Quand Erwan se mit à leur faire la conversation en anglais, Hendrick sentit une vague de panique mêlée d'admiration le submerger. Ses compétences en anglais étaient limitées, et en plus la présence d’Erwan devant lui suffisait à le rendre nerveux, comme un gamin devant son idole. Il échangea un regard avec Ethan, espérant y trouver un soutien. Mais tout ce qu'il reçut, c'était un regard drôlement admiratif et excité aussi et le blond se mit à parler dans un langage tout aussi incompréhensif pour le rouquin.
Erwan, Kassie, Olivia. Les trois seuls trucs qu’il avait capté de la conversation. Non si, Spiderman aussi. Mais c’était tout. Hendrick se sentit gêné parce qu’il était certain qu’il aurait dû comprendre ce qui se passait. Il se sentait particulièrement bête et n’avait pas trop envie qu’Ethan pense la même chose. Son crush était d’origine anglaise après tout, qu’est-ce qu’il dirait en apprenant que le rouquin était une véritable brêle lorsqu’il s’agissait de comprendre ou de parler la langue de Shakespeare.
Et en même temps, impossible d’avoir l’air de comprendre un truc. Il se contenta donc de dire deux mots d’anglais qu’il maitrisait, avec enthousiasme :
- Hello… uh… Yes… Me too.
C’était facile d’avoir l’air enthousiaste parce que c’était Erwan Lloyd, un acteur dont il était toujours aussi éperdument fan et ce depuis ces débuts, mais difficile de paraitre intelligent quand ces deux seuls mots étaient hâché par son accent néerlandais et qu’il les sortait sans avoir la moindre idée de ce dont les deux autres parlaient.
De toute manière, en présence de Erwan, néerlandais ou anglais ça n’avait pas tant d’importance. Il était de toute façon certainement trop ému pour pouvoir formuler n’importe quoi qui soit intelligent. Il aurait voulu dire à Erwan combien ses films avaient compté pour lui, combien il l’admirait, mais les mots lui manquaient, perdus quelque part entre son cœur battant trop vite et son anglais approximatif. Alors il se contenta de sourire bêtement, se rapprochant d’Ethan jusqu’à ce que leurs épaules se touchent.
La Maire, Edelweiss Wintenberger, Ethan Holmes, Rowan Feys et Juul
Je la sens bien, l'année 2033
La fête bat son plein.
Une chenille a su ravir le cœur des plus enfantins, et des plus ivres. Certaines personnes ont entendu parler d'un "action ou vérité", et on commence déjà à installer un tapis au sol, dans le couloir, pour le démarrer.
L'arrivée du célèbre Erwan, sa copine au bras, a suscité des réactions. Quelques filles ont fait la moue en le voyant accompagné.
La musique est forte, de plus en plus forte. Le punch est terminé, on doit se servir dans les bouteilles maintenant.
La boule à facette continue d'éclairer de façon stroboscopiques les fêtards.
Et soudainement, quelqu'un brandit son téléphone au milieu de la foule, où s'affiche l'heure, et crie :
- Il va être minuit les gars ! Dans dix, neuf, huit ...
On coupe la musique. Silence radio. Tout ce qu'on entend, c'est le décompte scandé par la trentaine de personnes présentes dans cet appartement. Nous vivons les dix dernières secondes de 2032. C'est une année qui nous en aura fait baver. 2033 ne peut être que meilleure.
Edelweiss Wintenberger, Rowan Feys et Juul
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"On fuit où comme ça ?"
Elle continua de longer la paroi, ses doigts effleurant le mur froid, cherchant un ancrage, une issue. Où fuyait-elle ? Qui fuyait-elle surtout ? La réponse était à la fois simple et terriblement complexe. Elle fuyait tout. Les souvenirs douloureux, les regards curieux, l'agitation constante qui régnait autour d'eux. Puis là tout de suite, peut-être un peu Jude, avec son regard trop perçant, qui semblait voir en elle des choses qu’elle-même préférait ignorer. Elle se fuyait elle-même mais ça n’avait rien de nouveau. Elle haussa les épaules, lui adressant un sourire sarcastique :
- De préférence là où je pourrai disparaitre.
