OWL
Vous souhaitez réagir à ce message ? Créez un compte en quelques clics ou connectez-vous pour continuer.
-35%
Le deal à ne pas rater :
Pack Smartphone Samsung Galaxy A25 6,5″ 5G + Casque Bluetooth JBL
241 € 371 €
Voir le deal

Aller en bas
Aevyn D-Z

Fiche de personnage : fiche personnage Espace personnel : espace personnel Âge : 19 ans
Aevyn D-Z Garde du corps de la matriarche

Garde du corps de la matriarche
Aevyn venait de retourner son lit, dans l’espoir qu’il lui resterait un sachet planqué quelque part, n’importe où. Merde putain. Elle déplia ces doigts, observant le tremblement qui saisissait chacune de ces phalanges. Elle en avait besoin. C’était une question de vie ou de mort. Elle déboula hors de sa chambre, bousculant Caitlyn au passage alors qu’elle traversait le salon pour rejoindre la porte d’entrée. Elle entendit à peine la protestation de sa sœur ou sa mère qui lui demandait où elle se rendait. Le bruit de ces frères qui se disputaient ou de la télé en fond de tableau était coupé, comme sur un vieux film dont la bande son aurait été endommagée. Il n’y avait que cette idée fixe, que ce besoin de trouver ce qu’elle cherchait.

Elle attrapa sa veste dans l’entrée et s’échappa. Sa main fouilla naturellement ces poches, dans l’espoir qu’un reste ne lui ai échappé. Putain. Foutu Sanders. Tout ça, c’était sa faute à lui. La jeune blonde se sentait en colère. Contre lui, contre elle-même, contre ces foutus cachets qui semblaient s’être évaporés. Elle passa sa main dans sa nuque, pour dégager le col de sa veste qui collait à sa transpiration. Plus de joint, plus d’ecstasy, c’était quoi le foutu problème ? Même ce fils de pute de Kriss refusait de lui en filer, même contre un paquet de fric. Elle pensa d’ailleurs à se ramener chez lui, espérer qu’il soit pas là et lui piquer sa réserve de morphine. Il ferait quoi ce sale traitre sans ça ?

Mais elle savait qu’il était là ce soir, et certainement en compagnie de son tout nouveau don Juan beaucoup trop costaud pour qu’elle ne s’y frotte. Il avait vite oublié son autre mec depuis que ce dernier s’était fait chopper. L’amour… C’était des belles conneries, définitivement. Elle s’engouffra dans le premier night and day qu’elle trouva et se prit un paquet de clope. Elle en entama une aussitôt, dans l’espoir que ça la calmerait. Mais elle sentait son cœur qui cognait fort et les picotements de son bras inexistant lui donnait envie de se tirer une balle dans le pied pour avoir moins mal. Dehors, il faisait déjà nuit noire, après tout, ça ne faisait pas longtemps qu’il était passé, le jour le plus court de l’année. Aevyn poussa un soupir, laissant sa tête reposer sur le mur tagué contre lequel elle s’était posée le temps de fumer. Elle peinait à réfléchir. A aucun moment sa dispute avec Sanders ne prenait sens ce soir. Elle croyait toujours fermement qu’elle ne dépendait pas des merdes qu’elle ingurgitait. L’ecstasy, elle la prenait juste pour pouvoir toucher les gens et laisser les gens la toucher. Comment était-elle supposée faire sinon ? Comment ignorerait-elle les regards de pitié des gens ? Comment laisser trainer son petit sourire orgueilleux et insolent sur ses lèvres ? Comment oublier le bruit du métal qui frotte sur l’os ?

Un petit vent de panique balaya les pensées de l’adolescente alors que sa main droite venait saisir ces côtes gauches. Il faisait froid, la météo annonçait de la neige fondante dans la nuit -même pas de la vraie neige. Ce geste… C’était juste à cause du froid, rien de plus. Aevyn, comme une parfaite imbécile, avait oublié son pull, c’était tout. Elle erra d’abord dans les rues sans vraiment savoir où elle se rendait. Pas chez elle. Pas dans cet état, elle ne se faisait pas confiance. Qui alors ? Un de ces plans ? Impossible, surtout pas dans cet état, elle puait la sueur et elle était sapée n’importe comment. Elle portait un large t-shirt noir avec le nom du groupe de system of a down écrit en grosse lettres blanche dessus, elle l’avait piqué à son frère qui l’avait lui-même dégoté à deux fois rien dans une friperie. Son jogging noir et son perfecto rapiécé ne lui donnait pas vraiment fière allure.

Il n’y avait qu’une personne qui pouvait l’accueillir dans cet état en fait. Peut-être même qu’elle aurait des restes de ce qu’Aevyn ramenait chez elle de temps en temps… L’idée qu’elle pouvait mettre la main sur un peu d’ecstasy lui redonna un coup de boost et la blonde accéléra le pas inconsciemment.

Elle marcha jusqu’au bateau où habitait sa meilleure amie puis réalisa une fois devant, que cette dernière n’habitait plus là. Merde. Comment l’info avait pu lui échapper ? C’était comme si son cerveau se transformait doucement en gelée. Elle jura, tourna sur elle-même comme pour trouver une échappatoire. Peut-être qu’il restait quelque chose dans ce putain de bateau. De l’alcool, des cachetons, n’importe quoi. Aevyn poussa un soupir et s’avança jusqu’à la porte. Fermé. Merde sérieux… Kassie, pourquoi tu fermes la porte de chez toi ? Surtout si tu t’es barrée. C’était pas comme si y avait un truc à piquer sur ce vieux tas de ferraille flottant.

