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Everdina Peters

Fiche de personnage : fiche personnage Espace personnel : espace personnel Âge : 17 Groupe : Civil
Everdina Peters Matriarche Wanhoop

Matriarche Wanhoop

Me porter à bout de bras




Future Matriarche alors ? Johannes serait dépité je suppose.



Bon sang. J'avale un médicament pour mal de crâne avec une rasade de bière tiède. Depuis ta mort, Elijah, cette phrase que tu m'as adressé, m'agresse sans prévenir. Elle me tape dans le crâne, établit des connexions avec mon estomac pour me donner la nausée. Et je revois le corps de Boze Oog tomber. Je vois son corps mais sa tête est flou. Je ne me souviens plus de son regard, alors que celui-ci est le miroir de l'âme. J'aimerai me souvenir de la couleur de ses iris, de la lueur qu'il a eu avant de partir. J'ai l'impression qu'il ne s'est pas encore réincarné, qu'il est bloqué quelque part, et qu'il vient me le rappeler.

Il faut quelque minutes au médicament pour faire effet.
Je suis au GigoL''eau depuis des jours. Je me suis autorisée une sortie pour Noël avant de revenir mettre les pieds dans ce repère à la fois dégradé et pourtant au combien protecteur. Dire qu'avec tout ça, je n'ai même pas pu préparer mon autel pour le Sabbat de Yule. J'ai préféré tuer un homme à la place.

J'ai demandé à Vy de venir. Le Conseil a tenu sa parole : Vy sera ma garde du corps personnel. Idée idiote, comme me l'a rappelé Leen. Il y a des tueurs à gage bien plus expérimentés qu'une soldate comme Vy. Mais j'ai la bêtise de croire en l'humain et au Destin. De plus, Vy s'est appliquée à s'entraîner ces dernières semaines. Sanders a établi un bilan de ses compétences et reconnaît une nette amélioration. Selon lui, elle aurait même calqué certains de ses mouvements de combats sur ceux de mon père...

Je suis assise dans le repère, celui à la cave. Il y a le bar au GigoL'eau, et il y a dans la cave de ce dit bar, le Q.G. Plus étroit, moins éclairé. Des lampes à lave rouge disséminées ici et là chassent les ombres tant bien que mal. Une maigre fenêtre qu'on n'ouvre pas pour ne pas être entendue laisse passer l'éclat de la lune, souvent entrecoupés par les pieds des passants.
Il n'y a que l'élite, ici bas. Nous sommes six dans la salle. Nous fumons, sommes silencieux. L'ambiance n'a rien à voir avec l'étage où les basses résonnent.
Sur la table face à moi repose un paquet. C'est le prototype de bras bionique de Vy. Evidemment je ne pourrais pas lui mettre ce soir, je ne suis pas médecin ou technicienne. Mais le symbole me paraît important. Je suis contente de le lui offrir. J'ai l'impression, enfin, de faire quelque chose de bien.

Je regarde le paquet de cigarettes à côté de ma bière. J'hésite, puis finit par en allumer une. C'est la même marque que celle de mon père.
Je passe ma main dans mes cheveux. Ils sont défaits. C'est rare, moi qui les noue toujours. Il fait chaud et moite ici, dans cette cave, alors j'ai retiré mon pull en laine blanc. Je porte un tee-shirt délavé de mon père, si ample qu'il me sert de robe. J'ai évidemment mis des collants - roses clairs - en dessous. C'est rarement mon style vestimentaire, mais il faut dire que la Everdina des Acacias n'existe plus.

Je souffle un rond de fumée. Le gardien de la porte à l'étage l'ouvre. J'imagine qu'Aevyn va descendre les escaliers d'ici quelque secondes.


KoalaVolant


Dernière édition par Everdina Peters le Mar 16 Juil - 22:33, édité 1 fois

Klein

Dim 7 Juil - 20:29
Aevyn D-Z

Fiche de personnage : fiche personnage Espace personnel : espace personnel Âge : 19 ans
Aevyn D-Z Garde du corps de la matriarche

Garde du corps de la matriarche
Everdina avait laissé un message à Aevyn. La dernière fois qu’elles s’étaient vue, c’était le jour de la mort du patriarche. La jeune blonde avait l’impression que c’était il y a une éternité, cela ne faisait en réalité que quelques jours. Ce qui s’était passé dans ce bar…

Lorsqu’Everdina était ressortit du cagibi où elle avait tué le patriarche Eindhoven, Aevyn était à la porte, accompagné de plusieurs Wanhoop. Ils avaient accompagné la jeune femme jusqu’à la voiture et la blonde avait fait ce pour quoi on l’avait entrainé… Ou était-ce ce qu’elle avait fait ?

Elle s’était retrouvée impliquée dans cette guerre civile sans vraiment avoir le choix. Autour d’elle, le bain de sang avait pris forme. Elle avait tiré plusieurs fois, ces balles venant se loger tantôt dans une jambe, tantôt dans un bras avec une précision millimétrique. Les tirs ne lui avaient demandé aucuns efforts, tout lui était venu naturellement, comme si elle n’était qu’un automate. Il n’y avait pas eu la moindre hésitation, le moindre doute. Elle avait vidé son chargeur à une allure affolante, écartant les dangers d’Everdina. Recharger son arme ne lui demandait que quelques secondes.

Jusqu’à ce que… Jusqu’à ce qu’elle n’aperçoive Baltus. Merde. Baltus. Son attention avait complètement vrillé, il était à une dizaine de mètre d’elle, il semblait essayer d’évacuer un Eindhoven du carnage, il n’était même pas armé cet abruti. Elle n’avait pas vu qu’Everdina était en danger, n’était pas intervenu lorsque cette dernière se faisait poignarder. Elle retenait son souffle, ces yeux braqués sur son petit frère. Puis un mouvement avait retenu son regard aiguisé. Un soldat Wanhoop sans le moindre doute, son arme levée en direction de son frère. Elle avait tiré dans le bras de ce type sans la moindre difficulté d’une balle bien placée. Il avait tourné les yeux vers elle, avait essayé de comprendre, mais un autre tir dans sa poitrine l’avait empêché de réaliser, il s’était effondré au sol, tué par un soldat Eindhoven probablement.

Elle avait regardé autour d’elle, paniquée. Dans le chaos du moment, impossible de savoir si ce qu’elle avait fait été passé inaperçu ou pas. Elle avait cherché Sanders du regard. Il semblait trop occupé pour avoir vu la scène. La jeune blonde avait douté pourtant. Elle sentait encore son cœur qui battait trop fort dans sa poitrine. Elle avait aperçu Everdina qui rentrait dans une voiture. Au moins, malgré son inattention, elle semblait en vie et saine et sauve… Baltus, lui, avait disparu de son champ de vision. Elle avait ensuite manqué de se prendre un coup de couteau, et s’était retrouvée prise dans une bousculade. Un Eindhoven lui avait asséné un coup à la pommette qui l’avait fait tomber. Sanders était intervenu et l’avait aidé à s’extirper de la confrontation. Ils avaient travaillé en tandem pour se tirer de là. Elle était ressortie en boitant mais grâce à lui, elle était envie. Mais surtout, elle ne pouvait effacer le visage surpris de ce Wanhoop. Était-il mort ? Était-il toujours en vie ? Allait-il la dénoncer ?

Les jours suivant la bataille, elle avait redouté un appel ou un message d’Everdina. Elle avait redouté qu’un Wahoop ne vienne sonner à sa porte et ne l’exécute devant sa famille. Elle se sentait nauséeuse, avait la sensation d’avoir trahit la confiance de la matriarche. Elle ne pouvait qu’espérer que l’incident était passé inaperçu. Que personne n’avait vu ce qui s’était réellement déroulé. Elle n’avait jamais autant espéré qu’un homme soit mort. Parce que les morts ne risquaient pas de parler, parce qu’elle avait besoin que tout cela reste un secret.

Mais aujourd’hui, elle avait reçu un message d’Everdina qui lui demandait de se rendre au QG des Wanhoop. Ce qu’elle redoutait était en train de la rattraper… Elle avait enfilé son perfecto rapiécé et s’était préparée. Elle avait hésité à ne pas y aller, à faire comme si elle n’avait pas reçu de message, à fuir le QG. Ça aurait été idiot, on l’aurait rattrapé quoi qu’il arrive et elle serait morte sans aucune forme de procès.

Peut-être que… Peut-être que si elle s’expliquait, ils comprendraient. Peut-être qu’ils lui pardonneraient, peut-être qu’ils ne la tueraient pas. Elle n’en savait rien. Son cœur battait trop fort, et la musique du Gigoleau lui faisait tourner la tête. A l’intérieur, il faisait tellement plus chaud que dehors que s’en était étouffant. C’était comme si l’hiver ne pouvait jamais frapper un Wanhoop. Elle fuma un joint, pour se donner du courage peut-être ou pour calmer son pouls.