Elle devait avouer qu’elle aurait espérer se débarrasser de lui de cette façon. Qu’il laisse tomber l’idée de la suivre parce que ça n’aurait rien d’amusant. Elle n’avait pas envie qu’il se moque d’elle ou qu’il n’essaye de la comprendre. Puis elle était encore vexé et en colère. Elle n’avait pas envie de ressentir cette pointe de curiosité à son égard ou cette terrible envie qu’il ne la suive malgré tout. Et ça la troublait.
Une fois dans la chambre, elle se laissa tomber sur le lit de sa meilleure amie avec un soupir, son unique bras en travers du lit. Elle attrapa des doigts le bord de la couette de Kassie et s’enroula dedans en faisant des tours sur elle-même jusqu’au bord du lit. Enfermée dans les couettes, elle marmonna à Jude :
- T’es pas obligé de me suivre tu sais.
Elle le regarda du coin de l’œil, la moitié de son visage écrasé dans le matelas, comme dans l’espoir d’être absorbée et de ne plus avoir à supporter sa propre existence, ni le trouble qu’il créait chez elle. Elle espérait que sa tentative maladroite pour recréer une barrière entre eux fonctionnait. Elle n’aimait pas la manière dont il était trop amical, puis cette façon qu’il semblait avoir de la comprendre. Puis elle n'avait pas envie qu'il lui dise encore des choses désagréables.
Son regard fut attiré par des silhouettes dans la salle de bain, derrière l’énigmatique et pourtant aussi très simple Jude. Kassie et sa petite amie naine. Argh. Elle tourna la tête dans le sens opposé pour s’épargner cette vision. Pourquoi elle avait décidé d’assister à cette parodie de nouvel an, vraiment ? C’était pas comme si elle espérait grand-chose de l’année à venir.
Et comme en écho à son humeur maussade et ces pensées à l'année à venir, de l’autre côté de la porte, des voix commençaient à décompter les secondes qui les séparait de 2033, toutes en chœur. Elle s’enfonça davantage dans la couverture en boudant, son poing se refermant plus fort sur le pan de couette qu’elle avait saisit plus tôt. Elle se sentait si loin de tout le monde. Même si elle refusait de l’admettre, ça lui faisait vraiment mal.
Edelweiss Wintenberger, Everdina Peters et Rowan Feys
La discussion dévia ensuite rapidement sur les parents de la jeune fille, offrant à Rowan une l’occasion parfaite pour se mettre légèrement en retrait et voir où en était son bro avait ses salutations. Erwan discutait toujours avec Kassie alors que Maes désertait le petit groupe, verre à la main.
Mais c’est quand il fut sur le point de se re-concentrer sur la conversation des filles, qu'une ombre derrière son nouveau Spiderman préféré attira son attention. Les iris gris d’Alice s’étaient posé sur lui avec insistance. Il s’arrêta donc sur elle et l’observa avec autant d’intensité.
Bordel, mais c'était quoi son problème ?
Par réflexe, il haussa un sourcil l’air de dire « Tu me veux quoi ? » alors qu’elle glissait son regarde plein d’avertissements de lui à… Everdina ? Là, franchement, il ne voyait pas pourquoi elle se donnait autant de mal pour dévier son attention sur la pote de sa copine. Elle était droite, insistante, et quand on regardait bien, elle dénotait pas mal avec le reste des invités. Pas qu’il en soit réellement surpris. Leurs rencontres avaient toujours été brèves, et à chaque fois, elle lui avait montré une certaine rigidité. Elle semblait vouloir le prévenir de quelque chose, mais n’eut pas l’occasion de la soumettre à on interrogation silencieux. La petite Terreur était déjà passée à autre chose, quittant la pièce pour rejoindre le coin fumeur.
... Cette fille était agaçante.
Il s'était donc mis à l'observer un peu plus attentivement, sans pour autant se faire passer pour un malade. Et non, il ne voyait vraiment pas où était le problème avec Everdina. La brune perdait petit à petit de sa timidité, montrant une certaine complicité avec Letha. Son ton était enjoué et son expression avenante. Rien ne montrait qu’il fallait se méfier d’elle. Alors oui, il ne la connaissait pas. Et il était facile de simuler, mais c’était assez compliqué de la juger autrement que comme une gamine qui était simplement venue à une soirée pour fêter la nouvelle année. Et ce n'était pas un putain de regard énigmatique qui pouvait changer ce fait.
- Vous préférez que je vous laisse tranquille, ou ça vous tente une activité ?