Elle tenta de pousser sur la serrure avec plus de fermeté, croisant les doigts que la serrure soit moins solide qu’elle. Peine perdue. Elle se recula, sentant un excès de rage et d’impatience monter en elle. Putain de serrure de merde. Putain de bateau de merde. Putain de pote de merde qui se barre de cet endroit de merde pour aller vivre une vie de rêve avec son putain d’ex de merde dans sa vie qui semblait décoller vers la lumière et le bonheur. Pourquoi ça la rendait malade de savoir que Kassie semblait aller vers un mieux ? Pourquoi c’était si dur d’être contente pour sa pote ? Elle pouvait sentir son estomac se tordre, comme pour exprimer un genre de désapprobation.

Elle s’écarta, tirant son flingue avec fébrilité et précipitation de sa poche. Elle allait voir putain… Aevyn tira dans la serrure de la porte de sa pote sans une once de doute. Dans son esprit embrouillé, ça semblait vraiment être la meilleure des solutions. A défaut de l’ouvrir, cela semblait seulement avoir abimé le cadenas suffisamment pour qu’une clé ne rentre plus jamais dans la serrure.

- Fait chier !

Dans un élan de colère et de rage, Aevyn administra plusieurs coups de pied dans le bas de la porte. Elle allait s’ouvrir oui ? A défaut de s'ouvrir, le dernier coup de pied déséquilibra la jeune blonde qui se sentit partir en arrière. Si elle finissait à la flotte... Elle n'aurait d'autre choix que de faire couler cette putain de coque de merde.

Rowan Feys, Le Vrai Prophète et Jude L. O'Brien

Ven 5 Juil - 17:28
Jude L. O'Brien

Fiche de personnage : fiche personnage Espace personnel : espace personnel Âge : 32 ans Groupe : Eindhoven
Jude L. O'Brien Lieutenant Eindhoven

Lieutenant Eindhoven
Neige fondante

feat. Aevyn

La météo était exécrable ce soir, vraiment exécrable. Jude aurait voulu sortir un peu, trouver de quoi s'inspirer pour de nouveau croquis. Au lieu de ça, il tombait une espèce de merde blanche désagréable sur l'ensemble de la ville, avec seulement de brèves pauses. Bien trop brèves pour pouvoir réellement faire des plans. Alors, après avoir lu plusieurs heures en caleçon sur son canapé il avait fini par s'endormir, livre sur le visage, chiot géant affalé sur lui qui ronflait de bien-être. Le feu dans son poêle à bois n'avait pas manqué de faire agir sa torpeur pour emmener avec lui les deux mâles visiblement fatigués. Dot avait couru non stop pendant sa balade, Jude avait simplement eu une grosse journée, comme d'habitude. L'ambiance paisible de la péniche fut toutefois rapidement perturbée.

Un coup de feu retentit juste à côté de son bâtiment, le réveillant en sursaut. Le chien avait bien évidemment suivi, sautant du canapé pour se diriger vers l'origine du bruit en grognant, aboyant aussi fort qu'il le pouvait. Le livre de Jude s'était cassé la figure par terre alors qu'il s'était redressé en essayant de comprendre ce qu'il venait de se passer. L'irlandais était habitué aux coups de feu, mais pas aussi proches de chez lui. Par réflexe, il sortit une arme du tiroir de sa table basse. Le grand brun n'avait pas d'affinité particulière pour les armes à feu... mais il fallait toutefois avouer qu'elles étaient plutôt efficaces et dissuasives dans les situations les plus délicates. Son palpitant cognait fort dans sa cage thoracique. Il savait pertinemment ne jamais être en parfaite sécurité, mais l'idée que ce soir soit le dernier ne l'enchantait guère.

Alors, avec prudence, il ouvrit la porte de sa péniche et regarda autour de lui pour voir si la voie était libre, avant de refermer derrière lui. Il entendit qu'on continuait de donner des coups non loin. Il fronça les sourcils en constatant que le bruit venait de la péniche de son ancienne voisine. Est-ce que quelqu'un en avait après Kassie ? Pieds nus, orné seulement de son caleçon "Le Seigneur des Anneaux" arborant la porte des mines de la Moria, il avança à pas feutrés en direction de l'embarcation voisine. Faisant fi du froid, bien trop concentré sur sa survie, il haussa les sourcils en constatant la présence d'une jeune femme qui en avait visiblement beaucoup après la porte de la péniche de Kassie. Jude tenta d'analyser la situation, ne sachant finalement pas si elle représentait vraiment un danger ou non.

Il manquait visiblement un bras à la demoiselle et elle ne semblait pas être dans un état tout à fait normal. Elle bascula soudain, interrompant Jude dans son analyse qui voulut se précipiter pour l'aider et éviter qu'elle ne tombe dans l'eau... sauf qu'au moment où il emboîta le pas, il glissa lamentablement vers l'arrière sur cette espèce de neigeasse à la con qui s'était remise à tomber. S'étalant de tout son long, se cognant le dos et la tête sur les docks, il en eut le souffle coupé et un coup de feu partit dans les airs sans qu'il ne puisse rien y faire. Sonné, il fallut quelques secondes à l'irlandais pour se rendre compte qu'il avait entendu un "plouf" après le "pan". Jude jura entre ses dents et laissa son arme à terre au moment où il se redressa. Maintenant debout, il alla vers l'endroit où la mystérieuse agresseuse de porte avait fini à l'eau, voyant encore l'eau onduler à la surface. Jude se pencha par-dessus bord et soupira en constatant que même s'il était grand... ce n'était pas en tendant la main qu'il allait pouvoir la récupérer.