Aevyn descendit les escaliers qui menait au QG Wanhoop. L’endroit était exigu et sombre, elle avait l’impression de s’enfoncer dans une obscurité épaisse dont elle ne retrouverait pas la sortie. C’était la première fois qu’on la convoquait en bas, c’était la première fois qu’elle s’aventurait aussi loin au sein des Wanhoop.

Ils étaient là, tous les six assis, comme six piliers immuables. C’était la première fois qu’Aevyn voyait les visages des décideurs Wanhoop en dehors de celui de Marleen, Everdina et Sanders. C’était extrêmement facile de se sentir écrasé par leurs auras. Elle avait l’impression d’être une jeune élève convoquée à un conseil de discipline. Elle n’aurait jamais pensé un jour se retrouver là, face à eux. Pour se donner une contenance, elle adressa un sourire frondeur à l’assemblée et tenta une réplique de sa composition :

- Rappelez moi de jamais vous mettre de mauvais poil.

Et pourvu que ce ne soit pas déjà le cas…
Mer 10 Juil - 14:32
Everdina Peters

Fiche de personnage : fiche personnage Espace personnel : espace personnel Âge : 17 Groupe : Civil
Everdina Peters Matriarche Wanhoop

Matriarche Wanhoop

Me porter à bout de bras




Vy arrive. Sa silhouette sombre peine à se faire voir dans l'obscurité. Les éclats de lumière partiels nous permettent de la deviner.
La voir me réchauffe le cœur, et je sens une électricité contagieuse dans l'espace. Sander me parlait encore des exploits de Vy durant la bataille du bar. Je me revois lui parler de ma surprise de n'avoir subi qu'une seule attaque. Sander m'avait répliqué que Vy s'était acharnée à me défendre. Tout ça avec un seul bras. Qu'est-ce qu'elle va donner, Vy, avec deux bras ? Le mentor de ma garde du corps la projetait dans un style de combat à deux pistolets.
C'est étrange que ces pensées soient banalisées. Mais Vy mérite tellement de se hisser. Elle s'est entraînée dur, comme moi, ces dernières semaines. On a sué ensemble pour atteindre nos objectifs. On se croirait à une étape charnière d'un épisode de série télévisée, où les deux héroïnes, après leur dur entraînement, réussissent enfin leur quête. L'idée me fait sourire.

- Rappelez moi de jamais vous mettre de mauvais poil.

Sander ne sourcille même pas derrière ses lunettes. Leen, plus en retrait, joue avec la roulette d'un briquet, sans ciller. Un rire discret s'échappe par le nez d'Holtzman. Un bref éclat d'amusement a osé brillé une infime seconde chez Mareen. Il n'y a que moi qui sourit largement. J'aime cette authenticité chez Vy, qui doit être sûrement mal à l'aise. Je prends mon paquet de cigarettes et le tend, ouvert, à Vy. Ca la forcera à avancer vers nous. Je sais que Sander cherchait à la sevrer, mais une cigarette, ce n'est rien ?

Je tourne le visage vers l'assemblée.

- C'est bon, je vais gérer.

Ils me regardent avec insistance. On communique par le regard. Ce que je vais annoncer à Vy, ce soir, c'est quelque chose qui nous concerne toutes les deux. Une promesse idiote au milieu d'une décharge de voitures. Je ne veux vivre ça qu'en tête-à-tête.
Ils se lèvent progressivement. Leen part en première, furtive. Mareen adresse un sourire à Vy. Holtzman la félicite. Seul Sander reste quelque secondes. Je détourne la tête, leur laissant un instant d'intimité, de mentor à élève. Ce qu'il pourrait lui dire, ou ce qu'il pourrait lui faire, ne leur appartient qu'à eux deux.
J'entends la porte grincer à l'étage. Puis le silence.
Le fait d'être seule avec Vy me permet de me rendre plus légère également. J'adore le quatuor de dirigeants, mais quand ils sont là, je me sens évaluée, épiée, décortiquée. J'ai besoin d'agir à ma manière, de renouer avec ma personnalité. Si je me laisse trop envahir par les Wanhoop, je risque de me fragmenter. Ma relation avec Vy est si simple qu'elle me permet de me sentir entière. J'écrase ma cigarette. Je n'en ai pas besoin dans une situation comme celle-ci.
Je me lève du canapé, pour accueillir mon nouveau chevalier.

- Merci Vy, pour le 21 décembre. Tu as assuré.

Mon sourire se fend légèrement.

- Tu as beaucoup souffert pour en arriver là. Je suis désolée que ça ait été aussi pressant, et aussi prenant. J'espère que tu vas mieux.

Je prends une inspiration, regagnant en sérénité. Je suis si impatiente de lui dire que ça me brûle les lèvres. Je lève alors le bras vers ma tête, pointant de l'index le haut de mon crâne.

- Bon elle est invisible, mais la couronne est enfin sur la tête de sa reine. Maintenant qu'elle y est posée, il est temps d'anoblir mon chevalier.

Je reste comme ça, avec mon bras en suspension, souriant de toutes mes dents à Vy. Cette pièce n'a rien d'un château, je n'ai même pas l'allure d'une bourgeoise, Vy ne porte aucune armure. Pourtant, si on fait preuve d'un peu d'imagination, et qu'on laisse parler ses sentiments, alors une couronne de fleurs peut apparaître sur mes cheveux bruns. La lumière en suspension dans la cave peut devenir le soleil qui éclaire la Cour Royale. Et les vêtements de Vy peuvent se solidifier, pour devenir une magnifique armure.



KoalaVolant
Jeu 11 Juil - 20:06
Aevyn D-Z

Fiche de personnage : fiche personnage Espace personnel : espace personnel Âge : 19 ans
Aevyn D-Z Garde du corps de la matriarche

Garde du corps de la matriarche
Vy jouait avec sa cigarette, ces yeux questionnant Sander. Elle avait beaucoup trop peur de lui pour la fumer sous ses yeux. Ils étaient encore au milieu d’un énorme champ de bataille concernant les addictions de la jeune femme. Leurs dernières conversations avant le 21 décembre avaient été plutôt houleuses, et vu son caractère, elle doutait qu’il ait oublié. Elle décida finalement de la glisser entre ces lèvres, lui adressant un regard fier. Elle savait qu’elle le regretterait, mais elle ne pouvait pas s’en empêcher. Everdina qui semblait avoir saisit le léger inconfort dans lequel se trouvait Aevyn actuellement vient à son secours, s’adressant aux grosses têtes de la Famille :

- C'est bon, je vais gérer.

Ils se regardaient tous dans le blanc de l’œil alors que Vy tentait de trouver la meilleure position pour avoir l’air décontracté tout en ne l’étant absolument pas. Est-ce qu’ils communiquaient entre eux par Bluetooth ou est-ce qu’ils se partageaient tous le même cerveau ? Quoi qu’il en soit, les vieux finir par se lever un par un. Pololo, congédier par Everdina. C’était un peu la classe quand même. Aevyn eut droit aux félicitations du jury. Elle qui pensait regretter d’abandonner les études… Finalement elle avait le beurre et l’argent du beurre. Sander, fidèle à lui-même lui ordonna de ne pas tout foutre en l’air, et de ne pas perdre de vue sa mission. Merciiii vraiment. Aevyn pouvait sentir l’affection derrière ces mots à l’apparence froids. Sa relation avec Sander avait beau être conflictuelle et elle avait beau le considérer comme un grand malade, elle savait que quelque chose s’était créé entre eux. Un genre de lien, une affection. Il était la seule personne qui s’était opposé à Aevyn ouvertement tout en lui donnant des perspectives d’évolution. Il était juste même lorsqu’elle le trouvait injuste. Et il ne l’avait pas lâché même lorsqu’il avait déclaré qu’elle ne valait rien. Elle se sentait guidée. Une grande première. Alors même s’il était plus rigide que la justice, et même s’il ne lui avait jamais adressé la moindre affection, elle l’appréciait vraiment. Lorsque la porte se ferma, elle soupira tout de même, adressant une mimique amusée à Everdina :

- Oh mon dieu, merci !

Elle tira un briquet de sa poche, négligemment, cigarette au bec. Il était temps de s’allumer cette clope bien méritée. Ca valait pas grand-chose, mais c’était toujours mieux que rien. Everdina se lèvait, pour se rapprocher. C’était mieux. Aevyn trouvait dommage la distance de la table entre elles. Puis maintenant qu’elle savait que son petit incident durant la bataille n’avait pas été ébruité par qui que ce soit, elle sentait qu’elle était plus sereine. Peut-être que pour une fois dans sa putain de vie, elle avait eu un coup de bol.

- Merci Vy, pour le 21 décembre. Tu as assuré.

Aevyn ne put s’empêcher de hausser les épaules, comme si ce n’était rien. Elle était bien trop fière pour montrer qu’elle était touchée que quelqu’un la remercie pour ça. En vrai, le 21 décembre était encore greffé à son corps. Tirer sur des gens c’était… c’était pas facile. Elle n’osait pas imaginer ce que ça avait dû être pour Everdina dans ce petit cagibi.