Elle avait au moins eu l’effet de le sortir de ses pensées. Rowan lui confirma qu’elle ne les dérangeait pas, et qu’il était partant pour son activité -tant que ça ne concernait pas la chenille. Mais avant qu’il n’en sache plus sur sa proposition, une petite brune aux yeux vairons les interpella, et se présenta au motard.
Un large sourire se dessina sur son visage, balayant l’intervention d’Alice quand il vit Olivia à leurs côtés. Il lui retourna la politesse et ajouta qu’il avait déjà beaucoup entendu parler d’elle. Rowan présenta ensuite Letha comme étant sa petite amie, et comprit très vite qu’elle connaissait, elle aussi, la brunette à la robe blanche.
Il était assez content de pouvoir enfin faire connaissance avec la personne qui partageait la vie de son ami. Alors, pour l’intégrer davantage à leur petit groupe improvisé, il l’informa, tout en préparant deux autres boissons pour les nouvelles venues, qu’Everdina était sur le point de leur proposer une activité. Il tendit ensuite les verres vers leur propriétaire, le cocktail étant le même que celui qu’il avait fait pour Letha -ne manquant pas de remplacer l’alcool pour Olivia.
Et parce qu’il savait que c’était l’une des raisons pour lesquelles Erwan avait eu du mal à la faire venir, Rowan garda pour lui ce changement, ne voulant pas qu’elle se sente obligée de se justifier devant les filles -même si, à son sens, qu’elle boive de l’alcool ou non, ses raisons ne les regardaient pas. Il appuya son regard pour lui faire comprendre qu’elle pouvait boire sans crainte -se maudissent de voir qu'il utilisait les mêmes méthodes qu'Alice- puis redressa ses iris sur les invités quand le décompte de fin d’année commença.
Olivia Maes, Edelweiss Wintenberger et Everdina Peters
Rowan Feys
Kassie voyait rarement le grain de beauté sur la clavicule de Psyché. Elle se fit la réflexion que sa copine se dévoilait ce soir, que ce soit sur le plan physique ou sur le plan social. Elle imaginait les efforts insurmontables que ça devait être pour elle.
C'était sûrement normal, ces efforts. Psyché avait dit à Kassie qu'elle l'aimait.
Le regard mélancolique de Kassie s'embruma. Elle restait figée sur ce grain de beauté. Elle était surchargée émotionnellement, et cette surcharge l'avait faite disjonctée. Ca lui apprendra à ne pas verbaliser ses angoisses, à jouer l'habromanie.
- Tu as l’air triste..., constata Psyché.
Bizarrement, cette remarque arracha un semblant de sourire à l'actrice. Psyché avait l'image d'une jeune femme invalide sur le plan émotionnel et social. Pourtant, elle savait détecter les désarrois de sa copine. Elle savait, là, à cet instant, identifier l'état d'âme de Kassie. C'était rare que Kassie soit triste. Elle vivait tout sur le plan de la colère. Même sa tristesse, elle la mettait sous le tapis et la transformait en un courroux ardent. Mais elle était trop fatiguée pour se transformer en tempête.
- Ca va passer, se contenta-t-elle d'articuler.
Il y avait l'air d'avoir de l'agitation dans la chambre de Kassie. Celle-ci crut entendre des froissements. Des éclats de voix. La blonde roula des yeux. Elle espérait que personne n'utilisait son lit pour des ébats. La seule qui aurait éventuellement le droit serait Aevyn. Elle en avait bien besoin, son amie, de se détendre et de s'amuser.
La blonde voulu passer la tête par delà le paravent pour essayer de distinguer les ombres de ceux qui s'incrustaient dans sa chambre, mais le décompte à côté la coupa dans son élan. Kassie battit des cils. On y était. Adieu 2032. Adieu Katrijn de Jonckeer, adieu les Eindhoven, adieu la fusillade, adieu les armes pointées sur elle, adieu le dérapage dans la boîte de nuit avec Ethan. Mais merci pour Psyché, merci pour le rôle de Laz, merci pour la désintox de son père.
