La pitié ne fait pas partie des préceptes auxquels répond Isaac. Cruel et vil, il ne fait jamais dans la demi mesure et n’hésite jamais à écraser ceux qu’il juge nuisibles, qu’importe le contexte. Plus encore, faire souffrir autrui est pour lui un plaisir indéfectible lui permettant de se sentir en vie. De la plus petite crasse aux agissements les plus cruels, Isaac ne manque jamais de répandre le chaos lorsqu’il le peut, surtout au nom d’une prétendue bonté, sa cible principale étant les réseaux criminels.

Violent, brutal, sa force physique n’égale que sa propension à faire ployer ceux qu’il décide de prendre dans son viseur. Habitué à dominer autrui, Isaac se pense ainsi tout puissant et invincible, l’homme tirant un grand plaisir à écraser toute personne pensant pouvoir lui tenir tête, souvent en faisant parler ses poings plutôt que d’user de mots.

Séducteur pourtant, Isaac sait manier les mots lorsqu’il le faut dans le cadre de ses activités anticriminalité. Suave et parfois obséquieux, il aime séduire et amadouer pour mieux écraser ses victimes ensuite, Isaac tirant un grand plaisir lorsque les masques tombent. Nul doute ainsi que le rôle d’agent double fut fait pour lui, la tromperie lui allant comme un gant, Isaac allant jusqu'à tromper sa propre organisation, à qui il cache tous ses côtés les plus vils et cruels.

Mais ce qui justifie tant de cruauté n’est autre que sa haine des autres, de tout et quasiment tout le monde. Animaux (excepté les chats, avec lesquels il a toujours vécu), enfants et surtout femmes, qu’il juge plus viles encore que lui. Pour lui, toute femme n’est bonne qu’à servir d’objet sexuel ou de souffre douleur, la plupart du temps pour leur soutirer les informations dont il a besoin. Les rares qu’il porte en considération étant celles de sa famille, en particulier sa mère, laquelle était pour lui une véritable déesse parmi les hommes et se trouve à l'origine de sa haine des femmes, celle-ci lui ayant enseigné leur vilénie et leurs manipulations, celle-ci se plaçant, avec sa fille, comme seules femmes dignes de confiance pour Isaac.

En outre et contrastant avec sa personnalité violente, Isaac est un virtuose. Passionné de musique, le jeune homme sait manier autant d’instruments que de mélodies, lesquelles sonnent toujours juste tant aux oreilles des amateurs que des professionnels. S’il est un monde ou OWL n’existe pas, Isaac est sûrement un musicien réputé. En effet, lors de son errance lorsqu'il était enfant, Isaac appris à jouer sur des pianos désaccordés qu'il trouvait dans les décharges ou des guitares délabrées qu'il dérobait lors de ses vagabondages.

Mais la plus grande particularité d’Isaac réside dans les voix que sa tête lui font entendre. Son cerveau, sa conscience semble s’adresser à lui au travers de longues diatribes et des nombreux conseils lui parvenant lorsqu’il se confronte au monde extérieur, comme si chaque pan de sa personnalité était dotée d’une conscience, résultant en un grand nombre d’individus tous voués à faire marcher son cerveau. Ainsi, Isaac n’est jamais seul. Si lui-même ne peut se l'expliquer, cette particularité ne semble pas résulter d'une forme de folie mais comme de longues introspections, qu'il imagine comme des dialogues avec sa propre conscience personnalisée par des voix n'étant pas la sienne.

Outre ces défauts nombreux, Isaac comporte des comportements plus humains. Phobique des hauteurs, sans pouvoir trouver une origine à cela, le géant ne s'approche jamais du vide et se voit bien vite pris de maux de tête lorsqu'il se trouve à plus de cinq mètres du sol. Il est également très à cheval sur la propreté à un point maladif, de par l'insalubrité dans laquelle il vivait par le passé.

Pour conclure, Isaac ne supporte pas l’échec et les imperfections quelles qu’elles soient. Lorsqu’il se fixe un objectif, l’échec n’est pas une option et ses réactions lorsqu’elle advient peuvent être aussi imprévisibles que violentes, la simple idée de ne pas avoir le contrôle pouvant le plonger dans une profonde dépression… ce qui le rend d’ailleurs particulièrement difficile à diriger pour ses supérieurs. En un sens, Isaac cherche à s'élever de sa condition, celle l'ayant guidé toute la première partie de sa vie, lors de laquelle il se voyait tel un raté. Ainsi, la réussite semble donc être un moyen de s'extirper de son passé misérable.

Son fer de lance ? Ramener sa sœur, prise dans les griffes Maaiers… mais surtout engendrer le plus de chaos possible parmi ses adversaires.