- Tu as beaucoup souffert pour en arriver là. Je suis désolée que ça ait été aussi pressant, et aussi prenant. J'espère que tu vas mieux.

Aevyn cligna quelques secondes des yeux, pour garder contenance. Everdina avait raison sur toute la ligne, mais il était hors de question de l’avouer. La jeune blonde refusait cet état de fait aussi se contenta-t-elle de tirer sur sa cigarette avant de jouer les inconséquentes :

- Tu rigoles, je vis le rêve américain. Ou le rêve Wanhoop ? Ça sonne comme quelque chose qui devrait exister.

Elle eut un sourire. Le rêve Wanhoop hein. Elle savait que s‘enfoncer sous terre finirait par payer. Il le fallait. Elle avait décidé de tomber plus bas pour remonter plus haut. Aussi bizarre et illogique cela puisse t’il paraitre. Elle voulait croire que la chance finirait par lui sourire, même si ces derniers temps, la vie ne l’avait pas épargnée. Elle était fatiguée… Vraiment fatiguée. Mais elle voulait croire que le vent tournerait avant qu’il ne soit trop tard pour remonter la pente.

- Bon elle est invisible, mais la couronne est enfin sur la tête de sa reine. Maintenant qu'elle y est posée, il est temps d'anoblir mon chevalier.

Aevyn eut un sourire. C’est ce qu’elle disait depuis le premier jour pas vrai ? Elle avait du mal à croire que tout ça arrivait vraiment en fait. Everdina était matriarche. Elle avait buté un vieux militaire comme s’il avait s’agit d’un chaton, et elle avait prit la tête d’une des plus grosses organisations criminelles de la ville. A se demander ce que la blonde faisait là du coup. Aevyn ne comprenait toujours pas le lien de cause à effet qui l’avait mené jusqu’ici :

- Je t’avoue que quand je t’ai croisé dans la rue la première fois, j’aurais pas misé un kopek sur toi. Mais personne pourra te le retirer, t’as envoyé du lourd, Everdina Leeuwenhoek.

Aevyn eut un sourire et tira sur sa cigarette. Everdina devait avoir reçu des félicitations d’un tas de monde, ça devait plus vouloir dire grand-chose pour elle, mais la soldate Wanhoop continuait d’admirer l’étincelle de ce petit bout de femme, qui semblait attirer et convaincre les foules. Il y avait une chose qu’Aevyn se demandait cependant :

- Qu’est ce que ça fait d’avoir venger Number One ? Et d’avoir buter ce type.
Sam 13 Juil - 1:02
Everdina Peters

Fiche de personnage : fiche personnage Espace personnel : espace personnel Âge : 17 Groupe : Civil
Everdina Peters Matriarche Wanhoop

Matriarche Wanhoop

Me porter à bout de bras




Vy me décroche enfin un sourire. Elle vanne, se détend. Je suis contente de la voir de plus en plus à l'aise. Je peux comprendre que cette rencontre, dans ce lieu, soit intimidante. Moi-même je ne me sens toujours pas reine de ce royaume. C'est pour cela que, progressivement, j'y ajoute ma touche personnelle. J'aime les fleurs que je dépose sur les tables. Je me dis que la cave mériterait aussi des photos de ses patriarches, en hommage à tout leur travail pour la Famille. Un Autel commémoratif, en quelque sorte. Je verrais bien la photo de mon père, ici...

Mon ventre se tord. Je commence à avoir faim. C'est quand la dernière fois que j'ai mangé ? Je crois que ma rencontre avec Klein m'a coupé l'appétit.
Pourquoi je penses à Klein ? J'ai chaud d'un coup. Everdina, arrête de divaguer et concentre toi sur Vy. C'est elle qui est importante aujourd'hui, c'est elle que je célèbre en ce 26 décembre.

- Je t’avoue que quand je t’ai croisé dans la rue la première fois, j’aurais pas misé un kopek sur toi. Mais personne pourra te le retirer, t’as envoyé du lourd, Everdina Leeuwenhoek.

J'arrête aussitôt de penser, de respirer. C'est la première fois que j'entends le nom de mon père à côté de mon prénom. D'un coup, j'ai l'impression d'être vraiment sa fille. J'ai l'impression d'avoir une famille de sang. J'ai l'impression de donner un sens à ce nom, Leeuwenhoek. Il m'a toujours semblé lointain, inatteignable, pas fait pour moi. Mais aujourd'hui, prononcée par Vy, ce nom prend tout son sens. Il est comme un vêtement qui m'irait confortablement.
Je me sens sourire bêtement. Je touche la commissure de mes lèvres pour m'en rendre compte. Ma main tremble légèrement. La poser sur ma peau me permet d'apaiser les secousses. L'émotion, la fatigue, la faim, la soif. J'imagine que mon corps a pas mal été abîmé, encore une fois.

- Qu’est ce que ça fait d’avoir venger Number One ? Et d’avoir buter ce type.

Je lève les yeux vers mon interlocutrice.
Qu'est-ce que ça me fait d'avoir venger mon père ?
Je tourne la tête vers l'étroit carreau qui sert de fenêtre à ce repaire, sans trop pouvoir justifier ce mouvement. Pour me reconnecter à une parcelle de Nature, sûrement. Qu'est-ce que j'ai ressenti en appuyant sur la gâchette ?

Future Matriarche alors ? Johannes serait dépité je suppose.
Je me crispe, ce qui réveille la douleur de ma plaie à la jambe. Je pose ma main sur le dossier d'une chaise en plastique, afin d'avoir un soutien pendant qu'un vertige me saisit. Je n'étais pas particulièrement contente de t'ôter la vie, Boze Oog. Mais le nom de mon père est lavé. Je l'ai fais, moi, la lycéenne de dix-sept ans. J'y ai cru, je me suis battue, et j'ai réussi. La vue d'un cadavre, le sang sur mes mains. J'ai dissocié de ça. Je ne m'en suis pas encore rendue compte.
Mais d'une certaine façon, j'ai l'impression d'être libérée de quelque chose.
J'offre mon profil à Vy. Dans cette position, alors après quelques secondes de silence, où je me reconnecte avec mes émotions, je finis par lui répondre sans la regarder :

- Ca m'a soigné de plusieurs choses, je finis par dire sur un ton doux.

Je me sens moins en quête de recherche affective, même s'il faut avouer que je n'ai pas vraiment eu le temps d'aller à la pêche aux quarantenaires depuis ta mort Elijah. Je me sens plus en paix face à la mort de mon père. Je serai toujours en deuil, mais je ressens moins de colère. C'est comme si jusqu'au vingt-et-un décembre, je nageais à contre-courant. Et désormais, je me laisse porter par les eaux. Des fois je me sens bercée, des fois mon corps est lourd et la mer m'enveloppe. Le pire, c'est pendant les tsunamis.

- Et d'un autre côté, je me suis infligée de nouvelles blessures, j'articule.

Que je n'arrive pas à mentaliser. Je n'ai pas eu le temps de me poser sur mes pensées, mes émotions. Elles me traversent de façon chaotique depuis ton assassinat, Boze Oog.
Je fais le tour d'une table, celle où est posée le paquet pour Vy, et je m'assieds sur une chaise. J'invite d'un mouvement de main ma garde du corps à faire de même, en face de moi, la table entre nous. Le plastique de la chaise colle à mes cuisses. J'effleure le tissu de ma robe sur ma jambe, sentant les rondeurs du pansement qui recouvre ma peau. Puis je porte la bière à mes lèvres. Il y a un bar dans le Quartier Général. Il est taggué de partout, tant et si bien qu'on ne reconnaît plus le matériau initial. Mon père y a inscrit des blagues grivoises. Il a gravé aussi son nom de famille. Tous les patriarches, et les grands noms des Wanhoop, tous ceux qui ont accédé à ce repaire, y ont mis une partie d'eux. Je n'ai pas encore osé écrire quelque chose.
J'ai posé un bouquet de coquelicots, en revanche, sur le comptoir du bar.
Je le désigne d'un mouvement de tête à ma compagne de ce jour.

- Sers-toi. Tu es tout aussi légitime que moi à être dans ce local.

Je lui souris, et lui renvoie la question. Les bras croisés pour me réchauffer. Il manque de chauffage ici.

- Et toi ? Comment tu te sens ?


KoalaVolant
Mar 16 Juil - 22:31
Aevyn D-Z

Fiche de personnage : fiche personnage Espace personnel : espace personnel Âge : 19 ans
Aevyn D-Z Garde du corps de la matriarche

Garde du corps de la matriarche
Everdina n’a pas l’air bien en point. Les efforts et les sacrifices de ces derniers jours se reflètent sur elle, amplifier par ses cheveux mal coiffés. Elle donne probablement trop. Sa posture alors qu’elle s’appuie sur le dossier de sa chaise le crie. Aevyn pouvait en dire autant. Elle se tenait appuyé de tout son poids sur l’une de ces jambes, refusant de s’asseoir probablement par fierté. Elle ne savait pas si c’était le cas pour Everdina par contre. Où si cette dernière essayait seulement de s’assurer que son héritage n’allait pas lui échapper des doigts.