Il voulut sauter dans l'eau, mais, ne retenant pas la leçon de sa précédente mésaventure, glissa à nouveau sur la mierda blanca et bascula pour rejoindre la blonde dans l'eau salée. En tombant, il avait gueulé "PAYE TA SOIREE DE MERDE." dans une rare démonstration d'expressivité, avant de faire un magnifique plat. Bien évidemment, Jude était tombé SUR la blonde, histoire de bien compléter le misérable tableau qu'ils représentaient tous les deux. Mais il en profita pour l'attraper et regagner la surface avec elle, la hissant sur les docks à sa suite. A moitié à poil, frigorifié, trempé, dépité... il écarta ses cheveux de jais de son visage dans un soupir agacé. L'irlandais reprit ses esprits brièvement avant de récupérer son arme et de soulever l'inconnue pour la transporter chez lui. S'ils restaient encore dehors, ils allaient finir par choper la mort.
Babao

Kassie Orange Nassau et Rowan Feys

Mar 30 Juil - 20:18
Aevyn D-Z

Fiche de personnage : fiche personnage Espace personnel : espace personnel Âge : 19 ans
Aevyn D-Z Garde du corps de la matriarche

Garde du corps de la matriarche
Un bruit de coup de feu retentit dans l’air alors qu’elle se sentait tomber. Pourtant, elle venait de lâcher son arme à elle qui était tombé devant la porte de Kassie dans un bruit métallique. Ce n’était donc pas d’elle que ce bruit venait. Est-ce que quelqu’un lui avait tiré dessus ? Où était-ce encore le pur fruit de son imagination, le capharnaüm de ces traumatismes qui lui remontait directement jusque dans les rétines ? Pas le temps de chercher une réponse que ses épaules entraient en contact avec la flotte, la frappant sans douceur.

L’eau était glacée. Plus que le corps d’Aevyn ne l’avait anticipé. Le froid s’insinuait partout, lui coupant la respiration. L’eau s’engouffrait dans ses vêtements, les alourdissant instantanément. La blonde avait fait de la rééducation en piscine pour son bras, elle savait donc pertinemment à quel point elle ne savait plus nager, elle qui n’avait jamais été très douée là-dedans de toute manière. Elle agita des jambes et du bras pour remonter à la surface, prit une grande inspiration mais au même moment, quelque chose lui tomba dessus. Paniquée, elle se sentit replonger, dans une eau plus sombre, comme si quelque chose faisait interface entre le liquide et les lampadaires, obstruant les réflexions de lumière. Sa main gantée rentra en contact avec quelque chose d’organique alors qu’elle essayait de déplacer l’obstacle qui était apparu entre elle et la surface de l’eau et elle eut un mouvement de recul, de stupeur, guider par la pression de l’eau sur son corps qui l’empêchait de reculer.

Quoi que ce soit, ça lui avait vidé l’oxygène des poumons et lui laissait le gout de l’eau sale des canaux sur la langue. Elle se sentait faiblir quand elle se sentit tirée hors de l’eau. Elle respira d’abord une grande fois, comme de peur de replonger aussitôt, recrachant aussi de l’eau puis entama une série de petite respiration qu’elle ne contrôlait pas, comme si respirer vite lui permettrait de faire des réserves d’oxygène. C’était la panique et le froid, elle n’aurait pas su faire autrement. Elle fut bien contente de ne pas avoir à nager jusqu’au docks, ni de devoir se hisser toute seule. Elle se rendait compte qu’elle n’y serait jamais arrivée. Qu’elle était passée à deux doigts de mourir bêtement noyée.

Et son téléphone… Putain. Il était surement mort après un plongeon pareil. Et elle n’était vraiment pas certaine qu’un sachet de riz allait suffire à le récupérer. Merde. Putain de poisse de merde. Au moins, son flingue n’était pas tombé à la flotte, c’était déjà ça. Elle se laissa tomber sur les pavés du dock, trop affaiblie pour faire quoi que ce soit d’autres, ne parvenant même pas à s’interroger sur son mystérieux sauveur. Elle tentait juste de reprendre sa respiration, et de se remettre de sa chute. Elle ne pouvait pas le voir d’ici, mais elle savait que son arme était coincée sur le côté du bateau de Kassie, plutôt à l’abri des regards. Fallait qu’elle l’attrape. Il y avait eu un coup de feu non ? Fallait qu’elle se défende… Mais elle avait mal au cœur tellement elle avait froid. Et elle se laissa faire lorsqu’on décida de la transporter. Décidemment… C’était devenu classique pour elle de se faire porter dans les bras de gens qu’elle ne connaissait pas. Assez étonnant, elle était fine mais n’était pas un petit gabarit avec sa taille. En tout cas, ça finissait rarement bien. Son envie de récupérer son arme grandissait.