Grand, très grand, Isaac atteint les deux mètres quinze pour cent-ving kilos. Un corps forgé par des années de pratique physique lui octroyant une musculature saillante et puissante, en accord avec sa taille titanesque. Sans nul doute, Isaac impressionne aisément toute personne le croisant du regard, ce regard parfois mièvre et séducteur, parfois sadique et terrifiant. Chaque portion de sa musculature renvoie une sensation de puissance et de brutalité, Isaac pouvant facilement plier une pièce de monnaie entre deux doigts ou soulever des charges indécemment lourdes. Nul doute donc qu'il soit très efficace en combat rapproché, le jeune homme ayant appris toutes sortes de techniques au sein de la OWL, sublimées par son physique hors normes, a tel point qu'il semble manquer de pratiques pour tout ce qui touche aux armes à feux.

Un physique si impressionnant ne venant pas uniquement avec des avantages, Isaac doit commander ses vêtements sur mesure et est d'ailleurs parfois pris de douleurs articulaires. Sans parler des lieux ou il vit, souvent adaptés à sa taille, un appartement normal ne pouvant répondre à ses besoins.

Conscient de ses atouts, Isaac n’hésite jamais à se mettre en valeur en portant des chemises ouvertes, exposant ses nombreux tatouages au style irezumi (couverts lorsque cela est nécessaire ) ainsi que les cicatrices qu’il a pu récolter au fil de ses années dans la O.W.L.

Si la beauté est subjective, Isaac n’a toutefois aucun mal à séduire et obtenir les corps qu’il veut, sa plastique n’étant pas son seul atout. Son visage, aux traits fins et anguleux, renvoie instinctivement une forme de confiance dûe à ses sourires ravageurs. Ses longs cheveux bruns, qui lui arrivent en haut des hanches, ne manquent pas non plus de plaire aux autres, femmes comme hommes.

En somme, s’il peut renvoyer une certaine menace, Isaac est souvent vu comme un homme avenant et séducteur de par la confiance qu’il inspire, du moins lorsqu’il en a besoin. Impression d’ailleurs renforcée par sa voix aux teints graves et suaves, glissant sans mal hors de ses lèvres pour effleurer les tympans de ceux à qui il daigne s’adresser.

C’est comme si tout s’était arrêté cette fois-là. Lorsque ta mère, celle que tu chérissais tant, s'est noyée dans la maladie et a fait de toi la coquille vide que tu es désormais. Une cirrhose, provoquant une lente agonie. D'abord ton père, que tu n'as jamais connu... puis elle. Tu n'es pourtant pas en sucre. Mais ton cœur lui, est devenu de pierre. Ça a l’air d’être une tare… mais ça ne l’est pas. Ça t’as forgé. C’est ainsi que tu es devenu grand et fort, que les ribaudes glissent jusqu'à tes draps sans concessions.

Regarde ce pauvre, pauvre enfant. Est-il vraiment devenu fort ? Les gueuses qui s’en entichent ne sont que le reflet de ce qu’il a perdu et tente vainement de retrouver. On ne remplace pas une mère. On ne l’oublie pas non plus. Notre pauvre géant… il ne pourra jamais devenir un homme. En lui enseignant la vilénie des femmes, en s'imposant comme la seule digne de considération dans ce monde vicié... elle l'a détruit.

De la peinture pastel. Elle essayait de donner de la couleur à ce monde.

Le quartier était pourri. D’une insalubrité rare. Les émanations nauséabondes des déchets et cadavres de rats en décomposition entre les murs remontaient tout le long de la rue. Les murs défraîchis, le sang coagulé sous le pallier de la porte… la poussière dévoilée par la lueur fuligineuse du soleil émanant timidement entre les rideaux. Mais surtout, l'eau croupie, les conséquences de ces inondations. La misère. Ta mère n’avait rien d’exemplaire. Une folle à lier, voilà tout ce qu’il fut. Peindre des tableaux ne la rend pas soudainement meilleure. Ce n’est qu’une excuse dont tu tentes de te servir vainement. Personne de respectable ne vivrait dans un endroit pareil, et n'éduquerai son enfant de cette façon. Car bien avant les inondations, le quartier n'était déjà pas épargné par la vie. Si elle prétendait ne pas avoir les moyens de vivre ailleurs, c'est la l'origine de toutes tes tares, cet environnement nauséabond et défraichi dans lequel tu as végété de longues années. L'arrivée des inondations n'a été qu'un pas de plus vers l'enfer.

“ Elle a toujours tenté de tirer le meilleur de moi... Malgré les conditions, elle m’a choyé. Malgré sa maladie, elle était la pour moi. C’est injuste de la voir au travers du simple prisme de la matriarche folle. Elle était... bien plus que cela. Je t'interdits de la salir. “

La main, inconsciemment, vint enlacer sa propre gorge.

La nuit, pour couvrir les aboiements de chiens incessants, elle te chantait des berceuses. Tu en as oublié l’air, la seule chose qui compte pour toi est le souvenir réconfortant de sa voix melliflue et de son souffle te caressant le bout du nez. Ce visage, son visage. Il n’exprimait que tendresse envers toi. A la fenêtre, des ombres longues, d’autres ramassées. Les ombres tranquilles des enfants du coin, les ombres tapageuses des ivrognes, et puis une ombre faite de bouts de bois… en un sens, tu les plaignais toutes de ne pas avoir la même mère que toi. Dans cet endroit nécrosé, sa présence était la seule chose à laquelle se raccrocher... Peut-être parce qu'elle s'imposait d'elle-même comme le seule phare de ton existence. Tu étais trop jeune pour t'en rendre compte, mais ta mère t'éloignait de tout. Pas d'amis, personne d'autre qu'elle et ta soeur. Elle te gardait à ses côtés comme un petit animal de compagnie... t'éloignant peu à peu du monde extérieur.