- Ca m'a soigné de plusieurs choses. Et d'un autre côté, je me suis infligée de nouvelles blessures.

Aevyn ne pouvait que trop bien comprendre. La vie, c’était ça finalement. Des douleurs pour arrêter d’autres douleurs. De la violence pour arrêter la violence. Tout se répétait en cycle plus ou moins long. Il n’existait que ça. Ces cycles qui s’étaient déjà répété et qui le ferait encore. Rien ne venait perturber ce nouvel état des faits.

Everdina alla s’asseoir jusqu’à sa chaise, sa robe flottant derrière elle, lui donnant des allures de fantôme. Mais pas le genre fantôme malheureux qui erre. Le genre fantôme qui sait exactement où il va et ce qu’il va faire. Le genre qui a l’air plus vivant que mort. Elle indiqua sa bière à la blonde :

- Sers-toi. Tu es tout aussi légitime que moi à être dans ce local.

Je me dirige donc vers le bar, en fait le tour pour poser ma main sur la pression. Je peux visualiser ma mère, qui sert des bières à ces clients. Qui doit nettoyer des tables poisseuses à longueur de journée. Et qui lorsqu’elle rentre de ces longues et fatiguant journée où elle a subi les blagues grivoises de clients ivres, elle doit ensuite supporter les hurlements et les disputes quotidiennes avec sa fille qu’elle essaye juste d’aider. Putain ça me révolte. Quel genre de connasse je suis ? Pas vraiment le moment de m’interroger là-dessus. Ignorant mes propres pensées, je me sers un verre avec la parfaite proportion de mousse, d’une main habile bien qu’unique. Je commence doucement à trouver des moyens de revivre. De faire des choses correctes et par moi-même. Finalement, l’entrainement de Sander aura eu ça de bon.

- Et toi ? Comment tu te sens ?

Aevyn leva les yeux vers Everdina, retenant son souffle. Tout le monde la lui posait cette question, mais avec elle, c’était différent. Il n’y avait pas de pitié dans sa question, où d’envie d’obtenir quelque chose de la blonde. Elle n’essaye pas de la faire parler de son bras, de ce qui s’était passé, de comment elle se sentait par rapport à ça. Elle lui demandait comment elle elle se sentait. Par rapport à elle-même. C’était idiot mais ça faisait une vraie différence. Elle se sentait exister dans cette question. Elle n’était pas juste une manchot. Elle était redevenue une personne. Elle se traina donc jusqu’à la chaise en face d’Everdina, avec son verre de bière à la main et déclara avec son petit sourire fier :

- Là tout de suite, comme la reine du pétrole. Mais ça dépend des moments.

Elle posa un pied sur le bord de la table, deux des pieds de sa chaise se décollant du sol. Elle savait qu’Everdina n’aimait pas lorsqu’elle mettait ces pieds sur du mobilier, mais elle se sentait d’humeur provocatrice. Souvent ces derniers temps lorsqu’elle trainait dans le QG Wanhoop. Ce n’était pas un manque de respect à la jeune femme, c’était juste son attitude. Elle n’avait rien avoir avec la tireuse concentrée qui avait agit l’autre jour. En fait… En fait, elle commençait à comprendre Number One aussi bizarre que cela puisse sembler. Son inconséquence au quotidien, contrastant avec toute cette énergie et cette concentration qu’il fallait déployer pour le reste. Aevyn en avait marre de faire des efforts. Et c’était peut-être l’un des rares moments où elle pouvait se laisser aller à ce genre de chose. Everdina n’avait pas besoin d’elle, là tout de suite. Elle était libre d’agir comme bon lui semblait.

Aevyn ne savait plus vraiment comment elle se sentait. Ces émotions variaient, parfois avec des écarts énormes sans aucune raison apparente. Elle ne se reconnaissait plus et en même temps savait très bien qu’elle avait toujours été cette personne. Il y avait toujours eu une part d’obscurité en elle, elle avait juste toujours pris soin de la bâillonner, de lui donner le moins d’espace possible. Mais depuis que la matriarche Maaiers lui avait pris le bras, elle avait arrêté d’essayer. Elle avait laissé s’étendre sur elle cette autre Aevyn qui avait toujours fait partie d’elle, l’avait laissé l’envelopper, l’avait laissé prendre le contrôle. Si on pouvait appeler ça du contrôle… Elle peinait à se regarder dans la glace. Et ce n’était pas qu’à cause du bras. Elle sentait qu’elle s’était durcie. Qu’elle prenait doucement la forme que Sander avait voulu lui donner. C’était effrayant et rassurant. Tout ça elle le faisait pour elle et pour sa famille. Pour ne plus jamais être blessée comme elle l’avait été et pour que ce qui lui soit arrivé n’arrive jamais à aucuns de ces frères et sœurs. Et à côté de ça, il y avait ce personnage caustique et provocateur qui avait prit plus de place. Qui effaçait doucement celle qu’elle avait été. Comme pour venir compenser avec tous les changements drastiques qui avait eu lieu dans sa vie.

- J’ai l’impression d’avoir mis ma vie en pause pour arriver jusqu’à ce moment, et en même temps que trop de choses sont arrivées trop vite. Mais tu dois savoir exactement de quoi je parle pas vrai ?

Everdina ressemblait à une fleur en manque d’eau. Elle avait l’air épuisée, et ne s’était apparemment pas arrêté depuis la mort de Boze Oog. Avant sa mort non plus d’ailleurs. Elle avait subi le même genre d’entrainement qu’Aevyn après tout, et ce du jour au lendemain. Le choc avait dû être d’autant plus rude. Elle avait quelque chose d’impressionnant cette jeune femme. Aevyn devait bien l’admettre, elle continuait d’avoir envie de la suivre, de l’écouter et de faire ce qu’elle lui disait. Elle avait un charisme naturel qu’il était difficile d’ignorer. Trop d’optimisme aussi. Mais la blonde était là pour ça justement. Pour calmer cet aspect de sa personnalité. Je souris finalement et déclare avant de tremper mes lèvres dans ma bière :

- J’ai du mal à croire qu’on en soit là.

Elles avaient rebattu des cartes qui n’étaient pas faites pour elles, c’étaient battu plus que quiconque pour trainer dans l’ombre de cette pièce. En fait, Aevyn se sentait très proche d’Everdina dans cette espace clos. Elle parvenait même à laisser le silence se glisser entre elles sans que cela ne la rende anxieuse. Un exploit après ce qui lui était arrivé dans la cave des Maaiers. Peut-être qu’elle aussi elle se soignait doucement de certaines choses.

Everdina Peters

Lun 29 Juil - 15:52
Everdina Peters

Fiche de personnage : fiche personnage Espace personnel : espace personnel Âge : 17 Groupe : Civil
Everdina Peters Matriarche Wanhoop

Matriarche Wanhoop

Me porter à bout de bras




Vy concède enfin de s'installer. Elle n'a toujours pas accordé un regard au paquet cadeau posé sur la table. D'un côté je suis admirative de son absence d'avidité. Mais une petite partie de moi est vexée. Je l'ai faite venir pour ça, après tout.

- Là tout de suite, comme la reine du pétrole. Mais ça dépend des moments, me répond-t-elle avec son premier sourire.

Sa fierté est contagieuse, et je pouffe d'amusement. J'ai l'impression qu'une nouvelle atmosphère s'installe, bien plus propice à la détente. Je me sens à nouveau comme durant notre rencontre, dans l'appartement de jenesaisplusqui. Je me souviens d'un cendrier, d'une moiteur ambiante, d'une odeur prégnante de saleté et d'humidité. Je me souviens qu'elle avait posé ses pieds sur une table basse qui n'était pas la mienne, et que je l'avais grondé. Exactement comme elle est en train de le faire là.

- Vy, tes pieds ..., je la réprimande comme si j'étais sa mère.

Elle est décontractée, à l'aise. Un tantinet insolente et fière. Elle est cette fille que j'ai rencontré au détour d'une ruelle, qui m'a sauvé d'un nouveau drame, et qui m'a permis de faire un premier pas concret vers ma vengeance. Si j'en suis là aujourd'hui, face à elle, c'est parce qu'elle a cru en moi. Elle a été la première Wanhoop à le faire. Je lui dois beaucoup.
Et en même temps, je ne serais pas devenue un assassin si Vy m'avait empêché d'atteindre le GigoL'eau.
D'un autre côté, je n'aurais jamais rencontré Piper, Olivia, toutes ces personnes qui ont connu mon père, Letha aussi.
Je sers mes doigts autour de la bouteille en verre de bière. Elle est tiède, plus chaude que la température du local. Le tee-shirt ample de mon père que je porte n'est pas suffisant pour me tenir chaud. Cette bière peu goûteuse, oui.