Psyché s'agitait dans ses bras. Kassie crut presque voir son expression se figer, sur le qui-vive, avant de reprendre un sourire gêné. Kassie, lentement, remonta ses mains autour du visage de Psyché. Elle l'encadra doucement, plongeant son regard dans le sien. Le décompte n'indiquait plus que trois secondes. Kassie ne savait pas si elle devait remercier cette année pour lui avoir mis Psyché sur sa route. D'un côté, elle était infiniment reconnaissante de cette relation. Psyché l'avait sorti d'habitudes de vie dégradées, la sortait de la solitude, lui donnait une raison d'enfin affronter ses peurs, la faisait grandir. Psyché portait Kassie, la soutenait, devenait un pilier solide de sa vie. Mais Kassie vivait dans la peur constante que Psyché ne revienne plus jamais de ses journées de travail. Elle avait peur de s'attacher à elle. Elle avait peur de l'aimer. Elle avait peur du jour où elle reconnaîtrait ses sentiments, et qu'un policier vienne lui annoncer la mort de sa copine. A quoi bon aimer dans ce cas-là ?
Dans la pièce d'à côté, les invités finirent le décompte et gueulaient "bonne année". Kassie aurait dû être avec eux normalement. Elle était du genre reine des soirées, au milieu de la foule. Mais ce soir elle était aux antipodes de sa personnalité, dans une bulle intime et douce. Aux toilettes.
- Bonne année, mon amour.
Kassie garda le visage de sa copine entre ses mains, et se pencha pour l'embrasser, scellant la promesse d'une meilleure année.
Puis elle se détacha d'elle, et écrasa sa cigarette consumée sur le cendrier. Elle ferma la fenêtre.
- Est-ce qu'on rejoindrait pas les autres ? Je vais quand même leur souhaiter la bonne année. Si c'est difficile pour toi, tu as juste à garder ta main dans la mienne, et à... me regarder. Je t'aiderai.
Edelweiss Wintenberger et Rowan Feys
Alors, quand elle la présente en tant qu’amie, elle ne peut pas s’empêcher d’être… légèrement mal à l’aise. Est-ce qu’elle peut véritablement considérer sa matriarche comme son amie ? Est-ce que ce n’est pas déplacé ? Elle devait beaucoup à son père, mais aussi au patriarche qui l’avait précédé, c’est grâce à eux si elle en est là, grâce à leur compréhension. Alors, plus que de l’amitié, c’était surtout de la gratitude qu’elle ressentait pour sa cheffe, et c’était ce qui provoqua ce sentiment étrange dans son ventre quand cette dernière entoura son bras du sien, montrant une proximité inhabituelle.
Circée n’était pas totalement à l’aise, mais en entendant les paroles d’Everdina, elle comprit rapidement la supercherie. Ses « parents ». Tout le monde savait qu’elle n’en avait plus. Sa mère était décédée il y a longtemps, et son père… il y a seulement quelques mois. Alors elle devait certainement faire référence aux conseillers qui avaient pris le relais en attendant de trouver leur nouveau chef.
À ses mots, elle se contenta de sourire, regardant de temps en temps Rowan.
C’est si bizarre. Je ne sais pas du tout comment agir…
Un silence s’installa, rapidement stoppé par la grande brune qui proposa de partir ou de faire une activité ensemble. Et Letha ne savait pas trop quoi répondre. Mais Rowan l’invita à rester avec eux, décidant pour elle.
Puis, une autre brune, plus petite qu’eux trois, s’incrusta dans le groupe avec un sourire.
Circée baissa les yeux vers elle, et fut happée par son regard si particulier.
Elle est belle ! … Ouais… Et c’est mon copain qu’elle regarde, là…
Son visage se ferma l’espace d’un instant, pour finalement se détendre quand elle comprit qui elle était. Olivia. La petite amie d’Erwan Lloyd. La fameuse.
Et elle se sentit se détendre encore plus quand Rowan la présenta comme sa petite-amie, ce qui étira ses lèvres dans un petit sourire, alors que son ventre se serra de papillons.
Elle n’était pas surprise qu’Olivia soit la petite-amie de l’acteur. Elle était assez belle pour que n’importe qui craque pour elle, même une superstar mondiale. Mais sa surprise fut plutôt quand celle-ci s’adressa à sa matriarche.
Elle haussa un sourcil, et jeta un regard interrogateur à l’adolescente qui tenait toujours son bras.
Puis la conversation continua, Letha se détendit de plus en plus, attendant l’activité que proposait sa cheffe, non, son amie. Et Rowan offrit des boissons aux deux nouvelles arrivantes. Mais quand il tendit son verre à Olivia, son regard resta plus longtemps sur son visage, et le sien passa de son motard, à la brune aux yeux dépareillés, avant de froncer légèrement les sourcils.