Dans le cirage, elle s’agrippa tout de même à l’inconnu et leva les yeux vers lui. Elle fut surprise de croiser deux pupilles noires, tournées vers l’avant alors qu’ils se déplaçaient. Était-elle morte ? Était-ce un ange ? Elle ne savait pas mais elle avait trop froid pour réfléchir correctement. Elle sentait ces dents qui claquaient entre elles et se demandait comment il faisait pour les supporter tous les deux alors qu’il avait lui aussi l’air trempé. En même temps, normal si c’était un ange. A moins que ce soit un démon. Plus logique si on considérait la manière dont la jeune blonde gérait sa vie dernièrement. Sauf qu’il n’avait pas une tête de démon.

D’une voix faible mais déterminée, alors qu’elle tentait finalement de repousser le torse de l’inconnu -ce qui était bien évidemment impossible vu qu’elle était littéralement dans ces bras- elle déclara :

- C’est bon, j’ai pas besoin d’aide. Je vais me débrouiller toute seule.

Puis abandonnant sa tentative d’évasion, elle laissa sa tête reposée contre lui, rajoutant d’une voix presque boudeuse :

- J’ai jamais besoin d’aide.

C’était bon, elle avait appris sa leçon. Ne pas laisser les auttres t’aider. C’était toujours comme ça que ça finissait mal.

Rowan Feys et Jude L. O'Brien

Jeu 1 Aoû - 23:46
Jude L. O'Brien

Fiche de personnage : fiche personnage Espace personnel : espace personnel Âge : 32 ans Groupe : Eindhoven
Jude L. O'Brien Lieutenant Eindhoven

Lieutenant Eindhoven
Neige fondante

feat. Aevyn

Jude avait rejoint la jeune femme dans son concert de claquements de dents. Il puisait certainement sa force dans l'adrénaline qu'avait générée la situation. Son cerveau était en veille, poussé par la seule envie de retourner au chaud et de ne plus jamais revivre un évènement pareil. Il lui avait été naturel de secourir cette inconnue. Qu'aurait-il encore d'humain s'il laissait son prochain à la mort ? Plus grand chose à vrai dire. De son apparence à son travail, tout le poussait toujours plus loin de l'humanité à laquelle il tentait pourtant désespérément de s'attacher. Une pression sur son torse le fit baisser les yeux vers la rescapée. Il écouta ses mots de sa mine placide habituelle, fixant à nouveau son but : la porte de sa péniche.

Les bras crispés et transis de froid de l'irlandais ne laissaient visiblement pas le choix à la demoiselle, la forçant à abandonner ses vaines tentatives de fuite. La sensation de sa tête contre sa peau pâle ne suffit pas à le réchauffer. Jude avançait aussi vite qu'il le pouvait en essayant de ne pas glisser. Puis, finalement, la porte fut atteinte. Jouant du coude, il en baissa la poignée et l'ouvrit. Ce mouvement fut accompagné d'une simple phrase, unique réponse à l'insubordination de la rescapée : "Moi non plus, j'ai jamais besoin d'aide." Et pourtant... la dure réalité était là. Aussi indépendant soit-on, aussi brisé soit-on aussi effrayé soit-on... on finit toujours par avoir besoin de ces insupportables autres qui nous donnent tant de fil à retordre

Ah, qu'il serait bon de pouvoir se couper d'absolument tout dans une ville aussi chaotique et dangereuse que New Amsterdam. Comme il serait délicieux de bénéficier d'une saine autarcie plutôt que d'effets de gangs dévastateurs. La mine épuisée et valétudinaire de la blonde indiquait à l'irlandais que son plongeon avait certainement été causé par un mal sous-jacent. Il fallait cependant remettre cette question à plus tard, car Dot était déjà en train de venir aboyer sur l'inconnue, encore stressé des coups de feu. D'un ton autoritaire, Jude intima à l'immense chiot de se taire, ce qu'il ne manqua pas de faire avant de se coucher au sol.

Dans un soupir de soulagement face à la vague de chaleur qu'il ressentait, le grand brun ferma la porte de sa péniche d'un pied habile avant d'emmener sans trop réfléchir son invitée surprise dans sa salle de bain. Il la posa dans la douche, mit l'eau à chauffer et lui sortit une serviette. "Je vais te chercher des vêtements. Je les mettrai devant la porte." Et il sortit de la pièce en récupérant sa propre serviette au passage, s'enveloppant dedans en grelotant avant de fermer derrière lui. Il alla chercher un jogging à lui et un t-shirt qu'il déposa devant la porte de la salle de bain, avant de lui-même enfiler des vêtements secs.

Sans plus d'hésitation, il alla s'affaler sur son canapé, face au poêle à bois, enveloppé dans une couverture. Il s'alluma une cigarette qu'il consomma avec lassitude, la retombée de l'adrénaline l'assommant de toute sa fatigue. Quelle soirée... Jude passa sa main tatouée sur son visage, qu'il laissa finalement sur ses yeux. Qu'est-ce qu'il pouvait avoir envie de pioncer là, tout de suite. Mais il fallait qu'il éclaircisse la situation, qu'il comprenne ce que cette personne pouvait bien vouloir à Kassie pour débarquer avec une arme à une heure pareille. Dot vint s'affaler sur ses genoux, soupirant un grand coup tandis que l'irlandais lui grattait pensivement la tête.
Babao

Everdina Peters

Lun 12 Aoû - 21:07
Aevyn D-Z

Fiche de personnage : fiche personnage Espace personnel : espace personnel Âge : 19 ans
Aevyn D-Z Garde du corps de la matriarche

Garde du corps de la matriarche
Alors que l’ange lui ouvrait les portes du paradis de manière drôlement maladroite -elle avait assez peur de tomber pour enrouler son bras autour du cou de l’inconnu, lui infligeant probablement une pression désagréable- il lui fit remarquer :

- Moi non plus, j’ai jamais besoin d’aide.