- J’ai l’impression d’avoir mis ma vie en pause pour arriver jusqu’à ce moment, et en même temps que trop de choses sont arrivées trop vite. Mais tu dois savoir exactement de quoi je parle pas vrai ?

Je hoche la tête au fur et à mesure qu'elle prononce ces mots. Ma situation fait écho à ses mots. Et elle le sait.
Je me voûte au dessus de ma boisson. J'ai une pierre lourde dans l'estomac, du plombs dans le coeur. Au fond de moi, je le sais, tuer un homme ne m'a pas ramené mon père. N'a pas fais de moi une personne meilleure. La vengeance, c'est ce qui m'a aidé à tenir, à survivre au deuil, à la solitude. La vengeance, cet objectif dingue, je ne pensais jamais l'atteindre. Je m'en rends compte maintenant, j'espérais ne jamais réussir à te tuer Elijah. Car aussi longtemps je t'avais en ligne de mire, aussi longtemps j'évitais de penser à la mort de mon père. Maintenant que vous êtes tous les deux partis dans vos nouvelles vies, je me retrouve confrontée à la nouveau à la réalité. Et elle est noire, cette réalité.
Je penche la tête, comme écrasée par cette constatation. Mes cheveux tombent devant mon visage, s'étalent sur la table collante.

- J’ai du mal à croire qu’on en soit là.

Moi aussi, j'ai du mal à croire qu'on en soit là. En si peu de temps.

- Moi aussi, j'articule faiblement.

Je sers les dents, mais l'émotion familière me gagne. Mon nez me pique, mes yeux me brûlent. Les larmes montent. Papa est mort. Maman est morte. Et j'ai tué un homme. Je n'ai plus de parents. Je suis une orpheline de dix-sept ans. Mon père ne m'accompagnera jamais jusqu'à l'autel le jour de mon mariage. Et en même temps, pourquoi une Matriarche aurait-elle le droit à l'Amour et au mariage ? Mes parents ne seront pas là pour être fiers, pour me cadrer, pour me rassurer la nuit quand j'ai peur, pour me féliciter à chaque nouvelle fleur poussée.
Et j'ai signé mon arrêt de mort en me hissant à cette place de Matriarche. Honnêtement, une jeune de dix-sept ans, sans expérience, qu'est-ce qu'elle fait à ma place ? Je ne comprends pas Klein, qui n'est pas particulièrement âgé non plus, qui semble apprécier son statut. Je pensais qu'on était pareils lui et moi, mais c'est faux. Nos visions de la mafia paraissent différentes.
J'ai l'impression d'étouffer. D'avoir commis la plus grosse erreur de ma vie.
Et je me retrouve dans ce bar, à sangloter plutôt que d'assumer. Vy a laissé un silence s'installer, et ça a permis à mes émotions de s'exprimer. Je renifle et sourit finalement à travers les larmes.

- Je dois être la première ... matriarche à pleurer ...

Je relève la tête et essuie mes joues humides du plat de la paume de main. Je ne comprends pas pourquoi je continue de sourire malgré ma tristesse envahissante. J'ai le cerveau détraqué, je suppose.

- J'espérais ne jamais réussir à le tuer, tu sais. Maintenant, je ne sais plus comment surmonter la mort de mon père.

Je secoue la tête.

- Je suis faible, et bête, tu penses ?

Je ne sais pas comment fait Vy pour être aussi puissante. Malgré son bras en moins, elle m'a servi avec force et courage. C'est elle qui devrait être à ma place, en fait.


KoalaVolant
Mer 31 Juil - 21:39
Aevyn D-Z

Fiche de personnage : fiche personnage Espace personnel : espace personnel Âge : 19 ans
Aevyn D-Z Garde du corps de la matriarche

Garde du corps de la matriarche
Le visage d’Everdina se décomposa petit à petit, les mots d’Aevyn semblant l’avoir touché avec plus de justesse que ce qu’elle n’aurait pensé. Elle s’était repliée sur elle-même, se faisant aussi petite que possible malgré sa grande taille. La blonde comprenait ce sentiment de se sentir trop grande physiquement par rapport à ce qu’on était à l’intérieur.

- Moi aussi.

Elle se mit à pleurer, avec une certaine pudeur, retenant ces larmes autant qu’elle ne le pouvait. Aevyn détourna les yeux, jouant avec sa bière sans trop savoir quoi faire. Elle respectait cette tristesse muette. Ca devait être l’émotion qui la rattrapait. Elle était restée si longtemps dans l’action qu’elle en avait oublié d’écouter son corps. Aevyn connaissait, c’était devenu son quotidien depuis la perte de son bras. Pour essayer d’oublier la souffrance émotionnelle intense qu’avait créé ce traumatisme, puis toutes les déconvenues qui en avait découlées, elle n’avait eu d’autres choix que de compenser en se mettant en mouvement. Cela ne permettait pas d’oublier bien sûr, mais même effacer ce qui était arrivé pour quelques minutes ou quelques heures, ce n’était pas négligeable.

Everdina parvient tout de même à sourire, même si le cœur n’y était pas :

- Je dois être la première ... matriarche à pleurer ...

Elle sécha ces larmes rapidement, comme pour faire oublier que ce moment soit jamais arrivé. Et continua de sourire bravement. A se demander qui d’elle ou d’Aevyn elle essayait de persuader que les choses allait bien malgré tout. Au fond, elle et Everdina n’étaient que deux jeunes femmes qui venaient de faire un pas de géant au sein d’une organisation qui les dépassait et ce pour remplir des objectifs différents qui n’avaient fait que converger. Et maintenant quoi ?

- J'espérais ne jamais réussir à le tuer, tu sais. Maintenant, je ne sais plus comment surmonter la mort de mon père.

La gorge d’Aevyn se serra. Elle ne pouvait pas lui donner de réponses. Elle n’aurait jamais pu surmonter la mort de ces parents ou de ces frères et sœurs. Elle ne le pourrait jamais. Ils étaient tout pour elle, elle peinait à imaginer sa vie sans eux. Elle avait toujours tout fait par intérêt pour sa famille à vrai dire. Et même si parfois elle se disait qu’elle aurait été mieux sans eux, qu’elle se serait moins tracassée, elle savait pertinemment que ce n’était que des pensées imbéciles qui tentaient de déflecter sa colère ou sa peur sur des personnes ou des choses qu’elle pouvait atteindre.

- Je suis faible, et bête, tu penses ?

Everdina avait déjà prouvé à Aevyn par le passé que ce n’était pas le cas. Qu’elle doute d’elle maintenant qu’elle était au sommet avait quelque chose de normal et cela la rendait humaine. C’était surement aussi pour ce genre de raison que la blonde l’aimait bien et avait envie de la suivre. C’était surement aussi la raison pour laquelle elle était là, à ces côtés aujourd’hui. La matriarche n’aurait pas eu besoin d’elle si elle avait été plus assurée.

Aevyn poussa un soupir et reposa sa bière. Elle se demandait aussi ce qu’elle faisait là, ce qui se passerait désormais. Une chose était sûre, elle ne pouvait pas laisser la brune se dénigrer, ni se sentir faible. Parce qu’elle avait besoin d’une meneuse forte. De quelqu’un qu’elle aurait envie de suivre. Et elle savait qu’Everdina était cette personne. Elle l’avait prouvé à plusieurs reprises. Elle tourna donc son regard sombre et cligna des yeux :

- Tu assumes. Tu assumes qui tu es, ce que tu ressens et ça te rend plus forte que tu ne le crois.

Aevyn, elle, n’en était pas capable. Nombre de fois avait-elle eu envie de pleurer et n’en avait pas été capable. Nombre de fois avait-elle eu envie d’aimer, de s’excuser, de recevoir ou de donner mais n’en avait pas été capable. Parce que tout ça, c’était montré sa faiblesse justement. Et il fallait de la force pour ça. Peut-être un peu d’inconscience aussi, mais elle voyait bien qu’Everdina n’en était plus là. Qu’elle avait énormément murie depuis qu’elle était arrivée chez les Wanhoop. Elle avait grandi bien plus que n’importe qui. Tout en restant fidèle à ce qu’elle était.

Voulant indiquer son soutien, Aevyn eu un petit sourire encourageant et continua :

- Tu m’as soutenue quand j’en avais besoin. Je ferai la même chose. On appartient à la même famille désormais. Je serai ton pilier et tu m’indiqueras le chemin.

Everdina était la lumière du phare, Aevyn ferait de son mieux pour en être la structure. C’était son rôle désormais. Elle s’était entrainée et s’entrainerait encore, dans cet unique but. Elle devenait devenir un soutien pour l’adolescente autant qu’elle ne devait la protéger. Elles étaient les deux faces d’une même pièce désormais. Et la pièce pouvait avoir été troué de part en part, elle ne se désolidariserait pas. Elle ne disparaitrait pas.