Est-ce que quelque chose m’échappe, là ?
Puis, quelqu’un se mit à hurler, annonçant le décompte, et Letha se força à sourire. Elle observa la foule qui s’excitait, puis son regard se posa sur Rowan, puis sur Everdina à qui elle sourit en retirant doucement son bras du sien pour rejoindre son beau brun. Elle glissa son bras dans son dos, collant son flanc contre le sien dans un geste à la fois innocent et… possessif. Puis, elle compta à voix haute, et approcha son verre du sien pour trinquer, sans perdre son sourire.
On va pouvoir s’éclater !! On parlera plus tard… Ce n’est pas le moment.
Edelweiss Wintenberger, Everdina Peters et Rowan Feys
Bonne année
- Bonsoir. Pardon de déranger… Tu es Rowan, c’est ça ? Je suis Olivia, la… petite amie d’Erwan.
J'écarquille grands les yeux. Olivia ? Je ne l'ai pas revu depuis depuis la mort de mon père. Elle sait d'ailleurs que je suis la fille de l'ancien patriarche Wanhoop. Décidément, le monde est minuscule. Nos rencontres sont dangereuses.
Mais je suis contente de la voir. Elle est rayonnante.
- Ravie de te revoir Everdina. Tu as l’air d’aller bien.
Elle ne m'a pas oublié ? Une vague de chaleur me réchauffe le ventre.
- Je suis contente aussi.
Je fronce les sourcils. Il y a quelque chose de différent dans son visage, mais je n'arrive pas à déterminer ce qui m'interpelle. Est-ce qu'elle est maquillée différemment de la dernière fois ?
Je tiens toujours le bras de Letha. Elle me paraît tendue. Elle se tait, se laisse faire. Je continue à scruter Olivia. Le décompte se lance. Letha me quitte pour son copain. Mon regard se penche vers eux un bref instant. Ils vont bien ensemble. Il y a une électricité entre eux qui est indéniable.
J'embrasse le salon du regard alors que le décompte se poursuit. Letha embrassera son copain. Olivia fera de même avec le sien. Ethan, je le lui souhaite, embrassera peut-être Hendrick. Je vais être la seule, au milieu de tout ce monde, à n'avoir personne à qui souhaiter cette bonne année. Pas un parent, pas un ami. Etrange d'être matriarche d'une grande famille et pourtant se sentir écrasée par un puissant sentiment de solitude.
De toute façon, j'avais dit à Jojen que je ne resterai pas. Je fais signe au groupe de m'écarter. C'est alors que je croise à nouveau le regard d'Olivia, et que ça me frappe. Je fronce les sourcils. Elle n'avait pas les yeux de cette couleur-là, la dernière fois ? Il y a trop de bruit, et trop de monde, pour que je lui en parle. Alors je lui montre juste mes yeux, puis les siens, avant de lui adresser une expression inquisitrice.
Trop tard pour en parler avec elle, la foule crie la bonne année. Tout le monde s'enlace, s'embrasse, s'amuse. Je profite de la cohue pour m'échapper. Je n'aurai même pas eu le temps de dire au revoir à Ethan.
Je quitte l'appartement. Dans l'ascenseur, je m'adosse au miroir. Je regarde les étages défiler sur le compteur numérique. Les bruits voisins de fête me paraissent lointain.
En arrivant dans la rue, je lève la tête vers le ciel. Il me faut quelques secondes avant de trouver la constellation du brocolis, celle que j'avais créée dans mon enfance avec mon père. Je souris en contemplant les étoiles.
- Bonne année à vous deux.
KoalaVolant
Edelweiss Wintenberger et Rowan Feys
- Oh, je, euh... Wow, bienvenue ! Je suis hyper fan de Spiderman ! Vous... Enfin, tu ? Étais incroyable dedans !
J’ai un sourire entre amusement et fierté contenue. Je hoche la tête dans un mouvement que je veux humble avant de le remercier avec simplicité.
- Merci beaucoup. Je suis ravi d’apprendre que les films vous ont plu ! J’espère qu’il en ira de même pour le troisième volet.
Mon sourire se fige légèrement. M’entendre parler du troisième volet me fais me rappeler qu’il n’a été annoncé nul part. Erwaaaaaan, c’est pas possible de faire autant de bourde ! Je fais en sorte d’agir comme si de rien n’était même si dans ma tête je sue à grosses gouttes. Bon sang. Henry va vraiment finir par me jeter sous un train.
