Amsterdam, c’était qu’il y avait tout à apprendre, tout à comprendre. On retournait sur les bancs de l’école pour résumer grossièrement.

Piper appréciait effectivement l’âme artistique de l’endroit, son histoire et son économie, car oui, c’était ici que la première crise économique (“crise des tulipes”) avait émergé. Bien que son père ait un appartement suffisamment spacieux pour eux deux, Piper tenait à acquérir son indépendance.

Elle trouvait du charme à ces maison de pêcheur qu’elle avait pu observer au point d’emménager dans l’une d’elles avec ses deux chiens: Galeb, un pointer anglais noir et Saucisse, un teckel brun.

Mar 9 Mai - 22:50
La Maire

Fiche de personnage : fiche personnage Espace personnel : espace personnel Âge : 29 ans Groupe : Civil
La Maire La Maire

La Maire
Piper Yun Baek 9dp4Fiche validée

Félicitations, ta fiche a été validée par les membres du staff ! C’est à partir de maintenant que ton aventure commence au sein de OWL.
Tu es ainsi une Employée d'une grande chaine d’hôtel de luxe parmi les Civils.
Si ce n'est pas fait, n'hésite pas à aller signer le règlement du forum !
Tu retrouveras tous les liens dont tu peux avoir besoin pour t’ancrer dans l’univers du forum juste en dessous. En espérant que tu t’amuseras avec nous !

Jeu 11 Mai - 22:32


Ceci est le compte administrateur du forum. Il joue le rôle d'un PNJ, le maire de New Amsterdam.

Veuillez ne pas envoyer de mp à ce compte.

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