Elle retira ces pieds de la table pour pouvoir se lever. Elle posa un pied sur la chaise -on ne changeait pas une mauvaise utilisation du mobilier comme ça- et posa son coude sur son genou, sa tête sur sa main, dévisageant la matriarche dont la mine fatiguée transpirait les efforts de ces derniers mois :

- Alors, quel sera le prochain objectif de Everdina Leeuwenhoek ? C’est ça que tu dois te demander. Ca peut-être un truc tout bête. On est pas obligé de commencer trop grand. Et moi, je serai prête quand tu le seras.

Est-ce qu’elle soutenait Everdina par empathie où parce qu’il fallait qu’elle continue d’avancer pour que la Wanhoop ne perde pas tout ce qu’elle avait construit autour de la brune ? Il y avait forcément de l’intérêt derrière tout ça. A quel point l’aidait-elle vraiment ? Aevyn détestait cette partie d’elle-même qui doutait toujours de toutes ces actions. Qui voyait les bénéfices derrière ce qu’elle faisait et qui savait qu’elle n’avait jamais de geste désintéressé. Ou si mais qu’il était rare. Ce soir-là, dans cette ruelle, elle était venue en aide à Everdina sans rien attendre. Ou peut-être que si. Peut-être qu’au fond, elle lui était venue en aide en se disant que c’est ce qu’elle aurait voulu qu’on fasse avec ces frères et sœurs. Que si elle montrait le bon exemple, alors, ils finiraient par être sauf dans cette ville où l’horreur frappait toujours en coulisse.

Everdina Peters

Dim 4 Aoû - 15:28
Everdina Peters

Fiche de personnage : fiche personnage Espace personnel : espace personnel Âge : 17 Groupe : Civil
Everdina Peters Matriarche Wanhoop

Matriarche Wanhoop

Me porter à bout de bras




Je tâtonne autour de moi, à la recherche d'un mouchoir. J'ai une arme, des cigarettes, une bière, mais pas de mouchoirs. Je me retrouve à renfiler bruyamment et essuyer mes yeux avec la manche de mon pull, posé à côté de moi. J'hésite à me moucher dedans, mais je n'en suis pas là. Je renifle à nouveau et pose le gilet sur le dossier de la chaise.

- Tu assumes.

Je lève les yeux vers Vy. Je m'attendais à ce qu'elle me réconforte, ou méprise mes émotions. Mais elle ne fait ni l'un ni l'autre.

- Tu assumes qui tu es, ce que tu ressens et ça te rend plus forte que tu ne le crois.

J'ai un drôle de sourire, un peu brisé, comme si je n'osais pas sourire. Qu'est-ce qu'elle raconte ? Je comprends un peu, je suis la première à clamer l'importance d'exprimer ses émotions, mais est-ce que ça a sa place au sein d'une mafia ?
Vy est inébranlable. Elle s'est retrouvée au milieu d'une guerre, avec un seul bras, avec pour mission cruciale de me sauver la vie. J'imagine que Sander a dû lui rajouter comme consigne un petit au péril de la tienne. Elle n'était pas la seule a avoir comme mission ma protection. Mais chez Vy, qui n'était qu'une soldate, qui n'est pas beaucoup plus âgée que moi, c'était un poids plus qu'un devoir. Et elle l'a exécuté à la perfection. J'aurai aimé la voir en action, mais il y avait tellement de mouvements, et je dissociais tellement ...
Je prends la bouteille de bière et la fait tourner lentement entre mes doigts. C'est plus pour m'occuper que pour vraiment boire.

- Tu m’as soutenue quand j’en avais besoin. Je ferai la même chose. On appartient à la même famille désormais. Je serai ton pilier et tu m’indiqueras le chemin.

Mon sourire s'élargit. Quelle dévotion ... Je ne sais pas ce que je lui ai inspiré pour qu'elle en vienne à cette conclusion...
Je ressens la même chose, alors je me sens soulagée. Vy, dès le début, elle m'a coupé le souffle. Je l'ai trouvé époustouflante, malgré ses airs nonchalants. Je l'ai trouvé belle dans la nuit, avec la rage haineuse qui brûlait dans ses yeux. On aurait dit un animal sauvage, cherchant à défendre son territoire, mécaniquement. Elle resplendissait dans ces rues que je ne maîtrisais pas. J'avais un pantalon noir avec des chaînes, et elle m'a quand même sauvée.
Vy finit par se lever. Elle pose un pied sur la chaise, je lui fais la remarque mais évidemment elle s'en fiche. J'aime bien ça chez Vy, elle s'en fout. Elle fait comme cela bon lui semble, tout en ayant un grand sens de la loyauté. J'aime qu'on ne prenne pas la vie au sérieux, et qu'on l'embrasse, appréciant la chance qu'on a de faire partie de cette fourmilière géante qu'est l'humanité.
Elle a la posture d'un penseur ou philosophe d'un autre siècle. Elle me regarde, sérieuse :

- Alors, quel sera le prochain objectif de Everdina Leeuwenhoek ? C’est ça que tu dois te demander. Ca peut-être un truc tout bête. On est pas obligé de commencer trop grand. Et moi, je serai prête quand tu le seras.

Encore Leeuwenhoek ? Je vais finir par m'y habituer.
Je fais la moue, fixant le goulot de la bouteille que je fais tourner. Je réfléchis à voix haute :

- Plein de trucs. Il faut qu'on règle le différent avec les Eindhoven, parce qu'il est favorable à Katrijn. Il faut freiner son expansion. Que je m'entretienne avec elle. Que je récupère ce qu'elle nous a dérobé.

Je tourne la tête, observant les locaux. Je me lève aussi. Je touche du bout des doigts la surface du bar taggué. Je pousse des dessous de verre pour déchiffrer ce que quelqu'un avait écrit au feutre Boire de l'alcool avant dix heures du matin fais de toi un pirate, pas un alcoolique. On a dessiné une tête de mort à côté. Tout en effleurant le bois usé, pourri, épineux, du bar, je continue ma réflexion :

- Il faut refaire ce Quartier Général aussi. Je laisse le bar tel quel, à quelque détails de modernisation près, parce que les Wanhoop y sont attachés. Mais ces locaux ne sont pas ceux d'Everdina. Donc il va falloir acheter des fleurs et des bougies, je ris doucement. Toi aussi, tu pourras penser à un élément de décoration, tu es aussi légitime que moi d'être ici., je lui répète.

Je finis par lâcher le bar. Je lève la tête vers l'ampoule. Sa lumière est défaillante. Le bulbe est poussiéreux. Il n'y a même pas de lustre. On n'y voit rien ici. Pas étonnant que les plans des Wanhoop tombent à l'eau, je ne comprends pas comment ils pouvaient organiser des réunions décentes dans un sous-sol aussi mal éclairé.
Je repense à ma conversation avec Ewald. A Katrijn de Jonckeer. Qui prend de la place. Qui a torturé Ewald. La colère, une émotion que je ne ressens pas souvent pourtant, me chatouille le bout des doigts. Je les agite dans le vide, cherchant à la maîtriser. Je ne vais quand même pas tuer tous les patriarches et matriarches ennemis par soucis de vengeance, quand même... ?
Et puis il y a Klein aussi. Je ne comprends rien à son fonctionnement. A cette relation. J'ai envie d'y plonger les yeux fermés, mais je n'ai plus le droit de faire confiance comme je le faisais avant.

- Et puis j'ai des affaires personnelles à régler. Un garçon un peu trop confiant. Et peut-être une matriarche ennemie à éliminer, par soucis de vengeance.

Me doutant que Vy voudra poser des questions, je pose mes yeux sur elle :

- On en parlera une autre fois. Pour l'instant, mon prochain objectif c'est toi. Tiens, c'est pour toi. Comme promis.

Je m'avance vers le table, prend la boîte du prototype de la prothèse, et le tend à Vy. J'espère que ça va lui faire plaisir. Sans elle, je ne serai pas où je suis aujourd'hui. Elle a dit que je serais son chemin, mais elle se doute pas qu'elle a été le mien jusqu'alors. C'est elle qui m'a ouvert la voie aux Wanhoop. C'est elle qui m'a indiqué la route. Sans elle, je serai sûrement la petite Everdina des Acacias. Ca aurait été tout aussi bien, je suppose. Je ne sais pas.
Je dois juste assumer d'être Everdina des Wanhoop maintenant.


KoalaVolant
Mer 7 Aoû - 11:35
Aevyn D-Z

Fiche de personnage : fiche personnage Espace personnel : espace personnel Âge : 19 ans
Aevyn D-Z Garde du corps de la matriarche

Garde du corps de la matriarche
Everdina réfléchit, la mine toujours aussi déconfite :

- Plein de trucs. Il faut qu'on règle le différent avec les Eindhoven, parce qu'il est favorable à Katrijn. Il faut freiner son expansion. Que je m'entretienne avec elle. Que je récupère ce qu'elle nous a dérobé.