Ahah ! C’était facile pour lui de dire ça. Il n’était pas faillible comme elle. Elle avait la sensation qu’il se moquait de lui, comme s’il savait la vérité. Ça l’agaçait mais elle ne parvenait pas à s’offusquer, l’épiderme gelé. Mais alors qu’elle allait se plaindre du froid, un petit courant piquant lui donna l’impression qu’on l’avait déjà entendue avant qu’elle ne parle.

Elle laissa ses yeux détaillés les tatouages de l’Ange, peinait à se concentrer sur autre chose que les traits d’encre qui parcourait son corps avec une finesse recherchée. Il la libéra finalement avec douceur, l’aidant à se tenir dans la douche, la jeune blonde s’appuyant maladroitement sur le mur de cette dernière, tenant fièrement debout si on pouvait dire. Elle avait surtout les jambes flageolantes et s’était accroché au support du pommeau de douche comme si sa vie en dépendait. C’était un drôle d’endroit pour mourir de froid. Aevyn se détacha de l’inconnu non sans pousser un grommellement incompréhensible.

- Je vais te chercher des vêtements. Je les mettrai devant la porte.

Et lorsqu’il mit les voiles, elle se laissa tomber doucement au sol. Elle avait l’impression que le froid avait pénétré ces os. Elle leva son bras pour tourner le robinet de la douche mais l’eau lui revient comme une brûlure beaucoup trop chaude et elle s’empressa de diminuer la température. L’eau tiède lui dévalait dessus et elle sentit son cœur qui petit à petit reprenait conscience qu’il était sensé alimenter le reste de son corps.

Elle réalisa alors plusieurs choses. Premièrement, l’inconnu qui l’avait ramené chez elle n’était pas un ange. Secondo, elle n’était pas morte. Troisièmement, elle était dans un endroit quel ne connaissait pas mais qui avait des similarités avec le bateau de Kassie. Un bateau donc. Ensuite, elle avait laissé tomber son arme sur le sol de l’entrée du bateau de Kassie -pas très grave, elle le récupèrerait dès qu’elle sortirait d’ici. Et pour finir, anesthésiée par l’eau glacée, elle n’avait pas eu peur de toucher l’inconnu, comme si sa nouvelle phobie avait été mise sous stase.

Elle releva donc les yeux vers le filet d’eau tiède qui lui tombait agréablement dessus, pensive. Elle se sentait en situation de faiblesse dans cet endroit qui lui était tout sauf familier mais elle avait besoin de savoir.

Elle respira doucement plusieurs fois, essayant de se résoudre à ce nouveau test. Elle tourna ensuite le robinet pour repasser le filet qui lui tombait sur les épaules sur l’eau froide. Moins violent que celui qu’elle avait subi précédemment, le choc thermique remonta en frisson dans son dos. Brrr. La désagréable brûlure du froid effaçait bien trop rapidement le confort qu’elle venait de s’offrir l’espace de quelques minutes. Son corps et son esprit protestaient tous les deux, plutôt en harmonie pour le coup.

Une fois qu’elle sentit de longs frissons la saisir à nouveau et que le froid lui sembla difficilement supportable, elle se dit que ça serait suffisant. Elle regarda autour d’elle. Trouva les serviettes de bain de l’inconnu qui l’avait aidé. Elle eut un gros doute. Sur ces idées de merde, sur ce qu’elle s’apprêtait à faire.

En même temps, il l’avait sauvé de l’eau alors elle pouvait lui offrir quelque chose en retour. Il n’était pas obligé de savoir qu’elle expérimentait aussi. A savoir si cela lui conviendrait où s’il ne saurait pas quoi faire. C’était juste ça les hommes, rien de plus compliqué. Au pire, elle se ferait refouler, ça ne serait certainement pas la dernière fois. Ce n’était pas la première en tout cas.

Elle attrapa donc une serviette qu’elle passa autour de sa taille, la coinçant en repliant les bords du tissu en dessous de son nombril. Puis elle en passa une seconde sur ces épaules. Juste pour masquer sa chaussette de bras. C’était trop moche, et en plus elle était désagréablement humide et elle se refusait à l’enlever. Elle ne voulait pas le dégouter ou se dégouter ou quoi que ce soit d’autre.

Elle respira un grand coup, juste pour se donner le courage et l’impression qu’elle savait exactement ce qu’elle faisait et que ça ne lui faisait pas peur du tout, repoussant de ces deux mains ces cheveux en arrière, dont les bouclettes habituelles semblaient s’être délitées sous l’effet de l’eau, lui donnant très probablement un peu l’allure d’un chien mouillé. Puis elle sortit de la salle de bain, un air calme et détaché sur le visage, malgré sa mâchoire crispée par le froid. Encore une fois, elle prenait des décisions qui allaient à l’encontre de sa propre volonté, s’imposant des choses qui ne faisait pas de sens. Mais elle commençait à se dire que c’était peut-être ce qu’elle était désormais. Cet amalgame de non-sens.