Bon j’avoue, je ne devrais pas, mais je compte un peu sur l’admiration et l’état totalement éparpillés de mes interlocuteurs pour espérer que l’information passe a la trappe.
- C'est possible de me signer ma chemise ? me demande-t-il, des étoiles pleins les yeux.
J’ai un petit rire enjoué en réponse.
- Bien sûr !
J’ai toujours trouver ce genre d’attitude très mignonne. Je m’approche et sors un marqueur noir de ma poche de pantalon. J’en garde toujours un sur moi, c’est un peu le réflexe que m’a donné mon métier. C’est assez rare que je n’en prenne pas parce que ce genre de situation peuvent m’arriver n’importe quand et j’avoue que je n’aime pas refuser un autographe à mes fan. J’attends qu’il me tende sa chemise et débouchonne mon marqueur. Pendant que je suis en train de signer son vêtement, il me demande si je suis accompagné d’Olivia et me fait remarquer qu’elle est leur collègue. Un sourire étend mes lèvres.
- En effet. Je suis son compagnon.
Je me redresse après avoir pris soin de nous annoncer en tant que couple puis adresse un regard au rouquin tout en levant mon marqueur pour lui proposer de signer aussi sa chemise ou un papier s’il en a envie. Je le laisse faire son choix et agis en conséquence après quoi je récupère mon portable pour ouvrir l’application photo. Je me mets à côté des deux garçons et annonce joyeusement :
- Petit souvenirs ?
Je lève le bras, le mettant en mode selfie de sorte à ce qu’on nous voit bien tous les trois et lève ma main de libre pour faire un petit V avec les doigts.
- Cheeeeese !
Je prends au moins 3 ou 4 photos pour être sûr d’en avoir une de bonne puis me redresse en abaissant le portable. Ouais, j’ai tellement l’habitude qu’on me réclame une photo après un autographe que j’ai fais ça en automatisme.
- Je l’enverrai à Kassie ! Elle pourra vous la faire passer, j’annonce dans un sourire, Bon, je vais rejoindre Olivia. C’était un plaisir ! J’espère qu’on se recroisera durant la soirée !
J’adresse un signe de tête aux deux compères avant de prendre congé et de rejoindre ma chérie. Le décompte commence déjà donc je presse un peu le pas pour être avec Olivia à ce moment là.
Arrivé à hauteur du petit groupe, je pose ma main dans le creux des reins d’Olivia pour lui signifier ma présence puis lui adresse un sourire en me joignant à la fin du décompte et de crier « Bonne année !!! » avec tout le monde.
Je me tourne vers ma chérie pour l’enlacer et déposer un baiser contre ses lèvres. Puis je laisse tomber une main contre son ventre, discrètement et lui murmure en français pour qu’elle seule puisse l’entendre.
- Bonne année, mes amours.
Mon sourire s’étend jusqu’à laisser apparaître mes dents parfaitement blanches. Légèrement plus ouvert d’un côté, il laisse même deviner ma petite canine. J’ai tellement hâte de partager des choses avec Olivia et notre bébé lorsqu’il ou elle sera venu au monde. Je peux pas attendre pour notre tout premier Noël ensemble ! J’ai trop hâte !
Je me tourne ensuite pour adresser un regarde à Rowan. J’attends qu’il ait fini avec Letha pour me pencher en avant et lui proposer un check.
- Oh la la mon bro, ta tenue fait de l’ombre à beaucoup de monde ! Je me demande bien qui t’as aider pour la dénicher !
Je ponctue ma plaisanterie d’un clin d’œil et d’un sourire joueur avant d’attraper sa main et de le tirer vers moi pour l’enlacer, donnant une tape viril dans son dos. C’est un câlin d’homme, ceux qu’on se donne avec Rowan. Et ça me fait toujours rire de me dire que je fais trop le mec viril dans mes embrassades avec mon bro.
- Bonne année, mon bro !!
Je le lâche ensuite pour me tourner vers Letha et de lui adresser un signe de tête respectueux en tant que salutation et aussi comme si j’attendais son autorisation pour lui faire la bise. Je pars pas trop dans l’anglais parce que j’ai cru comprendre qu’elle avait du mal à le parler. Elle a peut-être même pas compris ce que je disais à Rowan. Je me permets de lui faire la bise quand je sens que ça va et, en me laissant emporter par l’euphorie du moment, je finis par l’enlacer rapidement.