Ce qu’elle nous a dérobé… Aevyn eut un frisson et pendant une seconde, elle crut qu’Everdina savait. Ce qui était idiot bien entendu. Elle parlait des territoires. C’était tout. Mais son corps eut un mouvement de recul involontaire, son dos trouvant finalement le dossier de sa chaise, sa main se crispant sur sa cuisse. Sa réaction passa inaperçue cependant, alors que sa matriarche -ça lui faisait toujours aussi bizarre- se levait, laissant ses doigts parcourir les tags qui ravageaient le bar.

- Il faut refaire ce Quartier Général aussi. Je laisse le bar tel quel, à quelque détails de modernisation près, parce que les Wanhoop y sont attachés. Mais ces locaux ne sont pas ceux d'Everdina. Donc il va falloir acheter des fleurs et des bougies. Toi aussi, tu pourras penser à un élément de décoration, tu es aussi légitime que moi d'être ici.

Des fleurs et des bougies… C’était du Everdina tout craché, ce qui amusait un peu Aevyn. Elle imaginait les Wanhoop en train de se battre avec des colliers de fleurs autour du cou. C’était une vision ridicule mais esthétique. Lorsqu’elle proposa à la blonde d’y ajouter sa touche, cette dernière haussa les épaules, en profitant pour reprendre une posture plus détendue et confortable. C’était pas trop son délire la décoration d’intérieur. Au mieux, elle était pratique et proposerait qu’on installe un porte manteau à l’entrée ou une lumière un peu plus fonctionnelle.

- Et puis j'ai des affaires personnelles à régler. Un garçon un peu trop confiant. Et peut-être une matriarche ennemie à éliminer, par soucis de vengeance.

Aevyn n’en croyait pas ces oreilles. Quoi que lui ait fait la matriarche Maaiers, c’était forcément d’elle qu’elle parlait. Par quelles chances les vengeances qu’Aevyn n’osait pas entreprendre retombait toujours sur Everdina ? La blonde eut aussitôt envie de l’en dissuader mais se mordilla la langue. Ca paraitrait suspect non ? Si elle lui disait de ne pas s’en prendre à Katrijn. Et puis au fond, c’était faux puisque la blonde aurait même souhaité la tuer de ces propres mains. Elle allait interroger Everdina sur la raison de sa vengeance, puis sur ce garçon mais cette dernière la coupa :

- On en parlera une autre fois. Pour l'instant, mon prochain objectif c'est toi. Tiens, c'est pour toi. Comme promis.

Elle regarda la boite avec appréhension. Elle l’avait vu en arrivant mais avait décidé de l’ignorer délibérément parce qu’elle pensait savoir ce qu’elle contenait. Elle tendit la main, pour réceptionner le carton et le déposer maladroitement sur la table, face à elle.

- Est-ce que c’est… ?

Ces yeux se relevèrent pour voir la lueur dans le regard d’Everdina, qui voulait lui dire oui. Oh putain. C’était son avenir dans cette boite. Elle glissa ses doigts sur le couvercle, laissant s’écouler encore quelques secondes, tentant avec peine de garder une certaine maitrise de ces émotions. Elle ne savait pas ce qui lui faisait si peur, mais elle décida de couper court à son appréhension, et ouvrit la boite comme on arrache un pansement.

Elle détailla des yeux le bras, qui lui semblait presque irréel. Il était vraiment beau, finement travaillé. Ça se voyait rien qu’avec un coup d’œil. Elle aurait pu fondre de joie ou pleurer sous le coup de l’émotion. Elle préféra adresser un sourire amusé à Everdina, comme si tout cela n’était pas impressionnant. Elle se rappuya dans sa chaise, reposant un pied sur le bord de la table pour se laisser balancer.

- Alors ça y est hein ? Je vais enfin pouvoir battre tous les records au bras de fer.

Elle laissa échapper un petit rire, espérant alléger l'atmosphère et dissimuler l'intensité de ses émotions derrière une plaisanterie. Puis elle ajouta, une étincelle dans le regard :

- Je sens que 2033 sera une année à records d’ailleurs.

Aevyn savait que quoi qu’il arrive, il faudrait qu’elle se batte encore plus pour s’assurer que sa famille resterait en sécurité et pour leur offrir ce qu’elle n’avait pas pu jusqu’ici. Elle devrait se battre pour rester en vie, et pour maintenir Everdina en vie. Elle devrait se battre pour vaincre cette fille terrorisée qui vivait recroquevillée à l’intérieur d’elle-même et qui émergeait par moment pour lui rappeler qu’elle souffrait. Elle avait l’habitude de se battre. A vrai dire, elle ne savait faire que ça.

Everdina Peters

Jeu 8 Aoû - 17:33
Everdina Peters

Fiche de personnage : fiche personnage Espace personnel : espace personnel Âge : 17 Groupe : Civil
Everdina Peters Matriarche Wanhoop

Matriarche Wanhoop

Me porter à bout de bras




Enfin Vy daigne de baisser les yeux vers l'imposant carton au centre de la table. Je la soupçonne de l'avoir ignoré volontairement. Et en même temps, ce local est si encombré, on ne sait plus où regarder. Ce serait logique que Vy n'y ait pas prêté attention.

- Est-ce que c’est… ?

Je hoche la tête une fois, un sourire sur le visage. Je le lui avais promis.
Je la laisse découvrir l'objet. J'aimerai l'aider à déballer, mais je pense que c'est un moment qui lui appartient. Mes yeux curieux scrutent son expression sans s'en cacher. J'ai l'impression, enfin, de faire une bonne action. Alors je me mords la lèvre, nerveuse et impatiente. J'ai hâte de voir la joie déverrouiller l'expression désabusée de Vy. Sauf que celle-ci se tait. Elle parcourt le bras bionique de ses yeux foncés. La lumière est fade au dessus de nous, ne rendant pas hommage à la prouesse réalisée par les Wanhoop. Mais même moi, de ma position, je me rends compte combien le prototype est révolutionnaire, surtout pour New Amsterdam.
Vy se laisse retomber sur la chaise. Pose un pied sur la table. Toujours pas d'étincelles.
Je relâche le morceau de lèvre que je tenais en otage sous mes dents, un peu déçue. Elle scrute trop le bras pour y montrer du désintérêt, mais je m'attendais quand même à la manifestation d'une émotion...

- Alors ça y est hein ? Je vais enfin pouvoir battre tous les records au bras de fer.

Elle rit, libérant ainsi la tension qui me tétanisait. Je relâche mes épaules et pouffe aussi. Je tapote le dessus de son pied pour qu'elle le retire.

- Tu vas tomber si tu te balances comme ça, je la sermonne doucement.

L'œil plus vif, Vy poursuit :

- Je sens que 2033 sera une année à records d’ailleurs.

Je fronce les sourcils, sans perdre mon sourire. Je penche la tête sur le côté.

- Qu'est-ce qui te fait dire ça ? Oh, en même temps le groupe de Jan, tu sais les fêtards du GigoL'eau, il cherche à battre le record de qui urine le plus loin depuis un moment. Je mise sur Alex, ce type a un jet surnaturel.

Je hausse les épaules, amusée. Je finis par lever la tête vers la lucarne, observant la nuit qui se poursuit. La tombée de sa robe noire n'empêche pas notre capitale de continuer de vivre. Au contraire.
Je me demande si je vais battre des records. Record de l'homme le plus âgé que je me ferai dans un hôtel de luxe ? Record de meurtre ? Record de calories ? Record de cigarettes fumées ? Plus le temps avance, moins je vois des belles médailles au bout de mon chemin. Je ne mérite aucun record. Vy m'a dit d'assumer mais ... Difficile d'assumer d'être une hors-la-loi quand on s'est toujours présentée comme pacifiste.
Je tire une chaise pour me mettre à côté de Vy. J'étends mes jambes, mais contrairement à elle, je les laisse au sol. Ma blessure se réveille lentement. J'ai laissé les médicaments à l'appartement. Mon épaule est proche de celle de ma garde du corps et je regarde mes gigantesques pieds.

- Tu vises des records en particulier ? Je t'avoue que vue la fin de 2032, j'ai du mal à imaginer de belles choses pour 2033. Qu'est-ce qui pourrait arriver de bien ?, je demande en souriant.

Ces pensées ne me rendent bizarrement pas triste. Je suppose que je suis fataliste.


KoalaVolant
Mar 20 Aoû - 0:54
Aevyn D-Z

Fiche de personnage : fiche personnage Espace personnel : espace personnel Âge : 19 ans
Aevyn D-Z Garde du corps de la matriarche

Garde du corps de la matriarche
- Qu'est-ce qui te fait dire ça ? Oh, en même temps le groupe de Jan, tu sais les fêtards du GigoL'eau, il cherche à battre le record de qui urine le plus loin depuis un moment. Je mise sur Alex, ce type a un jet surnaturel.