Elle s’avança jusqu’à l’homme profitant qu’elle avait quelque peu reprit ces esprits pour le détailler du regard, traversant l’espace qui les séparait à moitié nue, sans pression mais d’un pas décidé alors que son corps dégoulinait encore d’eau. Ignorant les fringues qu’il avait posé pour elle au pied de la porte de la salle de bain.

Donc, il avait bien les rétines entièrement noires, ce n’était pas juste l’imagination de la blonde qui lui avait joué des tours. Aevyn qui avait toujours été fière de son regard très sombre pouvait en prendre de la graine, lui en était à un autre niveau. Il était pâle, elle n’aurait su dire si c’était le froid ou son teint naturel. Grand, un aspect physique non négligeable pour elle, il avait un style excentrique qui attirait le regard et qui donnait à Aevyn une furieuse envie de le connaitre et de le comprendre. Ces tatouages, ces piercings, son visage particulier pour une raison qu’elle peinait à saisir, ces cheveux sombres à moitié rasé lui donnait des airs de bad boy qu’elle aimait. Parfait, il cochait beaucoup de case du « type de mec » de la jeune femme, le genre qui couche avec toi parce que pourquoi pas, qui est sexy et avec qui ça peut être fun, puis qui ne t’adresse ensuite plus jamais la parole. Le genre qui n’a pas le temps de te briser le cœur.

Elle avait toujours le cœur qui battait à la mort d’ailleurs quand elle faisait de la merde comme ça, comme si elle réalisait ce qu’elle s’apprêtait à faire avec un temps de retard. Aevyn ne couchait pas sans drogue. Elle n’en était plus capable. Les contacts physiques parfois même les plus anodins étaient d’une douleur insupportable et ravivait ces démons. Mais le froid lui brouillait l’esprit et elle voulait croire que ça serait suffisant.

Alors, toujours sans un mot, comme si tout ceci était parfaitement naturel, elle s’assit à côté de l’inconnu, un peu déçu de ne pas pouvoir l’enjamber à cause de son chien. En fait, l’animal ne la mettait pas très à l’aise. Elle avait toujours cette petite inquiétude concernant les chiens, elle ne parvenait pas à en faire fit, du moins pas lorsqu’elle ne les connaissait pas du tout et qu’il avait l’air aussi impressionnant que celui-là. Mais là, elle se concentrait sur autre chose que sa tête qui s’était redressé pour l’observer avec curiosité.

L’inconnu était emmitouflé dans un plaid, une clope au bec. La dualité entre eux deux étaient pour le moins flagrante. Dans un premier temps, elle se contenta de lui chiper sa cigarette avec délicatesse, d’un geste qu’elle espérait sensuel et assuré mais qui était erratique à cause de son idée de douche à la con. Elle avait si froid qu’elle redouta une seconde de ne pas parvenir à la glisser correctement entre ces lèvres mais elle s’en tira bien. Le regard ancré dans celui de l’inconnu, elle fuma sa clope comme si elle n’était pas à moitié à poil à côté de lui puis la lui tendit à nouveau.

- Tu m’aides à me réchauffer ?

La proposition semblait aussi banale que si elle lui avait demandé de lui faire un café. Mais ce n’était pas d’un café dont elle parlait évidemment. Elle attendait sa réaction pour savoir si elle pouvait pousser son expérience plus loin. Elle avait encore très froid pour l’instant, mais le poêle à bois à côté d’eux ne tarderait pas à lui donner d’autres sensations au bout des doigts et elle voulait se mettre en action avant que la peur ne revienne la paralyser.
Mar 13 Aoû - 14:56
Jude L. O'Brien

Fiche de personnage : fiche personnage Espace personnel : espace personnel Âge : 32 ans Groupe : Eindhoven
Jude L. O'Brien Lieutenant Eindhoven

Lieutenant Eindhoven

Neige fondante

ft. Vyvyne

Pas faillible ? Quelle drôle de pensée. Bien évidemment qu'il était faillible, tout le monde l'était. Depuis quand avoir besoin d'autrui est un signe de faiblesse ? Jude avait du mal à comprendre les déformations de cette société pourrie dans laquelle l'autosuffisance était synonyme de force plutôt que de stupidité. Alors oui, Jude était faillible. Faillible au point d'avoir parfaitement conscience de sa situation bancale, de sa dépendance à la famille Eindhoven malgré lui, de la précarité de son quotidien et de sa survie à New Amsterdam. Alors, si sa vulnérabilité n'était pas ancrée dans son caractère... n'était-elle pas au final pire que celle causée par les blessures émotionnelles et physiques ? Il faudrait certainement bien plus que quelques vulgaires lignes pour pouvoir toucher le fond du sujet autant que de leurs âmes respectives.

Jude n'avait acquis sa solidité intérieure qu'au nombre des années d'une vie gâtée par un entourage sain. Il n'attendait pas que tout le monde à New Amsterdam ait la même chance que lui. Cette jungle insupportable dans laquelle ils avaient tous grandi lui avait maintes fois démontré combien il avait été chanceux de pouvoir avoir une famille telle que la sienne, un début de vie tel que le sien. Son constat ne venait que s'accroître au fur et à mesure de ses rencontres. Le plus difficile étant de rester accroché à ce qu'il avait appris, et de ne pas se laisser envahir par la démence environnante.