- Bonne année, Letha !
Et j’ai carrément fait l’effort de le dire en Néerlandais. Bon mon accent est sûrement horrible mais je me suis entraîné hier soir pour savoir le dire juste pour elle ! J’espère que ça lui ferra plaisir ! Je tourne ensuite la tête pour chercher la dernière personne qui était dans le groupe avant que je n’arrive mais ne la voit pas. Bon, elle s’est peut-être éclipsée… En faisant le tour de la pièce, je vois Kassie qui ressort d’une pièce, suivit d’une fille. Aaaaaah c’est sûrement elle la fameuse jalouse qui fait des suçons à ma collègue avant une journée de travail. J’ai un sourire pour contenir un rire. Je me tourne vers Olivia et l’embrasse furtivement.
- Je vais souhaiter la bonne année à Kassie !
Je fais un signe de main au groupe et m’en vais droit vers Kassie, fendant la foule. Arrivé à sa hauteur, je tends les bras.
- Heyyy ! Bonne année à ma grande guerrière !
Je l’enlace et me balance joyeusement de droite à gauche pour souligner mon excitation du soir. Je me suis retenue de la surnommé « collègue » alors j’ai préféré jouer sur le point que Laz est quand même un super combattante. C’est surtout moi que je mets dans la merde si je dis être son collègue vu que c’est mon personnage qui est censé être secret.
En réalité, je l’aurais bien soulevé du sol pour la faire tourner mais par égard pour sa copine jalouse qui fait du travail en plus aux maquilleurs et à la post-prod pour une histoire de suçon, je reste sage. Je libère Kassie et me tourne vers la jeune fille qui l’accompagne et qui tire une tronche de six pieds de long. Je ne me formalise pas et tends ma main pour la serrer. Elle me la donne avec une certaine appréhension et je la secoue avec entrain.
- Enchanté ! Je suis Erwan Lloyd, vraiment ravi de vous rencontrer ! Vous êtes… Psyché, c’est ça ? Kassie m’a beaucoup parlé de vous !
Bon, elle ne m’a pas taaaaant que ça parlé de sa copine. Un peu quand même mais j’extrapole un peu, histoire de valoriser la petite -purée c’est vrai qu’elle est sacrément petite- rousse. Je veux lui montrer que je suis pas une menace et que je sais ce qu’il en est pour les deux. Et lui faire comprendre que Kassie pense à elle. Bon, elle ne sait pas vraiment que je joue le love interest du personnage de la blonde mais j’espère que ça lui fera plaisir de savoir que l’actrice parle d’elle et de leur relation.
Sa réponse est vague. Assez froide. Ouah la vache, le contraste de Kassie et sa chérie est quand même assez perturbant. Je souris, ne montrant rien qui puisse être mal pris. En tout cas, elle parle parfaitement anglais.
Bon, je vais éviter de trop traîner dans le coin, je sens que ma présence n’est pas totalement apprécié de la rouquine. J’adresse un sourire aux deux jeunes filles et tourne la tête vers Kassie.
- Bon, je vais te laisser faire le tour ! Tu dois avoir pas mal de personne à qui souhaiter la bonne année, hein ?
En tant qu’hôte, j’image qu’elle va faire un sacré grand tour de l’appartement.
- J’ai été ravi, affirmai-je à la chérie de ma collègue, avant de faire un signe de main aux deux et de m’en aller d’un pas enjoué.
Je rejoins à nouveau le petit groupe et viens enlacer Olivia par derrière. Dans un geste très discret, j’exerce une légère pression pour soutenir son ventre et pose mon menton sur son épaule.
- Tout le monde reste là pour la nuit ? J’ai cru comprendre qu’il y avait un couvre feu.
Rowan Feys
Je ne doute pas que Rowan ait beaucoup entendu parler de moi. Je connais mon petit ami, et je connais sa tendance à parler beaucoup, et à faire des gaffes. Et j’en prends encore plus conscience quand il me tend un verre de cocktail. Je vais pour refuser poliment, avec regrets, mais son regard me stoppe. Je fronce légèrement les sourcils, commençant à comprendre ce que signifie l’intensité dans ses yeux. Il sait. Bien sûr qu’il sait… Je pousse un léger soupir, et finis par accepter la boisson avec résignation, lui offrant un léger sourire de remerciement alors que mon regard tombe sur ma boisson, sans alcool.