Mais quand Everdina mentionna ce drôle de record, l’optimisme étrange de sa matriarche heurta l’esprit plus pragmatique de la blonde. Elle fronça légèrement les sourcils, un sourire amusé toujours accroché à ses lèvres, mais ses pensées dérivaient déjà ailleurs. Tandis que Everdina évoquait ce record improbable de fêtards, Aevyn sentait une ombre se glisser sur son cœur. En réponse à la question de la jeune meurtrière, elle se contenta de hausser les épaules.

Pourtant, le regard perdu vers la lucarne que lui offrit la jeune femme tranchait avec ces propres paroles. La lumière artificielle des néons et des voitures qui circulaient dehors offrait un contraste étrange, presque ironique à la réalité des deux jeunes femmes. Tandis que le monde continuait de tourner, d’avancer, de briller, elle se sentait de plus en plus décalée, dans un monde prédestiné auquel elles n’auraient jamais pu s’attendre.

Elle vient finalement s’installer côte à côte avec la soldate Wanhoop et cette dernière tourne un peu la tête pour la voir lui demander, les yeux posés sur ces pieds comme une enfant :

- Tu vises des records en particulier ? Je t'avoue que vue la fin de 2032, j'ai du mal à imaginer de belles choses pour 2033. Qu'est-ce qui pourrait arriver de bien ?

Ces paroles tirèrent une grimace à Aevyn. Effectivement, 2032 c’était très mal terminé. Des images difficiles à supporter défilaient, tantôt flous, tantôt imprimé avec netteté dans la tête de la blonde et elle se sentit nauséeuse. Parfois, l’incident qui lui avait couté son bras lui semblait infiniment loin, parfois beaucoup trop proche.
Elle fit tout de même semblant d’être outrée des paroles de sa cadette :

- Tu rigoles ou quoi ? Déjà, maintenant que j’ai laissé tomber mes études, je vais pouvoir bosser pour toi à plein temps. Ce qui veut dire… Que tu vas avoir à me supporter presque tous les jours. Un record en soi, je t’assure.

Aevyn se força à sourire en disant ces mots, même si au fond, elle ne savait pas vraiment si c’était une bonne chose ou non. Travailler à plein temps pour Everdina signifiait abandonner définitivement l’idée d’une vie « normale ». Mais à vrai dire, ce concept de normalité lui semblait de plus en plus flou, voire irréalisable. Le monde était devenu un endroit où la survie dictait chaque décision, et elle avait fait son choix en s’alliant à Everdina. Elle n’était plus la jeune femme qui croyait encore pouvoir se construire une carrière, une vie paisible.

- Puis je compte changer de look cette année. Battre les records des plus belles bombasses Wanhoop. Evidemment… J’ai aucune chance face à la mama mais on peut toujours rêver.

Aevyn eut un rire et adressa un clin d’œil à Everdina. La blonde savait qu’elle n’était plus celle qu’elle était avant. Elle s’était transformée, forcée par les circonstances. Elle avait dû endurcir son cœur, se forger une carapace plus solide que jamais pour supporter la douleur, la perte, et surtout, la culpabilité. Mais même si elle le cachait bien, elle se demandait encore si elle pourrait un jour se réconcilier avec la personne qu’elle était devenue. Peut-être qu’un changement de look serait une étape vers un mieux. Elle commenca finalement à énumérer :

- Puis on a des goals communs. Redesigner ce vieux taudis. J’opte pour un jeu d’arcane dans le coin poussiéreux par là-bas.

C’était clairement n’importe quoi. C’était le premier truc qui lui venait en tête mais la vérité c’était qu’elle n’avait aucune autre idée. Elle aurait pu dire n’importe quel autre objet random que ça aurait fonctionné. Elle continua sur sa lancée, reprenant son décompte de son unique main :

- On va bouter les Maaiers hors de chez nous. Les Eindhoven pareils. Se venger de qui tu voudras. Et tu vas même pas nous faire une crise de larmes après. Puis on va aussi apprendre à pisser plus loin qu’Alex. Marre que ce soit toujours les mecs qui raflent ces putains de prix.

Aevyn, elle voulait bouffer le monde. Et elle savait bien qu’Everdina aussi. Elle lui adressa un sourire déterminé bien que joueur étant donné sa dernière phrase. 2033 devait être le départ d’une nouvelle ère. Elle laissa les pieds de sa chaise reposer au sol. Ses yeux retournèrent inlassablement à la prothèse qui l’attendait. Elle était incroyable, ce qui réveillait toutes les appréhensions de la blonde.

Everdina Peters

Sam 31 Aoû - 18:39
Everdina Peters

Fiche de personnage : fiche personnage Espace personnel : espace personnel Âge : 17 Groupe : Civil
Everdina Peters Matriarche Wanhoop

Matriarche Wanhoop

Me porter à bout de bras




Mon épaule contre celle de Vy a brisé une bulle. On a l'air de deux ivrognes assises ainsi l'une à côté de l'autre, les bières autour de nous, les cigarettes consumées dans les cendriers, l'odeur d'humidité et la crasse incrustée. J'espère que dans un univers parallèle où New Amsterdam n'a pas été inondé, il y a une Everdina qui n'a tué personne, et qui se contente d'aller au lycée plutôt que dans des caves poisseuses. Et j'espère qu'il y a une Aevyn, en pleine possession de ses deux bras, qui poursuit gaiment ses études et se préoccupe des garçons plutôt que des avancements d'une mafia. Et ni cette Everdina, ni cette Aevyn, ne se connaîtraient.

- Tu rigoles ou quoi ? Déjà, maintenant que j’ai laissé tomber mes études, je vais pouvoir bosser pour toi à plein temps. Ce qui veut dire… Que tu vas avoir à me supporter presque tous les jours. Un record en soi, je t’assure.

Je tourne la tête vers Vy. Je vois ses boucles blondes qui s'affaissent, son teint qui s'abîme. Je suis contente d'avoir à la supporter, je ne pouvais pas rêver mieux que Vy pour se dévouer à ma protection. Mais elle ...? Dans quel monde je la tire ? Elle mérite mieux que se sacrifier pour une meurtrière.

- Puis je compte changer de look cette année. Battre les records des plus belles bombasses Wanhoop. Evidemment… J’ai aucune chance face à la mama mais on peut toujours rêver.

Cette fois, elle arrive à m'avoir. Un rire m'échappe.

- Personne n'arrive à la cheville de la Mama.

Cette femme m'inspire autant qu'elle me terrifie. Dans un sens, Vy a raison. La Mama est la bombasse des Wanhoop. J'ai vu des photos de sa jeunesse, elle était resplendissante. En tout cas, le clin d'œil que m'adresse Vy continue de faire baisser la tension. Elle est lunaire, cette discussion. Le ton est léger, et on rigole comme si nous étions deux bonnes amies. Je suis sûre que si un policier ouvrait la porte du Quartier Général, il penserait de nous deux que nous sommes des otages des Wanhoop. On n'a pas l'air d'une matriarche et de son garde du corps...
Et tant mieux. J'en ai besoin. Pour cinq minutes. Je continue d'écouter Vy, les yeux pétillants.

- Puis on a des goals communs. Redesigner ce vieux taudis. J’opte pour un jeu d’arcane dans le coin poussiéreux par là-bas. On va bouter les Maaiers hors de chez nous. Les Eindhoven pareils. Se venger de qui tu voudras. Et tu vas même pas nous faire une crise de larmes après. Puis on va aussi apprendre à pisser plus loin qu’Alex. Marre que ce soit toujours les mecs qui raflent ces putains de prix.

Je la regarde énumérer. Ce sont des bons plans. Une bonne liste personnelle. Mais on a oublié quelque chose, et malheureusement je vais devoir redevenir sérieuse. La douleur dans ma cuisse me lance. Dommage, j'aurai aimé me lever pour regarde Vy dans les yeux.

- J'ai oublié quelque chose dans ma liste.

Mon timbre de voix est plus bas, moins amusé que celui de ma comparse.

- Qui t'as torturé, puis mutilé, Vy ?

Je plonge mes yeux dans les siens. Mon regard va au delà de ses verres de lunettes et s'enfonce dans le siens. Je ne cille pas. Je suis sérieuse. La personne qui a osé s'en prendre aux Wanhoop ignore que cette famille vengera toujours les siens. Cette loyauté, ce soucis de protection des uns et des autres, les Wanhoop me l'ont donné. Et jamais je ne veux perdre cette flamme dont ils m'ont fait cadeau. Et ça commence par Vy. Je veux prendre soin d'elle. Elle se sacrifie pour moi, elle me donne sa vie, elle oublie ses études et un avenir stable pour moi. La moindre des choses c'est de prendre soin d'elle. Et de lui faire honneur.
Sans ciller, sans perdre mon sérieux, j'articule :

- Parce que ça, on va le mettre en haut de la liste : on va te venger de la personne qui as osé s'en prendre à la garde du corps de la Matriarche Wanhoop.

Une pointe de colère me titille. Réparer le bras de Vy : c'est fait. Maintenant il faut remonter à la genèse.


KoalaVolant
Ven 13 Sep - 13:06

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