Le grand ténébreux laissait ses pensées suivre leur cours alors que ses cheveux lâchés et encore humides venaient imbiber son simple t-shirt blanc et le plaid duquel il s'était entouré. La fatigue pouvait clairement se lire sur ses traits fins. Il ne cherchait en rien à la cacher à cet instant, rare moment où il était un livre ouvert. Il ne manqua pas de tourner la tête en entendant du mouvement à côté de lui. Sa façade placide ne tarda pas à revenir immédiatement en constatant la présence de la rescapée... à moitié nue. 'Pourquoi je ramasse toujours les cas ?' pensa-t-il sans vergogne, las que sa péniche ressemble plus souvent à un refuge qu'à une réelle habitation. Peut-être devrait-il s'y habituer, puisqu'il avait apparemment pour fonction principale d'être le point de chute des cœurs en souffrance. Ses rubis s'étaient posés un instant sur le galbe de ses seins alors qu'elle venait de lui voler sa cigarette. Puis, il observa attentivement ses expressions et gestes. Qu'est-ce qu'elle cherchait à faire exactement ? A l'allumer ? ... Pourquoi ?

Insensible à ses tentatives, Jude la fixait et ignora la clope qu'elle tentait de lui rendre juste avant de lui lâcher la réplique la plus attendue de l'histoire de l'humanité. Pour seule réaction, le grand brun lâcha un soupir qui venait droit du cœur. Bon sang de bonsoir... est-ce qu'il avait vraiment la gueule d'un type qui couche pour un oui ou pour un non ? Il se mit à réfléchir un instant à sa dégaine, cliché ambulant, et finit par en conclure que dans l'esprit de certaines personnes, ce devait effectivement être le cas. Peut-être que dans le monde de la blonde, il entrait pile dans cette catégorie. Jude se leva alors, dépliant son corps un peu trop grand avec sa souplesse caractéristique, remettant en place les jambes de son jogging noir ample. Dot râla un peu, avant de finalement profiter de l'absence de son maître pour aller s'intéresser à la rescapée. Reniflant son visage de très près, la regardant plus avec sa truffe qu'avec ses yeux, approchant son museau au plus près de son visage.

L'irlandais retira son plaid de ses épaules, prit la cigarette des doigts de la blonde pour la remettre entre ses lèvres, et fit s'affaler la couverture chaude sur le sommet du crâne de la jeune femme. Sans un mot aucun, il se dirigea vers sa cuisine, bien décidé à jouer le premier degré face à la requête de la demoiselle. Il allait effectivement l'aider à se réchauffer, mais avec tout le respect qui était dû à un être humain. Jude n'avait aucune idée de combien de personnes avaient pu piétiner sa rescapée pour qu'elle en vienne à avoir si peu de considération pour elle-même qu'elle se donnait au premier venu qui lui rendait service. Dans des gestes assurés et étonnamment silencieux, il fit chauffer du lait dans lequel il ne tarda pas à ajouter quelques carreaux de chocolat au lait. Versant ensuite le mélange dans deux tasses qu'il orna de guimauves, il revint au salon et tendit l'un des mugs fumants à son invitée. "Depuis combien de temps tu n'as plus aucun respect pour toi-même ?" demanda-t-il comme s'il se posait des questions sur la météo. La distance qu'il arborait constamment dans la voix pouvait certainement être perturbante. Mais Jude, lui, n'en avait rien à carrer.

(c) a m i t y

Everdina Peters

Lun 19 Aoû - 20:49
Aevyn D-Z

Fiche de personnage : fiche personnage Espace personnel : espace personnel Âge : 19 ans
Aevyn D-Z Garde du corps de la matriarche

Garde du corps de la matriarche
Le soupir voulait tout dire.

Bon ok, refoulée donc. Elle aurait pu s’y attendre -du s’y attendre, elle ne devait pas avoir grand-chose d’attractif là tout de suite. D’habitude, le maquillage aidait. Puis l’alcool et la drogue, on n’allait pas se mentir. En réalité, lorsqu’elle y réfléchissait, le seul mec avec qui elle avait couché et qui s’était avéré sobre était Rowan, et c’était avant qu’elle ne finisse avec un bras en moins. Personne ne voulait vraiment consciemment coucher avec une manchot -un détail auquel elle aurait pu penser.

Humiliée, elle resta immobile, le menton droit alors que l’inconnu se relevait, l’air beaucoup trop calme. Il semblait gérer la situation avec brio, laissant tranquillement Aevyn se noyer. Elle regrettait de ne pouvoir tester sa théorie et en même temps, elle avait bien compris que ce n’était pas le moment. Elle trouverait une autre occasion, avec quelqu’un de moins difficile.

Le dalmatien était remonté sur le fauteuil après que son maitre l’ait abandonné et se planta juste à côté de la jeune femme, venant lui renifler la figure. Aevyn retient sa respiration, fermant à moitié les yeux, essayant de ne pas trop laisser transparaitre la petite appréhension que le chien lui provoquait. Il rapprocha tellement sa truffe d’elle qu’elle était à deux doigts de s’enfuir dans la salle de bain de l’inconnu et d’y rester planquer. Mais elle repensait à Sky, et se disait que même si ça lui faisait peur, les chiens qu’elle avait rencontrés de si près jusque-là ne lui avait jamais fait de mal, au contraire.