Sérieusement Erwan… Est-ce que sa copine est au courant, elle aussi ? Mon attention dévie sur la brune au bras d’Everdina, et je comprends que ce n’est pas le cas à son froncement de sourcil, qui signifie clairement qu’elle est en train de mal interpréter la conversation silencieuse entre son petit-ami et moi.
Elle a l’air plutôt jeune. Je ne lui donne pas plus de vingt ans. En observant la jeune femme, je tourne la tête et croise le regard d’Everdina. Elle m’observe intensément, et fronce les sourcils. Mon ventre se serre quand elle me montre ses yeux, puis les miens, et je sens un frisson parcourir mon échine. Son regard inquisiteur me fait détourner le mien, et je devine que je vais ravoir affaire à elle.
Puis quelqu’un annonce le décompte et mon regard part à la recherche de mon partenaire, mal à l’aise. La copine de Rowan le rejoint, enlaçant sa taille, et je finis par trouver Erwan, qui se dirige vers moi en trottinant. Quand il pose sa main dans mon dos, j’ai l’impression de respirer de nouveau, et mon sourire se détend.
Puis tout le monde hurle, se souhaite la bonne année, et quand mon rouquin se tourne vers moi, mon sourire s’élargit alors qu’il m’embrasse, sa main glisse sur mon ventre, et je me tends légèrement, malgré moi, craignant que la bosse se voit. Alors, ma main se pose sur la sienne pour la remonter légèrement pour qu’elle ne mette pas en valeur le signe évident de ma grossesse.
- Bonne année, mes amours.
- Bonne année~
Il m’offre un sourire si éblouissant que je ne peux que lui pardonner sa maladresse. Alors, tendrement, je me redresse un peu, malgré mes talons, pour déposer un baiser sur sa joue. Puis il s’adresse à son « bro » et ses mots me font rire. C’est à ce moment que je remarque l’absence de la fille de Johannes, mon regard la cherche à travers la foule, et que je la remarque en train de quitter l’appartement malgré le couvre-feu. Je fronce les sourcils un instant, mais la voix enjouée du père de mon futur enfant me ramène à la soirée, et je souris largement en le voyant enlacer Rowan, lui souhaitant la bonne année, puis faire de même avec sa petite amie, qui apparemment, se nomme Letha, faisant l’effort de le dire dans un néerlandais… adorable.
Pendant ce temps, je m’avance vers Rowan pour aller lui faire la bise.
- Bonne année. Je suis ravie de te rencontrer enfin. Et merci pour la boisson sans alcool, dis-je en chuchotant pour que seul lui entende ma dernière phrase.
Puis, tel un papillon, Erwan virevolte vers l’hôte de la maison après m’avoir embrassée brièvement, et je m’approche de Letha pour lui souhaiter à elle-aussi, une excellente année, lui faisant la bise, avec un sourire amical. Il va falloir qu’on s’entende, parce que je sens qu’on va régulièrement former ce quatuor. Alors, souriante, j’emprunte un peu de Lia pour être agréable avec elle.
- J’adore ta robe ! Elle te va super bien !
Puis, je me tourne vers Rowan, mon regard passant de lui à sa chérie.
- Vous vous êtes rencontrés comment tous les deux ? Ça fait longtemps que vous êtes ensemble ?
Je ne suis pas née de la dernière pluie, je sais reconnaître un regard suspicieux et de jalousie quand j’en croise un. Et clairement, la conversation silencieuse que j’ai eu avec Rowan n’est pas passé inaperçu. Elle n’aurait pas eu ce geste possessif, si elle était tranquille. Alors quoi de mieux de parler de son couple pour qu’elle se détende. Surtout qu’elle se fourvoie complètement.
Quelque temps plus tard, je sens Erwan se coller dans mon dos, posant son menton sur mon épaule. Et quand je sens ses mains se mettre sous mon ventre pour le soutenir un peu, je me tends de nouveau. Aussi agréable cela soit-il, il le met en valeur, et je ne suis pas encore prête à l’afficher partout. Alors, comme tout à l’heure, j’attrape ses mains pour les mettre plus haut, histoire que le tulle de ma robe n’épouse plus mes formes arrondies, me concentrant sur le couple devant nous.
Edelweiss Wintenberger et Rowan Feys
- Paroles:
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La Maire et Olivia Maes
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