La litanie soliloque continue. Jusqu'où ? Jusqu’à quand ? Tu ne sais même pas où tu es. Tout est noir et coloré à la fois, vibrant comme un monde à part. La, aux frontières de l’intangible. C’est là que se trouve ce que tu as perdu. C’est peut-être là que tu devrais te perdre… pour la retrouver.

Partout où tu es… tu es loin de chez toi. Rien ni personne ne saura t’accueillir comme avant. Cette sensation de froid qui te gèle… la neige. Le paysage nivéen t’engloutit peu à peu. Pourtant, tu ne réagis pas. Tu te laisses absorber pour la rejoindre. Comment es-tu arrivé la ? Comment as-tu pu tomber jusqu’ici ? Tu ne t’en souviens plus. Tu n’es même pas conscient, peut-être es-tu déjà mort. Non. Malgré le froid… tu sens la chaleur. Oui, tu as chaud. La OWL, ton entraînement. Il t'a appris à ressentir le monde. Les rejoindre t'as sauvé, t'as tiré de ce crime dans lequel tu as failli t'immerger. Désormais, tu peux agir pour le bien commun. Tu peux diriger ta haine vers ceux qui le méritent... et sauver ta sœur, la récupérer des griffes de celles l'ayant réduite à l'état de simple objet sexuel pour des clients libidineux.

Ta mère. C’est comme si tu la sentais à nouveau avec toi. C’est la même sensation, sans elle. La béatitude dans un océan de merde. Malgré ta situation et ce qui t’entoures, tout va bien. C’est peut-être ce qu’il se passe quelques secondes avant la fin. Comme un filet de pêche adroitement lancé, il te tire hors du monde et t’emmène sur son rivage sombre. Ses mailles rêches t’irritent, puis, se resserrant autour de toi, s’enfoncent dans ton cerveau.

Arrête de ne penser qu’à toi.

Penses-tu vraiment qu’elle veuille te revoir ? Si elle a fait de toi ce que tu es devenu, c'est pour que tu agisses sur les vivants. Pas dans l'au delà. Tu es sa création, son achèvement, mourir ferait de toi son plus grand échec.

Oui, bien sûr.

Tu sens sa main te caresser doucement la joue. Une joue imberbe, sur laquelle ses doigts glissent aisément pour frotter jusqu’à la pointe de ton menton. Les premières lueurs du jour luisent au travers des rideaux. C’est le matin. Tu peux deviner son visage penché au dessus de toi, ses longs cheveux tombant en cascade sur ton front.  Et enfin son sourire, radieux, plus lumineux encore que l’astre qui se lève à l’aube.

" Debout, mon chéri. "

Rejoindre la OWL t'as sauvé, t'as tiré de ce crime dans lequel tu as failli t'immerger. Désormais, tu peux agir pour le bien commun. Tu peux diriger ta haine vers ceux qui le méritent... et sauver ta grande sœur, la récupérer des griffes de celles l'ayant réduite à l'état de simple objet sexuel pour des clients libidineux. Comment ? Pourquoi ? Tu n'en sais riein... si seulement tu te doutais que ta propre mère était celle l'ayant vendue aux Maaiers. Tu peux enfin faire quelque chose de tes muscles, et étancher ta cruauté sur ceux que personne n'ira pleurer. Te venger de tout et tout le monde... faire parler cette haine qui t'habite depuis que tu es venu au monde. C'est pour ça que tu es né. Pour faire payer aux autres ce qu'ils ont fait. A commencer par les Wanhoop, chez qui tu as été envoyé. Si tu aurais préféré les Maaiers, ton statut d'homme rend la mission impossible. Qu'il en soit ainsi, tu t'en sortiras autrement... comme toujours.. Car si l'on t'as chargé d'espionner, d'observer pour mieux renseigner... tu sais que tu finiras par les faire tomber. Un peu de patience, ces cinq années t'ont permis de te hisser à un poste important.

Oui, la OWL a confiance en toi. A l'époque déjà, lorsque tu n'étais qu'un vagabond, tu t'en prenais aux gangs comme tu le pouvais. Petits coups, activités minimes mais toujours dirigées contre eux. Lorsque l'organisation en a entendu parler, te recruter apparut alors comme un choix logique. Cette organisation semblait avoir été taillée sur mesure pour toi. Combattre le crime et surtout ceux contre qui ta haine était dirigée... avec des ressources bien plus importantes que les tiennes. Qu'importent tes motivations, seuls comptent les résultats. Tu te moques bien de la OWL en vérité. Ce qui compte, c'est la chute de l'ennemi.

Oui... je sais que ce n'est qu'une question de temps avant de tout faire brûler de l'intérieur.