L’homme à l’apparence imposante décida finalement d’enfin lui libérer la main en récupérant sa cigarette, et probablement par pitié lui posa le plaid dans lequel il était enroulé sur sa tête. Il s’éloigna ensuite. Aevyn attrapa donc le plaid de sa seule main et s’enroula maladroitement dedans, s’enfonçant dans le fauteuil dans l’espoir peut-être de se faire oublier ou de disparaitre... Mais le chien ne l’avait pas oublié et la reniflait toujours avec curiosité. Elle avança la main pour lui adresser une caresse maladroite, un peu tendue. Elle s’adressa à l’animal, parlant d’une toute petite voix

- Gentil, gentil…

Le chien ne tenta pas d’attraper sa main ou ne se montra pas agressif et cela calma la jeune femme un peu. Elle eut même un petit sourire en lui adressant une nouvelle caresse. Elle commençait à comprendre pourquoi les gens avaient des chiens. Elle grelottait encore, et regrettait toujours plus sa stupide idée. C’est là que l’inconnu revient avec deux tasses de ce qui semblait être du chocolat chaud bouillant, exactement ce dont elle avait besoin.  Il lui tendit une tasse qu’elle saisit, baissant les yeux dessus. Elle n'avait jamais vu de tasses de chocolat chaud avec des petites guimauves dedans comme dans les films de Noel et l’attention la touchait.

"Depuis combien de temps tu n'as plus aucun respect pour toi-même ?"

Piquée à vive, Aevyn rétorqua avec agressivité, déjà bien loin du sentiment doux que lui avait tiré les guimauves :

- Et depuis quand tu juges les autres sans les connaitre.

Elle se mordilla ensuite les lèvres nerveusement, se repassant les paroles de l’inconnu en tête, le rouge aux joues. Outch. Ça faisait mal. C’était comme un film devant ces yeux qui défilaient, elle se revoyait il y a quelques mois. Et cette fille là… Bah elle lui manquait affreusement. Elle était loin d’être parfaite, mais elle devait avouer que c’était tellement plus facile d’apprécier l’ancienne elle. Elle essayait de se remémorer le moment exact où tout avait dérapé mais même si elle voulait que sa rencontre avec la matriarche Maaiers soit le seul déclencheur de celle qu’elle était aujourd’hui, ce n’était pas vraiment le cas. Il y avait tellement de pas qui l’avait mené à tout ça. Le premier pas étant… elle pensa à Adham mais une nouvelle fois elle se montrait injuste avec ces propres émotions. Même si c’était tentant, elle ne pouvait pas en permanence se dire qu’au fond tout avait été de sa faute quand clairement ce n’était pas le cas. De toute façon, savoir qui était coupable n’avait probablement plus aucun sens. C’était trop tard pour revenir en arrière. Elle avait perdu Aevyn.

Et l’inconnu avait raison. Elle était incapable de respecter la nouvelle elle. Follamour aussi le lui avait déjà fait comprendre. Alors, et comme à chaque fois lorsqu’un sentiment de tristesse lui compressait la gorge, la blonde se refugia dans la colère. C’était tellement plus simple et en même temps tellement épuisant… Elle hésita sincèrement à jeter sa mug de chocolat bouillant à l’inconnu mais vu qu’elle ne savait pas la force qu’il avait et n’était plus armé, elle se contenta de la poser avec fracas sur la table basse.

- T’as aucune idée de qui je suis et de ce par quoi je suis passée.

Elle se tut. En vérité, le froid, la fatigue, le manque surtout l’empêchait d’exploser réellement. C’était une colère fade.  L'inconnu avait une lueur indéchiffrable dans les yeux, et ne bougea évidemment pas d'un pouce malgré le fracas de la tasse sur la table. Il la regarda intensément, comme s'il essayait de percer ses défenses, de comprendre ce qui se cachait derrière cette colère et ce calme perturbait Aevyn. Elle essaya de continuer :

- J’en ai marre que tout le monde se permette de juger ce que je fais de ma vie sous prétexte qu’il y a une bonne manière d’agir et que toutes les autres sont mauvaises.

Mais si elle avait voulu que cette phrase laisse ressortir sa colère, c’était plutôt sa fatigue qui transparaissait dans sa voix. Elle était épuisée Aevyn. De se battre avec tout le monde, puis surtout contre elle-même. Elle ne croyait pas du tout en ce qu’elle disait. Elle ne se battait pas pour un idéal plus grand ou pour prouver que d’autres voies valaient la peine. Elle ne supportait même pas ce qu’elle était devenue.

Elle sera le plaid plus fort autour d'elle, essayant de se protéger autant du froid que de ses propres émotions. Il avait raison, et c'était peut-être ce qui la mettait le plus en colère. Mais au lieu de le reconnaître, elle se terra encore plus dans son obstination.

- J'ai pas besoin de leçons de morale de quelqu'un qui débarque de nulle part. T'es qui, d'ailleurs ? Un autre foutu donneur de leçons ? Un sauveur autoproclamé ?

Elle les connaissait les mecs qui jouaient les sauveurs pour se donner bonne conscience ou comme un hobby amusant où sauver les handicapées seraient rétributaire. Aevyn serra les dents pour les empêcher de claquer. La tasse de chocolat chaud qu’elle avait posée lui faisait de l’œil mais elle était trop fière pour se l’avouer. Le froid finirait par passer de toute façon.
Mer 21 Aoû - 2:19

Contenu sponsorisé
Revenir en haut
Permission de ce forum:
Vous ne pouvez pas répondre aux sujets dans ce forum